Forum de FilmDeCulte

Tout le monde a toujours aimé Jeanne. Aujourd’hui, elle se déteste. Surendettée, elle doit se rendre à Lisbonne et mettre en vente l’appartement de sa mère disparue un an auparavant. À l’aéroport elle tombe sur Jean, un ancien camarade de lycée fantasque et quelque peu envahissant.

Premier film de Céline Devaux, qui avait gagné le César du court d'animation il y a quelques années. Et son héritage animé se confirme dans la place importante que prenne dans ce film les interludes dessinés, ici pour illustrer la voix intérieure de Jeanne. (d'ailleurs la voix intérieure est celle... de Céline Devaux elle-même)

C'est bien là la valeur ajoutée de ce film qui, sinon, ne tient sur quasiment rien. Portrait de nana en perte de repères, le film ne raconte rien de spécial mais trouve sa fraîcheur dans cette petite voix et surtout dans la fantaisie triste de l'ensemble, au ton plutôt bien géré. Il faut dire que la réalisatrice est bien servie par une toujours super Blanche Gardin, bien entourée par un trio d'acteurs épatants (Lafitte, Maxence Tual, et un portugais). Elle leur donne des bonnes répliques que le montage time bien comme il faut, et elle leur laisse une liberté qui donne lieu à quelques moments savoureux.

Après j'ai pas été emporté par l'émotion - et j'ai même trouvé le trop-plein d'intermèdes animés parfois facile - mais ça reste un film avec sa propre vision et son propre style. La fin est belle.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

lol

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CroqAnimement votre

Attention BA mensongère, c'est beaucoup mieux que ça.

Joli film à la forme humble mais qui mine de rien aborde des thématiques aussi dures que la dépression, le suicide et l'éducation parentale. Il le fait de façon frontale en utilisant le contraste ou la connivence entre le perso de Blanche Gardin et son double animé. Ce dernier peut être pénible à certains moments mais drôle ou touchant à d'autres. D'une manière générale le film est assez marrant sans être lourdingue.

Et là où c'est riche, c'est que le côté frontal laisse aussi de la place à la tendresse. L'évocation des travers de la mère est ainsi tout aussi touchante que crispante. De même que la relation centrale.

On pourra trouver que la dépression de Blanche Gardin trouve une échappatoire un peu facile dans l'amour et dans son duo très convaincant avec Lafitte, parce que chez beaucoup une vraie dépression empêche la naissance de l'amour. Mais le film m'a donné envie d'y croire et pourtant je suis aficionado de Bergman

Non vraiment, c'est bien.

Encore un passage au long qui m'a légèrement déçu après les excellents courts métrages de la réalisatrice (son film césarisé bien sûr mais aussi le moins connu Gros chagrin avec Swann Arlaud qui mêlait déjà fiction/animation pour raconter un couple qui se délite). Ici j'ai trouvé le film tout petit, modeste, sa plus grande qualité mais en même temps jamais vraiment surprenant ou suffisamment attachant pour vraiment sortir du lot. J'aime bien comme les pensées manifestées en pastilles animées sont assumées dans leur aspect anachronique et finalement basiques, sans tentative d'en faire une idée géniale ou quoi. Et ça marche plutôt bien. Ma femme a eu un gros fou rire à un moment et elle a pas le rire facile. J'aime bien ce basculement ou du moins ce ton très doux amer où le film est finalement bien plus dépressif que positivement comique. La deuxième partie se réveille un peu, on voit plus l'excellent Maxence Tual (le prochain second rôle préféré du ciné français) et c'est un peu plus enlevé, moins névrosé chiant. La fin est à l'image du reste, toute petite, sans véritablement rien conclure mais pas sans charme. Le film a une certaine personnalité dans le cinéma français, un peu coincé entre comédie populaire avec sa fausse gueule de comédie romantique et film d'auteur plus personnel. Curieux de voir vers quoi va aller la réal (mais son gimmick animé risque de devenir un peu redondant si elle repart là-dessus).

3/6

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CroqAnimement votre

moi je lui conseillerais carrément de pas en faire un deuxième, parce que le premier est franchement naze. Les pastilles animées sont le cache-misère d'une réalisation à la truelle qui ne montre absolument jamais rien d'intéressant dans les séquences filmées. Tout est filmé pour donner la priorité aux dialogues, comme d'habitude. Le plus dommage, c'est Gardin : on pense au début qu'on va pouvoir la découvrir corporellement car elle a quelques chose de singulier me semble-t-il dans la démarche, la stature, etc. et puis non on aura juste sa "gueule" tout du long en gros plan en train de réciter son dialogue... Pas mal de scènes où je me suis senti gêné pour les personnages, un sentiment que je n'aime pas beaucoup avoir devant un film, disons que c'est pas pour ça que j'en regarde.

"découvrir corporellement"? tu voulais la voir à poil?

Tout plutôt que ces pastilles animées absolument immondes...

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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c'est pas le meilleur du film mais ça prend pas tellement de place je trouve

Dans les vingt premières minutes, si, quand même. Ca n'arrête pas (c'est surtout la voix off, à vrai dire). Après, ça se calme.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Je rebondis sur ta boutade prévisible : j'ai l'impression qu'au lieu de se polariser sur sa gueule il y avait qqch à faire entre le corps qui me semble très robuste de Gardin (elle a des épaules de nageuse), du genre rentre dedans, et sa situation psychologique dépressive et son caractère plutôt introspectif (à travers les vignettes animées justement) dans le film.