Forum de FilmDeCulte

Adapté de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce, le film raconte l’après-midi en famille d’un jeune auteur qui, après 12 ans d’absence, retourne dans son village natal afin d’annoncer aux siens sa mort prochaine.

Le cinéma du jeune québécois fascine autant qu’il révulse. Avec Juste la fin du monde, Xavier Dolan divise donc une nouvelle fois l’avis des festivaliers. Pour être honnête, son nouveau film est une petite perle. En adaptant une pièce de théâtre (et notamment celle-ci), le cinéaste se confrontait à un nouveau défi : le huis clos et les dialogues à gogo.
Et pour être franc, le début m’a fait un peu peur. Quand Louis - Gaspard Ulliel excellent même si parfois trop dans le ton de Saint Laurent – arrive dans la maison de campagne et que c’est l’heure des retrouvailles après 12 ans d’absence, j’ai craint le surjeu. Le surjeu de Cassel, Seydoux ou Baye. Et surtout un manque de naturel flagrant. Avec des acteurs qui sortent leurs petites phrases apprises par cœur et qui la crachent à la caméra sans essayer d’y mettre leurs pattes personnelles. Oui, je l’ai craint. Et finalement, tout cela a disparu. Les dialogues sont devenus plus justes, plus spontanés. Parfois drôle, parfois violent et souvent émouvant. Frissonnant quand les regards des acteurs sont filmés au plus près. Dans une succession quasi exclusive de gros plans sur leurs visages. Comme pour nous enfermer, nous étouffer. Nous mettre au cœur de cette famille déchirée, emplie de regrets et d’amertume envers ce fils brillant et solitaire.
Louis en prend pour son grade pendant cette heure et demie magique. Il navigue entre les personnages, chacun distillant sa rancœur contre lui mais aussi son amour. Car encore une fois, Xavier Dolan raconte l’amour. Celui dissimulé d'une mère pour son fils – Nathalie Baye de retour au haut niveau. Celui perdu chez son frère – Vincent Cassel admirablement bon. Celui admiratif de sa jeune sœur qui ne l’a jamais connu - étonnante Léa Seydoux. Celui compassionnel et grandissant de sa belle-sœur – Marion Cotillard extrêmement touchante.
Alors évidemment, Xavier Dolan tombe parfois dans la caricature de son propre cinéma. Envolée musicale sur le mythique Dragostea Din Tei du groupe O-Zone, flash-backs flous sous une musique larmoyante ou gros plan sur les objets de la vie (et cette fascination pour la poussière de l’air ?). Malgré cela, Juste la fin du monde fascine plus que tout. Ode à l’amour et au temps qui passe, d’une intensité magnifique et bouleversante. Véritable coup de cœur. Futur nom du Palmarès ? Je l’espère.

5/6

Un film quasi expérimental sur la forme - gros plan, beaucoup de scènes dans l'obscurité -, avec de belles envolées mais une hystérie qui lasse à l'usure.
3/6

J'ai donné mon avis longuement ici donc la flemme de le reformuler. Mais globalement je trouve le film un peu putassier dans sa manière de faire hurler tout le monde dans l'espoir que ça fasse chialer le spectateur. Surtout que les rapports entre les personnages sont tellement évanescents et peu "écrits" qu'on comprend jamais pourquoi on est dans une telle agressivité (surtout de la part du personnage de Cassel qui est relativement insupportable). La mise en scène essaye des trucs, tente d'étouffer tout le monde mais le film ne crée qu'une certaine lassitude même si par moment on finit par se laisser manipuler (la dernière grosse engueulade efficace comme une grosse explosion de Michael Bay).

J'aime bien le personnage de Cotillard, je la trouve émouvante (même si son perso est un peu con-con). Mais le film représente un peu la pente glissante sur laquelle est Dolan, ce risque de se retrouver à enquiller des all-star drama artificiels et franchement peu pertinents.

