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MessagePosté: 09 Mar 2009, 16:17 
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Rien de bien neuf dans ce film qui a le gout, la saveur et le ton de Million Dollar Baby. En moins fort, ça tient à l'histoire et au casting je dirais, même si l'émotion m'a naturellement gagné sur la fin. On retrouve ce qui peux agacer dans MDB, et ce qui touche aussi.

Clint, après, c'est direct des classiques, des choses qui viennent bien, dont on savoure chaque instant sans s'ennuyer, sans se dire "plouf", sans s'agacer. Lui-même, acteur, a tellement de classe et de savoir faire qu'il pourrait siffler sa bière pendant 10 minutes sur plan fixe, je serais encore dedans.

5/6, donc, donné sans soucis. Un grand film, dans l'ombre d'un des films qui m'a le plus bouleversé de ces dernières années.

Dire que des années plus tard, je me remet toujours pas du plan final de Million Dollar Baby, en écrivant ses lignes j'ai les larmes rien que d'y repenser...J'avoue, c'est grave.


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MessagePosté: 09 Mar 2009, 18:01 
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Baptiste a écrit:
je connais pas assez le reste de sa filmo pour te repondre. Par contre le coup de la redemption et de la mort avec les bras en croix c'est clairement pas fin, ca oui. Mais c'etait pareil dans Million Dollar Baby, un cote "classique, gros mais efficace" qui personnellement me plait bien.


J'y vois un écho de son trauma aussi dans le final, Walt ayant abattu pendant la guerre un gars qui voulait se rendre, et la "rédemption" est presque ironiquement plus là que pour se racheter de son comportement de racisme ordinaire...
Mais ça ne rend pas les choses plus fines. On peut constater aussi qu'on s'éloigne du recours à la violence ambigu voir tragique, qui était malaisant parfois mais toujours passionnant chez lui. Eastwood montrait des hommes enchainés quoiqu'il en soit à la violence, ici il propose quelque chose d'autre avec ce final qui me semble un de ses plus facile même si on pourra y voir de la sagesse.

Grosso Modo je trouve que ça n'existe que grâce à Eastwood et sa mythologie, sinon ce film n'aurait qu'un très faible intérêt, surtout de par l'aspect extrêmement bateau du déroulement. Mais son aura et sa personnalité rend l'ensemble quand même bien touchant par moment. Au niveau de la forme c'est de plus en plus feutré et minimaliste même si je trouve que ce classicisme se fige dans la pose crépusculaire de films en films, lesquels me semblent être depuis dix an en "plus", au pire en "trop" dans sa belle œuvre. On est loin de son cinéma d'il y a quelques années, il s'est aussi enfermé dans une dimension un peu "marque de fabrique" (appuyée par la musique, les logos Warner...) et ça reste assez dommage.


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MessagePosté: 10 Mar 2009, 00:38 
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J'ai trouvé ça mou. Très grossier aussi, ça brasse large dans des thèmes forts mais de manière très simpliste, c'est à dire très vite fait et à gros trait. Le scénario déroule paresseusement ses événements attendus qui sont là pour faire avancer les personnages sur les sujets (religion, racisme, intégration, rédemption...) sans que ça surprenne ou que ça dépasse les banalités d'usage. La plupart des scènes sont trop visiblement des scènes "utiles", on voit trop la mécanique de l'écriture mal dégrossie.
Le côté "légende revisitée" m'a gonflé aussi, ça doit bien faire 10 films que ça dure.

Reste le physique d'Eastwood, son cou qui pend, ses lèvres/rasoirs, ses vieux muscles, la voix qui se réduit à des gargouillements (la chanson finale est hallucinante de masochisme). On prend des nouvelles de l'acteur, est ce qu'il est en forme, est ce qu'il tient encore le coup.
De ce côté là ça va je trouve, en forme le vieux, ça fait plaisir.
Le réal par contre c'est pas toujours ça.

2.5/6

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MessagePosté: 11 Mar 2009, 11:38 
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jiko a écrit:
J'ai trouvé ça mou. Très grossier aussi, ça brasse large dans des thèmes forts mais de manière très simpliste, c'est à dire très vite fait et à gros trait. Le scénario déroule paresseusement ses événements attendus qui sont là pour faire avancer les personnages sur les sujets (religion, racisme, intégration, rédemption...) sans que ça surprenne ou que ça dépasse les banalités d'usage. La plupart des scènes sont trop visiblement des scènes "utiles", on voit trop la mécanique de l'écriture mal dégrossie.
Le côté "légende revisitée" m'a gonflé aussi, ça doit bien faire 10 films que ça dure.

