Donc, Karloff, pour reprendre depuis ici :
beasts-the-southern-wild-benh-zeitlin-2012-t15470-15.html#p550856Ponyo je trouve ça grand pour le côté "je suis Miyazaki, j'ai une telle maîtrise de mon art, et j'ai tellement raconté d'histoires, que je peux vous montrer deux gamins de 4 ans qui tombent amoureux, et juste ça, et ce sera tellement grand que ça ressemblera à un film titanesque de fin du monde".
Effectivement Miyazaki est arrivé à un point où tu peux juste avoir un garçon et une fille qui s'assoient pour manger dans un salon et c'est génial. Je remarque néanmoins que les grands moments sont surtout les passages baroques (la course sur les vagues, notamment), et qu'entre temps Miyazaki oublie ce qu'il peut ou veut nous raconter là-dedans. Y a un plan dans
Ponyo qui pour moi est symbolique de la cassure du film :
Qu'est-ce qu'il y a après ce tunnel, derrière ce noir qu'on va traverser main dans la main ? Qu'est-ce qu'il y après l'enfance ? Qu'est-ce qui m'attends derrière cet inconnu effrayant ?
Et bah je vais te dire : ce qui t'attends c'est les grands-mères kro rigolotes qui vont faire hoqueter Télérama de plaisir. Comme le méchant cartoonesque, comme le bébé qu'on va calmer d'une mimique trop drôle, comme la mère seule à peine esquissée, le film est enlisé dans des habitudes de Miyazaki comme Burton peut l'être, à un stade 1000 fois plus aggravé, dans son univers. Il y a des signes qui me montrent là-dedans qu'il n'est pas totalement investi dans ce qu'il me raconte.
Après, ça reste une sorte de début de pente descendante. J'aime beaucoup le film, il a des vrais moments de sursauts (y compris son dernier plan). Mais je m'inquiètes pour la fin de carrière du bonhomme.
Tu as quelque chose contre les vieux lecteurs de Télérama... Sinon je te trouve sévère et surtout te méprends à mon sens sur la sincérité de Miyazaki. Passons sur le fait que tonton Hayao a presque prédit le tsunami entre ce film et son court métrage sur le nucléaire, et qu'il filme quand même la nature déchaînée qui détruit les constructions humaines. Je crois que le film parle aussi de ses relations humaines à lui, grand père attendri pour son petit-fils, alors qu'il est toujours déçu par son fils Goro - voir les bonus du film de ce dernier. Du coup, là où tu vois du gâtisme calculé, je vois de la tendresse sincère.