Forum de FilmDeCulte

Paye ton kilo de naphtaline parce que tu t'es planté sur l'horaire de X-Men.

Il y a une scène qui résume Jersey Boys, le dernier Eastwood, à merveille : c'est son ouverture. Christopher Walken, en mafieux, qui se fait raser par le jeune héros du film. Le salon de barbier : sans doute l'un des clichés les plus éculés du monde au cinéma. Tout le film est dans cette veine, puisqu'Eastwood, pour parler du passé, ne parvient justement qu'à une seule chose, qu'il répète ad nauseam : plaquer une imagerie passéiste sur la représentation du passé, pour obtenir quelque chose qui ne ressemble plus qu'à une imitation poussiéreuse de la réalité. On entend le crissement des os dans les crecueils à chaque scène, et il n'y a rien de vivant, rien d'organique dans ce cinéma pour trépassés.
Le tragique de cette oeuvre, c'est qu'Eastwood ne sait plus parler de la jeunesse, de ce sang bouillonnant qui coule à toute allure. De fait, les deux premiers tiers du film sont une purge (d'autant plus que c'est horriblement long). Et ce n'est que lors de la toute dernière partie, quand les personnages commencent à prendre le l'âge et à être corrompus par la vie, que la réalisation d'Eastwood dépasse enfin la contemplation nostalgique de sa propre jeunesse. C'est maigre.

2.5/6 gentil.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

J'aime bien généralement regarder les biopics sur les chanteurs/musiciens et j'ai beaucoup aimé certaines chansons du groupe Frankie Valli and the Four Seasons donc si je trouve le film pourri au moins je prendrai plaisir à écouter la BO.

À l'inverse de Castorp, je crois que c'est le début que je préfère.
Parce que ce groupe de musique FM gentillette composée de mafieux du dimanche a quelque chose d'original, parce qu'on a pas encore basculé dans l'amas de clichés qui passerait presque être une parodie du biopic de chanteur (j'e m'engueule avec ma femme que je trompe, je m'engueule avec un autre membre du groupe pour une question de thune/d'ego), parce que les morceaux cultes des Four Seasons parviennent à se faire plutôt engeageants et que le casting d'inconnus assez attachants aide...

Mais l'aspect factuel de ce récit qui ne raconte rien d'autre que ces étapes obligées du genre - je défie quiconque de trouver LA thématique, LA ligne directrice du film - a tôt fait de lasser, surtout que la mise en scène est complètement aux fraises. J'ai rarement vu film musical moins dynamique et même sur les scènes de drama, j'ai trouvé ça au mieux lisse, au pire incompétent.

Je dois avouer que j'ai pas senti les 2h14...mais j'ai pas senti grand chose en fait.

J'ai jamais été un grand fan d'Eastwood mais force est de constater que le mec est devenu complètement gâteux là.

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C'est un film sur la loyauté, je pense. A ses origines, à ses amis, à la musique.
Mais bon, voilà, j'ai pas envie de le défendre plus que ça, puisque l'ensemble est nase.

Demande à Prout et à son 5/6 incompréhensible.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Si c'est ça, c'est non-exprimé.

Le nombre de scènes torchées, c'est incroyable. Cf. le traitement de la vie de famille de Frankie.

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Mon Dieu, vous êtes durs…

J’y allais à reculons, Clint Eastwood a souvent tendance à m’ennuyer voire à m’énerver. Je suis rentée dans la salle en pensant qu’au pire je me dandinerai un peu sur mon siège en écoutant Beggin (qui n’est pas dans le film au passage…) et en espérant voir Walkien le plus souvent possible. Et bien j’ai pas eu besoin de ces stratagèmes pour passer un bon moment. Il aura fallu qu’Eastwood mette de la musique un peu cheesy et convoque des seconds rôles sortis tout droit des Sopranos et de Boardwalk empire pour me faire apprécier un de ses films.

Premièrement, ca fait du bien de le voir sortir un peu de son ciné habituel. D’habitude, on a droit soit aux petits blancs proprets soit aux cow-boys. Là, les personnages sont bien plus scorsesiens (du moins dans la première partie). Et puis, le voir s’attaquer à un biopic d’un groupe de variété américaine aves des petites notes de comédie je trouve ca plutôt audacieux pour notre papi. Il essaie encore, c’est bon signe. (Qu’on ne vienne pas me parler de Bird, c’est pas du tout la même chose. Bird c’est du jazz ici on est dans de la musique populaire qui ne doit pas être sa tasse de thé à mon avis).