2,5/6

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CroqAnimement votre

Déjà, le drame-familial-en-huis-clos qui démarre avec les beuglements de Camille, tu te dis, mince, ça va être subtil comme une université d'été LR. Et comme la première scène est inutilement bavarde et poseuse et que le dernier plan est ridicule, l'affaire est mal enrobée.
Pourtant, au cœur du film, on trouve des vrais moments de mise en scène, quelques répliques qui tapent juste et des acteurs qui, quand ils ne sont pas obligés de scander leurs tirades hystériques, arrivent parfois à jouer quelque chose de vraiment cinématographique (Cotillard s'en sort plutôt bien, même si elle a la chance d'avoir le rôle le plus fin). Et puis le film touche parce que le propos (la visite de la famille en coup de vent) concerne tout le monde et parle à tout le monde, forcément. Mais bon, au final on s'emmerde quand même souvent, on se fait postillonner dessus par des éructations incessantes sans être vraiment concerné et on se demande, un peu gêné, quel est vraiment la morale de l'histoire - si c'est pour dire que les gros cons sont indécrottables et qu'on fait bien de les laisser derrière soi, ok, mais alors il faut l'assumer et pas rester dans cet entre-deux où "tout le monde a des torts").
En lever de rideau, un type du festival Renc'art de Montreuil a dit à la salle "attention, préparez-vous à en prendre plein la figure", et ça résume le truc. Dolan veut nous en mettre plein la figure, mais les ficelles sont tellement grosses que ça tombe à plat.
1.5/6

Comme d'hab chez Dolan il y'a toujours quelques petites intentions, un talent qu'on sent caché quelque part, des choses qui donnent envie d'y croire... Et puis comme d'hab aussi il ne peut pas s'empêcher d'écraser tout ça d'une hystérie lourdingue, d'une surdramatisation pas très subtile et d'effets de "style" adolescents à base de flashbacks pseudo-sensoriels filmés au ralenti avec de la musique Pop à fond les oreilles (merci au passage d'avoir laissé planer Spanish Sahara discrètement en fond sonore sans en avoir foutu partout).

Il a ce côté insupportable où tu sens qu'il essaye vraiment de se faire passer pour un auteur sensible alors qu'il s'y prend comme un gros bourrin. Dommage, certains partis pris de réalisation étaient intéressants, le fait de filmer d'aussi près les acteurs rend le film réellement étouffant et aurait pu permettre de se projeter dans les personnages... Si seulement ils n'étaient pas tous aussi antipathiques les uns que les autres. Au final la meilleure scène du film est probablement le rapprochement à la fois tendre et méfiant de Louis avec sa mère, seuls à seuls dans la cave où Dolan, offrant un moment de calme à son film, arrive à trouver un juste équilibre entre remords et amour maternel. J'aimerais le voir insister davantage sur ce genre de séquence, même si celle-ci était peut être un poil longuette.

2/6

En effet, Xavier Dolan est très précoce. Il est déjà entré dans la phase auto-caricature de sa carrière.

J'avais trouvé ses deux précédents films moyennement convaincants mais je trouve qu'ils s'animaient incroyablement lors de séquences où l'usage de la musique se faisait avec assurance, couillu. Ici, il ne reste plus que deux clips clicheteux ridicules. Xavier, jamais je te pardonnerai d'avoir gaspillé le cultissime "Dragosta Din Tei" de la sorte.

Le reste du temps, la mise en scène en gros plans réussit à être anxiogène mais pas à transcender la théâtralité du texte. Il y a des films qui se perdent dans le non-dit, celui-ci se perd dans le dit. Le didactisme et l'antipathie forcée dans la caractérisation des personnages handicape un cast qui fait ce qu'il peut pendant près d'une heure.

Seul le dernier tiers s'incarne enfin, notamment lors de ce soubresaut final où frère et soeur craquent (le personnage de la mère est complètement torchée et le narrateur lui-même n'est qu'un vecteur) et l'émotion point enfin...avant d'être flinguée par une dernière scène, un dernier plan et un dernier choix musical à la poésie estudiantine.


PS : par contre, que ça fait du bien de voir un film en pellicule, surtout avec une si belle photo de Turpin.

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Y a des salles qui le passent en 35mm?

Aucune idée mais même en projection numérique, un film tourné en pellicule, c'est autre chose.

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Dolan = PD = raison de pas voir le film.

Trop gros passera pas.

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CroqAnimement votre

On a un petit comique en fait.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Rarement bannissement aura été plus justifié.

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Non mais le mec est clairement un troll là, je sais pas ce qu'on attend.

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N'écoutez pas Film Freak

Allez, salut !

Ozy, toujours prompt à tirer la chasse.

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