Forum de FilmDeCulte

Mais de toute façon quand je lis les avis de Léo et Zad sur la pub de Neville, j'ai l'impression qu'il y a un vrai problème en France vis à vis de la perception de l'esthétique visuelle en général. Le fond et l'idéologie semblent primer et le beau est perçu comme une valeur factice, artificielle donc dégradante. En l'occurence, ce n'est pas forcément le débat ici, mais c'est justement ce que j'aime dans Zodiac (qui vieillit super bien). Le fond est très intéressant dans ce qu'il dit sur l'humain mais la mise en scène est une putain de démonstration... la première et longue séquence est énorme et au service du sujet.

Mais bon... sur ces premiers films, Fincher était sans doute trop brillant formellement comme si c'était mal d'être talentueux visuellement. Et l'argument du clip m'énerve à un point... LA CREATION VISUELLE EST DANS LE CLIP.

Tu me fais plaisir. D'une, il est évident que le cinéma n'est plus la seule norme en matière de création. Le clip, la pub et maintenant clairement la série télé.

Moi ce qui me gonfle, c'est qu'à être vu comme cinéaste esthétique on zappe assez largement le fond des films de Fincher, qui est sur certains points le même que celui d'un grand nombre de cinéastes américains considérés légitimement comme des grands cinéastes, des auteurs...On zappe le fond, mais même un film comme Panic Room, conçu comme un film de divertissement, c'est énorme dans la conception, comme réflection sur l'image, sur le pouvoir manipulateur du réalisateur, sur la perception du spectateur d'un drame et le jeu du rapport de force justement entre le cinéaste (la caméra) et les protagonistes piégés (Foster qui pète les caméras, livrant l'oeuvre à l'aléatoire face au monde structuré initial). Un film comme ça, c'est proprement dingue que les gens passent à côté en n'y voyant qu'un simple thriller joliment fait...

Et Fincher n'a pas attendu Zodiac pour amorcer le virage. Le plan final de Panic Room il est là. Et dans le making of (je me répète), le mec te dit bien que de tous les plans, c'est celui là que Fincher voulait sans s'en défaire, qu'il l'avait en tête depuis le début, le seul... Un plan extérieur plein jour sur une famille qui a survécu. Je sais pas, moi ça me bouleverse réellement, faudrait presque voir tous ses films l'un après l'autre pour saisir la rupture que ça engage. Et la preuve, c'est que la première fois que je l'ai vu ce plan, je l'ai pas aimé, je l'ai pas compris.

bref, message de fan à 2h35.

Putain la claque inattendue! J'avais peur d'un film trop sérieux, trop bavard, trop long, inutilement compliqué, trop plat. J'avais peur que Fincher, en voulant faire son sérieux, avait oublié comment être efficace.

Et puis non.

Fincher est une fois de plus l'un des plus grands cinéastes US. Evacuons l'aspect technique: pour la première fois, un cinéaste prouve qu'on peut utiliser la HD efficacement sans que l'aspect numérique du film vienne foutre en l'air l'image (l'un des problèmes de Miami Vice vient de là, la HD est utilisée n'importe comment, alors que dans Collateral et un poil dans Ali, c'était classe). A part ça, Zodiac prouve que Fincher est capable de réaliser "son JFK". Qu'il est capable de sortir du carcan du film de divertissement (sans que ce soit péjoratif) et de s'aventurer dans des contrées où on ne l'aurait pas imaginé. Bref, Zodiac sert à prouver que Fincher a encore plein de choses à dire et que ça vaut le coup de rester l'écouter. Si ça ressemble un poil à Se7en dans le côté énigme de Serial Killer, le réalisateur évacue vite fait le gimmick pour se recentrer sur l'obssession et les implications des gens qui traquent le tueur. Son identité reste un mystère? Qu'importe, c'est pas ce qu'on recherche.
Voilà. Dommage quand même que sans les sous-titres y'a probablement pas mal de subtilités qui m'aient échappées (on était avec une anglaise qui disait ne pas avoir tout compris elle même) mais, le talent narratif de Fincher parvient à combler les trous.

Et puis cette HD. Il faut vraiment que le futur de la HD passe par là. Là on a quelque chose qui se rapproche du film, mais avec un look toutefois un peu décalé. Le meilleur des 2 mondes.

5.5/6 tendance 6. Le premier film de l'année certain d'être dans le top de fin d'année (avant, y'avait du sympathoche, mais rien de grandiose).

