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MessagePosté: 23 Sep 2019, 12:20 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Revu le film et j'ai adoré quasi chaque instant. Je pense sincèrement que c'est un des plus grands films américains de ces dernières années. C'est d'une densité folle. Je vais justement pas me lancer dans un texte approfondi mais juste un petit mot sur les rajouts depuis Cannes. Deux m'ont légèrement dérangé dont un que je ne comprends littéralement pas. C'est le passage Grande Evasion. Je trouve que cette courte séquence brouille totalement les pistes de ces univers gigognes que Tarantino met en place (son film dans la réalité, les séries/films dans le film). Là on est dans une espèce de fantasme pur de Tarantino qui imagine son acteur dans un vrai film en utilisant des vraies images de ce dernier. Il n'y a plus de point de vue dans cette scène, c'est juste Tarantino qui se fait plaisir (comme sur tout le film me direz-vous). Ça m'a dérangé et surtout pour le coup je trouve que c'est une scène vraiment inutile et confuse.

L'autre c'est moins grave mais c'est lorsque Sharon Tate se voit en train de se battre au cinéma. A Cannes il n'y avait rien d'autre et là c'est entrecoupé par ses séances d'entraînement avec Bruce Lee. Je préférais la version cannoise qui nous laissait avec elle dans un plaisir très enfantin et émouvant de se découvrir sur grand écran. Là si je comprends l'idée de cartographier ses personnages dans ce Hollywood là (Bruce Lee venant soudain faire le lien entre Sharon Tate et Cliff/Rick) je trouve dommage de sortir de ce moment là, qui est magnifique pour finalement un apport au niveau narratif (Sharon est contente de voir que les leçons de Bruce ont porté leur fruit) plutôt minime.

Mais c'est rien du tout par rapport au reste. C'est vraiment le film somme de Tarantino, si ça doit être son dernier on aura rarement fait une dernière œuvre aussi cohérente et belle avec le reste de sa filmo. Un peu l'impression d'un film inépuisable tant il est dense, tant il est singulier dans son rythme, dans son esprit etc... Et plein d'images qui restent tellement en tête. Margaret Qualley qui s'allonge sur Brad Pitt pendant qu'il conduit en levant son bras, dévoilant son aisselle poilue, c'est l'image érotique de l'année. C'est d'une beauté putain. D'ailleurs ce personnage de Qualley je le trouve superbe. En parlant de scènes de bagnole, je me souvenais pas qu'il y en avait autant et j'ai été surpris d'avoir une référence immédiate qui m'avait échappé la première fois, GTA. Je pense pas que Tarantino soit un gamer et que ce soit conscient mais toutes ses scènes urbaines avec la radio qui crépite ça m'a rappelé mes meilleurs rides nocturnes et mélancoliques dans Los Santos.

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CroqAnimement votre


Dernière édition par Art Core le 24 Sep 2019, 08:48, édité 1 fois.

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MessagePosté: 23 Sep 2019, 12:26 
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Ah je ne savais pas pour les rajouts sur Bruce Lee...
D'ailleurs j'ai trouvé que le regard du cinéaste est finalement assez tendre sur l'acteur. Je m'attendais à tellement pire au vu des échos autour de la scène du combat avec Pitt.


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MessagePosté: 23 Sep 2019, 12:34 
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La scène du combat peut aussi être un souvenir biaisé de Pitt. Le regard du cinéaste semble effectivement plus tendre (même si au fond, Lee avant quand même bien l'air fier de lui).

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 23 Sep 2019, 22:25 
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Je doite que ce soit une référence à GTA mais juste la réalité de la vie à LA où tu es obligé de prendre la caisse et parfois l'autoroute pour aller d'un bout à l'autre de la ville... Et Tarantino dit en interview avoir tenu à diégétiser au max la musique.

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MessagePosté: 23 Nov 2019, 10:39 
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Vieux-Gontrand a écrit:
On retrouve en Chine des films "à la manière de Jia Zhangke" qui sont pas mal (moins aboutis formellement et plus "clichés' mais aussi plus francs du collier politiquement et finalement personnels comme Une Pluie sans Fin)


N'importe quoi, le cliché est surtout ds tes propos (film chinois donc ressemble automatiquement à du JZK) ce film est éventuellement comparable à l'oeuvre d'un autre auteur chinois, Diao Yinan, mais rigoureusement rien à voir avec JZK qui n'a jamais réalisé de purs films de genre et qui n'a jamais eu l'esthétique charbonneuse d'"Une pluie sans fin". Par ailleurs, faudra peut-être que son réalisateur Dong Yue confirme avec d'autres films pour en faire un cinéaste qui apporte vraiment qqch au cinéma chinois contemporain, parce que ça fait souvent pschitt au bout du deuxième ou troisième film après un premier qui obtient une petite reconnaissance internationale...


