FingersCrossed a écrit:
Mr Degryse a écrit:
Je sens que la comparaison avec ça commence aujourd'hui va faire mal.
j'ai aussi l'impression de l'avoir vu avant de l'avoir vu donc j'émets comme premières hypothèses de comparaison :
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ça commence... était ouvertement politique, alors qu'aujourd'hui il faut éviter d'être trop clivant donc on est dans le personnel et l'inter-personnel.
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ça commence... était construit autour de la figure populaire de l'époque, notamment à la télévision, celui du mec grande-gueule-mais-le-coeur-sur-la-main, alors que celui là est plus autour de la notion populaire d'aujourd'hui, des personnages
bienveillants.
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ça commence... était totalement mascu, une figure de chef mec autour et toutes les femmes autour étaient soit sa copine plus jeune et très jolie qu'on voyait toute nue, soit les institutrices qui étaient dans le
care et attendaient que le chef-homme leur dise quoi faire pour les sortir de la panade, soit des emmerdeuses. l'impression que celui là est plus paritaire ^^
j'ai smash.
bon sinon j'emets quand même l'hypothèse que le passé de foruméen du réalisateur vous ait rendu amènes parce que c'est quand même très mauvais.
j'aime plutôt ses 3 films, j'aime sa série mais dès l'annonce du projet j'étais hostile, et j'ai attendu que canal me dise que ça partait bientôt pour m'y confronter. un service public après l'autre je trouvais ça naze, l'école ça a été fait 1000 fois, je pensais qu'il fallait vraiment connaître et s'y plonger pour avoir des choses à en dire et je ne voyais pas comment c'était possible vu sa vie et son emploi du temps, je n'aimais pas cette vibe feel good avec les vedettes à la mode.
et à peu près tout ça s'est révélé vrai.
je ne m'attendais quand même pas à un scénario post-its à ce point. le film semble manifestement né d'entretiens, et chaque scène est là pour illustrer (de la manière la plus plate, évidente, grossière possible) chacun des points noté (les profs peuvent avoir des difficultés pédagogiques à la maison ! la difficulté des inspections ! les burn-out ! les mutations qu'on attend des années mais au final c'est difficile de quitter l'équipe ! etc etc, absolument c h a q u e scène est comme ça). vous l'avez dit, on passe du coup d'un truc à un autre à toute vitesse sans avoir eu le temps de comprendre ou explorer quoi que ce soit.
alors ça pourrait être une série télé, mais l'aspect friqué avec les vedettes l'emporte.
et puis il y a cette absence totale d'ambition, cette aspect "38ème jour de tournage chill" de tous les plans, la routine générale. ces acteurs-potes qui ne créent aucun personnage mais sont eux mêmes disant des trucs.
cette réunion d'acteurs qu'il a déjà fait tourner, cette absence de choses particulières à dire, l'aspect cyniquement safe de ce film service public formaté pour avoir tous les bons financements : franchement je pense que même lui, dans quelques années, se dira que c'était une erreur ce film, né d'un mauvais endroit, du désir du confort et de la facilité.
et puis il y a l'aspectapolitique, qui finit par devenir politique. ces quotas ethniques soigneusement établis dans les classes, cette équipe pédagogique où tout le monde s'adore (ahahahahahahahahahahahahahahahah), cette absence revendiquée de toute sorte de problème social ou sociétal actuel (quel est le putain d'intéret de faire un film de ce genre chiant et usé si ce n'est pour témoigner de l'évolution des choses ?!), et le vide total de la pensée sur l'organisation de l'institution et la superficialité du discours sur les dilemnes ethiques et moraux des profs (ces deux points étant les fondaments d'hypocrate... )
et puis vraiment ce politiquement correct à chaque instant, qui finit par être un refus de penser et d'avoir un avis, il faut que tout soit le plus neutre, vide, superficiel. même la scène censée illustrer les problématiques inextricables (le conseil de classe) est conçue pour en vérité de pas être trop dérangeante, ça reste pas très grave, on passe à autre chose, le gamin s'excuse c'est dur mais il aura compris le message.
comme dirait delphine ernotte : "on ne montre pas le monde tel qu'il est mais tel que l'on voudrait qu'il soit". pas mon dél', pour dire le moins.
j'ai trouvé ça nullissime et l'echec du film (500k pour ce casting, ce budget, l'aura de lilti, le score de la vie scolaire c'est très faible) me semble bien mérité.
ça ne m'empêche pas d'avoir très hâte de regarder la saison 3 d'hypocrate, je pense vraiment que c'est la faute de cette idée qui était mauvaise au day 1, et que le rôle de son agent c'était de lui dire, pas de l'encourager en pensant que ça allait plaire à gregory weil et à delphine ernotte.