Et hop un Marvin Gaye génial, une BO géniale dans son ensemble... Et un top Fincher


1. Alien3 / Se7en / Fight Club
4. Zodiac juste derrière
5. Panic Room, un cran derrière
6. The Game. A revoir, un bon souvenir, mais ça n'a pas la puissance des 4 premiers ni l'efficacité du 5eme. Il lui manque un truc.

Grégoire de Fronsac!

Ahahahahahaha.

Vas-y Dave, t'as cassé ma jolie règle du 1 sur 2 :

Alien 3
5/6

Seven
6/6

The Game
5/6

Fight Club
6/6

Panic Room
5/6

Zodiac
5/6


Voilà. Petite déception tout de même (année 2007 de merde) pour un film sur lequel je partais confiant (le réal, le genre, les échos) et zen (attente retombée avec tout le yo-yo de la distribution et de la sortie).

Je vais être bref parce que je laisse vieillir le film un peu (et il vieillit pas trop mal) mais voilà, c'est bon, très bon même, vraiment dans la veine des Hommes du Président même si Fincher se démarque de l'esthétique '70s avec une mise en scène très moderne.

Rien que le premier plan, un travelling super ample dans le ciel sur le panorama de San Francisco de nuit avec feux d'artifice n'a rien d'old school ; je parle même pas du nombre de ralentis Panic Roomien...de toute façon toute la première scène est sublime.
La photo (cette obsession du noir, de l'obscurité "réaliste", de Fincher, déjà superbement exploitée dans son précédent), qui rend la HD quasi-indétectable (on est plus proche du Superman Returns que du Mann), le montage et la mise en scène (dilatation du temps, instauration d'une tension et quand ça éclate, BOOM, surviolence - d'ailleurs, à ce niveau, les meurtres sont cash...moins gore mais tout aussi marquans que dans Miami Vice ou The Departed).

Ca démarre très fort donc...puis ça retombe un peu.
J'admire l'originalité du film qui a une structure très particulière...on peut déceler une espèce de 3e acte mais avant ça, c'est linéaire au point de ne présenter aucune réelle évolution. Et ce choix illustre à merveille l'enquête sans débouchés menés par la police et la presse...même quand ça avance, on a l'impression que ça stagne. Excellente sensation d'impasse perpétuelle.

Pourtant, le scénario fonctionne en ellipses, mais non, ils piétinnent toujours. Ca c'est très bon. Parce que malgré ce rythme déconcertant, on est pris dedans.
Sur 2h36, je me fais jamais chier et je suis constamment désireux d'en savoir plus, plus, plus. Qui c'est ce tueur putain!!!!

Cependant, j'aurai quand même préféré être VRAIMENT à fond. La tagline c'était "there's more than one way to lose your lfie to a killer" et le film aurait mérité à montrer un peu plus ce "losage de life". Pour le coup, les ellipses foncitonnent moins bien cette fois et, même si le rythme de l'enquête se fait plsu rapide (et plus entraînant) dans la 2e partie, l'aspect personnel de la parte du personnage de Graysmith n'est pas assez présente.

J'aurai aimé voir son obsession poussée plus loin, comme dans JFK ou Munich (films auxquels je pense forcément).

Mais sur le reste, c'est très réussi. L'aspect Memories of Murder notamment, cette frustration autour de l'enquête sans fin, des réponses contradictoires, des résultats insatisfaisants (le film aurait d'ailleurs gagné à zapper son bref épilogue pour laisser planet le doute davantage).
J'aime comme le film s'arrête presque brutalement et malgré les cartons habituels, on ne sait réellement ce qu'il advient des principaux protagonistes.

L'histoire est laissée en suspens. Inachevée. Ca c'est très bien rendu.
Je sors du film désireux de me jeter dans Wikipédia pour éplucher toutes les pages sur le Zodiac et Cie...

Et c'est donc un peu dommage de pas être envoûté comme j'aurais pu l'être. Peut-être le film prend-il un peu TROP le soin d'être dans l'exposé clinique? Non pas qu'il soit sec comme un La Vie des Autres, mais un peu plus de nervosité, de DANGER, aurait été peut-être nécessaire.
L'ambiance y est cependant...la mise en scène (très posée, en comparaison à l'anxiété de certaines scènes de Seven -dont il approche cependant parfois du rythme, finalement assez lent- ou du rythme ludique et riche d'un Fight Club, ou de la tension des thrillers The Game et Panic Room) ne singe pas bêtement le film d'enquête à la '70s (pas de zooms par exemple) mais opte pour une approche plus pesante, toujours dans cette volonté de représenter le non-avancement des choses...je sais pas, c'est l'impression qui m'est apparue...est-ce que ça fait "pas Fincher"? Non.

