Forum de FilmDeCulte

Moi ce qui m'intéresse c'est ce qu'il dit de son rapport au cinéma et à la mise en scène. Peu importe ce qui est réellement arrivé, seul m'importe ce qu'il choisit de raconter dans l'objectif d'exprimer son point de vue.

Par exemple, il explique que sa mère a vraiment reçu un appel de sa mère tout juste décédée en pleine nuit l'avertissant "qu'il arrive" et son grand oncle Boris (nom pas changé d'ailleurs) a vraiment débarqué, a vraiment travaillé dans un cirque, a vraiment dormi dans sa chambre et déchiré son pyjama MAIS tout ce qu'il lui dit (sur l'art, la famille, l'égoïsme) est inventé. Bah on s'en fout, ce qui compte c'est que Spielberg ait voulu exprimer ces idées.

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C'est bien pour cette raison que ça m'intéresse mais ça relève seulement de l'interprétation, contrairement aux faits. Quand je dis qu'il faut "surtout savoir" si la scène du film de plage est avérée, ce n'est évidemment pas pour invalider ce que l'on peut retirer de la scène dans sa part de fiction, ni pour faire prévaloir la part de réalité sur cette dernière, c'est pour savoir si Spielberg a réellement perçu le pouvoir de la mise en scène à cette occasion, en réalisant le film de cette façon-là. Si on répond systématiquement "peu importe que cela soit avéré ou non" face à un récit autobiographique, à quoi bon se raconter ? Ce qui se joue dans la scène, c'est quand même une "réponse" apportée en tant que victime de l'antisémitisme.


Certes mais même commentaire qu'au-dessus (cela se veut tout de même un biopic réaliste, tout n'est pas inventé malgré l'aveu du titre), et si dans la scène dont tu parles il est question de sa condition d'artiste, il n'est pas nécessairement question de mise en scène comme c'est le cas dans celle du film de plage, qui me paraît donc plus déterminante pour ce qui m'intéresse.

J'entends mais justement, c'est un peu comme la fin d'Inception : peu importe qu'il soit en train de rêver ou dans le monde réel, il a fait sa thérapie, il a eu sa catharsis et il peut enfin accepter de revoir le visage de ses enfants (aka être en paix avec lui-même).

Peu m'importe qu'il ait eu cette épiphanie à ce moment-là dans sa vraie vie, peu m'importe l'aspect autobio in fine à vrai dire. Ce qui m'importe c'est qu'il ressent ça aujourd'hui et l'exprime par ce biais.

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Ah ouais le mec cherche là.


J'entends mais aujourd'hui il a 76 ans et toute une carrière derrière lui, pas 16 et toute une carrière devant.

Cette discussion devient cacaïenne.

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Après sa sortie sur Hitchcock, elle récidive :

Quelle sortie sur Hitchcock ?

[tweet]https://twitter.com/JoyceCarolOates/status/1611064934653386752?fbclid=IwAR3bAX5oYEQG4OFLk44X8vx7YZ0uXQRgH42kWB30A3BO1ReZCmOyld-mJII[/tweet]

84 ans, elle essaie de se faire remarquer avant de passer l'arme à gauche.

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CroqAnimement votre

Ah oui je l'avais vu passer celui-là. Merci. Sacrée hot take sur la base d'une transparence. Par ailleurs allez savoir si l'artificialité n'est pas ce qui est recherché. Surestimé, c'est toujours possible mais pire argument quel que soit le réalisateur dont on parle. Manipulateur cynique, elle doit être dans le vrai. Public crédule, c'était pas le public de 2023 non plus. Next.


Exactement

Ça veut surtout dire, si elle prend cet exemple pour découvrir l'artificialité du cinéma, qu'elle croit qu'il y a des caméras dans les verres de lait

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

La preuve ultime n'est-elle pas tout simplement cette phrase géniale où Sammy promet au bully de ne jamais "make a movie about it"? Kushner et lui auraient-ils mis cette réplique sur autre chose qu'un souvenir réel ? Impossible.

En tout cas le film avait tellement tout pour que je l'adore qu'en sortant je ne pouvais que me focaliser sur les défauts. Le principal problème c'est que Spielberg ayant déjà exorcisé ce divorce moult fois dans son cinéma, revenir à l'original, surtout avec un traitement en mode mineur, semble soudain presque facile et superficiel. J'ai rien contre les films à nu mais ici je me suis surpris à être assez peu ému. Pourtant, le talent et le travail sont là. Michelle Williams notamment est géniale, en plus d'être sans nul doute le personnage féminin le plus riche de la carrière de Spielby.

En fait j'ai l'impression qu'on a perdu quelque chose dans son cinéma, les films sont devenus presque trop bruts, avec ces lumières qui pètent quasiment dégueu de Kaminski et ses focales courtes parfois agressives, et ces histoires abordées frontalement et presque crûment. Il y avait la première époque qui faisait rêver mais que les nullos pouvaient taxer de doucereuse, puis la période géniale de transition qui va de SCHINDLER à MUNICH. Et depuis, malgré quelques sommets occasionnels, j'ai l'impression que ce ne sera jamais aussi bien, ça semble mal poli, avec des failles, des longueurs. Pourtant tous les films sont riches mais je sais pas, c'est plus comme avant. Et la nouvelle forme me séduit moins.

Mais pas de panique hein ! Qui aime bien châtie bien. Car à chipoter comme ça je suis presque en mode "confiture aux cochons". Ça reste un cinéma unique et pur, sincère, et le film regorge de moments géniaux, surtout pour nous. L'acteur principal est génial, my favorite endive dans la cueillette récente de Spielberg. Mais le meilleur semble presque être au début (où figurent d'ailleurs certains des meilleures répliques de la bande-annonce), après ça fonctionne par instants, par fulgurances (la scène BLOW UP/OUT par exemple), mais j'ai pas l'impression que le film "prenne" totalement. L'épisode lycéen est longuet même si sa conclusion est sympa.

Bref, il faudrait que je le revois, mais je crois que j'avais trop envie de l'adorer pour pouvoir pleinement l'apprécier.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Alors justement, il l’a peut-être vraiment dite et ça fait la blague mais je ne suis pas fan de cette réplique wink wink à la prophétie rétroactive.

Au contraire, j’adore ces quelques traces de doigt, la plus voyante étant

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Toldja.

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