Forum de FilmDeCulte

C'est aride comme le désert. C'est génial.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Il est top le générique de QoS, sec comme le propos du film, cohérent, la chanson est plutôt bonne et pêchue... A côté, celui de Skyfall fait projet collégial d'étudiants-graphistes où chacun a voulu coller son truc sans trop se soucier de l'ensemble (les incrustations du visage de Craig sont particulièrement laides).

Enfin vu ce nouveau James Bond. Je ne vais pas bouder mon plaisir. Dans l'ensemble, je me suis éclaté même si il y a pleins de détails qui limitent mon enthousiasme.

Pour les points positifs, comme tout le monde je salue le jeu de l'ensemble des acteurs. Craig est impérial, Judi Dench est bien plus qu'un second rôle, Bardem est à la limite de son auto caricature mais cela marche (J'aime son mélange de son rôle dans No Country for the old men et du Joker). J'apprécie aussi l'intégration de nouveaux Q, Fiennes et Eve ( sexy Naomie Harris).
Le film est maitrisé tant du point de vue visuel que rythmique. On ne voit pas le temps s'écouler et jamais on ne 'ennuie. Comme le scénario prend son temps, cela permet de pas mal développer le climax.

Je m' appesantirai plus sur les défauts qui aux yeux de Filmfreaks vont être une énumération d' enculage de mouches :

- Le film est assez avare en scènes d'action. La première est cependant très réussie et prenante. Il est dommage qu'elle soit alourdie par les vannes foireuses de Bond et d'Eve.

- Mendès réussit un mélange des différents James Bond. Dans la superbe partie à Shanghai, on a le Bond moderne, sorte de mélange de mission impossible et de la mémoire dans la peau. On aussi le Bond exotique avec la partie à Istanbul. Il est dommage qu'on est aussi le Bond Kitch avec la partie à Macao. Cela fait image d'épinal et le coup des varans renvoie au Bond les plus ridicules ( piranhas, crocodiles ou babouins). C'est aussi la seule partie du film ou je trouve les sfx foirés.

- Aucun des Bond de la période Craig est entièrement réussi. Casino Royale souffrait d'un derniers tiers trop long, Quantum of solace souffrait évidemment de la grève des scénaristes ( même si le film imparfait est quand même bien fun).
Skyfall a un problème similaire. Je trouve toute la partie écossaise inutile. Le fil aurait pu finir à Londres sans que le film en pâtisse.

- Je trouve dommageable de vouloir absolument donner un passé à Bond. Surtout ce passé d'orphelin aristocrate.

- J'ai toujours considéré Casino royal comme un reboot de la franchise. Je trouve cela bête de vouloir faire semblant de raccrocher les morceaux avec les autres films.

- L'attaque de la maison dans les landes écossaises a du mal à passer chez moi. On a l'impression de voir Maman j'ai raté l'avion avec les pièges qui trucident les méchants assaillants. Dommage

uN BON 4/6 et un film que j'aurai plaisir à revoir

Ca a toujours été le passif de Bond et c'est précisément ce qui participe à faire de Skyfall un film intéressant pour moi, donc la dernière partie, plus Chiens de paille que Maman j'ai raté l'avion, est tout sauf inutile.

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tu cites chien de paille et je penses que c'est le but réellement recherché par le réalisateur. Je dis ironiquement Maman j'ai raté car sur moi je n'ai ressenti aucune tension à ce moment ni angoisse. Donc absolument pas comme chien de paille.

Pour le passif, tu fais allusion à quelle partie du message?

"- Je trouve dommageable de vouloir absolument donner un passé à Bond. Surtout ce passé d'orphelin aristocrate."

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Je trouve que l'idée de l'orphelin instrumentalisée par le MI6 suffisée. L'idée de M en mère de substitution est excellente. Pas la peine de savoir quelles étaient ces origines. Surtout noble. On a l'impression que c'est cette origine noble qui fait seule son attachement à la couronne. Je l'aimais en chien fou canalisé et utilisé par M. Son traumatisme ( ses parents tués ne m'intéressent pas) est à mon gout dessert le propos et diminue l'impact du film.

