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MessagePosté: 05 Fév 2024, 10:02 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
J'avoue ne pas comprendre certaines réticences ou certaines critiques faciles genre c'est une installation d'art contemporain (en quoi ?, c'est un film narratif qui raconte une histoire), c'est un dispositif qui tourne à vide (en quoi ? Penser que le film s'arrêterait à son supposé dispositif c'est passer à côté) et alors parler de film douteux et voire carrément nauséeux (cf Lohmann) je vois vraiment pas.

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MessagePosté: 05 Fév 2024, 11:23 
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Pour l'aspect nauséeux, trouvant le film totalement inoffensif je ne retiens au final qu'un dispositif qui transpire l'auto-satisfaction au détriment du sujet qu'il ambitionne d'aborder. Pour ce qui est du côté installation d'art contemporain, je le comprend comme une critique du déficit totale d'incarnation de l'ensemble des personnages. Je ne saurai dire mieux qu'un critique que je suis sur Letterboxd (Filipe Furtado, l'homme aux 25000 films vus).

The Zone of Interest offers the spectacle of an aesthete withdrawing in the face of the weight of its setting. The usual forceful, seductive filmmaking turns dispassionate, always at a remove. It is spectacle all the same, as one is constantly aware of the camera placement, not so much as a peek at those lives as of the filmmaking apparatus that registers it. The movie plays as an installation, an interactive guide through the place and the ways images can keep it at bay. It is all very self-defeating. The undramatized images – save from Levi’s score—remain always stuck on neutral, and I felt bad for the actors who Glazer’s high concept let completely exposed. In some ways, it plays like the deconstruction, neither critical nor positive, of a strand of cold European art cinema, a dissection of method as much as subject, but for not much use. I will let the likes of Brody play the role of offended critic, as I think this is above all useless. Its fantasies about nazis are almost too perfect designed to let the cultured audience sit at a comfortable place, with the state killing machine and its representation contained in a tiny ideal box of total anti-cinema.


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MessagePosté: 05 Fév 2024, 11:49 
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Putain, 25.000 films, sans présager de son âge, faut voir combien de films par semaine pendant combien de décennies?


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MessagePosté: 05 Fév 2024, 11:52 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Oui je viens de voir ça et le mec écrit sur tous les films qu'il voit :shock:. Il voit jusqu'à 5 films par jour régulièrement, clairement il ne travaille pas.

Sinon on sera pas d'accord, ce qu'il reproche à Glazer c'est justement son parti pris qu'à titre personne je trouve passionnant et parler d'anti-cinema, tellement bizarre.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 06 Fév 2024, 16:40 
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attention spoiler
Concernant la séquence où l'on voit Höss pris de nausées, je suis à 100 % convaincu que le réalisateur a vu le documentaire intitulé "The act of killing", où justement l'on voit, face caméra, un tortionnaire nommé Anwar Congo (1000 assassinats au compteur), se vanter de ses méfaits et être pris de violentes nausées.
Cette séquence est très forte, à l'image de l'intégralité du documentaire (qui vous laissera sans voix), qui montre Anwar Congo et ses collègues, restés impunis, se vanter de leurs actes ignobles et les assumer ("les droits de l'homme c'est de la merde"). lls se souviennent, reconstituent les tortures, se marrent et jubilent


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MessagePosté: 06 Fév 2024, 16:58 
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Art Core en parlait dans son message, le premier de ce topic.

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MessagePosté: 06 Fév 2024, 17:22 
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Film Freak a écrit:
Art Core en parlait dans son message, le premier de ce topic.


oups, désolé Art Core.


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MessagePosté: 06 Fév 2024, 18:10 
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Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
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C'était bien pourri et racoleur the Act of Killing (souvenir d'une séquence où le film recréait carrément l'anéantissement d'un village avec l'appuis de l'armée et des blessés réels).

