Forum de FilmDeCulte

On pense pêle-mêle à plusieurs films : Le Nouveau Monde, La Forêt d'Emeraude, Conan, Rambo, Le Dernier des Mohicans, blablabla, sans compter les autres Gibson... qui ont tous, eux, une identité forte... et ça fait beaucoup de références indirectes, une impression de déjà-vu qui jamais ne s'estompe, et c'est bien dommage.

Rien de honteux, c'est plutôt agréable à suivre pour le côté "histoire avant de se coucher", mais au-delà de ça c'est même parfois un peu longuet (surtout la 2ème heure, la 1ère on lui laisse plus facilement sa chance), le comble pour une poursuite. Le casting est sympa, le langage aussi, j'aime assez le format 1:66 et le choix de caméra. Voilà. Niveau mise en scène rien ne m'a marqué ou surpris, rien ne m'a non plus choqué ou éprouvé. C'est fonctionnel. La musique m'a saoulé par contre. Belle intégration des SFX je trouve. Rien d'autre qui me vient, pas envie d'en parler plus.

3/6 pour moi, sympa à regarder - une fois - et puis s'oublie.

Tu veux voir un film sur la fin d'une civilisation, tu vois Le Nouveau Monde.
Tu veux évoquer la peur et faire une parabole sur la société d'aujourd'hui, tu écris mieux ton scénar. Au lieu de balancer ça de manière cash sans trop suivre derrière...

Ici, c'est une longue introduction sous prétexte de contexte historique (pas inintéressant mais trop peu fouillé) pour une heure de survival qui a 20 ans de retard.

Et le principal problème du film, c'est ça? Un manque d'originalité.

On a beau prendre un peuple oublié et le filmer dans leur langage, ça ne crée aucun voile d'illusion sur le reste qui est bien trop déjà vu.

Les intentions sont bonnes. Notamment celle de faire un film d'action épuré mais à ce moment-là le film n'aurait pas dû durer 2h18 mais 1h18. On aurait un survival compact, brut.

D'autant plus que Gibson s'est calmé par rapport au précédent...déjà il y a la HD (malheureusement visible sur certains plans qui bougent trop, et ça bouge beaucoup dans le film) pas trop mal utilisé dans les scènes de forêt où les arbres, branches, feuilles viennent dissimuler la profondeur de champ, ensuite la photo qui n'est plus bruckheimerienne comme dans la Passion mais plus "naturaliste", même les ralentis sont plutôt généralement bien employés et pas trop pompiers (voire ridicule avec le Christ). Et la violence aussi est justifiée et non complaisante comme dans la Passion.

Formellement, c'est très correct (si l'on excepte LE PLAN ABSOLUMENT ILLEGAL, vous verrez), avec quelques passages forts, et d'autres plus grossiers (les rêves, c'est toujours non, Mel).
Mais dans l'ensemble, ça aurait pu l'être plus...quand on voit la scène juste avant la fin (paie ton deus ex machina violent), alors qu'on a eu quasiment la même plus tôt dans l'année, en magique...ici, c'est faible.

Mais le vrai problème pour moi, c'est le scénario...c'est pas super bien écrit...ça passe quoi...mais les rebondissements (dans la première partie surtout) sont faiblards.

Enfin bref...

3/6

Gibson touche à quelque chose d'animal, de propre à l'humain dans ce qu'il a de primitif, qui est assez fascinant, fascinant parce qu'il n'y a pas de censure, que le jeu de massacre (la scène du sacrifice avec les têtes qui roulent, le jeu de la fuite) est à la fois une peinture authentique et une expression de tout ce que son réal a dans le ventre comme goût barbare du sang, vicieux dans ses jeux du cirque, un sadisme acharné qui s'exprime enfin bien. Il y a une puissance dans la séquence de la cité que je retrouve assez rarement ailleurs ces dernières années et j'aimerais revoir le film juste pour ça, ce sentiment d'apocalypse mythique, le sens du gigantisme mégalo qu'a Gibson avec sa caméra qui s'envole en suivant un poing de demi dieu levé vers son peuple.

Le must selon moi: toute la séquence de la cité esclavagiste. Les convois d'hommes blanc crayeux, les marchés aux esclaves, puis les convois d'hommes bleus, les têtes qui dévalent le long de l'escalier (idée géniale, je trouve)...

Et puis le jeu pervers et sadique, cet espèce de baseball de la mort, avec son receveur-acheveur...

Et tous ces petits trucs clichés de la fuite dans la jungle, que Gibson laisse venir et détourne (la goutte de sang, la cascade...)

Bizarrement, la proximité des sorties y joue sans doute, j'ai souvent pensé à Jodorowsky, avec cette envie de monstration, les freaks, les idées folles, l'imagerie forte et les symboles assumés (la maladie du rire, les bras des gueux dans le couloir, la terre qui avale Presque et le recrache, la gamine malade qui devient pythie, la course avec la panthère, êt les plans grave osés genre le coup de la ruche...).

Il fait partie de ces films que je suradore mais que j'ai peur de revoir sans trop savoir pourquoi. Jamais revu depuis le ciné j'ai le bluray depuis 10 ans, jamais touché.