Bref, quel trépané de Damien Odoul qui sur allocine explique son choix de faire parler brièvement ses personnages "en patois" :
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Par souci d'authenticité, le réalisateur souhaitait que les personnages de soldats parlent un certain patois, en l'occurrence l'Occitan : "Dans cette guerre, les types arrivaient de la France entière, avec leurs dialectes, certains étaient analphabètes, peut-être avaient-ils du mal à entendre les ordres que leur donnait tel ou tel lieutenant parisien..."
Peut-être, tiens donc... Ils ne comprenaient pas, ou ils entendaient mal, quand on leur demandait d'aller au casse-pipe alors.
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Gabriel Chevallier l'écrit quinze ans après son expérience du front, du temps a passé, malgré ses efforts quelque chose s'est policé. Il fallait que je revienne à l'instant où ce texte aurait dû s'écrire, comme une sorte de journal au présent
En quelque sorte, le projet d'Odoul est de corriger la vision de quelqu'un qui a connu la guerre, mais l'a racontée trop tard.
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Les films sur la guerre de 14, j'en ai vu. Ma référence, c'était plutôt la Syrie. Sur le tournage, je neparlais que de Kobané,
Je fais un film sur la guerre de 14-18 mais ma référence artistique est le massacre qui se déroule actuellement en Syrie...
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J’imaginais le film comme un ventre humain avec tous ses organes, plus ou moins sains ou détraqués. Je l’ai imaginé, sur le papier, comme un grand labyrinthe avec ses boyaux, ses tranchées, ses veines. En effet, j’ai fait un film viscéral. Tout le décor est un ventre. Le ventre de Gabriel, le personnage principal, mais aussi le ventre des autres. C’est dans ce ventre masculin, violent, sourd, « avec la peur au ventre », que Gabriel évolue. Le ventre maternel, protecteur, est à jamais oublié. J’étais obsédé par cette idée que le ventre des hommes, leurs viscères qui pouvaient finir par pendre à l’extérieur de l’enveloppe charnelle, leurs boyaux encrassés par une nourriture infecte, et une gnôle brûlante, leurs organes abîmés par tant d’épreuves, allaient créer ce grand labyrinthe où l’on allait pouvoir « se faire de la bile ». C’est le ventre des enfers dont il est question, et rien d’autre. Qui dit enfer dit « Catabase », la descente au pays des ombres de la mythologique grecque, comme une épreuve initiatique. Cette grande destruction dont on parle, le désastre et ses expressions traumatisantes, hallucinatrices, voilà ce que je voulais montrer.
Sombre clown.
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Je n'avais pas le choix : au Canada, où le film a été tourné, il n'y a pas de rues pavées, de vieilles villes qui évoquent les villages français.
Pour tourner la première scène ? Le Canada daterait d'après le paris haussmanien ? Pas de vieilles villes, pas de rues pavées... Le Vieux-Québec remonte à 1600 andouille.
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La caméra Red Dragon Epic en 4K donne une belle définition d'image, elle a permis une grande précision des plans larges : par exemple cette image, à laquelle je tenais beaucoup, du dragon à cheval qui s'enlise. Parce que 14-18, c'est la fin d'un monde, la mort d'une aristocratie aussi - avec sa cuirasse, ce type a l'air de sortir des guerres napoléoniennes.
Ok.