Forum de FilmDeCulte

Tout à fait d'accord.
Et j'ajoute que, pour ma part, Gran Torino constitue un autre sommet (avant une redescente en pente douce)

Même le 15.17 pour Paris était bon.
Assez singulier pour un film de droite: en apparence il approche le terrorisme de manière plus sociologique qu'idéologique et la sous-culture sympatique dans laquelle évolue les 3 apprentis bidasses répond au refus de conférer une personnalité et une histoire au terroriste. Mais en fait cette modestie apparente peut-être comprise comme un éloge du populisme comme idéologie totale. Il y aussi une forme de justification d'une morale du sacrifice, en apparence accidentel et ne correspondant à aucune revendication, mais par lequel les personnages sont transfigurés, et malgré tout rachetés, qui entretient une proximité problématique avec la vision du monde de l'islamisme,et est aussi liée à une sorte de rêve dune pure politique, entièrement morale et identitaire, mais séparée de la culture.

Par ailleurs des endroits familiers comme Bruxelles-Midi ou les vieux Thalys rouges sont bien filmés par Eastwood, vus comme des objets etrangers, dépaysants car anonymes.

C'est aussi singulier cette idée d'avoir fait 3 films de suite sur des presque-catastrophes (peut-être que cela aussi un sens politique : l'ordre est innocent car il suffit d'un mélange de chance et volontarisme individuel, porté par des presque-freak- pour repousser le désastre).

Personne n'a cité Million Dollar Baby ? Grande enflammance critique des Cahiers à l'époque pourtant.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre