Film Freak a écrit:
Müller a écrit:
Si l'on suit FF en imaginant regarder le film en version muette, on captera bien entendu les grandes lignes : le héros déchu et exilé qui gagne la confiance des bédouins communistes, tombe amoureux de l'une d'entre eux, et les mobilise tous pour des représailles contre les méchants chauves. Par contre, ce qui disparaîtra complètement, c'est 1) la partie consacrée au matriarcat politico-mystique qui n'existe que par des dialogues et des séquences un peu pénibles, hachés et vociférants, hyper appuyés (comme les flashforward lourdingues de Zendaya dans le premier) et 2) par extension, le rôle de cette cabale matriarcale sur les croyances des Fremen. Tout ceci n'a pour ainsi dire aucune existence narrative dans le visuel.
Mais...c'est faux. Pas besoin de dialogues pour comprendre la soudaine ascension de Jessica, tout passe par l'image. Pas besoin de comprendre ce que se disent les Bene Gesserit (Rampling, Pugh, Seydoux) pour comprendre qu'elles fomentent, qu'elles essaient de débaucher Feyd-Tautha, lui font passer le Gom Jabbar comme à Paul, et pourquoi elles se regardent en chiens de faïence lors du duel final, avec tout leur accoutrement. Tout passe par l'image.
Oui, tu comprendrais à l'image qu'il y a des femmes qui complotent, et qui montent un gars contre l'autre. De la même manière que tu comprends qu'à la fin les autochtones défroquent le
supreme leader suite à une victoire. Mais tu ne comprendrais au nom de quoi, ni pourquoi exactement elles complotent : le fait d'avoir travaillé plusieurs lignées sur plusieurs générations pour faire émerger un messie fictif (ou pas ?) auprès d'une population dont elles ont créé de toutes pièces la religion justement pour ça. Tout ça reste illustré par des échanges verbaux, des révélations parfois appuyées par l'image (le lien avec la famille Harkonnen), mais pas au poindt d'être si lisible que ça. Non pas que ça soit un défaut, au passage.
Ensuite, je ne reproche pas aux films de ne pas être raccord avec l'actualité. Je questionne simplement qu'est-ce qui fait que certains trouvent ça si évident.
Karloff a écrit:
Pardon ? Tu peux lire la page sur Ben Laden, par exemple ?
Pas sûr que le parcours de Ben Laden cadre tant que ça avec ce qui est dépeint dans le film ni coche ces cases. Et même si c'était le cas, ça resterait une exception négligeable : l'islamisme ou l'islam radical ne se résume pas à un individu, une organisation, ou même une époque.
Après, encore une fois, s'il existe des arguments construits qui tissent un parallèle sérieux et solide entre ce que dit et montre Villeneuve et des éléments d'actualité, je suis preneur.