Après, je pense qu’il faut prendre un peu de recul par rapport au sujet, ce n’est pas seulement un film qui retrace l’histoire des Four seasons. Il se sert du biopic pour nous repeindre ces thèmes habituels. Ce qui intéresse Eastwood, c’est toujours à peu près la même chose : l’intégrité, le sens de l’honneur, le rêve américain, les antihéros, …

Ca commence effectivement avec une première partie très scorsesienne. On reprend tous les codes un peu clichés : le barbier, le braquage, la famille italienne, les femmes fatales, etc. Mais ca fonctionne très bien. On nous montre ces petites frappes faisant des coups un peu minables pour bien nous rappeler d’où ils viennent. Ca lui permet de dessiner aussi ce tiraillement moral presque toujours présent chez Eastwood. Vont-ils rester dans leurs petits cassages de voyous ou parvenir à s’émanciper ? Comme dans Million Dollar Baby, on revient sur les grands idéaux américains : le rêve américain/ l’ascension sociale avec le schéma classique : ascension/succès/décadence. Et ce qui intéresse surtout Eastwood c’est le déclin. Malgré le succès, DeVito n’arrive jamais à s’affranchir de sa mafia, la gloire va gâcher la vie de famille des chanteurs, le groupe ne fait finalement jamais un… Et bien sûr, ce déclin n’empêchera pas le sens de l’honneur (on repaie ses dettes – on respecte sa parole) si cher à Clint.

Bon après, c’est pas parfait. C’est un peu longuet (20 minutes de moins ca aurait pas fait de mal), écrire des tubes ca parait ultra simple (il suffit de demander à notre cher Gaudio de réfléchir 5sec ou de regarder un film et puis voilà !). Il filme d’une façon très classique qui ne me touche pas personnellement mais bon ca a le mérite d’être plutôt plaisant à regarder et de ne pas piquer les yeux. Et puis, ces personnages qui parlent directement à la caméra pour donner leur analyse/ressenti de la situation, j’ai trouvé ça très intéressant.

J’ai passé un moment agréable : j’ai rigolé à quelques moments, la musique ultra sucrée met de bonne humeur et le générique de fin est vraiment terrible. Je suis sortie avec le sourire, rien que pour ca, je recommande.

Scorsese, bordel.

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Pas bien réveillée

Euh... autant je suis d'accord que certains films récents faisaient très très peur quant à la santé intellectuelle du cinéaste, autant je trouve que Jersey Boys est, tout comme le dernier Scorsese, une belle démonstration d'un vieux qui porte toujours sur le monde un regard avide et curieux, plein de vitalité. Les deux films partagent d'ailleurs le même sens du rythme.

Certes, le canevas est classique mais paradoxalement, j'ai l'impression d'en avoir pas mal appris durant la séance sur le show business, moins pour la trajectoire globale que pour la multitude de détails, d'ambiances qui parcourent le film et éclairent un univers à la fois balisé et grisant. La thématique du film, c'est le temps qui passe, et la question de savoir si l'artiste peut s'épanouir malgré le formatage opéré par le système, malgré la répétition du même. La réponse, venant d'Eastwood, est plutôt convaincante, toute en nuances: oui, à condition de se souvenir des belles choses... et d'écarter le reste. Bref, capturer l'essentiel, ce qui est la recherche du cinéma d'Eastwood en général.

Le film est loin d'être parfait, il souffre notamment d'un début longuet et pénible, mais une fois parti, il est sur des rails certes, mais de beaux rails.

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Le délire surinterprétatif, c'est une constante, hein, si tu n'avais pas remarqué.

Ton agressivité permanente cache quelque chose, mais quoi? J'hésite entre névrose et vacuité.

Pourquoi pas les deux, soyons fous!
Et pour rappel, ce n'est pas moi qui traite les gens de mongoliens, névrosés, ectoplasmes, ou injures de ce goût.

Avoue que pour l'instant, tu n'as pas fait beaucoup plus sur ce forum que prendre les gens de haut et asséner tes petites phrases satisfaites.

Nan mais de toute façon les foruméens dont le pseudo commence par un C sont des cons.