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MessagePosté: 17 Oct 2014, 11:45 
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Sir Flashball
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Disons que je ne vais pas trop au cinéma en attendant d'être surpris ; et ce Dolan ne m'a pas surpris du tout, mais il m'a fait souvent me dire que par moments, il avait compris quelque chose de véritablement fort par rapport à ce qui nous unis les uns aux autres (la relation mère/fils du film est vraiment organique). Et du coup, ses personnages vivent, même si ce qu'ils font n'est pas forcément surprenant et/ou original.

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MessagePosté: 17 Oct 2014, 11:48 
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Castorp a écrit:
(la relation mère/fils du film est vraiment organique).


C'est marrant je trouve pas du tout. Ou en tout cas pas dans le sens mère --> fils. De son côté à lui oui il y a un truc proche de l'inceste presque, comme un amour adolescent pour elle mais c'est pas assez creusé. C'est ce que je reproche au film d'ailleurs, de rester un peu sur le pas de la porte.

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MessagePosté: 17 Oct 2014, 11:51 
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Sir Flashball
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Art Core a écrit:

C'est marrant je trouve pas du tout. Ou en tout cas pas dans le sens mère --> fils. De son côté à lui oui il y a un truc proche de l'inceste presque, comme un amour adolescent pour elle mais c'est pas assez creusé. C'est ce que je reproche au film d'ailleurs, de rester un peu sur le pas de la porte.


Ben c'est assez cohérent avec son comportement :

elle lui annonce que l'amour d'une mère pour son fils ne peut que grandir, puis elle l'interne tout de suite après. Il y a clairement chez ce personnage une part d'auto-persuasion en ce qui concerne l'amour qu'elle porte à son fils, et je trouve que Dolan traite ça avec beaucoup de justesse (c'est pour ça que j'aime beaucoup la fin, où elle se rend compte qu'elle se ment à elle-même).

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MessagePosté: 17 Oct 2014, 11:59 
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D'accord avec toi. En fait j'ai interprété ton organique comme fusionnel, my mistake.

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MessagePosté: 17 Oct 2014, 14:28 
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Film Freak a écrit:
Disons que chaque scène est un peu attendue, prévisible (le débordement avec Kyla, le débordement avec le voisin, la décision finale de la mère).


On pourrait dire la même chose avec Guardian of the Galaxy

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MessagePosté: 17 Oct 2014, 18:21 
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David Swinton a écrit:
Film Freak a écrit:
Disons que chaque scène est un peu attendue, prévisible (le débordement avec Kyla, le débordement avec le voisin, la décision finale de la mère).


On pourrait dire la même chose avec Guardian of the Galaxy

Absolument. Seulement l'un me divertit, l'autre m'ennuie.

J'allais d'ailleurs répondre à Castorp que moi non plus je n'allais pas forcément au cinéma en voulant être surpris à tout prix car en tant que fan de blockbusters, ça n'arrivera pas souvent mais disons qu'il faut quelque chose. Pour me rabattre sur un cliché : l'important, c'est pas l'histoire (tout a déjà été raconté) mais le traitement (comment tu vas le raconter).

Dans Mommy, comment Dolan choisit de raconter son histoire, ça me parle pas/convainc pas/stimule pas.

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MessagePosté: 18 Oct 2014, 00:11 
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Je comprends tout à fait. D'ailleurs, j'adore les films de Disney surtout quand ils obéissent aux codes de la comédie musicale: Aladdin, Tangled, Frozen. Je ne peux expliquer pourquoi. Ça réponds à une certaine nostalgie. Et GOTG m'a assez plu. Alors qu'un film qui ne suit aucune recette, comme L'Écume des Jours ne m'a absolument pas touché.

En fait, le côté convenu des super-héros ou de Mommy n'est pas un défaut en soi. Le problème, c'est de ne pas aimer le point du vue.

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MessagePosté: 19 Oct 2014, 01:08 
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Très bonne surprise ce "Mommy". Je n'ai jamais été un grand fan de Dolan, même si "J'ai tué ma mère" et "Laurence Anyways" m'ont beaucoup plu à la vision. "Tom à la ferme" un peu moins. "Les amours imaginaires" pas du tout.
Tom a écrit:
un besoin sincère et ogresque de romanesque, une façon à chaque plan de repartir à l'attaque de l'espace
Tom a écrit:
amoureux de ses persos, qui semble s'émerveiller à chaque plan de pouvoir filmer, ce n'est pas rien.