Sans être aussi convaincu que toi, je suis assez d'accord. Le passif de bond sous entendu dans Casino Royale me plaisait comme ça.

Ne pas l'inclure desservirait le propos concernant les motivations de Bond et diminuerait l'impact du film.

Tu es apparemment passé à côté de ce que le traitement de ces origines apportent au personnage, à son arc narratif, à la thématique du film...

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Enfin vu et en IMAX évidemment, pour mon plus grand kif...

Je trouve le film vachement intéressant pour son aspect paradoxal et contradictoire. Déjà, c'est une rupture nette avec les 2 précédents James Bond qui apportaient eux-même une rupture avec la franchise et cet épisode semble vouloir à la fois se réinsérer dans la franchise et sa mythologie tout en cherchant à proposer quelque chose en plus. Déjà on est plus dans les set pieces énormes de Casino Royale avec ses idées de scènes d'action complètement dingues ou dans la bournerie limite plagiée du Quantum of Solace [qu'une revision récente m'a fait dire que malgré tout je l'avais bien sous estimé, je détestais pas avant, mais maintenant j'aime bcp le film, même si nettement inférieur à Casino Royale], ici, pas de plan de dominiation de méchant mégalo, pas de grosse scène d'action complexe, on reste au niveau humain, mais n'empêche pas quelques scènes de dingue, comme ce plan séquence de baston à mains presques nues en ombre chinoise à Shanghai [uhuhuhu, c'est presque drôle dis donc] qui pour moi est le meilleur moment du film qui pourtant contient pas mal de choses totalement géniales. Le film est aussi en rupture car Casino Royale et par extension Quantum qui est sa suite directe, traitait Bond en mode débutant, venant d’acquérir son statut de 00 et soudain en un film, on parle de lui en mode vieillissant, corps et justification à la dérive, reliquat d'un monde passé, hérité de l'Empire Britannique. Et d'ailleurs les origines historiques du perso de James Bond se situent bien dans cette noblesse qui avait tout intérêt à se battre pour la sauvegarde de l'Empire Britannique et de leurs intérêts financiers familiaux par la même occasion. Ian Flemming a toujours définit le personnage de Bond comme venant de la petite noblesse écossaise [et une mère Suisse]. Donc tout cela est fatalement intéressant, incroyablement intelligent et bien amené.
Mais le film fait plus que ça, en consommant sa rupture avec les 2 premiers Craig, et cherchant à redonner une dimension humaine à un personnage qui n'en avait jamais vraiment eu [James Bond avant, c'était surtout un prétexte pour avoir un acteur classe, des lieux exotiques, des méchants mégalos et des scènes d'action qui font tout péter], mais paradoxalement cherche à recréer toute la mythologie qui avait été plus ou moins évacuée des 2 précédents [mais qui se justifiait par son coté Origin Story] en donnant une origine à Moneypenny et Q, et M et aux gadgets [ou l'absence de...], en habitant des personnages qui d'habitude sont parfaitement désincarnés.
J'aime moins par contre les références aux autres Bond qui n'ont pas trop leur place dans un film finalement totalement premier degré, ou en tout cas, ça me sort trop du film, alors que l'histoire se prend très au sérieux. Par contre j'aime bcp l'humour à l'intérieur du film, notamment les vannes que se lancent M et Bond, surtout celle de l'English Bulldog en porcelaine... très bon.... J'aime bcp aussi la scène crypto pas crypto gay entre Silva et Bond. J'ai été pas convaincu par Bérénice Marlohe, du moins par son personnage inutile, justement totalement désincarné contrairement à l'ensemble des autres personnages.


Bref, à part ces quelques petites fautes mineures, faut reconnaître qu'il s'agit là de la proposition formelle Bondesque la plus excitante jamais vue. Je continue à préférer Casino Royale, mais ce dernier a prit son temps pour vieillir ainsi dans ma tête et je ne doute pas que celui-ci suivra le même chemin, peut-être pour lui ravir la première place.

