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MessagePosté: 12 Jan 2012, 09:13 
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Successful superfucker
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Le film explore la vie publique et privée de l’une des figures les plus puissantes, les plus controversées et les plus énigmatiques du 20e siècle, J. Edgar Hoover. Incarnation du maintien de la loi en Amérique pendant près de cinquante ans, J. Edgar Hoover était à la fois craint et admiré, honni et révéré. Mais, derrière les portes fermées, il cachait des secrets qui auraient pu ruiner son image, sa carrière et sa vie.

Je ne m'attendais pas à ce qu'Eastwood y aille si franco sur le côté fils à maman homosexuel refoulé. Même s'il reste dans une veine classique, mais avec une manière très classieuse de traverser l'histoire des Etats-Unis, J. Edgar est passionnant dans sa manière de vouloir tout savoir des autres pour mieux cacher sa propre vérité. Si Leonardo Di Caprio donne le meilleur de lui dans le rôle, les maquillages de vieillard desservent parfois sa performance. Et même si le va-et-vient permanent entre plusieurs époques n'apparaît pas comme le meilleur moyen de donner du peps à la narration, c'est le meilleur Eastwood depuis bien longtemps.
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MessagePosté: 12 Jan 2012, 12:38 
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Inscription: 15 Juil 2009, 21:22
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Tiens, Eastwood me surprend toujours. Étant donné qu'il ne réussit plus qu'un film sur trois aujourd'hui, le moindre bon film suffit en effet à m'étonner. Et "J. Edgar" en fait partie. De tous ses films à "grand sujet" de ces dix dernières années, c'est assurément le plus réussi.

De loin, ça paraît pourtant être un décalque de plus de ses précédents films, d'où d'ailleurs mon manque de motivation avant de me rendre au cinéma : toujours la même musique, toujours la même photographie, toujours la même approche "filmaoscar" comme on dit parfois, à croire qu'Eastwood a activé le mode "pilotage automatique" depuis quelques années déjà.
Or, sous ses apparences très classiques sentant le "vu et revu et chiant", "J. Edgar" se révèle être un film bien plus habité qu'à l'accoutumée. Cette fois-ci, on sent que ce n'était pas qu'un sujet qui lui parlait "froidement" et qui lui a fait dire en recevant le scénario "tiens cool je vais faire ça pour m'occuper en 2011". On sent que ce sujet le touchait profondément.
Il y a d'abord dans Hoover, au-delà du directeur du FBI, un vieillard fatigué, seul et malade mais qui continue à s'accrocher à sa vie, ou autrement dit, à son pays pour lequel il a consacré toute sa vie. Eastwood est bien entendu parfaitement à l'aise avec un tel sujet ... La dernière demi-heure du film, c'est l'adaptation cinématographique "La vieillesse est un naufrage". On oublie les maquillages grossiers, on oublie la reconstitution soignée mais comme toujours assez pesante, on oublie le piano et le clair-obscur, bref, on oublie les tics assez ronflants du cinéma d'Eastwood, et on ne voit plus qu'un vieillard qui s'attache assez pitoyablement à un pays qu'il a défendu toute sa vie et qu'il ne souhaite pas voir transformé. C'est comme par hasard ce qu'Eastwood a fait de mieux depuis la fin de ... "Gran Torino".

