Forum de FilmDeCulte

Ah mais clair que le spectacle semble valoir la peine !! Voir des filles qui se castagnent dans un univers geek 100% c'est alléchant.
J'espère que le film va marcher au box-office malgré tout.

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"Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice."
- George Orwell

http://www.cinemateaser.com/2011/03/27153-sucker-punch

Qu'en penses-tu, Freak?

Je pense que les nombreuses critiques négatives ne comprennent pas en quoi le fond du problème dans le propos féministe du film et se limitent au visuel en disant "mais! c'est pas féministe vu que ce sont des fantasmes masculins" alors que c'est justement cet aspect qui est mis en abyme et traité et mis en échec, etc.

Le film donne les réponses dès le début, il ne suffit pas de gémir et gigoter pour arriver à ses fins, ça c'est jouer le jeu des hommes au final, ça les divertit pendant un temps mais ils restent malheureusement en position de force.

Je vais pas en dire davantage au risque de spoiler le film.

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Jacky dit à peu près la même chose que toi, donc je sens que je vais kiffer.

Allez hop, voici ma critique, qu'on peut trouver aussi sur le site où j'écris parfois:(http://www.celluloidz.com/2011/03/sucker-punch)

Une nana, un beau père incestueux, un asile psychiatrique, un bordel, des putes, des nazis, des dragons, des robots, des samouraïs géants, des minijupes, des flingues… C’est dans cet univers là que Zack Snyder, réalisateur de 300, Watchmen et de L’Armée des morts nous sert son film le plus fou et en même temps le plus personnel qu’il ait pu faire depuis le début de sa carrière.

Je vais essayer de mettre des mots sur le pourquoi, tout en essayant de vous convaincre d’aller le voir. Parce qu’après tout, c’est ça, écrire sur un film qu’on aime, et ce film, malgré quelques petits défauts, je l’aime de tout mon cœur.

Le première raison de cet amour, est évidemment ce que je cherche, et qu’on cherche tous ici, l’originalité. Et je ne parle même pas du traitement ou de la forme, mais juste du fait que ce n’est pas une adaptation ou une suite, tout en étant un blockbuster, ce qui est assez rare dans le paysage cinématographique actuel pour être relevé. Ses précédents films d’ailleurs étaient, malgré leur originalité dans la forme, des adaptations ou des remakes.

Ici, dans une histoire inspirée vaguement d’Alice au Pays des Merveilles, le réalisateur/scénariste nous sert une histoire avec plein d’histoires rêvées dedans. Ici s’arrête la comparaison, car cette histoire d’une fille qui s’échappe de sa réalité infernale dans une autre réalité infernale (mais plus marquée symboliquement) puis dans d’autres réalités où pour le coup, elle dame le pion de ses ennemis à grands coups de pieds et de bazooka, est une bête tout autre que le livre de Caroll.

Je pense qu’il est temps de vous raconter dans les grandes lignes de quoi parle le film si vous voulez comprendre ce qui suit.

Une fille est mise dans un hôpital psychiatrique par son beau père tyrannique qui achète un des gardiens pour qu’il la lobotomise. Dans ce lieu, notre héroïne, Baby Doll s’échappe, par la pensée, dans un bordel où vivent toutes les filles de l’hôpital sous la coupe d’hommes pervers, vicieux et simplifiés à des clichés (le film d’ailleurs jouera tout du long de beaucoup de clichés, on y reviendra). Ainsi, le père devient un curé, le gardien de l’asile, un proxénète, le mec sensé la lobotomiser, un riche client qui va venir la dépuceler, le gros cuisinier dégueulasse, un gros cuisinier dégueulasse etc.

C’est dans cette ambiance que démarre ce film castrateur et survolté. Car afin de s’évader de ce lieu, donc de l’asile, Baby Doll danse. Elle danse pour tous les mecs qui peuvent lui procurer un objet menant à l’évasion, les laissant béats et fascinés par ses mouvements. Mouvements qu’on ne verra jamais, car au lieu de filmer cette danse, Snyder nous envoie dans un troisième étage de l’imagination, celui de la baston, la bonne vieille bagarre sublimée par la caméra du bonhomme.

Les scènes d’action du film ne sont pas banales, car elles plantent chacune un décor différent, voire un genre différent. Nous passons donc du film de guerre au film de samouraïs, du film de science fiction au film de dragons. Mais pensez-vous vraiment après tout ce que je vous ai dit que Snyder va s’arrêter à ça ? Evidemment que non.