Le devoir de mémoire se retournait en tourisme chic et choc, quelque part entre Querelle de Brest et Koh Lantah, le realisateur avait l'ambition grandiloquente de faire de son film une sorte de psychanalyse collective de la société indonésienne, qui combinée avec son cynisme, devenait extrêmemement déplacée

_________________
Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.


Jean-Paul Sartre


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MessagePosté: 10 Fév 2024, 15:44 
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Vaut mieux l'avoir en journal
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Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
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Castorp a écrit:
Fire walk with me a écrit:
Castorp a écrit:
Y a mille fois mieux que Shoah en littérature, en plus.


Tu penses à quoi ?


Si c'est un homme, Primo Levi
Etre sans destin, Imre Kertesz
L'espèce humaine, Robert Antelme

Bon, c'est vraiment pas ça qui va égayer tes soirées, par contre.


La postface du livre de Martin Amis propose pas mal de titres, d’ailleurs.
(Mais ne cite pas le pourtant excellent Imre Kertesz - je suis d’ailleurs curieux de savoir si la scène de la douche de l’adaptation ciné d’Etre sans destin était dans le livre, je n’en ai aucun souvenir).

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 10 Fév 2024, 22:02 
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Inscription: 01 Sep 2013, 17:45
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Cosmo a écrit:
Castorp a écrit:
Si c'est un homme, Primo Levi
Etre sans destin, Imre Kertesz
L'espèce humaine, Robert Antelme

Bon, c'est vraiment pas ça qui va égayer tes soirées, par contre.


La postface du livre de Martin Amis propose pas mal de titres, d’ailleurs.
(Mais ne cite pas le pourtant excellent Imre Kertesz - je suis d’ailleurs curieux de savoir si la scène de la douche de l’adaptation ciné d’Etre sans destin était dans le livre, je n’en ai aucun souvenir).

Il y a aussi une bio fictionnelle de Höss, La mort est mon métier de Robert Merle.
Ou Holocauste de Reznikoff, dans la traduction de Markowicz.
Mais rien ne peut vraiment remplacer la lecture et le travail historique de La destruction des juifs d'Europe par Raul Hilberg.


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MessagePosté: 10 Fév 2024, 22:37 
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Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
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Pendant que vous y êtes, établissez carrément une CDM avec des poules ou un sondage sur la guerre totale préférée des forumistes (mais sans moi)...

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Jean-Paul Sartre


Dernière édition par Vieux-Gontrand le 10 Fév 2024, 22:51, édité 1 fois.

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MessagePosté: 10 Fév 2024, 22:46 
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C'est Star Wars qui va gagner.

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Looks like meat's back on the menu, boys!


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MessagePosté: 10 Fév 2024, 22:48 
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Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
Messages: 6448
Si seulement...pour le coup tu fais preuve d'une certaine pudeur.

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MessagePosté: 14 Fév 2024, 10:07 
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Inscription: 17 Juin 2021, 13:07
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il y a des bouts hyper intéressants à prendre chez tous les participants du topic, et des morceaux avec lesquels je suis d'accord chez tout le monde, des plus élogieux d'art core aux plus sévères de lohman.
mais ce passage m'a frappé :

Müller a écrit:
Le postmodernisme n'est jamais facteur d'éducation, il vise plus la satisfaction esthétique d'un public déjà acquis, ou en tout cas à même d'en faire une lecture claire car il en a les codes. On dirait un bel exemple d'incapacité artistique à lire la pièce face à la dégringolade du statut de l'holocauste comme outil d'éveil fondamental. Curieux néanmoins de suivre par la suite la survie du film en milieu scolaire.


