Forum de FilmDeCulte

Thread de la plaignante, intéressant malgré tout et on peut comprendre que ce sont des paroles blessantes. Bégaudeau n'en sort clairement pas grandi, pourquoi refuser de s'excuser et avouer qu'on a merdé ? Surprenant de sa part je trouve :
https://twitter.com/LBantigny/status/17 ... 5791463881

_________________
CroqAnimement votre

Miskine Lagasnerie.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Oui surtout qu'il est ouvertement gay.

_________________
CroqAnimement votre

Dans le milieu des intellos de "gauche progressiste", ça ne dérive peut-être pas trop loin mais ce genre de ragots peut réellement porter préjudice socialement et physiquement. J'écoutais une histoire horrible cette semaine qui avait démarré comme ça au collège, à se passer du goût de ce genre de vannes.

Et dans le cas de Bégaudeau, ce n'est pas une vanne ou une insulte salée, c'est bien un ragot, quelque chose qu'il prétend savoir sous couvert d'être bien informé que beaucoup prendront pour argent comptant.

Mais du coup, qu'a dit le jugement ?

_________________
CroqAnimement votre

Pour moi c'est évident que c'est une blague ratée (à cause du "même Lagasnerie"), et oui c'est ridicule d'encombrer les tribunaux avec ces histoires (avant on aurait simplement rêglé ça par un petit duel...).

Vu le niveau de connerie que l'on trouvait sur son ancien site web (à la fois dans les messages et les commentaires), et le niveau de gratification narcissique consubstantiel au dispositif de son podcast ciné (avec l'homme qui n'a pas de prénom qui lui sert de chambre d'écho anonyme ou d'envoyeur de balles depuis des années...le plus drôle c'est la question interactive du public (é)lue à la fin avec pour réponse invariable "je ne l'avais pas relevé et n'ai pas de point de vue sur ce symbole (en effet on trouve des chasse d'eau qui fuient dans toutes les maisons du film, et tous les personnages utilisent une brosse à dent à moteur), mais c'est potentiellement intéressant et peut rejoindre notre analyse, le mot de la fin au bout de 90 minutes, vive la dialectique et la contradiction), avec dans les deux cas une même propension à reprocher aux positions adverses, ou tout simplement plus anciennes que la sienne, leur moralisme, tout en versant lui-même avec une intensité particulièrement aiguë dans ce travers ; pas tant que cela pour ma part. Je ne l'ai jamais lu ou entendu se poser la question du sens ou de la signification d'une oeuvre (mais on pourra toujours prétendre que ce sont des concepts bourgeois), tout est réduit à l'évaluation plus ou moins spéculative d' intentions qu'il prête indifféremment à l'auteur et au public, comme si c'était là, par cette seule coïncidence forcée, un contenu. C'est du sous-Rancière (qui au moins suppose que l'oeuvre, même si elle est déceptive et in fine tautologique , permet au public de prendre conscience de ce qui lui a été dénié, avant et en dehors du champ esthétique, au risque de faire de l'aliénation une transcendance renversée, et donc de croire à quelque chose, mais pourquoi pas au fond) à la sauce Bouvard et Pécuchet. Un média comme un autre, au fond surtout nostalgique de la puissance qu'il a perdue. Il joue le rôle commode du mec qui aurait pu vraiment nous émanciper s'il était venu plus tôt, mais c'est dommage, le temps passe, avant, pendant et après lui, quelle perspicacité, quelle lucidité.

Et même musicalement Jean-Pierre Montal et les Mercuriales sont meilleurs que Zakouskie Point (j'attends le posthumain énorme).

Mais je m'en tape, accorder trop d'attention à cela éloigne plutôt du cinéma et je verse à mon tour dans la démagogie. Le recrutement à BAC+3 des enseignants est un sujet autrement plus préoccupant : sous prétexte de combattre l'élitisme on sucre les échelons intermédiaires qui survivaient et fonctionnaient, avec une certaine éthique et une certaine conscience professionnelle, en somme une culture qui était efficace sans être reconnue : toute l'époque. Le manque de reconnaissance n'est pas ce qu'il faut compenser mais bien au contraire l'indice désignant ce que l'on peut liquider dans le dos et sans risque.

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Le recrutement des profs s'e faisait à bac+3 il n'y a pas si longtemps, et le concours était resté accessible à ceux qui avaient une licence (avec l'obligation pour les admis au capes de valider un master dédié, en un ou deux ans selon leur qualification préalables et sauf erreur des ma part). Rien de fondamentalement révolutionnaire (même si on peut discuter de la baisse du niveau en licence - de toute façon, le concours existe avec des seuils ridiculement bas). A côté de ça, il y a l'embauche en hausse de contractuels pour colmater les trous.