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MessagePosté: 23 Nov 2019, 13:27 
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Je dis moi-même que le film est mineur, peu original et relève du genre. Il n'en est pas moins intéressant et attachant.
Il y avait quand-même un lien entre la très bonne scène où il reçoit le prix du meilleur flic de son usine (sans être dupe de rien) et certains éléments de Platform ou Touch of Sin. Le rapport de couple maudit et le trio amoureux envisagé sans déboucher
et où la femme prend l'initiative du suicide, un topos du film noir
rappelaient the World.
On dirait que ce vérisme sociologique et discours sur l'histoire recente au sein d'un film de genre te dérange un peu.

Pour la petite histoire je l'ai vu dans un Vol Air Madagascar ( qui avait une très bonne sélection de films d'ailleurs) qui montrait un second film plus âpre, et exigeant formellement (avec une esthétique que je dirais à la Alain Cavalier), qui raconte l'histoire d'un semi-clochard (côté vieux punk) vivant avec une prostituée dans une ville du nord-ouest (on sent des problèmes ethniques et de conflits lié à l'arrivée d'une bourgeoisie extérieure et des habitants âgés ex- eleveurs), renié par ses enfants (qui essayent de reprendre contact avec lui depuis un hôpital - moderne comme un aéroport et en décalage avec l'atmosphère de la ville -pour une histoire de deuil ou héritage), et qui s'endette dans un truc mafieux pour acheter un chameau. Cela avait l'air vraiment bien et de dater de 2016-2018, mais je n'ai pu voir que 40 minutes.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
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MessagePosté: 24 Nov 2019, 00:22 
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Vieux-Gontrand a écrit:
Je dis moi-même que le film est mineur, peu original et relève du genre. Il n'en est pas moins intéressant et attachant.
Il y avait quand-même un lien entre la très bonne scène où il reçoit le prix du meilleur flic de son usine (sans être dupe de rien) et certains éléments de Platform ou Touch of Sin. Le rapport de couple maudit et le trio amoureux envisagé sans déboucher
et où la femme prend l'initiative du suicide, un topos du film noir
rappelaient the World.


Oui, et il y a aussi une usine comme dans "24 City", des gens qui dansent comme dans "In Public", un type à moto comme dans "Unknown Pleasures", ainsi que la Chine et des Chinois comme dans tous les films de JZK !

L'autre film c'est "Old Beast" de Zhou Ziyang, et c'est à mes yeux, pour en avoir vu un certain nombre, l'archétype d'un certain cinéma auteurisant chinois actuel assez roublard et sans grand intérêt. Ceci dit, il y a, la plupart du temps, bien pire (mais parfois mieux également)...


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MessagePosté: 24 Nov 2019, 00:49 
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Halala, ces artistes restés bloqués à l'esthétique des années Hu Jintao...

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MessagePosté: 24 Nov 2019, 01:16 
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Vieux-Gontrand a écrit:
Halala, ces artistes restés bloqués à l'esthétique des années Hu Jintao...


N'ayant aucune idée de ce que sous-entend ce verdict, je te le laisse.


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MessagePosté: 24 Nov 2019, 12:22 
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Je me demande dans quelle mesure, avec le changement orientation du régime chinois depuis 2012 et l'arrivée de Xi Jiping, quand-même plus nationaliste ( ce qui tend toujours à réduire la liberté artistique) il ne devient pas de plus en plus difficile de faire le cinéma que tu décris, disons "naturaliste" (donc centré sur des situations et individualités qui concentrent artificiellement sur la somme des contradictions sociales - et donc les absorbent en les montrant). Du reste la même tendance s'observe en Europe. Les Cahiers considérent depuis peu comme un échec l'esthétique naturaliste du cinéma francophone des années 90 (où on pourrait mettre Cantet, Bauvois comme les freres Dardenne), dont le public s'est certes embourgeoisé puis délité, mais qui était quand-même centré sur le retour d'une représentation des classes sociales. Ce prisme critique oppose indirectement representation de la classe sociale et imaginaire. Ils ne réagissent pas quand Godard traite Chabrol de Pharmacien .

