Forum de FilmDeCulte

Depuis sa plus tendre enfance, le père d’Amy n’a eu de cesse de lui répéter qu’il n’est pas réaliste d’être monogame. Devenue journaliste, Amy vit selon ce crédo – appréciant sa vie de jeune femme libre et désinhibée loin des relations amoureuses, qu’elle considère étouffantes et ennuyeuses ; mais en réalité, elle s’est un peu enlisée dans la routine. Quand elle se retrouve à craquer pour le sujet de son nouvel article, un brillant et charmant médecin du sport nommé Aaron Conners, Amy commence à se demander si les autres adultes, y compris ce type qui semble vraiment l’apprécier, n’auraient pas quelque chose à lui apprendre.

Retour low profile pour Apatow avec cette pure romcom réarrangée à sa sauce mais intégralement écrite par son interprète Amy Schumer, good girl gone bad collectionneuse décomplexée de coups d'un soir suivant le credo paternel selon lequel la monogamie n'est pas réaliste. Beaucoup mieux réglé que son dernier qui ressemblait à une collection de sketchs décousus, Trainwreck renverse les clichés du sexisme dans un canevas certes traditionnel, épaulant son héroïne brillante d'abattage par des seconds rôles de choix, Brie Larson jouant sa soeur et une Tilda Swinton déchaînée en Anna Wintour trashy de Closer. Par contre, on pourra regretter que Bill Hader soit finalement tout le temps en retrait pour faire briller Schumer, mais les dialogues sont si constamment drôles et bien sentis que ce n'est pas bien grave.
4/6

La présence d'Hader gâche toute la composition et l'impact de l'affiche, ça me frustre à chaque fois.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ils ont exagéré avec cette mode de la comédie trash féminine.
Même les garçons ne se sont jamais autant humiliés dans des comédies.
Franchement, le coup de chier dans des lavabos...

Je trouve ça lamentable.

Tout. Pareil.

Après plusieurs films films adoptant le point de vue du mâle (geek) et un essai moyen sur la quarantaine (son meilleur film, Funny People, étant un bon amalgame des deux), Apatow a l'intelligence de se renouveler quelque peu en adoptant la voix de quelqu'un d'autre, en l'occurrence une femme. De l'écriture Apatow, il reste cette approche self-indulgent où on laisse les scènes s'étirer par amour pour les impros des acteurs et accouche alors d'un film de 2h05 mais c'est aussi le temps que prend le film à dresser le portrait de ce cette fille un peu paumée (et non "crazy", #sexismeordinaire) qui hisse le film au-delà de ses codes de romcom.

Le scénario, signée de la main de la comédienne donc, partage quelques traits d'humour avec son excellente série à sketches Inside Amy Schumer, et leur réalité exacerbée pour ne pas dire parodique, mais il s'apparente davantage à une autofiction inspirée de la vie de l'actrice (jusque dans la relation avec son père), notamment dans son rapport au sexe, qu'il s'agisse de l'acte ou de son genre, creusant le même sillon féministe que ses spectacles de stand-up ou sa série susmentionnée tout en proposant un regard honnête sur les femmes.

On ne parlera pas de surprise mais il est suffisamment rare de voir une comédie romantique avec cette inversion des rôles pour que le résultat, porté par des dialogues dont les références ou la crudité sont toujours drôle et jamais gratuites, s'avère rafraîchissant.

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