Comme je le dis, y a une manipulation du temps qui rappelle tantôt Seven (rythme posé, film qui prend son temps) tantôt Panic Room (ralentis, dilatation du temps). La nouveauté, je pense, ce sont ces points de vue empiriques (le premier plan avec les feux d'artifice, la plongée totale/vue divine sur le taxi, le plan sur le pont comme l'affiche ricaine mais de jour, la construction accélérée de la célèbre tour de San Francisco), un point de vue "autre" dont je ne saisis pas pleinement la signification si ce n'est pour symboliser soit le tueur (démiurge qui domine l'agitation de tous ses petits acteurs qui cherchent à connaître son identité) ou plus généralement, un pouvoir supérieur (le tueur, mais aussi le temps qui passe, etc.)

Enfin bref...on va laisser justement passer le temps et y réfléchir...je m'attendais à être plus emporté et le film déconcerte pour ne pas dire déçoit à ce niveau-là mais derrière son apparence limpide, il est dense et intéressant.

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Je n'en suis pas encore remis, ce film est tellement mieux que ce que même moi j'attendais, je suis aux anges. Un poil de mal au début, comme digérer l'attente, appréhender le rythme. Et puis on se prend au truc, et on note les détails qui sont à un nombre tel qu'il va falloir pas mal de visions pour visiter ce film comme il faut.

Je sais pas ce qu'en penseront les gens, mais juste la fin me laisse dans un état de fou.

Je trouve ça tellement génial de faire ce genre de films de nos jours, si exigeant. Y a tellement de détails qui me tuent dès la première vision, tellement de moments magiques. Et les acteurs...Mark Ruffallo...

Merci la Warner, merci Paramount, merci David Fincher.

C'est clair, qui n'as pas vécu ça avec un film qu'il attends trop ?

Cette espèce de distance que t'as, ces problèmes à rentrer à fond dedans au début...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

C'est affreux.
Et c'est affreux quand ça te quitte pas pdt tout un film...que t'es constamment en train de réfléchir au film PENDANT que tu le mates pour la première fois...

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C'est Alexandre 2...

Ah mais je parlais justement d'Alexandre, pas de Zodiac (même si ça me l'a fait par moment pdt le Fincher).

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J'ai un peu de mal à appréhender le film. Je comprends pas trop ce que Fincher a essayé de dire en fait. Mufti dit qu'il a des choses à dire, mais je vois pas. L'obsession, ok, c'est évoqué. Mais quoi?

Ca ressemble évidemment aux "hommes du président" ou à "JFK" mais à aucun moment je trouve cette histoire d'enquête passionante comme peuvent l'être celle des deux films cités précédemment. Pour ainsi dire, je trouve ce Zodiac (le tueur) un peu léger pour fasciner comme pourrait fasciner un serial killer (Se7en pour le coup). Alors après ce constat, je trouve la structure pénible puisque remplie de répétitions.

Après, vu dans la grande salle du festival avec un projecteur numérique, dans ces conditions, c'est divin. Le premier 1/4 d'heure est monstrueux de ce point de vue. Vrai gavage.

Mais c'est une belle déception. J'ai l'impression que le film plait beaucoup ici.

J'étais pas sur justement!

Je suis content de l'avoir vu tout seul, laissé le film vieillir. Quand je lis les avis en général, je vois bien ce qu'ils disent, mais j'ai rien à répondre.

J'ai pas envie de rentrer dans le jeu des comparaisons, je ne suis pas sûr que ce soit la première approche à avoir vis à vis du film, même si je comprend les points de vue divers (bon, sauf sur le silence des agneaux, parce que le point de vue de Demme est plus proche de Se7en, dans un environnement totalement différent...comparer à Zodiac sur l'ambiance, c'est un peu tomber dans un cliché vis à vis du film de serial killer, ce que pour moi Zodiac n'est pas).



Enfin bon, je suis pas forcément d'accord sur ces avis, mais je comprend que l'attente ne soit pas récompensé.