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MessagePosté: 05 Nov 2014, 17:24 
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Film Freak a écrit:
:shock:

:shock:
Tom a écrit:
Oui Harry il est tant de faire une intervention là.

:?:


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MessagePosté: 05 Nov 2014, 17:28 
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MessagePosté: 05 Nov 2014, 17:29 
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Harry White a écrit:
Louis Blanchot a écrit:
Déchirer des vies jusqu’à en faire des confettis, puis souffler dessus parce que ça fait joli.

ouais... elle est jolie la phrase
isolée comme ça, je trouve l'idée pas juste pour "Mommy"
Qu'il souffle sur les confettis d'une déchirure, peut-être
mais c'est déjà pas mal
pas d'accord avec le "parce que ça fait joli"
c'est pas pour ça qu'il souffle
la causalité entre "souffler" et "faire joli" est injuste
il faut voir la fougue du souffle
c'est pas rien
même si Dolan aime la joliesse
les confettis sont pas si jolis que ça
et c'est pas seulement pour faire joli qu'il souffle
c'est aussi parce qu'il le veut et qu'il le peut
qu'il y croit
le film porte ça
et c'est pas rien non plus

Oui, Dolan a du souffle et sa fougue lui permet d'aller bien loin, y compris d'utiliser la taille de l'écran comme un élément de la narration. Il n'empêche que l'artificialité de la démarche plane dangeureusement pendant tout le film.


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MessagePosté: 05 Nov 2014, 19:34 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
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Localisation: Fortress of Précarité
Harry White a écrit:
Film Freak a écrit:
:shock:

:shock:
Tom a écrit:
Oui Harry il est tant de faire une intervention là.

:?:

La forme de ton message.

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MessagePosté: 17 Nov 2014, 09:49 
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Je déteste de A à Z même si dans son genre j'ai l'impression que c'est sans doute très efficace et cohérent. Perso j'ai du mal à voir autre chose qu'une grosse machine clippesque à rallonge, écœurante (je cherche une idée de mise en scène un peu posée pour son sujet, et je peine....), flirtant grossièrement entre Almodovar et le mélo suburbs pour faire jouer son grand huit émotionnel, tout celà ajouté à une direction d'acteur basé uniquement sur la performance, et franchement gavante. Le film joue de son intimité de lavage de slips de manière toujours assez tapageuse, et souffre aussi de son petit postulat "anticipation" annoncé clairement à coup de cartons au début du film, qui crée tout du long quelque chose de très maladroit, une attente d'enfonçage de clou pendant deux heures...
et le surgissement de la petite séquence "film parano seventies" sur le parking en devient assez ridicule, après sa deuxième parodie de "montage de moments de bonheurs" en 1:85.


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MessagePosté: 06 Jan 2015, 10:53 
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J'ai bien aimé, un peu plus que ce que je pensais mais moins que ce que la réputation du film laissait entendre. C'est plaisant de voir un jeune cinéaste qui arrive à la fois à laisser parler son élan de vitalité et d'amour, et à ménager plusieurs subtilités d'écriture, comme ces suggestions suffisamment parlantes quant au personnage tiers ou cet aboutissement du scénario, après un faux happy end un peu sournois.

Reste justement que ce qui apparaît en creux dans ces fausses pistes repoussées avec la foi de celui qui a fait voeu de vérité, c'est une certaine banalité de l'idéal dolanien: ce flash forward de la vie "réussie" du gamin est irritant de conformisme, et les scènes de bonheur partagé sont, bien que belles et stimulantes, relativement sages.

Du coup toute l'idée que je m'étais faite de Dolan, i.e. un écorché vif vilipendant le confort idéologique bourgeois, s'avère complètement fausse (et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même). Dolan est un classique, plus proche d'un Eastwood que d'un Pasolini; ça ne l'empêche pas de brocarder une certaine idée de la société, mais on n'y voit transparaître aucune critique de système.


