Forum de FilmDeCulte

Greg, officier de la DGSI, est envoyé sous une fausse identité pour infiltrer une ZAD. Il y rencontre Myriam, une militante écologiste.

Tellement la flemme d'écrire cet avis sachant que FingersCrossed va passer derrière et nous pondre 3000 signes complètement savoureux.

En tout cas au début j'ai eu peur. L'arrivée de Greg sur la ZAD m'a donné des frissons car ce genre de lieu est toujours hyper dur à rendre réel et crédible. C'est trop dans l'actu, on a trop vu de vidéos d'altercations entre militants et hommes politiques pour pas tout de suite déceler quand c'est fake à l'image. Et le concept même de la ZAD se prête à un côté "carnaval" qui, dans le pacte de visionnage du cinéma, fait tout de suite bidon (alors que si c'était des images du JT de 20h ça passerait).

Cependant, Cogitore joue la carte de l'immersion à travers des plan-séquence au grand angle (c'est LE parti-pris du film, y a quasiment que ça) qui nous font découvrir l'envers du décor, le quotidien des zadistes. On a un peu l'impression de "vivre avec eux" et ça marche bien car Cogitore leur laisse toute liberté, y a plein de petites touches de véracité.

Une note sur les acteurs: François Civil libre donc bon. Et Lyna Khoudri comme d'habitude extraordinaire, elle est en train de devenir notre joyau national. Pas mal de bonnes performances chez les persos secondaires aussi: la mamie qui exige son bisou, l'improbable gars en costard dans la ZAD... Les petits détails qui sentent le vécu.

Après le film a un gros angle mort politique. Ça reste très vague et plein de généralités: une histoire de barrage aux contours flous, finalement c'est limite du McGuffin. Et quand le film coche la case "note d'intention", c'est toujours pénible. Petite scène gratuite avec un gendarme mobile qui explique qu'il ne fait "que son travail", petit moment qui est là pour soigneusement à l'écriture rééquilibrer les points de vue mais qui paraît toujours forcé (mais j'ai apprécié ce troll monumental de Cogitore qui a casté dans le rôle du gendarme un sosie de Macron).

Mais finalement une fois qu'on fait fi de cette impasse, on accepte le film tel qu'il est: un DONNIE BRASCO francophone chez les altermondialistes. Et de ce point de vue le pari est remporté haut la main. J'ai trouvé le rythme dans les deux premiers tiers absolument impeccable. Ça file droit, t'es constamment dedans, y a de l'enjeu, impossible de se faire chier. Du vrai artisanat comme on aime. Y a que le troisième acte où le tout se délite un peu.

Et comment ne pas ajouter que c'est du pur (Romain) Cogitore: son premier film parlait de la Résistance, son deuxième d'un amour impossible, ici c'est la synthèse. Bonne surprise à mes yeux.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

alors à ce stade, le cynisme capitaliste nous est aussi naturel que l'air qu'on respire, et ce malheureux romain cogitore n'y est pour rien, mais j'avoue que la celebration des luttes gauchistes par disney, entre 2 suppressions de films pour économiser 10 balles d'impôts, stratégie validée par le pdg à 11.00, juste en sortant de sa négoc pour avoir quelques dizaines de millions supplémentaires et bonus et avant sa réunion de 13.00 où il explique aux scénaristes et acteurs saignés à blanc que leurs revendications ne sont pas réalistes...

... j'ai du mal.

du coup très possible que je zappe, au moins dans un premier temps :/