Forum de FilmDeCulte

Bah regarde le ton du film aussi, c'est volontairement absurde/léger...

Je découvre cette scène coupée abusivement géniale:
http://www.youtube.com/watch?v=-0MrczERAe4

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

ah ouiii, énorme.

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J'adore en plus la simplicité du découpage, avec cette alternance presque aléatoire entre le plan moyen et le plan large.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Excellent.

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Énorme le monologue. J'adore la gueule de Jonah Hill à la fin.

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CroqAnimement votre

et entre "télécommande dans la main / pas dans la main"

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-I failed.
-Good. Now go fail again.

En 2013, Art Core avait déjà l'habitude de tout dire.

C'est quand même le gros écueil du film, éluder à ce point la question de l'avortement et de brosser le perso masculin geek dans le sens du poil... Le mec fait de la merde à un niveau stratosphérique en choisissant de ne pas mettre de préservatif (notons malgré tout que c'est l'un des rares films qui traite et montre le fait de mettre -ou pas- une capote lors d'un rapport sexuel), puis en se réfugiant derrière une incompréhension de mec bourré... soit exactement ce que ferait un mec toxique cherchant à assoir son emprise sur une meuf, mais il est disculpé à base "I know you're a nice guy" alors que bon, le film ne questionne jamais vraiment ce "nice guy", ses erreurs et pourquoi il se conduit comme ça... C'est juste un mec sympa, un peu balourd, pas à l'aise en société, qui refuse les responsabilités (pas de travail, pas de volonté de s'engager, fume des joints toute la journée) et qui découvrira qu'il doit s'engager dans une relation avec une meuf canon... Le signe d'engagement maximum fourni consistant d'ailleurs à lire 3 livres sur la grossesse.

En fait je trouve qu'Apatow présente des personnages suffisamment dysfonctionnels pour être très intéressants, qui pourraient être le vecteur pour parler de notre société (ou au moins sur le rapport des hommes à leur masculinité) mais il n'en fait finalement pas grand chose, le seul aboutissement possible pour eux étant de rentrer in fine dans les codes du patriarcat (le mariage dans The 40 Year Old Virgin, la sainte Trinité Couple / Paternité / Demande en mariage ici)... Non pas que ce soit de sujets inintéressants et des finalités à bannir, mais le traitement est quand même bien bien limité...
Par exemple, lors de l'accouchement, la soeur de l'héroïne finira par trouver Seth Rogen "mature" et "acceptable" une fois qu'il l'aura engueulée un bon coup... Bref, c'est hyper réac.

A côté de ça, je reconnais un talent indéniable pour le récit, l'amour de ses personnages, un humour référencé qui fait mouche, des situations bien croquées (l'engueulade suivie du gâteau d'anniversaire) bref plein de trucs qui me tienne tout le long (perso je tiens les 2 heures sans problème, même si objectivement c'est sans doute trop long, trop complaisant), mais on sent Apatow bloqué dans ses portraits de freaks , n'allant pas jusqu'au bout de ce que cela nécessiterait de remise en cause, peut-être aussi parce qu'il veut rester dans la comédie et ne pas verser dans la dépression de mec inadapté ou liée à la difficulté des relations humaines et de couple.

C'est conservateur, Apatow, mais c'est assez particulier, c'est une espèce de conservatisme chrétien à la sauce démocrate progressiste, et finalement, c'est aussi cette incongruité qui fait le charme de son cinéma : c'est... différent. Tous ces problèmes, ils m'ont sauté aux yeux lors du visionnage, mais je me suis rendu compte au final que j'en avais rien à foutre : il n'y a aucune visée moraliste ou réaliste, on est dans une espèce de fantasme pour geek (c'est un cinéma en vase-close, un peu à la Wes Anderson), et à cet égard, je trouve que ça fonctionne très bien.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Mate Funny People qui n'est pas exempt de conservatisme mais reste son meilleur à mes yeux, plus drama.

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Ah mais je rejette pas complètement, on sent le mec travaillé par ses doutes, ses incongruités, mais j'ai l'impression qu'il est pas totalement conscient de son biais assez conservateur (si on voulait être méchant on pourrait presque qualifier ses 2 premiers films de chevaux de Troie réacs à destination des jeunes geeks, mais je pense que c'est clairement pas son intention)... Mais oui ca reste assez unique, plein de tendresse, de fragilité mise à nu, les comédiens sont tous géniaux... mais je trouve qu'il ne perce finalement pas réellement l'abcès qu'il pointe, tout se résout dans un cadre conventionnel, les persos finissent par rentrer dans le rang (ce qui est différent de trouver sa voie, parfois en faisant des compromis).



Celui-ci je l'avais vu en salle à l'époque, et j'ai prévu de le revoir (j'en ai presque aucun souvenir si ce n'est que j'avais plutôt bien aimé).

D'ailleurs on pourra noter que le film trouve un écho dans l'actualité avec la loi anti-avortement au Texas: la première échographie a lieu à la 9ème semaine, et le premier truc que dit le médecin est de signaler que le coeur du foetus bat... Loin de moi l'idée de contester cette réalité médicale ou le fait qu'une personne puisse en faire son critère pour considérer le foetus comme un être vivant... Mais Apatow joue quand même avec le feu et pas de manière très intelligente à mon sens.

Il se place aussi dans une réalité américaine très différente de la nôtre, où le problème de l'avortement, justement parce qu'il a été décidé de façon non-démocratique (par une décision de la Cour Suprême), est autrement plus brûlant qu'ici.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Bien sûr, mais on sent qu'Apatow a plutôt une approche conservatrice du sujet. Non pas que c'est l'opinion qu'il veuille absolument défendre, mais je le perçois plus comme un témoignage inconscient de toute une frange de l'Amérique pour qui le cheminement du film est d'une normalité absolument banale. L'avortement reste un énorme tabou culturel aux US (en France aussi, mais moins quand même), le film s'y inscrit en pleine continuité et ça ne semble pas poser de problème plus que ça (après je vais pas faire le malin, si j'avais le film vu à sa sortie j'aurais pas tilté sur la moitié de ce que je soulève ici).