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MessagePosté: 06 Jan 2015, 19:53 
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Baptiste a écrit:
Du coup toute l'idée que je m'étais faite de Dolan, i.e. un écorché vif vilipendant le confort idéologique bourgeois, s'avère complètement fausse (et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même). Dolan est un classique, plus proche d'un Eastwood que d'un Pasolini; ça ne l'empêche pas de brocarder une certaine idée de la société, mais on n'y voit transparaître aucune critique de système.


Pas encore vu ce fameux "Mommy" mais d'après le reste de sa filmographie, je dirais que Dolan est exactement ce que Philippe Muray appelait un "rebellocrate". Un peu comme ce plouc de François Ozon.


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MessagePosté: 06 Jan 2015, 19:56 
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Pas sûr que son cinéma prétende à la rébellion en même temps, non ? Mommy ça vise plutôt la grande fresque romancée à l'ancienne.

Baptiste a écrit:
Reste justement que ce qui apparaît en creux dans ces fausses pistes repoussées avec la foi de celui qui a fait voeu de vérité, c'est une certaine banalité de l'idéal dolanien: ce flash forward de la vie "réussie" du gamin est irritant de conformisme, et les scènes de bonheur partagé sont, bien que belles et stimulantes, relativement sages.

C'est pas en partie volontaire ça ? Je rêve que j'ai un fils hétéro, stable, etc.


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MessagePosté: 06 Jan 2015, 20:00 
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La banalité est héroïsée et embellie, pas vraiment pointée du doigt comme telle. C'est pas interdit, d'ailleurs, mais ça m'intéresse du coup beaucoup moins.


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MessagePosté: 06 Jan 2015, 20:04 
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Sir Flashball
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Baptiste a écrit:
La banalité est héroïsée et embellie, pas vraiment pointée du doigt comme telle. C'est pas interdit, d'ailleurs, mais ça m'intéresse du coup beaucoup moins.


Ben c'est un peu logique, ici, non ? Elle en chie tellement que son fantasme, son empyrée, c'est une vie banale, qui ressemble du coup à un film Disney. Je trouve pas la scène super habile, mais elle est logique.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."


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MessagePosté: 06 Jan 2015, 20:07 
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Titilleur

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Tom a écrit:
Pas sûr que son cinéma prétende à la rébellion en même temps, non ? Mommy ça vise plutôt la grande fresque romancée à l'ancienne.


Pour le coup je pensais plutôt à son côté "alternatif propret". Perso ça me sort par les trous de nez. Dolan glamourise tout, il est incapable de faire quelque chose de sérieux. Tout est lisse, tout est faux, voguéisé, inrockisé.... il ferait mieux de faire des pubs pour du parfum.


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MessagePosté: 06 Jan 2015, 20:09 
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Citation:
Ben c'est un peu logique, ici, non ? Elle en chie tellement que son fantasme, son empyrée, c'est une vie banale, qui ressemble du coup à un film Disney. Je trouve pas la scène super habile, mais elle est logique.


Logique du point de vue du personnage oui, mais j'aurais espéré un film qui dépasse ça au lieu d'épouser coûte que coûte le point de vue de l'héroïne, pour dire en quoi son salut passera bien plus par la revendication d'une différence que par la volonté de rentrer dans le rang. Il me semble que ça n'en arrive jamais là. Ca a été comparé à Almodovar, mais chez ce dernier, la fantaisie et la folie sont toujours considérés comme salutaires et authentiques dans une société corrompue par le conformisme.

Après, cette histoire de point de vue fusionnel avec les persos, c'est aussi ce qui rend le film attachant, on sent que Dolan ne veut pas s'élever au-dessus d'eux, et ça me le rend sympathique parce qu'à la base je le pensais un peu plus arrogant.


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MessagePosté: 06 Jan 2015, 20:13 
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Sir Flashball
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Baptiste a écrit:
Logique du point de vue du personnage oui, mais j'aurais espéré un film qui dépasse ça au lieu d'épouser coûte que coûte le point de vue de l'héroïne, pour dire en quoi son salut passera bien plus par la revendication d'une différence que par la volonté de rentrer dans le rang.