En plus de nous servir des scènes de genre, il ne s’arrête jamais dans l’hommage vieillot et emprunte à tous les médias, cinéma, jeux vidéos et manga compris, pour dynamiser tout ça en usant de plans vertigineux, de ralentis, d’accélérés, de plans séquences, en bref, tout ce qu’on peut faire avec une caméra, et en injectant des éléments anachroniques qui sont plus que les bienvenus : les nazis ne sont plus des nazis mais des nazis zombies mécaniques à vapeur qu’on bute à coup de mitraillette lourde et de robots, les samouraïs sont maintenant des géants métalliques blindés, armés jusqu’au dents, qu’on dézingue à coups de bastauce. C’est bourrin, c’est jouissif, et la musique, habile mélange de compositions originales et de reprises de morceaux emblématiques, rajoute encore une couche à ce joyeux bordel où ces femmes s’en donnent à cœur joie à démonter systématiquement la gueule des mecs qui leurs font la misère.

Entre ces scènes, le film respire, et l’histoire se construit, avance, dans cet univers singulier, feutré et sans pitié qui nous sert de décor, jusqu’au dénouement, surprenant mais pourtant naturel, couillu comme c’est pas permis dans un film tel que celui ci. C’est déroutant, et même si une dernière grosse scène d’action aurait été la bienvenue, ça reste une fin vraiment classe.

En guise de conclusion, je vais parler de moi un peu. Je me disais récemment que les films avaient pris un mauvais tournant quelque part, pas tous évidemment, mais le cinéma d’action intelligent du moins, a morflé, car plus jamais nous n’aurons de films funs ET violents ET cyniques ET sexys comme Robocop, L’Arme Fatale, Conan le Barbare, et beaucoup d’autres films qui pouvaient se targuer d’être intelligents sans « jouer aux malins », sans se foutre de notre gueule, sans dire « regarde, je t’ai bien eu avec mon twist final, hahahaha, je suis un jeune réalisateur de 28 ans et j’aime mener mes spectateurs par le bout de la bite », tout en restant cash, authentiques.

La plupart de ces films sont en cours ou vont sûrement faire l’œuvre de remakes, je ne vois pas qui pourrait faire revivre ce cinéma. Puis j’ai pensé à Snyder, et quelques jours après, j’ai vu Sucker Punch, et c’est exactement ça. Un film riche, dense, fou, violent et quelque part qui paraît naïf mais ne l’est absolument pas, le film d’un cinéaste qui aime son art et qui se réfugie dedans, s’en servant à l’instar de son héroïne, comme d’un échappatoire à un monde ou un cinéma merdique, d’un cinéaste qui aime s’éclater, amuser et qui nous offre la fraicheur de son imagination et les images de son esprit.



Merci.

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Je me suis surpris à vraiment bien aimer le film dans sa partie centrale, giga ludique, avec un principe super fort et une déclaration d'amour au(x) genre(s). Et sa mise en scène qui me broute quand elle se montre trop passe étonnamment bien ici. Parce qu'en effet il y a un aspect jouissif dans ces séquences totalement barrées...

Après, je trouve que Snyder tombe dans ses travers quand il essaye de mettre du fond. C'est dommage parce que le film n'en a pas besoin et ça ne fonctionne pas ici. Y'a qu'à voir comment il gère le premier niveau de réalité, avec une voix off bien lourdaude, qui vient tout nous expliquer gentiment, avec une morale dont le film n'avait pas besoin (si propos il y a, il est déjà dans l'histoire, le fait d'être alpagué à la fin, avec le cut au noir c'est quand même ultra cheap). Après, le coup du "féminisme" passe quand même difficilement. Autant je veux bien croire que la jeune fille de l'histoire s'imagine en pute dans un bordel dans le deuxième niveau de réalité, autant je ne vois strictement aucune justification pour que dans son esprit, dans le troisième niveau, elle se balade en bas résilles, déguisée en écolière sexy. Y'a vraiment une projection de mec là dedans, quelque chose qui cloche au strict niveau du point de vue. Pendant tout le film, je me demandais dans l'esprit de qui on était, à quoi correspondait cette projection, quel était le regard... Et je ne vois que le regard de Snyder, un peu lubrique justement, qui s'amuse de voir des écolières sexy, avec des sabres et des guns contre des dragons et des robots (ce ne sont pas des nazis les loulous, la première vision est première guerre mondiale, sans nazis donc). Il y a déjà là dedans la lutte du féminin contre le phallus (le cou du dragon qu'on égorge, le train qu'on doit arrêter, les gueules des soldats et les dirigeables en forme de queue), et c'est amusant ainsi. Le rapprochement avec Tarantino me parait judicieux pour le coup. C'est dommage qu'il en fasse trop (encore )

Ah et pour rebondir sur une discussion récurrente ici, et pour être d'accord avec ce que dit Puck, je trouve que ça fait un bien fou d'avoir un univers original pour un film de ce genre. D'entrer dans la salle et de ne pas connaitre les persos, de se faire raconter une histoire qu'on ne connait pas. C'est devenu tristement rare !

