Forum de FilmDeCulte

Pour devenir propriétaire d'un snack avec son amoureux Sokol, Lorna, jeune femme albanaise vivant en Belgique, est devenue la complice de la machination de Fabio, un homme du milieu. Fabio lui a organisé un faux mariage avec Claudy pour qu'elle obtienne la nationalité belge et épouse ensuite un mafieux russe prêt à payer beaucoup pour devenir belge. Pour que ce deuxième mariage se fasse rapidement, Fabio a prévu de tuer Claudy. Lorna gardera-t-elle le silence ?

Voir encore une fois le nom des frères Dardennes sur la liste des sélectionnéscannois de cette année avait un très léger goût de routine... mais quel sélectionneur au monde pourrait se permettre le luxe de ne pas accueillir les bras grands ouverts ce Silence de Lorna, nouvelle réussite des réalisateurs belges? Hein dime? La caméra des frères se fait moins mouvementée, plus posée, mais la fièvre est identique, celle de Lorna, prise entre les feux de ce nouveau drame social, héroïne qui ne laisse rien paraître mais dont le ventre gonfle de rage et d'anxiété, et qui se veut maîtresse malgré son instrumentalisation. Le film est très fort et Arta Dobroshi déchire.

5/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Désolé, mais je ne suis pas d'accord avec toi. Le léger renouvellement des formes ne trompe personne, les Dardennes nous resserve encore et toujours le même film. La première partie est plutôt réussie. Le personnage de Jérémie Rénier est fort, et la dramaturgie bien construite. On plonge petit à petit dans l'univers de Lorna.
Mais aprés une ellipse trés intéressante, le récit tombe à plat. Les séquences deviennent redondante, et le film se termine au bord du ridicule, en rendant caricatural un personnage qui paraissait pourtant être intéressant.

Ben la preuve que si

Mais je ne pense pas que l'intérêt du film soit dans sa forme quelque peu différente, de toute façon.



Moi j'aime particulièrement cette rupture, ce décrochage autour du personnage, et je trouve que le style des Dardenne, leur intensité et leur dureté, sert au mieux ce "rebondissement" mélodramatique, qui est un aboutissement psychologique particulièrement fort dans le chemin que suit l'héroïne, là où les Dardenne s'éloignent du cadre du "film social" attendu tout en continuant de tisser des liens puisque c'est les conséquences humaines d'une question sociale qu'on donne à voir ici.

Je trouve que c'est en grande partie ici que le film se "justifie", que ce n'est pas qu'un Dardenne de plus.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Nouveau chef-d'oeuvre des Dardenne. Apre, tendu, profond, bouleversant... Je kiffe totalement.

6/6

C'est pas croyable, je suis le seul à penser que l'on a a faire à un duo d'arnaqueur?
ça m'énerve les réalisateurs qui pensent que pour filmer le réalisme on est obligé de tenir la caméra à l'épaule, et d'engager un opérateur atteint de parkinson (j'exagère, leurs deux derniers films tremblent moins)

Ce n'est pas du tout ce qu'ils font, justement... Et les Dardenne ne cherchent jamais à filmer bêtement le réalisme. D'ailleurs, ça ne veut rien dire, "filmer le réalisme".

Ils collent juste au plus près de leurs personnages, saisissant leur vérité profonde.

formulation maladroite, je voulais dire filmer le réel. Mais pourrais tu me dire ce qu'il y a au delà de ça? Qu'est-ce que c'est saisir la vérité? Voir un personage se promener dans une forêt en parlant toute seule pour évoquer la folie? Cela m'a paru au contraire une illustration bien pataude.

Ouais mais là c'est un peu réducteur quand même...

Je trouve que le film illustre un parcours social et psychologique, côte à côte, qui construit un personnage fort et crédible. S'il y a du filmage du réel, c'est peut-être là-dedans que je le vois de mon côté.

et pas juste une meuf qui tripe dans les bois

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Doll, it's a heartbreaking affair

Mais si tu pense que l'essentiel se trouve justement du côté des personages et du dévelopement de leur drame, n'as-tu pas été géné par ce systématisme de la caméra à l'épaule? Je pense qu'il y a une autre manière d'aborder la réalité.

Jia Zhang Ke qui traite lui aussi le rapport au monde, et qui s'atèle lui aussi à filmer le réel le fait de manière bien plus intelligente et originale. Ce n'est certe pas toujours réussi, mais il cherche toujours a questionner le fond avec une forme originale, et pas un simple gimmick répété à l'infini, à la manière des frères dardenne!

Je ne suis pas d'accord... Dans la scène centrale (juste avant l'ellipse), la bulle qui avait été contenue finit par éclater, libérant toute la rage et l'amour de Lorna. La seconde partie opère donc un basculement psychologique parfaitement amené. Je trouve le film étonnamment fluide dans sa façon d'aborder un récit que je qualifierais de moraliste (et non moralisateur).

J'ai toujours trouvé qu'il y avait une puissance cinégénique dans tous les films de Dardenne... J'ai jamais l'impression d'y voir une pâle imitation du réel, c'est bien plus trippant que ça.

C'est vrai, je suis plutôt d'accord avec toi concernant la première partie du récit. L'ellipse prends vraiment de cours, mais est trés bien amenée et maîtrisée. Si bien, que je pensais que ce serait le film qui allait me réconcilier avec les frères dardenne.

C'est la deuxième partie que je trouve plate, mal écrite et caricaturale. Et c'est là que je ressent une redondance dans la forme.

J'ai beau détester ce procédé que je trouve artificiel dans 95% des cas, mais jamais je n'ai ressenti ce genre de systématisme chez les Dardenne. Leur cinéma est dénué de facilités et de fioritures.

Bah Lorna montre qu'on l'aborde autrement je trouve vu que la caméra est essentiellement fixe.



Si c'est pour dire qu'il y a différentes façons de faire, je suis d'accord avec toi

Après là ça sera une question de sensibilité, Jia Zhang Ke peine à créer chez moi une émotion tant je trouve ses films froids (Platform, Plaisirs inconnus) ou vides (Useless, 24 City).

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Doll, it's a heartbreaking affair

Ca c'est vrai, je ne suis pas un immense fan des cinéastes mais je ne peux les réduire à un simple désir de captation réaliste. Dans L'Enfant (leur meilleur film à mes yeux) il y a même un rapport au western assez fascinant si je me souviens bien.

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Oui, et "Le Fils" est même un film d'action.