Voilà les deux forces du film pour moi : les personnages et l'amour que Dolan leur porte, son envie de leur donner une histoire, un mouvement, un possible changement. Je ressens une vitalité, une soif de vie immense tout au long du film qui me porte réellement d'un bout à l'autre. Et pour la première fois, j'en oublie les scories, les parasites, et tous les tics de Dolan qui souvent, dans ces autres films, prenaient trop de place pour finir par me rejeter loin des personnages. Ici, j'arrive à passer au-dessus de tout ce que je n'aime pas dans son cinéma - par pure empathie pour les personnages. C'est beau ça.

J'aime beaucoup l'ouverture du film - à cheval entre quelque chose de très grossier et quelque chose de plus subtil. Mais ces quelques plans (le caleçon, la pomme, la main, le profil de la mère suivi de la séquence (étonnante et inattendue) de voiture, je trouve tout ça très réussi, et assez délicat. Par contre j'ai un doute maintenant, est-ce que
cette séquence d'accident de voiture est vécue d'abord du point de vue de Kyla ?
est-ce qu'elle commence dans la voiture de Kyla (qui met de la musique) et puis qui voit la voiture de Die se faire défoncer ? Ou est-ce que je rêve a posteriori ? J'ai l'impression que cette séquence n'est pas montée en entier, qu'elle était écrite autrement et paradoxalement, je la trouve plus mystérieuse, plus complexe que d'autres séquences qui sont clairement entières et réalisées comme prévu.

Quoi qu'il en soit, j'aime ce premier "choc" et je regrette que Dolan ne travaille pas plus sur des séquences comme celle-là, par la suite, des séquences moins tenues, sans résolution, en laissant les personnages un peu plus en suspens, sans systématiquement toujours et encore résoudre les conflits ou les enjeux. "Mommy" souffre un tout petit peu d'un trop plein de "résolution", "d'enjeux" ... je trouve...

Tom a écrit:
Cette envie de surpuissance narrative, malheureusement, continue de côtoyer une artificialité parasite saccageant le travail effectué, série de béquilles dont le film pourrait pourtant très bien se passer.

Je ne suis pas sûr de savoir exactement ce que tu définis comme "béquilles". J'ai eu le même sentiment en sortant de la salle, mais...
Au plus j'y pense, et à regarder sa filmographie jusqu'ici, je commence à me dire que ce sont moins des béquilles qu'il ne paraît. C'est à dire que je ne suis pas sûr que le film (et le cinéma de Dolan en général) puisse se passer de ces éléments. Que ce soit l'abus du ralenti, de la musique, ou sa façon de se replier sur les petits détails kitsch, ou sa gestion du temps très paresseuse, où la façon de pointer du doigt lourdement et avec insistance les moments qui le touchent lui... Tous ces éléments son présents dans chacun de ses films - et sont presque toujours la matière première de sa mise en scène. Ca semble être son langage, autant que son récit, ses acteurs, le rythme des dialogues, etc...
Ce que j'aime dans "Mommy" c'est que ces béquilles permetttent vraiment au film de marcher pour moi. J'ai l'impression que le film a justement vraiment besoin de ces béquilles, que les béquilles sont à leur place.
Je n'aime pas les deux "séquences de montage" dans "Mommy". J'y retrouve tous les tics que je n'aime pas chez Dolan et dans le cinéma en général d'ailleurs (en gros, un manque de rigueur dans la construction interne de ces moments "de montage") Et pourtant, toutes deux débouchent sur des moments essentiels à la construction du film et des personnages. Le film ne pourrait pas exister sans ces deux moments.
Alors, ce sont des béquilles ? Ou alors quelque chose de plus essentiel et fondamental au cinéma de Dolan ? Je ne sais pas trop.

Film Freak a écrit:
BO toute en tubes FM qui segmente trop le film en séquences à deux doigts du clip un peu facile.
Complètement d'accord avec ça. Et je trouve cet abus de musique d'autant plus dommage qu'il y a des longs moments musicaux que je trouve vraiment beaux et très réussis (premier plan en skateboard, Céline Dion,...).


Mais ce sont les trois personnages, leur incarnation démesurée qui restent la vraie beauté du film pour moi. D'ailleurs ce que font les trois acteurs dans "Mommy" est assez exceptionnel je trouve, constamment sur le fil entre une sensibilité à fleur de peau et puis quelque chose de beaucoup plus artificielle et de sur-dramatisé.