Et puis il y a Hoover en directeur du FBI, bien sûr, personnage américain absolument mythique ... C'est Hoover lui-même qui raconte son parcours extraordinaire, en voix-off. Cela semble être au début une solution de facilité de la part du scénariste, mais c'est justifié à la fin par une belle idée qui fait écho à la célèbre phrase de "L'homme qui tua Liberty Valance" : "Si la légende est plus belle que l'histoire, imprimez la légende".
Et justement, Eastwood lui aussi semble décidé à "imprimer la légende". Si "J. Edgar" est réussi, c'est sûrement aussi parce qu'Eastwood est un vieux républicain conservateur attaché à l'homme qui contrôla le FBI durant presque 50 ans en se battant contre toutes les menaces intérieures, avec la même fougue et la même foi, tel un ado attardé qui souhaiterait jouer au gendarme et au voleur toute sa vie. C'était le gardien de l'Amérique qu'Eastwood aimait. Un jeune cinéaste qui ne l'aurait pas connu aurait probablement fait un portrait plus négatif, plus à charge, insistant sur la violence de Hoover à l'égard des communistes ou de Martin Luther King.
Ça aurait été (paradoxalement ?) bien moins intéressant et beaucoup plus convenu, car en phase avec l'opinion générale actuelle. Eastwood lui ne porte pas de jugement et se contente de filmer l'homme qui a cru bien faire, et qui a souvent su, d'après lui, bien faire. Eastwood semble même s'exprimer directement à sa place, sur la fin du film, quand Hoover fait l'éloge de l'individu. C'est ça qui est particulièrement beau.
Dans le même ordre d'idée, il faut voir avec quelle pudeur (et pour une fois ce mot n'est pas volé) Eastwood filme la longue amitié entre Hoover et sa secrétaire (très bonne Naomi Watts) et surtout l'amour homosexuel qui unit Hoover et son ami-amant de toujours, Clyde Tolson (excellent Armie Hammer). Un jeune cinéaste aurait peut-être proposé quelque chose de cru et direct, au risque de tomber dans la banalité. Eastwood lui la filme sans détours et de façon franche mais avec une telle attention et une telle réserve que cette relation finit par toucher à l'universalité, à l'Ultime Bromance. Plus que deux amoureux banals, ce sont deux partenaires au service l'un de l'autre et fiancés avant tout à l'Amérique. C'est magnifique.

Bref, on peut trouver le film trop classique, trop sur les rails, trop académique, trop prévisible, on peut trouver un certain nombre de choses mal foutues, mais difficile de ne pas voir dans ce portrait ce que le cinéaste a fait de mieux depuis longtemps. Eastwood devrait se cantonner à filmer des vieux qui ne veulent pas mourir ...

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MessagePosté: 12 Jan 2012, 19:09 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
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J'ai jamais accroché à Eastwood, même ses films que je trouve bon me laissent pas grand chose, et les deux derniers puaient la sénilité grave, mais le sujet de celui-ci m'a toujours intéressé et j'espérais qu'avec le scénariste de Milk, on échapperait à du biopic de base.

Je ne peux que confirmer les échos tièdes entendus et lus de ci de là même si je ne trouve pas le film inintéressant.
Le scénario ne cherche pas trop à être exhaustif et choisit quelques points-clé intéressants pour établir l'horrible personnalité du bonhomme (l'expulsion d'Emma Goldman, peut-être pas assez appuyée) et surtout la manière dont il a fait du FBI ce qu'il est aujourd'hui (l'enquête sur le kidnapping du bébé Lindbergh, globalement bien menée), et j'apprécie particulièrement tout ce qui touche à l'homosexualité présumée du personnage, avec un traitement faussement subtil mais finalement bien vu de la relation Tolson/Hoover (avec notamment la très bonne scène - attendue - dans la chambre d'hôtel) et les scènes "mommy issues".

