D'ailleurs, la plupart des critiques (souvent ceux des déçus) disent souvent que l'introduction surpasse le reste du film, mais personnellement, c'est le chapitre 4 que je préfère dans le film. Déjà la scène avec Mike Myers me fait marrer, mais c'est surtout cette scène d'anthologie dans la taverne, avec Michael Fassbender et Diane Kruger, qui s'inspirent avec génie des acteurs de l'époque, ce petit jeu de post-it sur les noms à deviner, formidable équivalent des digressions pop de "Pulp" mais avec cette fois la culture des années 30-40, tous ces nazis (excellent August Diehl), et évidemment toute cette histoire des accents, on se croirait dans un film d'Hitchcock, entre comédie et suspense... Et puis le retour de Brad Pitt après une heure d'absence..... Et c'est aussi le chapitre dont la fin est la plus brutale, la plus surprenante.
Et le chapitre le plus faible est sans doute le troisième, celui en français avec Mélanie Laurent qui, effectivement, n'est pas aussi expressive qu'il le faudrait, même si elle garde tout son charme. Et Jacky Ido est bien fade, dommage. Heureusement que Daniel Bruhl est bien savoureux comme il faut, ainsi que le retour de Christoph Waltz, surtout son monologue avec la fameuse crème, ce qui conclut ce chapitre sur une note heureusement positive. Mais avant cette scène, J'ai l'impression que Tarantino ne savait pas trop ce qu'il voulait faire dans cette partie, il devait d'ailleurs tourner ce chapitre en noir et blanc, façon Nouvelle Vague, et y a finalement renoncé. Cela se sent...
Ensuite, pour en revenir à la mise en scène, kiki reprochait le manque de virtuosité, de plans-séquences démentiels. Or, je trouve justement que cela n'aurait pas collé à l'esprit de "Inglourious Basterds", qui se veut plus proche du cinéma des années 40, des séries B. C'est pourquoi le film et sa photographie ont un aspect volontairement anti-spectaculaire, très "film de studio", avec des personnages un peu fantômes, au risque d'être désincarnés, ce qui explique ma déception cannoise. Mais étrangement, ce parti-pris visuel vieillit bien dans mon esprit, et j'espère que la deuxième vision va confirmer cela.
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