parce que il formule bien ce que je me disais pendant le film. j'ai théorisé depuis un moment qu'il y avait une bascule générationnelle vis à vis de la shoah, multifactorielle. il y a d'abord le temps qui passe, ça commence à devenir très lointain, notre génération n'était pas bouleversée par la guerre de 14, c'est comme ça. il y a évidemment la situation en israel, qui fait basculer et devient prépondérante dans des milieux, jeunes, très à gauche, issus de l'immigration, ou tout ça réunit. il y a les réseaux, qui génèrent plus autant/plus d'empathie pour un événement à l'autre bout du monde que pour ce qui se passe au bout de ta rue, à fortiori si ça s'est passé il y a longtemps. et la coïncidence de la sortie avec la perception tangible de cette perte de statut était puissante.
d'autant que j'ai l'impression que la liste de schindler a été un puissant marqueur pour notre génération de notre sensibilisation à la shoah, l'événement sociétal collectif que c'était, les projections scolaires, tout ça. et là, il n'y a rien de tout ça, c'est le film prestige de niche pour cinéphiles férus d'auteurs cannois, point.
et muller formule donc parfaitement la chose. il renonce lui-même à une mission de "service public de la mémoire" au profit d'un geste artistique et esthétique puissant et spectaculaire. je ne sais pas si on peut lui reprocher ou pas, sûrement que non. mais j'étais au max linder, avec son public nombreux et toujours très caricatural (moi compris hein), et je me disais que le film ne serait pas vu / laisserait globalement indifférent cette jeunesse / cette frange de la société qui commence à s'en battre les couilles, et (obsession personnelle incoming) je me disais que même la mémoire de la shoah s'archipellisait socialement et artistiquement et ça m'a fait triste.


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MessagePosté: 14 Fév 2024, 11:38 
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Inscription: 20 Fév 2008, 19:19
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Localisation: Ile-de-France
FingersCrossed a écrit:
il y a des bouts hyper intéressants à prendre chez tous les participants du topic, et des morceaux avec lesquels je suis d'accord chez tout le monde, des plus élogieux d'art core aux plus sévères de lohman.
mais ce passage m'a frappé :

Müller a écrit:
Le postmodernisme n'est jamais facteur d'éducation, il vise plus la satisfaction esthétique d'un public déjà acquis, ou en tout cas à même d'en faire une lecture claire car il en a les codes. On dirait un bel exemple d'incapacité artistique à lire la pièce face à la dégringolade du statut de l'holocauste comme outil d'éveil fondamental. Curieux néanmoins de suivre par la suite la survie du film en milieu scolaire.


parce que il formule bien ce que je me disais pendant le film. j'ai théorisé depuis un moment qu'il y avait une bascule générationnelle vis à vis de la shoah, multifactorielle. il y a d'abord le temps qui passe, ça commence à devenir très lointain, notre génération n'était pas bouleversée par la guerre de 14, c'est comme ça. il y a évidemment la situation en israel, qui fait basculer et devient prépondérante dans des milieux, jeunes, très à gauche, issus de l'immigration, ou tout ça réunit. il y a les réseaux, qui génèrent plus autant/plus d'empathie pour un événement à l'autre bout du monde que pour ce qui se passe au bout de ta rue, à fortiori si ça s'est passé il y a longtemps. et la coïncidence de la sortie avec la perception tangible de cette perte de statut était puissante.
d'autant que j'ai l'impression que la liste de schindler a été un puissant marqueur pour notre génération de notre sensibilisation à la shoah, l'événement sociétal collectif que c'était, les projections scolaires, tout ça. et là, il n'y a rien de tout ça, c'est le film prestige de niche pour cinéphiles férus d'auteurs cannois, point.
et muller formule donc parfaitement la chose. il renonce lui-même à une mission de "service public de la mémoire" au profit d'un geste artistique et esthétique puissant et spectaculaire. je ne sais pas si on peut lui reprocher ou pas, sûrement que non. mais j'étais au max linder, avec son public nombreux et toujours très caricatural (moi compris hein), et je me disais que le film ne serait pas vu / laisserait globalement indifférent cette jeunesse / cette frange de la société qui commence à s'en battre les couilles, et (obsession personnelle incoming) je me disais que même la mémoire de la shoah s'archipellisait socialement et artistiquement et ça m'a fait triste.


Perso je trouve dangereux de raisonner comme si une oeuvre d'art sur un sujet donné DEVAIT ABSOLUMENT être éducative. Ce n'est pas le rôle d'un artiste que d'éduquer. Edifier à la limite. Or je ne vois pas comment on peut édifier en étant scolaire. Il n'y a pas de manuel du parfait cinéaste pédagogue.
Je trouve bien plus intéressant de travailler sur une politique culturelle qui mettrait les enfants au contact des grandes oeuvres du passé. On n'a pas à repartir de zéro à chaque génération.


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