Cela dit, je trouve ces dernières finalement assez superficielles, presque fonctionnelles. Elles ont le mérite de mener à cette scène troublante et couillue face au miroir, mais je trouve quand même qu'on reste assez en surface dans l'approche de l'humain derrière la figure politique monstrueuse. Je n'ai pas été étonné de voir des critiques évoquer le Nixon de Stone car j'y ai moi-même pensé durant la séance et la comparaison se fait en défaveur du Eastwood, qui ne pénètre pas assez la psyché de son protagoniste (or, il y avait une ironie du sort géniale à explorer les secrets d'un mec qui s'est dédié à avoir des secrets sur tout le monde, et cet aspect demeure sous-exploité à mon goût).
Stone avait beau être de gauche, il a dressé un portrait fascinant d'un homme de pouvoir de droite, ne lésinant sur aucune ambiguité ni aucun trauma, et parvenait ainsi à rendre Nixon vraiment touchant. Le Hoover de Eastwood reste un peu, comme la forme du film, coincé dans sa naphtaline (la musique niaiseuse au piano d'Eastwood, j'en peux plus). PS : y a une scène qui pue le pro-peine de mort assez honteuse et gratuite au milieu du film.
Eastwood et Dustin Lance Black l'égratignent certes un peu, ne faisant aucune concession sur sa mythomanie par exemple, mais je trouve l'ensemble somme toute un peu lisse, à l'image de la mise en scène (la photo de Tom Stern ne me parle décidément pas, et les jeux de clair-obscur scolaires n'aident en rien).
C'est pas trop mal raconté même si ça souffre d'un certain systématisme dans la structure (ce genre de récit en allers-retours, faut que ça ait un sens pour que ça marche vraiment, là c'est - ici aussi - "pour la forme") et l'académisme de la mise en image enterre un peu le truc.

J'ai également trouvé les performances d'acteurs plutôt inégales.
Le maquillage de DiCaprio ne m'a pas trop gêné parce qu'il est plutôt correct et qu'il permet une vraie transformation pour un acteur qui peine parfois à sortir de son image et de son jeu habituel (c'est un peu Aviator bis...en moins habité, mais c'est aussi l'écriture qui veut ça).
Le maquillage d'Armie Hammer par contre est tout bonnement catastrophique. C'est Latex Man. On dirait presque un personnage de Dick Tracy. Et sans maquillage, il caricature l’efféminé, je trouve. C'est con, sa première apparition, en silhouette, est tellement plus troublante (sorte de spectre derrière une vitre, une des rares idées de mise en scène du film).
Dench est en pilote automatique et Watts joue un personnage important mais écrit en un rôle ingrat.

Il faut reconnaître que le film transpire davantage l'implication qu'un Invictus (oublions Au-delà) mais malgré les efforts, l'essai n'est pas transformé.

3/6

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MessagePosté: 19 Jan 2012, 18:33 
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Inscription: 19 Juin 2007, 16:19
Messages: 15204
Localisation: Lille
Oui c'est pas mal mais assez lisse au final. Le film est très long, mais ça se concentre sur quelques éléments clés plutôt qu'une vue globale. Enfin c'est dit dans le titre, c'est un film sur l'homme, pas sur le FBI. J'aurais aimé un film plus politique, plus dense.

4/6

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MessagePosté: 20 Jan 2012, 10:22 
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Inscription: 04 Juil 2005, 14:39
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Localisation: No soup for you!
Clint devrait prendre sa retraite, c'est réalisé par papy, ça bouge pas. Les acteurs jouent bien, l'histoire est "assez" intéressante, mais dur à situer dans le temps pour moi. Par moment je trouve ça un peu confus en fait. Dicaprio est comme à chaque fois, NICKEL. rien à dire...sauf les maquillages, ça n'a dérangé au plus haut point, je n'y croyais pas en fait, je me disais tout le temps "c'est un maquillage...", ça se voit trop en fait. Et j'ai peur d'une vision HD où les défauts de ce genre de truc ressortent encore plus.

Mouais. 3/6

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MessagePosté: 21 Jan 2012, 15:56 
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Titilleur
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Inscription: 04 Jan 2012, 20:04
Messages: 54
Je suis plus d'avis avec Karateced. La narration est plate, rythmée par tout ces flashs backs, loin d'être tous légitimes, et le film trop long, pour ne s'attarder que sur le protagoniste. Le maquillage, et surtout celui de Armie Hammer, n'est absolument pas crédible, et nous sort completement du film. Les scènes clés sont mal amenées et trop prévisible.

