Forum de FilmDeCulte

Ou pas.

tiens, c'est bien, ça va me permettre d'avoir moins à en dire.

En gros, d'accord avec tout ça, avec vraiment un kif particulier pour toutes les séquences de meurtre et leurs dispositifs particuliers de mise en scène (en gros, Fincher il te dit : regarde, grand, j'aurais pu faire ça ou ça, en fait je peux tout faire, je t'emmerde... et bizarrement, c'est même pas prétentieux). Après je trouve la fin un chouille longuette, disons que j'aime moins quand c'est la seule mécanique scénaristique qui pousse la charette. C'est pas la réinvention du genre que fut Se7en ou la claque de Fight Club, mais rien que pour la séquence du taxi, et celle de la roue desserrée, ça vaut largement le coup. 4-5/6

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Ca a longtemps été considéré comme prétentieux. Fincher ne m'apparait pas comme quelqu'un qui cherche à se mettre en valeur à travers ses films. C'est cliquant, mais c'est aussi toujours au service de l'histoire ou du propos général (l'anse de la cafetière, le truc le plus "clinquant" vient là pour montrer que les éléments n'ont aucune incidence sur le pouvoir de la caméra, jusqu'à ce que Foster justement les détruisent, et qu'alors se place le doute dans la mise en scène).

Ah et y a une idée que je trouve géniale : le Pong.
C'est assez représentatif du film : c'est pas surligné (malgré l'utilisation excellente du cinémascope et du son), mais, émotionnellement, ça dit sur l'état des personnages, et "intellectuellement", ça dit sur l'ensemble du film, la répétition, l'absurde, la non-finitude...
Il vieillira bien, ce film. J'y retourne bientôt.

moi je l'ai trouv éun chouille trop long, le pong, son bip-bip finit par être agaçant (je sais que c'est voulu, mais il y a aussi un phénomène du bip-bip entêtant qui fait que tu n'écoutes plus vraiment les dialogues)

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Ah ça le pong, c'est juste génial...Le cadrage est parfait, tout le monde est dessus et mate le score qui bouge pas...drôle, fin, bien vu.

Toujours pas revu, c'est dingue...Alors que c'est the film, je suis littéralement raide dingue je repense à des plans tout le temps, au regard de Toschi à la fin, à la tête de Leigh, à sa voix, cette fausse lenteur, cette tension latente qui passe et qui explose par moments, le regards halluciné de Graysmith à la fin dans la prison (j'adore cette scène, à mort, toute la fin est géniale), et quand il dit "no" dans un souffle.

Ce film tue!

La fin est monstrueuse, oui (à part les cartons, justifiés ou pas, intelligents ou pas, je les trouve en trop). Leigh qui dit un "Do you need help?" à triple sens (rappel de la scène de la mère, provoc' pour Graysmith, dissimulation de son identité pour les autres clients), et tout d'un coup, la musique qui s'arrête, le silence se fait, et le regard semble durer une éternité, c'est très, très fort...
Et on commence et finit sur le même visage, mais ravagé par le temps (plus que par le Zodiac). Et la dernière phrase du "survivant" est très belle.

Ce que j'aime en plus c'est que c'est un film qui semble intemporel. C'est un sentiment que j'ai devant quelques Eastwood (ou d'autres, mais je ressent ça chez Clint), un côté classe qui ne fait pas daté, ou ancré. Je trouve ça beau et rare.

et la BO tue

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Et ce qui est très fort, c'est qu'on la remarque pas. Un peu comme dans les Scorsese, elle est omniprésente, mais c'est pas "tiens je vais mettre ce morceau pour cette séquence"... Elle marque une ambiance, une époque, c'est pas du cache-misère.
Ce début, mamamia, qui s'achève avec du Santana, ça dépote.

Cette BO je la trouve moins réussie que les précedente justement.
Elle m'a pas marquée, j'ai pas souvenir de morceaux particuliers...

Je repose ma question passée à la trappe :
Qui appelle Graysmith pour lui dire d'enquêter sur Rick Marshall ?

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On a frôlé la fissure anale...

Hurdy Gurdy man (ps Gerry: la fin de l'intro, c'est hurdy gurdy man qui monte en puissance) ça t'a pas marqué? Ben merde...

Je repose ma question passée à la trappe :
Qui appelle Graysmith pour lui dire d'enquêter sur Rick Marshall ?[/quote]

Le mec de la cave.

thanx

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On a frôlé la fissure anale...

C'est quoi ça ?
Je ne m'en rappelle plus du tout.

Partagé, je suis. Fincher fait partie des cinéastes qui pourraient arrêter demain de tourner sans que cela ne me fasse ni chaud ni froid, mais dont je vais paradoxalement toujours voir les films avec espoir, un peu comme Almodovar. J'en adore certains (Alien 3, Seven), j'en aime d'autres (Panic Room), j'en déteste deux (The Game et surtout Fight Club - pourtant, j'ai tout fait pour l'aimer, je l'ai vu trois ou quatre fois, au cinéma, en dvd, en vo, en vf, j'ai lu le livre, mais ça ne passe toujours pas). Je ne l'ai jamais considéré comme immature, mais il est clair que la rupture avec Zodiac est brutale.