Reste le physique d'Eastwood, son cou qui pend, ses lèvres/rasoirs, ses vieux muscles, la voix qui se réduit à des gargouillements (la chanson finale est hallucinante de masochisme). On prend des nouvelles de l'acteur, est ce qu'il est en forme, est ce qu'il tient encore le coup.
De ce côté là ça va je trouve, en forme le vieux, ça fait plaisir.
Le réal par contre c'est pas toujours ça.

2.5/6


Pas mal cette critique. J'approuve les réserves, et pour le reste...
En fait, c'est pas un film, c'est un bilan de santé? (et j'avais vraiment cette impression en lisant certaines critiques de ceux qui ont appréciés)

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C'est moins la connerie que le côté attention-whore désoeuvrée plutôt pête-couilles et désagréable que l'on relève chez moi, dès lors que l'on me pratique un peu.

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MessagePosté: 12 Mar 2009, 14:17 
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alors, suite du débat avec tba: kowalski renoue-t-il avec la religion ou avec la spiritualité?

pour moi c'est clairement le retour au bercail de la brebis égarée. kowalski en voulait à tout le monde et d'abord à ce salopard de dieu, qui a menti sur toute la ligne. je ne crois pas que le personnage soit plus que ça en quête de spiritualité.

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MessagePosté: 12 Mar 2009, 14:20 
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Suffit de regarder à qui il se confesse à la fin.

Après Bub a parlé de sécularisation, c'est pas impossible de partir dans ce sens, mais après ce phénomène est il vraiment incarné dans le film, je ne sais pas trop.

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MessagePosté: 12 Mar 2009, 14:32 
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the black addiction a écrit:
Suffit de regarder à qui il se confesse à la fin.

oui ça ça veut rien dire! l'important n'est pas à qui il se confesse mais le fait même qu'il se confesse, et puis le grillage aussi. les signes sont là quand même, le cadre est celui de l'institution religieuse.

the black addiction a écrit:
Après Bub a parlé de sécularisation, c'est pas impossible de partir dans ce sens, mais après ce phénomène est il vraiment incarné dans le film, je ne sais pas trop.

c'est pas vraiment incarné ça justement. encore une fois, les signes sont forts, le prêtre est là souvent, il est en lutte pour ramener le petit kowalski dans le troupeau, c'est tout. c'est un peu son rite de passage d'ailleurs.

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MessagePosté: 14 Mar 2009, 00:39 
Là, dessus, je sais pas. j'ai parlé de sécularisation, j'aurais pu parler de protestantisme. C'est vrai qu'il envoie chier le pasteur, mais finalement, c'est parce qu'il a trouvé lechemin. Et dans ce lien personnel à dieu, Dieu est étonnamment absent. Donc ça donne une religion sans église et sans Dieu... (oui, donc en fait sécularisation).

Mais ce n'est pas le problème. C'est pas parce qu'un phénomène est sécularisé qu'il est en soi plus mauvais, l'intérêt de parler de sécularisation, c'est plutôt de montrer que ce n'est pas parce que ce n'est pas religieux que ça a plus de valeur (ou moins. Et vice versa).


Et du coup, le problème reste quand même le manque de hauteur d'une thématique comme celle-là (avant même de parler du traitement parce que dans ce film, c'est pire).
Eastwood a quand même fait des films beaucoup plus fins, et sa revision de thèmes qui lui sont chers depuis très longtemps a quand même amené mieux, alors pourquoi ce rachat balourd, grotesque?

On a eu droit aux Callahan, et notamment les deux premiers, Harry et Magnum force, qui montrent deux facettes complémentaires et subtiles d'un personnage sombre, d'un justicier, mais qui ne tombe jamais dans le rôle du vengeur, et s'en retourne contre les flics tueurs, avec toujours la limite comme l'a longtemps dit Eastwood lui-même du point de vue de la victime.
On a eu un monde parfait qui réorganise tout ça, et commence à remettre en cause l'institution elle-même (je vais vite, sur celui-là, je vais me faire rentrer dedans)...

Puis, Mystic River, où l'on envisage la possibilité d'un point de vue de la victime complètement erroné, et la complaisance de l'institution.

Enfin, l'échange, que j'ai trouvé peut-être moins bon dans le traitement, mais qui portait un aboutissement de la réflexion (enfin ça aurait pu aller plus loin, mais non, ça s'are^tera là). Le point de vue de la victime, ce n'est pas celui-là. C'est juste la plèbe qui veut le sang et la justice n'est la que pour organiser le cérémonial et faire comme si cela concernait la victime.