Ben justement, une des choses que j'ai appréciées dans ce film, c'est qu'il n'a pas de revendication sociale : je te raconte l'histoire d'une mère qui en chie, qui essaie de se convaincre qu'elle aime plus son film qu'elle-même, et c'est tout. Pas de discours, pas de message, simplement une réalité assez abrupte mâtinée de musique/soupe pop. C'est un beau projet, pas tout à fait abouti, mais je trouve que Dolan s'en sort bien.

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MessagePosté: 04 Mai 2016, 11:29 
Quelle arnaque ce truc, c'est nul, c'est une honte. J'ai tenu 39 minutes .Un film de vieux sous-téchinesque sorti des années 80, pour soirée Dossier de l'Ecran sur "gérer son grand difficiles" "j'ai eu mon enfant à la ménopause", "faire face à un huissier". Jz connais des vieux qui aiment ce film, ricanent sur les manifestants de la "Nuit debout" qui disent "je ne suis pas révolutionnaire mais j"en peux plus", tout en supportant "la Manif pour tous". Il y a une logique. S'enfoncer et se présenter à la fois comme une victime et un rempart aimante la compassion à la fois sur soi envers le monde, mais essayer de rendre compte de ses raisons à partir de sa position réelle est une faiblesse individuelle et une source d'emmerdements pour les autres.
Comme les Dardenne essayent de convaincre les vieux qu'ils sont putativement de gauche en leur disant que les prolos ont aussi des cas de conscience qu'ls comprennent, du moins en partie (le mélange de compassion et de savoir en surplomb du spectateur comblant exactement la connerie des personnages), le père Dolan passe des chansons de Dido et de Lana del Rey EN ENTIER pour leur dire "maintenant tu connais cette chanteuse "in" tu va être en phase avec le monde, ce n'est pas si dur, c'est à ça que sert la culture: convaincre qu'il n y a pas le choix entre Hayek et Bruce Springsteen . La culture ne sert pas à cela, elle est un rapport, et par une représentation d'un rapport.
On se prend dans la gueule la condescendance misérabiliste de Dardenne-Loach, l'image verdâtre de 37°2, et le snobisme daté et méta-kitsch d'Ozon. Le pire de tous les mondes, le pire de quatre décennies. C'est trop pour un seul homme.
Et bien racoleur et dans l'air du temps avec cela : scène du taxi putassière (repompe un truc de Polanski dans Frantic) l'anti-racisme apparaît comme une parole paternaliste, un principe de réalité opposé à une pulsion, normative, une convention d'insertion sociale, tandis que le film montre par ailleurs avec jubilation frémillante la libération de la parole raciste ("comment que j'injecte une dose de présent dans le cinéma"). Il y a un éveil à al vie dans un parking, mais chez Araki il ya quand-même un moment, incernable, où les personnages parvinnent à faire comprendre qu'ils sont moins cons qu'il en ont l'air et ont une épaisseur qui excède un peu la situation codé du récit. Ici non, ce moment est commercialement et intellectuellement inutile, le spectateur est itnelligent our les personnages.
Putain mais entre ça, les camps façon "toi aussi traverse le manoir d'Alone in the Dark" pour trouver l'objet caché", et des promenades "exploration du monde" de 2 plombes en Amazonie ou en Chine, des franchises à quatre super-héros de 25 films par ans, le cinéma n'a plus rien à dire. C'est mort, faut vous reconvertir. Je n'en ai plus rien à foutre. Internet est en train de mettre la presse et le cinéma à genou, le dernier cinéaste du milieu, vieillard de 25 ans, a été pendu en souriant avec les tripes du dernier téléramiste, mais la classe moyenne n'en devient pas vraiment émancipée et politiquement lucide pour autant.


Dernière édition par Gontrand le 04 Mai 2016, 12:04, édité 1 fois.

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MessagePosté: 04 Mai 2016, 12:03 
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