En un sens, il me fait plaisir. Déjà parce qu'il réalise un beau film d'époque, un magnifique portrait d'une grande ville, sans faire du sous Scorsese, du sous Casino par exemple. Il utilise bien les détails, les chansons, les films (la référence à Inspecteur Harry, pourtant tellement évidente, est sublime), les différentes marques des 70's (Pong), mais n'en fais jamais trop. Le film n'est finalement jamais virtuose, ou du moins pas dans le sens où on l'entendrait communément. Ce n'est pas du flamboyant, ce n'est pas du grandiose, Fincher s'éloigne d'une voie ouverte par Scorsese et poursuivie, par exemple, avec Boogie Nights et Summer of Sam. Dans un sens tant mieux. Sobre et élégant, le film a un côté classique qui me plait bien, un côté seventies, en peut être moins sec cependant (ce que je lui reproche un peu quand même). Le film est beau, mais il n'a pas cette sécheresse d'un Sidney Lumet ou d'un Friedkin. On me dira que ce n'était peut être pas le but, mais je trouve ça un peu dommage.

Malgré ce petit bémol, Zodiac s'impose pour moi comme LE film de serial killer. Le Silence des agneaux n'a absolument rien de réaliste, Seven non plus. Ces deux films, malgré leur originalité, suivent quand même des canevas bien éloignés de la réalité. Zodiac, c'est autre chose. Zodiac, ça a existé, et ça existe de nouveau sous nos yeux. Rien que la scène de l'émission télé, je la trouve tétanisante. Je me disais "putain, les spectateus ont vu ça, ont entendu ça !" Imaginez un instant la panique intégrale qu'un truc pareil peut causer. Le film, sans pourtant s'attacher à la population (ou très peu), retranscrit une certaine tension. Nous ne sommes pas confortablement devant un tueur de cinéma, nous sommes face à l'inconnu qui se trouve près de nous, et ça file la chair de poule. Le Zodiac existe (il est peut être même encore vivant), et le film le fait bien ressentir.

Pourtant, il ya un petit manque, quelque chose... J'aime bien la structure, mais la quête finale du dessinateur me semble un rien bâclée. En un sens, c'est presque un compliment : je trouve le film trop court. Une heure de plus, sur cette quête finale, ne m'aurait pas géné. C'est légèrement trop survolé, la famille, son entourage, n'ont pas le temps d'exister. A côté de ça, la scène du repas entre le flic et le dessinateur est fabuleuse, notamment le regard de Ruffalo qui s'illumine quand il voit que l'autre a réussi là où la police a échoué. Dix ans de traque, ils ont soudainement une piste, quelque chose de tangible. Tout ça en un seul regard, un léger sourire du mec qui ne sait plus s'il peut y croire.

Un autre moment, celui, évident, du regard final. Le film n'est plus une enquête policière, mais la quête d'un homme qui ne cherche plus les preuves ou autre, mais juste à croiser le regard du mal. Il y a tout dans cet échange, c'est sublime, c'est fort, c'est méga tendu, dans n'importe quel autre film il y aurait eu une poursuite, une baston, quelque chose... Mais non, Fincher a l'audace de clore son film dans une (apparente) tranquilité. J'ai du mal à toucher ce que Fincher veut nous dire... Mais pour moi, le fait qu'il s'attache à une enquête inaboutti n'est pas anodin. C'est aussi frustrant que fabuleux. Je connais mal Fincher, je ne me suis jamais amusé à l'étudier (du coup, les messages de Pingouin me semblent assez essentiels dans ce topic), mais ce mec a quand même livré plusieurs portraits du mal absolu (alien, seven, même panic room), et là il approche quelque chose de différent : un mal humain, qui n'est pas arrêté, qui n'est pas tué par les flics, un fou qui continue à vivre. Le film n'est en rien sécurisant. D'ailleurs, anecdote authentique, je suis allé aux chiottes après le film, et au moment d'entrer dans la cabine, j'ai jetté un oeil au mec qui était derrière moi et entrait dans la cabine d'à côté. Un coup de flippe, comme ça, l'espace d'une seconde. Parce que le mal de Zodiac, c'est celui qui peut apparaître n'importe où, et qui n'est pas certain d'être tué à la fin du film.

J'aurais aimé quelque chose d'encore plus fort, plus étalé ou plus resséré, parfois un peu plus profond... J'ai du mal à monter ma note au delà de 4.5/6, parce que le film manque selon moi véritablement de quelque chose. Mais pour le coup, ça reste un film hyper solide, peut être celui de Fincher qui résistera le mieux au temps.

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