Castorp a écrit:
Je suis d'accord avec quasiment rien de ce qu'il dit (des trucs comme le blocage des prix, par exemple, ça revient juste à repousser l'inévitable), mais c'est tellement plus constructif et tellement plus dans un esprit de parlementarisme que l'approche belliciste de LFI et sa pathétique motion de censure.
Mais c'est moi ou personne n'a parlé de motion de censure ? Tout est parti de Quatennens qui répondait à une question de journaliste "si vous parvenez à avoir 150 députés, pourriez-vous lancer une motion de censure ?", ce à quoi il répondait "je ne sais pas, on n'en a pas discuté, pourquoi pas, on verra", ce qui en substance est la même réponse que Roussel. Et de là, tout s'est répercuté, tout le monde sommé de se positionner, et bam bam bam.
C'est comme Papy Mélenchon qui propose un groupe uni pour contrer le RN, qui n'a pas compris que le danger RN passe APRES la nécessité pour chaque parti d'avoir son propre groupe comme c'était prévu, et qui se fait envoyer en retraite par toute la classe politique / journalistique / et l'ensemble des électeurs à l'exception des plus fervents Insoumis, avec une certaine délectation.
Bref.
Là où je rejoins Roussel, c'est qu'il faut maintenant attendre ce qu'il y aura dans les propositions du gouvernement, et ne pas faire d'opposition systématique (parce que vraiment, ça use tout le monde, et les membres de LFI qui courent les plateaux sont visiblement épuisés et feraient mieux de s'abstenir, effectivement).
J'aime bien l'idée pour la Nupes d'incarner une alternative, plutôt qu'une opposition, rôle que jouera probablement le RN au Parlement. La force de la gauche c'est de retrouver du sourire, de s'appuyer sur le réel, de faire des contre-propositions, et lancer quelques coups de gueule de temps en temps sur des sujets choisis, méthode Ruffin, pas d'être dans l'invective constante.
Moi perso, je suis lessivé depuis dimanche soir ; voir 89 députés RN débarquer ça me casse les couilles.
75% des électeurs macronistes se sont abstenus quand il y avait un duel RN / Nupes. Si les électeurs LFI avaient fait pareil à l'entre-deux tours de la présidentielle, Le Pen serait à l’Elysée.
Il n'empêche que celui qui a lancé la mode du 'ni-ni" au moment le plus intensément médiatisé de sa prise de parole, soit quelques minutes après l'annonce du premier tour de 2017, c'est bien Mélenchon, aveuglé par la pente très ambiguë de la stratégie populiste, dont la LFI est heureusement revenue depuis. Certains boomerangs prennent leur temps.
Donc un peu comme Olivier Faure, Julien Bayou, Roussel et Mélenchon, qui ont réussi à passer outre le comportement des uns et des autres pendant la Présidentielle pour construire la Nupes, faut maintenant oublier cette histoire de barrage républicain qui n'honore personne, LFI en tête. Et arrêter de ressasser ; et là j'espère que Corbière et les autres vont réussir à passer ce cap sinon ça va être l'enfer.