Forum de FilmDeCulte

Putain, de l'annonce du projet jusqu'à la séance dont je sors, avant, durant, après la production, ça aurait été le 360° moi et ce film.
Le grand huit.
Le manège.

Autant de termes qui s'appliquent au film.

Ce film c'est Dick Tracy.
C'est Sin City.
C'est Speed Racer.
C'est Mario Kart.
C'est Star Wars Episode I.
C'est 2 Fast 2 Furious.
C'est The Matrix.
C'est 2001.

C'est de la japanime.
C'est du comic book.
C'est du manga.
C'est du cartoon.

C'est le bordel.

C'est énorme.

Après l'exponentielle déception des suites de leur film-phare, je pensais pas que le frère et la soeur Wachowski pourraient encore me surprendre...

Il y avait eu l'annonce du projet où tu te dis "bon cette fois, ils peuvent pas décevoir tellement c'est peu ambitieux", puis les premières photos et bandes-annonces où tu te dis "ouhla c'est chaudard", puis les trailers suivants et les avis qui te font dire "heyyyy ça a pas l'air si mal en fait".

...et pourtant. Ils l'ont fait.

Si The Matrix était le Star Wars de la nouvelle génération, Speed Racer se propose de présenter l'étape suivante, formellement parlant, du storytelling.
Parce que Matrix s'inspirait déjà des mêmes sources (jeux vidéos, japanime, managa, comics) et proposait un langage nouveau (le bullet-time étant son principal symbole). Speed Racer va encore plus loin.

C'est probablement le blockbuster commercial et film pour enfants le plus exigeant que j'ai vu.

Ca commence BRUT DE DECOFFRAGE, après ses logos-kaléïdoscopes qui annonce la (enfin les) couleur(s), t'as une longue séquence d'exposition qui ne fait pas l'erreur de The Matrix Reloaded...non, elle fait même plus dynamique et condensée que le premier Matrix.
Déjà, narrativement, t'as deux courses, passée et présente, qui se superposent et un nombre incalculables d'allers-retours dans le temps qui s'opèrent à tout-va, le tout monté ensemble, parfois en parallèle, en balançant un gros lot d'informations concernant l'univers et les personnages, c'est la folie.
Et visuellement, ça s'arrête pas non plus. Tu passes du dessin-animé (Speed enfant qui s'imagine dans une course de croquis de bagnoles) au jeu vidéo (Speed ado qui essaie de battre le record d'un "fantôme"), tu passes d'une scène à une autre par des transitions INTERDITES, tantôt en pano filé à lignes de manga, tantôt en fondus flashforward. Et quand ça roule, ça rigole pas, ça va à toute berzingue, c'est du fluo, du néon, c'est blindé de lumières et de couleurs en tous genres, si on rentre pas dedans, c'est la torture, c'est éprouvant.
Mais si on se laisse entraîner, c'est de l'adrénaline sous mescaline. ET c'est un régal à suivre toute cette audace.

Et globalement, dès qu'il s'agit d'une course, c'est le grand déballage de numérique qui parvient à être suffisamment réfléchi pour ne pas tomber justement dans le risque du gigantesque gouffre vers la mort avec son tout-CGI qui n'existe plus du tout en dur et qui n'a donc aucun affect. On le frôle pâr moments (c'est pas un film pour les fans d'Isaac Newton) mais c'est esthétiquement assez riche (probablement trop) pour ne pas laisser l'attention se relâcher...cf. tous ses gadgets qui donnent autant de ralentis comicbookiens, témoignant là encore de la quête de l'effet produit par l'image fixe de la BD, dilatant le temps à l'infini...mais en mouvement (c'était déjà la grande idée derrière le bullet-time et derrière nombre d'adaptations de comics qui ont suivi, à commencer par le premier Spider-Man mais aussi le climax de l'intro d'X-Men 2 par exemple).

Et le film est très demandant visuellement. Déjà c'est du gros saut de foi qui est demandé pour les scènes hors-courses (cf. le début dans le quartier résidentiel, le ciel, etc...super CGI, très Spy Kids 3D), de l'adhésion à un style particulier (les travellings circulaires avec arrière-plan qui se transforme, manga-style, ou genre une action avec des silhouettes de véhicules en noir et des décors tout en rouge, façon comics, etc.) mais aussi pour l'action (si vous aimez pas Bay...là ça coupe encore davantage, c'est fatiguant pour l'oeil).
Mais comme pour le découpage de certaines scènes de Jumper, j'adore. J'aime ce que ça demande du spectateur du XXIe siècle.

