latique a écrit:
J'ai pourtant l'impression de répondre un truc basique.
Oui, un cliché basique de gauche en France par des hommes politiques qui n'ont aucune notion d'histoire des idées.
Parler de libéralisme pour Macron, c'est déjà très discutable (il a des
tendances libérales en
économie, d'accord. Mais ça va pas plus loin), mais parler d'ultra-libéralisme, c'est carrément n'importe quoi.
latique a écrit:
Tu vas jamais convaincre qui que ce soit de penser autrement si tu le prends pour un débile"
Je vous prends pas pour des débiles, je dis que vous racontez n'importe quoi. Ca n'a strictement rien à voir.
latique a écrit:
Tu affirmes que le libéralisme économique, c'est la non intervention de l'Etat. Je réponds que le libéralisme, défini comme ça, est une chimère. Il n'existe pas s'il n'est pas en permanence protégé, paramétré (et même sauvé de ses propres dysfonctionnements) par l'intervention étatique.
Le libéralisme économique considère que l'état doit financer deux choses : l'armée et la police. C'est tout.
Ensuite, c'est au marché de se démerder, et aux hommes de faire leurs propres lois.
Quant le marché s'effondre, un ultra-libéral (un vrai), te dira que c'est comme ça qu'il se régule, et que c'est bénéfique sur le long terme. Il le laissera s'effondrer. Les hommes politiques au pouvoir depuis 30 ans, Macron y compris, adhèrent à certains principes du libéralisme, MAIS sont très loin d'être orthodoxes à ce sujet : ils interviennent sur les marchés pour éviter l'effondrement, ils subventionnent, ils font appel aux banques centrales, ils s'endettent lourdement, etc.
latique a écrit:
Après ça, les libéraux peuvent bien dire qu'ils ne veulent pas de l'intervention de l'Etat (sauf quand même pour envoyer des CRS quand certains ne se tiennent pas calmes et trouvent qu'on libéralise un peu trop. Mais naturellement, ne mélangeons pas tout, les deux ne sont pas liés...)
Encore une fois, tu confonds tendances libérales en économie (et là, effectivement, c'est le supermarché) et libéralisme. Ce n'est pas la même chose.
Je t'invite à lire le magasine Reason pour voir ce que de vrais libéraux ont à dire du monde. Tu seras surpris.
latique a écrit:
Oui et Hayek trouvait que la démocratie des années 60-70, c'était carrément du totalitarisme, avec cet Etat Providence tellement généreux, ces écologistes et ces syndiqués qui réclamaient sans fin des droits, des réglementations entravant la saine liberté du marché. Lui qui se présentait comme un libéral pur et dur pouvait affirmer des choses comme : "la liberté personnelle peut parfois être mieux préservée sous un régime autoritaire que sous un gouvernement démocratique". Il a lui-même théorisé l'idée d'un gouvernement libéral autoritaire, ne voyant pas de contradiction dans les termes.
Oui, Hayek avait ses contradictions. Pour lui, la liberté économique était plus importante que toutes les autres libertés. So what?
Et quel est le rapport avec Macron ?
Mais admettons, puisque c'est a priori dans ces termes que vous pensez, que le libéralisme n'est qu'économique. Même là, ça n'a aucun sens de parler d'ultralibéralisme pour Macron. J'ai déjà fait la liste plus haut de pourquoi. Macron est un pur produit de la social-démocratie. Il croit en l'état providence, mais il pense qu'il devrait être moins généreux. Son projet de réforme des retraites ne remet absolument pas en cause l'implication de l'état, alors que pour un ultra-libéral, l'état n'a rien à foutre dans le système de pensions. Il modifie le code du travail et l'assurance chômage, mais il ne remet absolument pas en cause les PRINCIPES qui les sous-tendent.
Macron est un social-démocrate qui a des tendances libérales. On est à des années lumières de l'ultralibéralisme.