Forum de FilmDeCulte

Film.
Qui parle.
De rien.

Après AMERICAN SNIPER je me pensais vacciné, mais le pitch de ce nouveau film plus l'attrait de revoir Hanks dans une bonne performance bien rentrée m'a fait y aller. Le film n'est pas désagréable à regarder, car Eastwood sait mener sa barque et sa mise en scène douillette (si j'étais un critique poseur, je parlerais de "la ligne claire") fait le job.

Mais le problème tient au sujet lui-même: le scénario essaie de créer du conflit et du mystère autour d'une histoire vraie qu'on sait tous parfaitement clean et honorable et héroïque. Dans FLIGHT, il y a un vrai conflit intérieur chez Denzel. Il sauve la vie de tout le monde mais en enfreignant les règles . Au début on accepte de se prendre au jeu en se demandant où tout ceci va nous mener, mais on se rend compte rapidement que la réponse est: nulle part. On sait tous avant de voir le film que le vrai Sully est un héros et le restera. Le script essaie de compenser en brodant un conflit factice avec de méchants hauts fonctionnaires mais ça ne marche jamais. On aimerait se rabattre sur le personnage de Sully en lui-même, mais film ne sait même pas quoi raconter sur lui, en témoignent les deux inutiles flashs-backs sur sa jeunesse, incarnation ultime du "Trop ou pas assez". A ceci s'ajoute d'inutile à-côtés sur les secouristes, ce qui achève de rendre notre lecture du propos confuse.

Là où le film sauve les meubles, c'est dans sa narration kaléidoscopique. Après un teaser qui laisse imaginer la version hollywoodienne du crash, Eastwood nous gratifie avec une autre vision autrement plus réaliste des évènements, glaçante tant elle est calme, méthodique et bien interprétée (la partie dans la tour de contrôle est géniale), elle-même revisitée plus tard de manière encore plus clinique par la reconstitution chez Airbus.

Mais ça ne suffit pas à empêcher le roulage d'yeux lors du fondu au noir final, et l'impression désagréable d'être devant l’œuvre d'un cinéaste toujours plus RIP.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'ai l'impression que la critique délire complètement sur ce film.

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N'écoutez pas Film Freak

Ouais, vu sur l'affiche (ou la BA?), un extrait de critique du genre "le premier film qui réussit l'analyse du 11 septembre"... Euh, je sais pas si le film y parvient (visiblement non...) mais c'est pas le premier film à en parler, c'est un sous-texte dans le ciné américain récent quand même...

You misspelled "Eastwood".

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Liam a absolument tout dit. C'est d'une inconséquence sans nom, exactement comme le crash finalement.

La durée du film semble artificiellement gonflée à chaque instant par le montage, les séquences flash-backs, les rêves... La première partie intrigue vite fait (car on est des putes et qu'on a envie de voir le crash), mais dès que le gros morceau est passé, on se sent coupable de se dire "C'est tout ?? L'avion il coule même pas ?". Eastwood colle juste aux faits sans même essayer de créer un petit suspense. D'un côté tant mieux, c'est très clinique et réaliste. De l'autre bon, on se dit que c'était ptet pas la peine d'en faire un film... Y'a même pas un passager qui se cogne le tibia quoi, on en est là. Le crash est aussi violent que si tu roulais en voiture dans une flaque d'eau, les secours sont là en 1 minute avec du café pour tout le monde, etc. C'est pas assez pour justifier le carton de fin qui vante les New-Yorkais, leur cohésion, et leur rapidité d'intervention. L'avion s'est posé dans la ville quoi, pas en plein Pacifique...

C'est peut-être le seul tour de force du film, me culpabiliser d'être un gros connard.