Bon, par contre, tous les longs discours familiaux très premier degré ou les gags de Spritle & Chim-Chim, j'aurai pu m'en passer. Ca c'est le quota "film pour minots" obligatoire qui me fait retomber un peu entre les séquences dantesques.
Après ça reste sincère. A ce titre, le début avec Speed gamin est même assez mignon.

On note aussi quelques marques de fabrique de la part des auteurs...outre les petites auto-références sympathiques (genre les chorégraphies d'artas martiaux quasi-identiques à celles de Matrix), on a encore tout un trip rébellion/révolution/vérité dans le récit (avec les mégacorporations en lieu et place des machines de la matrice et les courses de voiture à gadgets se substituant au kung fu et aux gunfights) qui passe aprfois apr des dialogues lourdingues, façon Matrix 2 (genre tout le monologue de Royalton sur la course truquée qui a permis à telle compagnie de faire ceci et blablablabla...c'était pas la peine).

Mais bon, tu sens qu'ils se donnent à fond derrière, qu'ils se reposent pas sur leurs lauriers matrixiens comme un Lucas après SW (hop j'ai fait ma 2e trilogie et maintenant je vais refaire du petit expérimental...ON ATTEND TOUJOURS GEORGE), qu'ils s'amusent et inscrivent leur proposition dans l'évolution du langage cinématographique, de l'image en mouvement quoi (auquel on fait directement référence, tout d'abord par les petits dessins du "flipbook" improvisé en cours du petit Speed puis avec le zootrope qui compose carrément les murs d'un tunnel durant la dernière course!!!! Cinéphilie!!!!).

4,5-5/6

Et puis, ceux qui l'ont vu en VF ont pas dû faire gaffe, mais en VO, y a la réplique qui m'a faite marrer comme jamais je ne m'étais marré devant une simple réplique, j'en riais encore 10min après :
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Lol, j'adore comme tu veux prouver qu'il fallait le voir en VO avec un gag assez naze.

Surtout qu'ils ont gardé la réplique en VF !

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N'écoutez pas Film Freak

Vive la parano.
J'ai juste mis le détail parce que je sais que parmi ceux qui l'ont vu sur le forum, y en a 3 qui l'ont vu en VF et je savais qu'ils allaient me dire une connerie du genre :



La salle morte de rire.

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Pas le même impact quand c'est UNE réplique en français au milieu d'un film en anglais.

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La salle morte de rire.[/quote]

Faudrait savoir. Une fois sur deux, quand cela t'arrange, une salle est conne ou fiable....

Certes, mais son aspect inattendu et soudain fonctionne quand même. Par contre, Melvil qui se double lui-même, c'est assez moche...

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N'écoutez pas Film Freak

Faudrait savoir. Une fois sur deux, quand cela t'arrange, une salle est conne ou fiable....[/quote]

Les mercredis à 14h15 aux Halles, elle est fiable en fait.

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Un peu déçu parce que je m'attendais à prendre mon pied devant un truc de ouf et à ouf je rajouterais bien un p, deux s et un i *ouais je suis la réincarnation d'une pom-pom girl éventrée dans les vestiaires d'un gymnase du Kentucky en 1981* pour poussif, enfin heureusement pas tout le temps.

Mais poussif un peu dans ce rythme foutraque, l'impression qu'il y a une demi heure de trop et que dès que ça bavasse c'est mortellement chiant. Surtout quand c'est pour développer le segment La Familleur Douxcoeur *c'est la famille du bonheur* alors qu'à part papa, il a une grosse moustache, il tripote les voitures et il est bougon, et maman, elle a des bonnes loches *scusez*, elle fait des tartines de confiote et elle parle comme dans les pubs Monique Ranou, y'a quand même peu à dire et les moments émotions sur le canapé Notre belle famille-style, ça ralentit grave le film et ça me semble absurde. Comme si Cameron Diaz, pendant Charlie's Angels, faisait une pause sofa auprès de sa reum pour qu'elle lui parle des vraies valeurs de la vie... (bon, elles le font juste avec une vieille Jaclyn Smith sous un halo antiride, ça passe). Pour moi ça devrait être limite que du cartoon avec le minimum vital de passe-plats entre (ouais jouons-la "je vais te le refaire ton film", tel mon ex boss qui me disait "Nicolas avec ta culture ciné tu peux nous réaliser une émission" *ben oui et hier j'ai vu Robin Van Persie et depuis je dribble comme un dieu et je baise plein de meufs*). Bref. C'est dommage.