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MessagePosté: 19 Oct 2014, 11:19 
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Harry White a écrit:
Quoi qu'il en soit, j'aime ce premier "choc" et je regrette que Dolan ne travaille pas plus sur des séquences comme celle-là, par la suite, des séquences moins tenues, sans résolution, en laissant les personnages un peu plus en suspens, sans systématiquement toujours et encore résoudre les conflits ou les enjeux.

Oui tout à fait, ça interroge immédiatement et ça conserve un certain mystère, ça fait partie des scènes où j'ai pas une longueur d'avance sur lui. C'est une manière assez géniale d'introduire un personnage dans un film, par ailleurs, comme catapulté dans l'histoire de manière hyper violente.

Tom a écrit:
Je ne suis pas sûr de savoir exactement ce que tu définis comme "béquilles".

Ce va être dur à argumenter et à démontrer, en fait : je parlais des moment où le kitsch, le ralenti, l'utilisation clip de la musique (éléments contre lesquels je n'ai rien en soi) me semblent être utilisés par paresse ou facilité.


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MessagePosté: 19 Oct 2014, 11:55 
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D'accord. C'est ce que j'avais plus ou moins compris. Et je commence à me dire que, chez Dolan, ce n'est pas de la paresse ou de la facilité (même si on pourrait argumenter que ça l'est dans "l'absolu"). Mais c'est tellement récurrent chez lui, tellement central à sa mise en scène, dans tous ses films, que je crois que c'est un vrai choix. Qu'il regardera peut-être ça avec sourire dans 20 ans (et qui feront peut-être très mal vieillir ses films d'ailleurs) ou pas..., mais je ne sens pas ça comme de la paresse, tant ces moments restent "travaillés", entiers. Ils ne recherchent rien d'autre que cet effet-là, facile et immédiat. Dans "Mommy", je ressens ces moments comme excessivement premier degré, naïf, candide, tellement assumés comme tel (contrairement à "Les amours imaginaires") qu'ils deviennent des artifices qui, même s'ils ne me plaisent pas) sont très nécessaire au film.


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MessagePosté: 05 Nov 2014, 10:21 
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Finalement, cette affaire de ratio de l'écran est symptomatique du film.

D'un côté, elle montre l'amour du cinéma chez Dolan, sa volonté de l'utiliser avec énergie, d'essayer des choses différentes ; de l'autre, elle renvoie quand même à une certaine artificialité qui altère le propos.

J'ai beaucoup aimé la phrase de Chronic'art dans leur critique : Déchirer des vies jusqu’à en faire des confettis, puis souffler dessus parce que ça fait joli.

3,5/6


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MessagePosté: 05 Nov 2014, 15:05 
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Louis Blanchot a écrit:
Déchirer des vies jusqu’à en faire des confettis, puis souffler dessus parce que ça fait joli.

ouais... elle est jolie la phrase
isolée comme ça, je trouve l'idée pas juste pour "Mommy"
Qu'il souffle sur les confettis d'une déchirure, peut-être
mais c'est déjà pas mal
pas d'accord avec le "parce que ça fait joli"
c'est pas pour ça qu'il souffle
la causalité entre "souffler" et "faire joli" est injuste
il faut voir la fougue du souffle
c'est pas rien
même si Dolan aime la joliesse
les confettis sont pas si jolis que ça
et c'est pas seulement pour faire joli qu'il souffle
c'est aussi parce qu'il le veut et qu'il le peut
qu'il y croit
le film porte ça
et c'est pas rien non plus


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MessagePosté: 05 Nov 2014, 15:15 
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Harry White a écrit:
Louis Blanchot a écrit:
Déchirer des vies jusqu’à en faire des confettis, puis souffler dessus parce que ça fait joli.

ouais... elle est jolie la phrase
isolée comme ça, je trouve l'idée pas juste pour "Mommy"
Qu'il souffle sur les confettis d'une déchirure, peut-être
mais c'est déjà pas mal
pas d'accord avec le "parce que ça fait joli"
c'est pas pour ça qu'il souffle
la causalité entre "souffler" et "faire joli" est injuste
il faut voir la fougue du souffle
c'est pas rien
même si Dolan aime la joliesse
les confettis sont pas si jolis que ça
et c'est pas seulement pour faire joli qu'il souffle
c'est aussi parce qu'il le veut et qu'il le peut
qu'il y croit
le film porte ça
et c'est pas rien non plus

:shock:

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MessagePosté: 05 Nov 2014, 15:16 
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Nice. Rhymes.


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MessagePosté: 05 Nov 2014, 15:23 
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Oui Harry il est tant de faire une intervention là.

Allez viens, on va mater une série à la con.


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