Et là, pour finir de revenir sur Callahan, Eastwood nous montre un Callahan grossier caricatural, et au lieu d'approfondir cette reflexion là, il nous offre une rédemption à deux francs en signe de sacrifce...
Et c'est très décevant, parce qu'il y avait beaucoup des éléments pour prolonger la réflexion. Le fait qu'il faille mettre à l'écart le point de vue de la victime (le verrouiller dans le garage). Et aussi le doublement des deux gosses, permettant de montrer que ce point de vue de la victime n'est pas réellement le sien. La victime, elle, elle n'a plus de point de vue. Elle est par définition celle qui n'en a plus. Le schéma victimaire la sort d'elle-même, et fait toujours parler un autre réseau de signification. Ca, ça a failli être montré par Eastwood. Sauf que chez lui, la victime disparait réellement.Et il ne montre pas sa disparition. Elle devient secondaire. Elle est juste un chauffeur...Il faut encore qu'elle disparaisse pour que le justicier puisse jouer son rôle de rédempteur...
Au lieu de montrer le silence de la victime, de le faire parler, voire de le faire vivre, ce qui aurait été une continuation très intéressante, la seule sortie de crise qu'il nous offre, s'effectue par celui qui n'a rien à voir. Mais après ce qu'il a montré dans ses autres films, on n'en a plus rien à foutre de ce qu'il devient le justicier. Surtout lorsque son rôle se réduit à ça. Et lorsqu'il est obligé de le rendre si minable, manière facile de ne pas atteindre la complexité et l'intérêt de la figure qu'il avait crée. Donc trop de facilité pour contredire un personnage qu'il n'atteint jamais, et nous offrir une grosse ficelle rédemptrice pour quand même gagner à la fin.
Va chier!

Voilà, je suis un peu hors sujet, mais je voulais montrer à quel point Eastwood avait gâché ce qu'il avait mis en place depuis plusieurs années.


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MessagePosté: 14 Mar 2009, 00:40 
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Merde, j'étais pas connecté...

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MessagePosté: 18 Mar 2009, 13:35 
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5/6
Pas grand-chose à ajouter, oui c'est parfois un peu lourd (m'enfin Eastwood a toujours fait plus dans le récit mythologique que réaliste, le tout camouflé par des mises en scène, elles, très classiques) et Thao est très mauvais et accessoire dans le scénario, mais ça dit quand même beaucoup de choses sur le communautarisme, sur la vieillesse, sur les femmes (comme souvent chez Clint) et sur une certaine vision (j'allais dire respectable) du conservatisme, et on peut noter un sacré paquet de petits détails bien foutus.
Et c'est un beau film sur la symbolique complexe de la pelouse en banlieue américaine.


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MessagePosté: 18 Mar 2009, 14:15 
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boultan a écrit:
Et c'est un beau film sur la symbolique complexe de la pelouse en banlieue américaine.

intéressant! :D

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MessagePosté: 18 Mar 2009, 15:28 
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Localisation: bah un cimetière, tiens...
Tournant dans les précédents films avec une grande critique de la violence.
Gillssement dans Gran Torino dans la mesure ou le film tombe à plat, gâche le tournant, et tombe dans le sacrifice (rédemptoire)

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MessagePosté: 18 Mar 2009, 16:41 
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Moi j'ai pas vu ça comme un sacrifice rédemptoire, du tout.
C
e n'est pas un sacrifice, c'est au contraire une chance qu'il saisit de réaliser une dernière chose dans une vie qui touche à sa fin. Sacrifier quoi ? Que lui reste-t-il ? Une délivrance, plutôt.
Et ce n'est pas une rédemption parce qu'il ne m'a pas l'air dans cette démarche-là, je doute qu'il pense expurger ses fautes par son acte, il veut juste que Thao ne porte pas le même poids que lui sur ses épaules, il veut juste trouver la meilleure solution possible, et c'est effectivement la meilleure solution possible. S'il avait pu trouver une issue en leur cassant les genoux, il l'aurait fait.


Dernière édition par boultan le 18 Mar 2009, 17:20, édité 1 fois.

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MessagePosté: 18 Mar 2009, 16:58 
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Localisation: OUTATIME
SPOILERS!!

difficile de le voir autrement pourtant. et la posture christique? si c'est pas signe de sacrifice ça, je n'y connais rien en christianisme!!
et c'est pas la meilleure solution possible! d'ailleurs on s'en fout, c'est de l'interprétation ça. ce qui est là, sur l'écran, c'est cette mort choisie et cette position dans la mort.

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MessagePosté: 18 Mar 2009, 17:27 
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(spoilers toi-même, c'est celui qui dit qui y'est et toute cette sorte de choses)

"posture christique = sacrifice", moi j'veux bien qu'on fouille pas plus loin (genre dans la psychologie du personnage par exemple) et qu'on y colle du prêt-à-interpréter, après tout ça n'est que mon sentiment. Moi je crois que le Clint il est pas encore complètement gâteux et qu'il s'amuse avec ça.


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