Mais heureusement, tel le patineur (et visuellement, ça ressemble quand même à une tenue de patineur sur glace) qui pose parfois genou à terre, ça t'aligne dans le gros crescendo plein de morceaux de bravoure bien youpi, ceux pour lesquels tu es venu. Soit un visuel qui pioche dans la Rainbow Race de Mario, les couleurs de l'appart rêvé de Valérie Damidot *AH MES YEUX* et le visuel du dernier livret de Kylie Minogue, le tout dans un délicieux mauvais bon goût assumé, et une orgie visuelle qui melting-potise cartoon, manga, jeu vidéo et futur de l'action comme pourrait le qualifier un Mufti cannois. De ce côté-ci, c'est très stimulant.

Dommage pour les entractes calibrés mais le reste est bien fun.

3-4/6

Sinon, qu'il est beau ce Melvil Poupaud, et la Terracota lui va comme personne (ça change de Thouvenin dans le Shyamalan qui depuis qu'il la joue acteur de théâtre ressemble à un clodo). Du coup après Melvil je pensais qu'il y aurait du people improbable en pagaille, et j'ai cru voir Julien Doré et Matthew Fox.

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Doll, it's a heartbreaking affair

J'y allais un peu a reculons au vu du coté "over the top" des BAs et j'en ressors ravi. J'en ai pris plein les yeux pendant 2H.
Les frères W créent un nouveau genre qui est à la croisée du DA, du film live, du film d'animation, du jeu vidéo et de la peinture.
Alors je peux comprendre que ca rebute mais au bout de 15 minutes j'etais totalement imergé dans l'univers alors que je pensais que ca me ferait décrocher.
L'histoire est simple mais malgré tout touchante par moments (c'est un film pour enfant) mais ce n'est jamais crétin, l'humour n'est jamais putassier (les passages avec le p'tit frère et son chimpanzé ne m'ont jamais dérangé au contraire). Et si tous les film à destination des enfants pouvaient être aussi bien foutu ce serait vraiment le paradis. En sortant j'ai regretté que mon fils ne soit pas en âge d'aller au ciné car je l'y aurais emmené immediatement.
Les courses sont dantesques et renvoient Lucas et sa course de pod de l'episode I à ses chères etudes. Le fossé est énorme entre l'energie que projettent les courses de speed racer et le film de Lucas.

J'ai adhéré totalement au parti pris des frères W (transitions, images saturées de couleurs, manichéisme des persos) un bon 6/6 que j'assume totalement.

2 bons films (un tres bon et un bon) en une journée ca fait rudement plaisir.

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J'ai donc pas rêvé...

Bon cela dit, y a des caméos en fait, enfin disons qu'il y a des petits rôles de plein d'acteurs étrangers, probablement pour booster les ventes à l'inter...genre Morritz Bleibtreu, Benno Fürmann, Rain, Hiroyuki Sanada, etc.

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C'est que je disais tout à l'heure à hal5...j'avais la pêche cet aprèm moi...ça fait plaisir des journées comme ça...


PS : j'avais oublié de mentionner la BO excellente de Giacchino.

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Clairement speed racer est un remontant du tonnerre, j'en suis sorti limite euphorique. Conscient de l'aspect ovni du film mais tellement comblé par sa générosité que j'aurais pu me taper la séance suivante.

L'aspect positif de l'echec du film (salle de bercy à moitié vide à la séance 19h10) c'est que la salle n'est pas parasité par les connards habituels et ca ca fait rudement plaisir.

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Et dire que je ne verrai ce film que samedi soir... C'est dur de lire tous ces bons avis, même si c'était évident pour moi depuis le début.

Le mec qui arrive à énerver même ceux qui aiment le film...

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