Syder parle du choix des costumes dans cette interview :

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- I wish that shotgun was my penis.
- If it were, you could call me Ernest Hemingway.

C'est magnifique. J'ai été surpris que ça ressemble autant à une comédie musicale.

5/6

SPOILERS

Gros kif aussi pour ma part. J'avais l'impression de voir un film réalisé par un gamin de 12 ans à qui on aurait donné 100 M de $. C'est puéril, vulgaire et très grossier (la limite générale du film) mais putain que ça fait du bien de voir des scènes d'action gigantesques bien foutues, inventives, folles et (attention le mot qui pique les yeux) décomplexées. Du pur fun entâché quand même par les choix musicaux proprement désastreux de Snyder et surtout ça propension à rendre son film horriblement pompier uniquement avec la musique (affreux rock fm lors du premier fight de Babydoll) et également par une fin qui fait un peu plouf... l'impression qu'il manque une scène d'action (j'ai pas compris pourquoi au moment où Babydoll vient faire face aux mecs devant la maison, on reparte par sur la dernière scène de rêve permettant l'évasion de Sweet Pea) ? Je trouve aussi assez hypocrite cette façon de condamner le traitement des femmes comme des putes alors que Snyder ne fait que ça pendant 2heures (gros lol quand le mec vient te parler d'un film féministe). Mais bon visuellement ça tabasse, je me suis éclaté franchement, je serai presque tenté de retourner le voir. Un peu la version délire d'Inception.

5/6

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CroqAnimement votre

Ca restera LE débat du film, le film divise là-dessus, y a qu'à parcourir les sites US pour le voir : d'un côté, les gens qui parlent d'hypocrisie, de l'autre ceux qui voient justement la mise en abyme (Snyder nous met dans l'exacte même position que les mecs que les héroïnes doivent séduire/divertir pour parvenir à leurs fins) et donc le recul sur l'exploitation qui est faite des personnages féminins.
Comme je le disais, elles incarnent des fantasmes masculins et dans les scènes oniriques, ce sont justement des femmes qui doivent utiliser leur sexualité (tenues sexy) pour évoluer dans un monde d'hommes (l'iconographie à tendance geek et guerrière).
Après je trouve la dénouement du propos un peu malhabile.


Bref.

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C'est exactement ça et je trouve l'extrait d'interview de Snyder quoté plus haut suffisamment "bête" pour dire que le film échoue par essence dans son dispositif (et encore une fois, personnellement, ça ne me choque pas profondément cet aspect hyper décomplexé, c'est un classique chez Snyder, il suffit de ne pas vouloir coller trop de choses sur le film). Ca se justifie en interne dans le film avec cette métaphore dont parle Snyder, mais au final le film ne fait qu'enfermer les femmes dans des archétypes de putes et de strip teaseuses. Elles sont toutes super bonnes, jamais habillées, elles n'ont pas de prénom, elles sont filmées en contre plongée pour qu'on voie leur culotte et leurs fesses, elles sont surstylisées dans leurs costumes/maquillages/coiffures... A partir de là, le dispositif de Snyder tourne forcément dans le vent puisqu'il se met (et nous met nous spectateurs) dans la position de voir les femmes comme des putes dans les moments les plus marrants du film. Il suffit de voir comment il se gauffre dans les moments "réels".

Oui mais il les montre comme des putes pour symboliser justement la position de soumission de la femme dans les années 60, contrainte à user de sa sexualité pour essayer de survivre (c'est dit presque texto par le perso de Gugino dans la réalité "bordel" et c'est rendu littéral par Snyder dans la réalité "geek/action").

C'est grossier, à la Snyder, mis je trouve tout de même qu'il y a du recul, qu'il y a une réflexion, ne serait-ce que dans la mise en abyme, c'est pourquoi je parlais de "finesse" même si c'est pas le mot approprié.

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L'aspect historique "année 60" me parait totalement anecdotique pour le coup (mais encore une fois ça rejoint le ratage de cette couche là de la narration). C'est pas Mad Men.

Alors là pour le coup je trouve tout ce "sous-texte" absolument bidon. Faut pas déconner, comme le dit Noony il nous met exactement dans la position des spectateurs de Baby Doll, fascinés par l'aspect hypersexué des personnages intercalés dans des univers de geeks ultra masculins. Comme un mac Snyder nous donne ce qu'on veut voir (et il le fait bien d'où une forme de réussite du film). Le discours là dessus n'existe pas car le film est malgré tout assez bête et totalement beauf, je crois vraiment que c'est faire fausse route de croire de le contraire. J'ai aimé le film tel quel mais cette hypocrisie du discours est parfaitement ridicule.

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CroqAnimement votre