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Bon bon.
Qu'on fasse un film à la gloire de Sully et de ce qu'il a fait, tout en dévoilant les petits ennuis qu'il a connus malgré tout, pourquoi pas, c'est honorable. Le souci c'est que ce n'est... que ça. Hormis les quelques frissons lors de la reconstitution proprement dite (très réaliste) de l'événement (j'ai un faible pour ça), on ne vibre pas beaucoup car ça manque d'enjeu, d'envergure, de complexité. On s'intéresse à l'humain, on fait bien le tour de la question de ce que le gars a vécu, et c'est tant mieux, mais point de vue cinéma c'est un peu court, jeune homme.
Ca reste bien réalisé, bien "reconstitué" et bien interprété (heureusement il y a Tom Hanks, parfait), et le scénario est quand même bien ficelé dans son récit - même si l'on peut déplorer deux trois passages inutiles (les cauchemars, les flashbacks) ou des scènes qui font répétition, le tout pour gonfler artificiellement la longueur pour faire plus qu'1h30).
Ca se laisse voir, mais on n'en retient pas grand chose.

3.5/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Putain j'hésite vraiment à y aller. Il y a quelques critiques assez délirantes mais en effet j'ai l'impression que Eastwood a la carte alors ça sent l'esbrouffe.

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CroqAnimement votre

La date de sortie est en tout cas significative. L'incident de l'Hudson avait eu lieu 5 jours avant l'investiture d'Obama, et faisait écho au 11 septembre, sur un mode à la fois moins tragique, moins directement politique et irréel , et qui conservait ainsi un aspect effrayant : par bien des aspects les catastrophes évitées par des miracles donnent la même impression d'impuissance que celles qui se produisent réellement. Il avait quand-même la connotation d'un augure symbolique du mandat à venir, sur lequel Obama pouvait capitaliser (l'inverse exact de la parade sur les Champs sous la pluie sans parapluie le jour de celle d'Hollande). Le film sort avant la fin de son mandat comme pour solder l'époque, même d'un point de vue républicain, sans devoir nommer Obama.

La grande étrangeté du film est pour moi cette manière de repousser l'évènement comme à la périphérie du récit mais pour mieux y revenir invariablement et de manière in extenso (voire même d'en répéter les scènes). Et comme en effet, c'est pas hyper spectaculaire ou dingue on comprend un peu mal ce qui motive cette construction. J'aime l'idée minimaliste du film, de se concentrer sur les 208 secondes qui concrétisent la décision de Sully et toutes les questions que ça implique mais du coup pourquoi tout ce truc avec les sauveteurs ? Qu'est-ce que ça apporte à ce que le film raconte ?
Bref c'est vraiment petit, Tom Hanks est bien, sobre à l'image du film et si ça se regarde sans déplaisir, c'est quand même très mineur. La meilleure chose du film ce sont ces quelques visions cauchemardées

3/6

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CroqAnimement votre

Mouais, pour moi les visions cauchemardesques je trouve ça facile et ça fait vraiment remplissage. Pour autant qu'on accepte que le 9/11 soit tout juste évoqué de justesse (une réplique/un regard) sans être "traité", je trouve ça suffisant, il n'en fallait pas plus. Et le jeu de Tom Hanks suffisait pour illustrer son trauma, ses états d'âmes.
Après, tout ça nous ramène à la "petitesse" de ce film..

On n'a pas encore évoqué le rôle en mousse de cette pauvre Laura Linney, actrice que j'apprécie beaucoup mais qui aurait pu avoir une carrière plus prestigieuse.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Moi c'est le plan final qui me hante. Je n'en reviens toujours pas. Ça prend un sacré culot pour terminer un film de cette façon là. Mais à quoi il a pensé? Ça et ces 3 démonstrations de simulateur de vol, en intégrale, pour créer un suspense (ou remplir le scénario?). C'est quand même sacrément pépère comme conception. Pourtant, j'aime beaucoup la première partie où Eastwood arrive à créer des situations anxiogènes avec des riens (mais je me demande si c'est pas une façon de critiquer encore l'américain moyen figé dans son confort versus le courage d'un homme de responsabilité). Il y a comme une impression de quotidienneté banale par la façon qu'a Eastwood de coller aux faits sans esbroufe, sans musique, sans effets. D'ailleurs, une fois que l'avion s'est posé sur la rivière, tout le sauvetage a été tourné en dur, sans effet numérique, comme si on y était. Et ça fait du bien de revoir un film spectaculaire fait du matière brute. Ça faisait longtemps il me semble.

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A ta place je ne m'avancerais pas :

Lol! Il y en a c'est sûr. Mais beaucoup moins que d'hab

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Admettons mais de quoi parlent United 93 et Captain Phillips ?