Forum de FilmDeCulte

Sempiternellement méfiant du genre et surtout d'une franchise qui, en troquant Raimi pour des petits nouveaux, a fait le choix de troquer l'humour pour un sérieux de pape, j'ai été agréablement surpris par ce nouvel épisode qui présente au moins un intérêt vis-à-vis de ses prédécesseurs : il change radicalement de décor et surtout de profils de personnages. Adieu la bande de jeunes qui se retrouvent dans un chalet perdu en forêt, place à une cellule familiale avec des ados dont on pardonne plus aisément les bêtises (l'inévitable curiosité pour les trucs enfouis dans le sous-sol, le bon vieux prétexte pour "lire" le livre) mais surtout qui permet au film de développer un nano-propos sur la parentalité, ce qui le distingue là aussi des précédents chapitres, relativement creux (même si la figure de la mère croque-mitaine n'est plus très neuve après des films comme The Babadook, Mama, Hérédité ou Relic).

Par ailleurs, l'intelligence de l'écriture ne se limite pas à éviter les archétypes et stéréotypes les plus éculés et prohibés du genre, dont souffrait par exemple le remake par Fede Alvarez sorti il y a 10 ans, mais se retrouve également dans une certaine inventivité et kiffance de l'horreur, qu'il s'agisse d'ustensiles très particuliers qui font t'aspirer l'air entre les dents tant tu "sens" la douleur ou bien de cadeaux référencés . Je regrette tout de même que le film se sente obligé de donner une fois de plus dans la surenchère de sang à grands renforts de, quoi d'autre, tronçonneuse, même si j'ai trouvé ça moins complaisant que le dernier.

Voilà ça mange pas de pain mais ça fait le taf.

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D’Evil Dead je n’ai vu que les 3 originaux de Sam Raimi donc je ne pourrai pas comparer avec le remake de 2013.

Mais toujours est-il que là, j’ai passé un bon moment. Effectivement, la « délocalisation » dans cet immeuble délabré à Los Angeles est une bonne nouvelle, de même que le portrait de cette famille dysfonctionnelle, au bord de l’expulsion et de la rupture. Ça change de la maison pourrie au fond des bois et de la bande d’ados décérébrés.

Mais au-delà de ça, l’intérêt du film vient de cette surenchère (de bruit, de cris, de sang, …) qui donne au film une dimension apocalyptique, rehaussée par une mise en scène basique mais nerveuse.

Seul petit bémol, le pré-générique qui ne sert à rien et, surtout, dont le lien avec le film est totalement artificiel (et pas crédible).

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Les Evil Dead ne sont "pas cultes pour moi" comme on dit par ici, j'en ai d'ailleurs très peu de souvenirs. C'est l'occasion de les revoir, sans doute (le III m'intrigue plus particulièrement).

Peu de souvenirs aussi du remake, si ce n'est que je l'avais trouvé épuisant. Et c'est pareil ici. Agressif et bruyant, usant dès l'intro. L'exposition dans l'appartement est pas mal, précise et dynamique, pose rapidement chaque membre de cette famille de bohèmes post-Trump entièrement fantasmés (mère courage tatoueuse, fille aînée "conscientisée" et vaguement non-binaire, gamin à ses platines, petite dernière facétieuse). Mais le reste du huis-clos alterne entre le bourrin total et ces moments de pause répétitifs où chaque démon reçoit un coup un peu plus fort que les précédents, et s'avachit sur place en attendant le redémarrage. C'est le concept, bien sûr. Mais cette tonalité hyper limitée (toujours les mêmes effets et situations, donc toujours le même type de tension tout du long) m'a vite lessivé. J'avais l'impression d'écouter un album entier de Slayer qui durerait 1h30.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

J'avais vu les trois premiers au début des années 2000, c'était cool. Jamais vu le Fede Alvarez.

Le début de celui-ci m'a cueilli, le plan subjectif classique des EVIL DEAD étant remplacé par un plan diégétique de drone, malin. Et l'apparition subite du premier monstre m'a saisi: étais-je face au film le plus malin de l'histoire du cinéma ? ; allait-il oser commencer directement avec un contaminé, en faisant fi de toute backstory, en jouant sur la connaissance que le spectateur a de ce monde et de son univers ?

Que nenni, il fallait que ce soit une intro-teaser sans rapport avec le schmilblick et qui raccorde très péniblement avec les évènements du film. D'ailleurs au début, lorsqu'on revient "Un jour plus tôt", je pensais qu'on était simplement dans la présentation des persos et que tout ceci allait se délocaliser rapidement à la campagne. Là pour le coup la surprise fut grande et agréable: très sympa d'avoir un EVIL DEAD en huis-clos urbain, même si j'aurais aimé un décor moins franchement moody et artificiel dès le départ. Par contre la famille de progressistes décadents, c'est marrant, ça change.

Après le film fait plaisir par son gore cruel et douloureux, même si comme Müller j'ai regretté que le film fonctionne toujours sur le même registre. Et qu'il fasse trop d'entorses au réalisme pour permettre de séparer les personnages, les isoler (genre la fille qui écoute le vinyle avec un casque n'entend pas le combat dans la pièce d'à côté ?).

Bref, rien de fou mais sympa dans sa générosité.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Même si il est inférieur à la trilogie originale, le Fede Alvarez est sympa et supérieur au dernier. Sans être mauvais, j'ai trouvé que ce Rise manquait cruellement d'idées.

Sympatoche. Un peu déstabilisé et presque déçu par le huis clos dans l'appartement qui, s'il délocalise le lore dans un cadre urbain, est un peu limité en terme de scénographie. Surtout que bon, oser le coup du "pas de réseau" en 2024 il fallait oser. Mais c'est efficace, c'est plutôt soigné (belle photo nocturne mais pas trop sombre) et la montée dans le gore et l'horreur plutôt bonnarde avec pas mal de petites idées inventives. Ca passe tout seul mais en même temps c'est clairement pas inoubliable. Très curieux de voir la prochaine version du réal de Vermines qui, paradoxalement, ressemble pas mal à ce film là (huis clos dans un immeuble).

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CroqAnimement votre