Aucunes prises de risques, un ensemble plat et sans saveur. Seule la lumière et le jeux des acteurs, surtout pour Léonardo Dicaprio, donnent un interet au film.

Après Au-Dela, oui, il faut qu'il prenne sa retraite, où qu'il prenne plus son temps.

2.5/6


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MessagePosté: 27 Jan 2012, 00:58 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22782
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Bon, je rejoins complètement l'avis de Freak. *ça c'est fait*

Le perso est fascinant, DiCaprio s'en sort bien mais je me suis presque fait chier...

3/6

Gran Torino était bel et bien son testament.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 27 Jan 2012, 09:14 
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Il vous dira quoi
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Inscription: 04 Juil 2005, 14:39
Messages: 12153
Localisation: No soup for you!
Clint faut qu'il arrête et qu'il aille jouer au Bingo maintenant.

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MessagePosté: 04 Juin 2012, 13:22 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Plutôt une bonne surprise tant j'en attendais rien. Si je trouve la mise en scène un peu trop pépère, j'aime bien les changements d'angle du scénario - tantôt film historique, tantôt film policier, tantôt romance gay. Leonardo est très bien.

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MessagePosté: 16 Avr 2024, 19:55 
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Inscription: 17 Juin 2021, 13:07
Messages: 1491
je l'ai revu dans le cadre d'une mini retro "histoire de l'amérique" au max linder, avec des films assez randoms dedans mais enfin toujours est il qu'ils ne font pas de retro "histoire de france". et j'essaye de revoir doucement la filmo de di caprio. et j'ai donc répondu à la convocation des a-lists pour apprendre l'histoire des hommes importants de leur pays, que je me retrouve à connaitre parfaitement alors qu'on me l'a jamais appris à l'école. je ne sais pas si c'est du soft power ou du colonialisme culturel, mais je suis dans la phase de ma vie où ça m'agace.

d'autant que le film choisit totalement cet angle là. il y aurait pu y en avoir d'autres, d'un intéret plus concret pour d'autres pays : les évolutions des méthodes policières, la volonté de construire des sociétés sécurisées, les limites légales qu'on peut atteindre dans cet objectif là, la tolérance des gens envers la criminalité ou au contraire les dérives policières. il y a des bribes de tout ça, des bonbons vaguement jetés pendant des poignées de seconde, mais dans l'absolu on revient directement sur les rails du bon gros biopic. l'absence totale d'ambition formelle, dans l'identité du film est assez désarmante, et se reflète donc dans le scénario qui évacue toute complexité pour se concentrer sur les relations avec sa mère et des anecdotes sur les presidents. alors c'est pas super intéressant, mais on peut compter les points : il y a des scènes jolies et des scènes nulles, l'étalonnage numérique est monstrueux mais les décors sont soignés, les maquillages sont apocalyptiques mais démaquillés les acteurs sont bien...

mais c'est pas très intéressant, du coup. mais c'est aussi le genre qui veut ça, ça attire des gens prestigieux, ça peut être fait sur les rails, c'est dur alors de faire un truc totalement nullissime mais c'est aussi très très compliqué de faire un truc vraiment marquant, en tout cas dans l'emballage actuel. me restera donc un titre que je pourrai citer en exemple pour dire que si 1,5m de français sont prêts à payer 10 balles pour aller voir un film sur le directeur du fbi dont 30 minutes passées sur ses relations avec sa mère (mais qu'est-ce que ça peut nous foutre ?!), il faut impérativement qu'on investisse plus notre histoire, nos gens marquants, parce que vraiment c'est odieux.

(dustin lance black, autre tom schulman. il a eu son oscar pour son smash, il a été embauché pour ce biopic prestigieux (juste pour la storyline vaguement gay parce que sinon c'est un peu farfelu), puis le grand désert. il est vaguement revenu faire une série semi prestige qui a flop y a 2 ans, et vu son mari il n'est pas malheureux, mais enfin...)


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