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MessagePosté: 24 Nov 2019, 14:14 
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Vieux-Gontrand a écrit:
Je me demande dans quelle mesure, avec le changement orientation du régime chinois depuis 2012 et l'arrivée de Xi Jiping, quand-même plus nationaliste ( ce qui tend toujours à réduire la liberté artistique) il ne devient pas de plus en plus difficile de faire le cinéma que tu décris, disons "naturaliste" (donc centré sur des situations et individualités qui concentrent artificiellement sur la somme des contradictions sociales - et donc les absorbent en les montrant)


Si tu te le demandes c'est que tu as pas lu mon post précédent, enfin comme d'hab quoi...


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MessagePosté: 26 Déc 2019, 22:44 
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Gros coup de cœur. C'est riche, fort en émotions, très classe. Une mini claque, alors que j'avais trouvé son précédent insupportable.

Très touché par les deux acteurs principaux, et même par Tate et son fil rouge dans le cinéma : j'avais l'impression de me voir à la projection de Dargon Boules au festival de Gréoux, ravi des rires de l'auditoire.

Assez fasciné par la pluralité des "styles" utilisés pour citer/recréer des films d'époque : utilisation des images telles quelles, incrustation d'acteur, non-incrustation d'actrice, image granuleuse rajoutée sur images tournées pour l'occasion, image "numérique" pour le vieux film tourné par Dicaprio... C'est un joli foutoir, mais ça reste "confortable", comme si el meilleur choix avait été fait à chaque scène.

Et puis cette fin est tellement jouissive bordel.
Je relis cette discussion avec délectation : once-upon-time-hollywood-quentin-tarantino-2019-t28588-150.html?hilit=once%20upon%20a%20time#p822212
On avait prédit l'uchronie, mais pour les mauvaises raisons, vu que Tate est bien enceinte. QGJ qui s'est totalement planté et Mass qui était contre toute attente pas loin de la vérité.


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MessagePosté: 20 Jan 2020, 13:22 
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Un truc frappant sur les films de Tarantino, c'est qu'ils suscitent toujours beaucoup de thèses, de tentatives d'explications et de rapprochements, alors que sorti du "le cinéma est plus fort que le réel" le mec reste, quand même, un gamin potache qui s'amuse avant tout de l'ironie des situations. Quand on explose le crâne d'une femme sur un téléphone qui fait "bip" à chaque impact, je ne pense pas qu'il faille y chercher un sous-texte anti/pro-féministe... et pourtant, en sortant de ce film qui brasse plein de thèmes (et d'acteurs)(et de plans) déjà abordés chez lui, c'est vrai qu'on est tenté de rationaliser : ça témoigne quand même d'une certaine richesse. Le sous-texte sur la relation Pitt/DiCaprio, vieux couple qui n'a même plus de rapport physique (Pitt ne bossant plus comme doublure et se contentant du rôle de bobonne) entre deux hommes quasi asexués dans le film et qui partagent un chien/enfant, avec cette drnière scène où DiCaprio préfèrerait suivre son buddy à l'hosto plutôt que de rentrer s'occuper de sa nouvelle femme qui brise leur union, y'a des choses à dire. Mais, encore une fois, c'est moins une thèse avancée par Tarantino que des petits trucs qu'il pose ici et là, un sourire aux lèvres. Moi, tant qu'il fait des films comme ça, ça me va.


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MessagePosté: 05 Nov 2024, 22:35 
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Messages: 21356
Localisation: FrontierLand
Découvert ce soir et j'ai trouvé ça top, des petits défauts ici et là mais globalement le film m'a emporté, il a une classe folle, est super intriguant par moment, et L.A. a rarement été aussi sublimé (étant fan de cette ville, j'étais aux anges). Bref c'est un film qui me fait poser 1000 questions, d'ailleurs ce topic en est un vrai complément, c'est chouette.
Ah et surtout, c'est le tout premier Tarantino que j'aime, c'est sobre, simple, juste, d'habitude je trouve son pseudo style absolument à gerber donc je suis très très surpris :D

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Netflix les gars, Netflix.


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MessagePosté: 05 Nov 2024, 22:47 
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Putain j'ai eu peur quand j'ai vu que t'avais posté sur ce film.


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