Forum de FilmDeCulte

Laure est une petite fille voudrait être un garçon. C'est ce qu'elle fait croire à ces nouveaux amis dans le quartier où elle vient de déménager.

Je n'ai pas vu Naissance des Pieuvres et je découvrais le film sans trop savoir à quoi m'attendre. C'est un film profondément émouvant parce qu'il est témoin d'une ambigüité terrible pour le personnage principal. Lui est heureux en garçon mais ce n'en est pas un et il ne peut prétendre que durant un laps de temps réduit et il est condamné à la fuite ou à l'humiliation. L'ambigüité entre ce que l'on est et ce que l'on veut être. Et tout ça s'exprime avec une infinie finesse dans le film à travers le regard. Le regard sur soi et le regard des autres. Le film ne passe jamais par un autre biais que par celui du regard et ce qui est beau c'est qu'il se met à hauteur d'enfants. Qu'il n'est jamais dans la position d'un adulte regardant (racontant) l'histoire de cet(ces) enfant(s). Il n'y a qu'à voir avec quelle simplicité le subterfuge est révélée pour réaliser à quel point Sciamma peint par petites touches sensible une situation à priori sujette à polémique. Mais rien de cela ici, pas de provocation ou au contraire d'aveuglement par peur de choquer. Sciamma montre son histoire comme il se doit avec une frontalité toute naturelle et digne de ses personnages.
Très beau film sur l'enfance, très beau film tout court.

5/6

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CroqAnimement votre

Gros coup de coeur aussi pour ce faux petit film d'une formidable justesse... J'ai rarement vu des enfants jouer aussi bien.
Pas le temps de développer, mais j'adhère à 100% à la critique de Blissfully sur FDC donc voilà.
http://www.filmdeculte.com/cinema/actualite/Tomboy-11350.html

Vraiment, c'est à voir.

5/6

Et je préfère nettement ça à La Naissance des pieuvres.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Céline, je sais que tu nous lis, donc tu vas être gentille et nous expliquer ce que ça veut dire:

Au sujet de TOMBOY: "Je suis assez obsédée par le fait que les récits doivent être un peu pop."

Nan mais sérieux... Ca veut dire quoi ? Concrétement ? Vraiment ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

lol

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N'écoutez pas Film Freak

Raconte comment tu le sais. (et précise aussi si elle nous a lus une fois ou régulièrement)

Ah tu savais pas? Elle nous a tous MPés pour nous dire sa fierté d'être passée à la première place du top forum.

Et on va tous chez elle jeudi, c'est soirée raclette.

Je lui en ai parlé, elle m'a reconnu de mon avatar, et elle aimait bien Blissfully.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Pas d'bol pour elle, il est plus là.

Arnotte 5
Art Core 5
Blissfully 5
DPSR 5
Léo 0.5

Je crois qu'elle vient de rejoindre Ozon et Mouret dans la liste des réalisateurs dont Léo ne manque aucun film.

Film d'une justesse incroyable dont je déplore simplement la scène de la baignoire où l'on voit la gamine toute nue (vraiment pas utile). Les gamins sont incroyables.
5/6

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Petite question aux mélomen : la chanson que l'on entend dans le film (et dans la BA) n'est-elle pas un remix d'une vieille chanson des années 80 ?

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Spoilers.

Je suis moins à fond que vous...
Le film réussit un sacré coup dans la façon dont il arrive à déformer notre regard pour nous donner à voir un garçon dans cette petite fille : il y ici un geste profondément cinématographique, celui de transformer le personnage par le regard qu'on lui porte, et qui réussit totalement. Les dernières scènes, où on oblige l'enfant à reprendre des habits de filles, sont particulièrement frappants, choquants : on a l'impression d'un garçon qu'on travestit. De manière générale, toutes les fois où le film joue de cette ambiguïté du regard, où il fait flotter dans le même plan la fille et le garçon, il fonctionne à plein tube.