Les IUFM ont été créés en 1990, et auparavant (après 1945, à moins qu' il n'y a pas si longtemps se réfère au début du siècle passé...) il existait des écoles normales, accessibles dès le bac pour les instits avec des formations de quatre ans (une entrée sur concours au Bac mais qui ouvrait à l'admission à la formation) , mais des CPR avec une formation d'un an pour le CAPES ( concours à Licence +1) et +2 pour l'agrégation, donc non, on ne revient pas à une situation antérieure "naturelle". Un des enjeux de la création des IUFM était de valoriser les instituteurs qui faisaient jusqu'ici des études longues, mais sans passerelle avec l'université.

La Belgique qui avait un système d'école normale sur 3 ans a d'ailleurs au contraire transformé le cursus en 4 ans pour l'aligner sur leur licence récemment (même si les vacataires contractuels court-circuitent souvent ces formations, et ont un statut flou).

Par ailleurs la réforme déplace apparemment la formation de l'école normale ou IUFM (ou INSPE) vers l'université, et vise aussi (surtout...) à réorienter des licences débouchant sur des masters voire des filières de recherche vers la seule préparation aux concours de l'EN, en visant sans doute en premier lieu les sciences humaines... dès lors, la recherche gravitera encore plus autour des grandes écoles accessibles après prépa (socialement plus sélectives), soit l'inverse exact de la tendance des réformes de l'Université entreprises en France au cours des 20 dernières années, y compris pendant le mandat de Sarkozy. Dès lors qu'une réforme est consolidée et commence à être pérenne, quoi de mieux à faire que de la renverser du jour au lendemain.

La plupart des membres du gouvernement sont passés par le PS pour entrer en politique et appliquent, sur les enjeux sociaux, le programme de la droite de la droite, et de façon particulièrement brouillonne et inopinée.

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Parce que c'est Bégaudeau ? Le personnage joue assez souvent du recul sur lui-même mais c'est toujours une posture pour mieux nourrir son argumentaire ou prévenir les critiques.
J'ai eu l'occasion de le croiser et fréquenter son milieu il y a une vingtaine d'années, sa sensibilité de gauche, c'est la même que celle des black-blocks bourgeois, le courage physique en moins. Alors c'est pas Raphaël Glucksmann (que je ne connais pas pour le coup) qui pue la théâtralité à des kms sur la sincérité de ses convictions, Bégaudeau est sûrement intimement persuadé de sa sincérité, mais son égo passe absolument avant tout et son manque d'empathie est connu.

Si, la réforme qui exigeait un bac+5 pour passer les concours (et à côté de laquelle j'étais passée ou que j'avais oubliée, ce qui rend mon message précédent faux) date de 2022. Avant on pouvait passer les concours d'enseignements avec une licence, c'est factuel. Cette réforme, absurde au fond, n'aura tenu que deux ans.

Petit tour sur wikipédia, les écoles normales ont perduré jusqu'en 1991, le cursus débutait après le certificat d'études, au niveau seconde. Autrement dit, après une année de stage correspondant à bAC+1, l'entrée dans le métier se faisait encore plus tôt à bac+2 sauf erreur de ma part.

On passait les concours des école et CAPES après une année d'IUFM, même instit, et avait une année "stage" après.
C'est bien BAC + 4 même si les étudiants ne recevaient pas de diplôme après la licence, alors que techniquement avec la réforme toute récente qui mettait le concours à la fin de la deuxième année ils avaient un master je crois.

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Pas nécessairement, le concours étant accessible à tout étudiant doté d'une licence (n'importe laquelle), puis d'un master pour les deux années précédentes, suivie donc de l'année de stage avec un mi-temps en établissement et une "formation" dispensée à la fac l'IUFM, ESPE, INSPE, mais oui il y avait, existe toujours un parcours dédié, qui tend à être dévalorisé en même temps que le métier.

Mais non. Personne ne passait le CAPES ou les concours d'instits après la licence depuis 1990 du moins.
C'était apparemment possible à des fonctionnaires ayant trois ans d'ancienneté, mais pas aux étudiants justement, et on aligne tout sur ce qui était une filière de reconversion, en panique face à la démographie.

Pour les Ecoles Normales le cursus c'était 4 ans après la seconde certes et pas le bac comme je l'ai cru, mais jusqu'en 1973, il y a quelques 51 ans quand-même...
Donc sur la période 1973-1990 c'était déjà 4 ans.
Et encore apparemment dans l'ancien régime on proposait aux meilleurs deux années de formation de plus pour leur permettre de rejoindre l'université.

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Dans un bulletin officiel datant de 2003 :



Après si je te le dis avant d'avoir vérifié dans les textes officiels, c'est que je connais des gens qui ont passé le concours externe de cette façon.