5-6/6 [pour l'instant plutôt à 5, mais on verra dans les mois et années à venir]

Bon alors avec un peu de retard sur ma vision et donc avec du recul. Sur le coup j'ai été assez déçu mais devant les enthousiasmes de certains je mettais ça sur le compte de mes attentes à coté de la plaque. Je voulais un James Bond comme d'habitude mais transcendé par une belle mise en scène et le sens de la perfection de Sam Mendes, dans les cadres, les postures, le style, avec un petit supplément d'âme apposé avec élégance pour emballer un film sans fioritures. Avec donc un scénario classique et fluide et un bon méchant torturé et atypique incarné sur la corde raide par un Bardem sauvage.

Et je n'ai pas eu ça, mais un film au scénario bizarre, fonctionnant peu sur la logique et beaucoup sur le symbole, très démonstratif sur ce côté symbolique-là, faisant le pari que quelques scènes puissantes allaient emporter l'adhésion et élever une aventure de James Bond au rang de conte métaphysique. Autant dire que j'ai été décontenancé, et sur le coup, bien que jamais ennuyé, attristé par cette démarche qui m'a semblée prétentieuse et pour tout dire, pas aboutie du tout. Le film est construit en grands tableaux à l'esthétique très marquée et différenciée: le Moyen-Orient, Londres et ses sous-sols, Shanghai, Macao, l'Ecosse. Mais les liens entre ces différents tableaux sont très maladroits, on voit trop la couture qui les réunit, et on a du mal à suivre émotionnellement, là où un James Bond classique, malgré ses invraisemblances de scénario, reste très rythmé et très fluide avec des transitions toujours soignées donc indolores. Ensuite le méchant est intéressant de prime abord, bien campé, mais décevant au final, il n'est que peu développé si ce n'est sa relation trop exagérée et peu crédible avec M (où on a droit là aussi à une explicitation peu intéressante de ce qui a toujours été légèrement sous-entendu dans les James Bond, à savoir M qui comble le vide de la mère et James Bond qui couve une bi-sexualité (voire une simple homosexualité) pour compenser le vide du père).

Bref, tout ça est certes beau à voir, belles couleurs de partout, moments classes à foison, répliques bien senties, etc, mais peu élégant si l'on regarde l'ensemble car trop attendu, trop évident, trop simple... Avec le recul, ces impressions ne se sont pas affaiblies, je n'ai pas eu envie de le revoir pour calquer mes attentes sur la réalité du film, bien au contraire, le film reste dans mon souvenir un bel objet un peu balourd, pas désagréable mais limité. Limité par un réalisateur qui pensait que pour faire un grand James Bond, il fallait faire exploser James Bond, le rendre plus "auteurisé". Sauf que ça donne l'impression d'avoir dilué une substance déjà peu épaisse, ou d'avoir grossi à la loupe une image d'Epinal.

2/6

Istanbul, si on veut être précis comme avec les autres.

oh my bad, j'avais déjà oublié.

Bon, à la revision, j'ai mal. Autant le film me fout une gaule pas possible avec certains trucs, autant il me fait débander direct avec d'autres.

C'est visuellement splendide, la musique est fabuleuse, la séquence du tribunal est énorme, les acteurs sont tous au top, les combats au corps à corps sont très inventifs (ça m'avait un peu échappé à la première vision, vu que ça va très vite), la dernière partie est quasi-magique, et je suis même un peu moins gêné par le fait que le film se fout des deux précédents (peut-être parce que je les ai pas vus depuis longtemps).

Mais le plan du bad guy n'a décidément aucun sens, l'aston martin c'est pas possible, et puis un truc qui m'a beaucoup plus dérangé à la seconde vision qu'à la première : cque c'est ringard la représentation de l'informatique et du hacking. L'intrusion dans le systeme qui provoque sur l'ecran de la victime l'affichage d'une animation rigolote avec des têtes de mort, c'est so 1995. Et je parle pas des "systèmes de cryptage" (truc qui a pas trop de sens vu comment c'est représenté dans le film) qui sont très visuels, très jolis, avec même un Bond qui aide à décoder.

C'est un 4/6 qui fait mal au coeur tellement ça aurait pu être un 6 ou 7.

Pas faux... M'avait rappelé Copycat d'ailleurs !