Je trouve cependant que Tomboy souffre vraiment d'un tournage qu'on devine court, notamment à travers une série de scènes-blocs mêlant avec plus ou moins d'habilité les rushes à la suite, dans un brouillon sonore : dès que le film se remet à mettre en scène, à prendre son chemin initiatique en charge, je trouve que Sciamma s'en sort très bien - on sent, par la puissance de certains plans, le style de son précédant film arriver ici à maturité, d'autant que son cinéma s'est débarrassé de pas mal de lourdeurs (le glauque et vaguement provoquant qui traînaient encore). Mais je les sens arriver ces scènes, très "justes" certes, mais aussi dramatiquement prévisibles dans leur fonctionnement dès leur premier plan, où l'on sait qu'on est parti pour 5 minutes de tranche de vie. Cet automatisme répété, que je veux bien croire obligatoire vu les contraintes, est vraiment néfaste à l'ensemble (je pense notamment à la quasi-totalité des scènes avec la petite sœur, alors que cette relation est sans doute la plus belle idée du film), au point de rendre ce court film parfois longuet. Moins frappant car plus local, le personnage de la jeune amoureuse me semble également un peu raté et gauche, un peu fonctionnel en fait, je suis surpris que Sciamma se plante sur ce terrain-là.

Le film rattrape quand même le coup par une approche (et surtout une structure) épurée jusqu'à l'os, dans une aridité presque abstraite (courageux de ne jamais essayer de sortir de l'essence de ce postulat, de ne rien rajouter en fioriture), démarche qui maintient focalisé sur le processus, le phénomène, ce tour de magie cinématographique de petite fille transformée en garçon. Il en ressort un côté cru appréciable, qui prolonge une partie du ton de Naissance des pieuvres, et qui donne envie de voir cette filmo se prolonger dans le futur. Tout cela + des acteurs au poil (jeunes comme adultes), ça fait un bon film.

Moi avec les échos dithyrambiques un peu partout j'étais resté sur ma faim quand j'ai fini par le voir; j'avais trouvé que le film n'allait pas bien loin, qu'il se contentait de filmer cliniquement sans apporter de réponse quelconque. Du coup, c'est un bon film oui, mais peu ambitieux au final.

4/6

Voici un film que j'avais raté à sa sortie et que j'avais réellement envie de rattraper avant la fin de l'année.
A vrai dire, je ne regrette pas de l'avoir fait, mon top étant jusqu'à maintenant franchement déséquilibré, avec cette avalanche de bons films ... Voici enfin un film consternant, un vrai, pour rééquilibrer la balance. Je partais plutôt confiant, au vu de vos critiques, et j'ai été à l'arrivée décontenancé par la vulgarité et la bétise du film. Céline Sciamma ne fait pas du cinéma ; elle fait du cinéma subtil. Tellement subtil que ça en devient voyant. Elle produit du cinéma sursignifiant à partir de scènes vides de sens. A partir de regards (forcément vides) qui en disent long. D'une caméra qui parfois épouse les contours des jeunes corps pré-pubères, et qui parfois sait aussi se poser et prendre de la distance pour montrer une petite fille seule, là-bas, avec la porte qui claque, pas loin. Lorsqu'on s'énerve, dans "Tomboy", on court, forcément. Lorsqu'on s'observe et qu'on se séduit, on joue au béret, forcément. Lorsqu'on affiche sa virilité, on joue au foot, forcément. Lorsque les enfants mangent des pâtes et que les parents discutent de choses d'adultes en arrière-plan, on filme les enfants mais on laisse entendre la discussion des parents, pour mettre en lumière l'innocence et rester "à hauteur d'enfants". Pour rester subtil, juste, tendre, à fleur de peau, ambigü, équivoque, sensible.

"Tomboy" est ainsi une stupéfiante enfilade de tous les clichés "subtils" existants. Je ne vois aucune sincérité, aucune vérité, dans ce cinéma calculateur et conscient de ses effets. Le film ne se repose que sur des "trucs" qui ne viennent pas de la tête de Sciamma (de ses idées, de son vécu, de son regard) mais de cinquante ans de cinéma français parfois brillant mais souvent contesté. Autant dire que l'équilibre sur lequel elle se tient est franchement instable. J'en parlais à Charogne qui me disait, de façon très juste et très fine, comme toujours, "la subtilité, ça s'encule, à un moment". Je suis d'accord. Un film comme "X-Men : First Class", pour citer un vrai grand film de 2011, a en lui bien plus de justesse, d'humanité et de vérité que cette imposture.

1/6

Et toujours personne pour répondre à ma question...

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