Forum de FilmDeCulte

Putain je m'étais presque préparé à inaugurer ma critique avec un triste "Non, ce film n'est pas pour le vieux Bob"...heureusement, on n'en est pas là.

Mais on n'en est pas loin.

Ah j'en vois déjà qui "pfffffent" et qui s'apprêtent à répondre "oh l'avis en carton" ou autres "putain tu pues" (et d'autres qui malgré cette prédiction ne se retiendront pas de le mettre, avec un ptit smiley du style "jfais exprès", alors que ça ne changerien rien à la connerie de leur répartie).

ANYWAY...
(spoilers de partout dans ce qui suit)

J'ai eu un peu de mal à entrer dans le film avec cette première séquence en série d'images de l'Amérique désertique avec la voix off de ce vieux briscard de Tommy Lee Jones (l'homme au 1 rôle depuis quelques années) et son discours "euuuh ok".

Par contre, dès l'arrivée de Bardem et de Brolin, je suis à fond.
J'adore leurs scènes de débrouillardise, à l'un (Borlin qui traque l'argent, Brolin qui revient, qui fuit, qui se prend une balle et part dans l'eau, qui nettoie son flingue pour pouvoir tuer le chien, qui se soigne, etc.) comme à l'autre (Bardem en tueur implacable, avec des menottes, avec un pistolet à air comprimé, avec ses soliloques de ptit malin, avec sa pièce, qui traque Brolin, défonce des serrures, tue, se soigne, etc.), j'ai l'impression de suivre comme une espèce de Rambo/Predator/Bourne façon western.

Un face à face muet qui témoigne plus que jamais de la puissance d'une mise en scène qui n'a pas besoin de mots pour éveiller les sensations chez le spectateur. Y a de ces passages de tension à couper au couteau qui te font dire que si des mecs comme les Coen (ou d'autres réalisateurs qui n'exercent pas dans ce genre comme Spielberg et autres) se mettaient à faire des films d'horreur, ils enverraient toute cette vague du genre qui pullule, les mauvcais comme les meilleurs, des Aja aux Marshall, PAÎTRE.
That's how good this is.

Ce gros morceau au coeur du film, c'est d'une force qui effectivement, alors que ça paraît être un tout petit film (les scènes avec Brolin et Bardem pourraient composer un moyen métrage PARFAIT), impose l'oeuvre comme l'une des meilleures cette année (2007 aux USA donc).

Malheureusement, dès que Brolin et/ou Bardem ne sont plus à l'écran, je me fais chier.
Qu'il s'agisse de l'incursion presque incongrue du personnage de Harrelson dans le film ou bien évidemment de toutes les scènes avec Tommy Lee Jones qui se cantonne à passer là où l'on est déjà passé avant, ça me bourre. Le soufflé retombe chez moi. Je sors du film...

...pour ne voir alors plus qu'une sous-intrigue, mal accollée au "duel" à côté, qui ne semble exister que pour aboutir au dernier acte et surtout à la toute dernière scène du film, avec son récit de rêve assez lourdingue (le rêve le plus LINEAIREMENT FACILEMENT ANALYSABLE du monde tsais) et donc à son """propos""" (conclusion amère : dans le monde d'aujourd'hui, avec tout ce crime, personne ne fait de vieux os et ceux qui réussissent à se faire de vieux os sont condamnés à vivre dans un monde qui les dépasse en attendant leur seule libération, la mort).
Enfin c'est ce que j'ai cru saisir...

...on pourra donc me répondre que j'ai rien compris, que je suis passé à côté du film, et autres banalités. Rien n'y fait.
C'est dommage parce que j'aime le gros du film, c'est juste le parcours de Jones qui ne me passionne guère.

4,5/6

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Je crois pas qu'il y ait vraiment de mystère...

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J'étais sûr que ces séquences te plairaient, c'est IMPOSSIBLE d'y être hermétique. C'est de la mise en scène pure, C'EST le cinéma qu'on espère voir.

Hehe, ouais ouais, c'est juste que généralement, quand quelqu'un me dit "tu vas adorer", ça a l'effet inverse, ça me maudit le truc.

Mais sinon c'est clair. Ca renvoie à certaines intros de Spielberg (notamment aux meilleures scènes d'Amistad) ou au Nouveau Monde. Ca me fait dire aussi que To The White Sea, leur projet de film quasi-muet avec Brad Pitt en pilote échoué aurait pu être énorme.

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Ah yes. Bon bah on reste sur la lancée de 2007: les grands noms au rendez-vous.


Vraiment un grand film. Des paysages envoutant (ces plans larges sur le désert au début du film, ce vide, j'ai trouvé ça sublime), des scenes anthologiques, une interprétation magistrale, un humour savoureux.. Un putain de grand moment de cinéma.

Et puis les personnages sont tellement géniaux. Le fait que les meurtres importants ne sont pas montrés, ça ajoute au mysticisme qui entoure le personnage du psychopathe. Et le réalisme fait mouche. La course poursuite avec le chien par exemple est vraiment haletante.. Mais terriblement drôle à la fois.

L'humour noir des frères Coen est décidemment terrible; surtout qu'ici y'a vraiment une atmosphère derrière, un suspense, une tension. Et là PAF, en une phrase, en un rictus, en une situation ils arrivent à nous faire détendre un sourire, ou rire nerveusement. (les mexicains qui chantent quand le perso est allongé sur les marches ! )

Bref, peut-être le meilleur Coen à ce jour pour moi; bien que j'hésite avec O Brother. En tout cas ça fait plaisir de voir que leur cinéma évolue trés bien. Des films aussi bons j'en veux bien à chaque fois.. terrible !

Bon aprés ça retombe un peu sur la fin, ça devient un peu long (mais rien à voir avec celles du début.. malheureusement); ça devient clairement moins prenant et interessant. ça fait un peu l'effet de la lueure qui reste aprés le feu, et qui s'éteind de façon un peu pathétique. J'aurais aimé me dire "WAOH" une fois que le générique tombe.

C'est pas tant qu'ils mettent de l'humour en plus, c'est surtout que la déconstruction millimètre par millimètre des scènes que l'on a pourtant vu mille fois offre une soudaine originalité, avec une graduation précise dans le filmage. Détail après détail, ils ne sautent aucune étape, jouent avec tous les minis clichés de processus pourtant usés jusqu'à la corde. Et c'est drôle d'assister à la parodie de toutes ces scènes vues et revues, parodie non par le grotesque, mais par le méticuleux, l'étirement, le méthodique, le rigoureux. Parodie d'un genre en faisant plus fin, plutôt que plus énorme.

c'est beau ce que tu dis !

Tu ne me vexeras pas.

C'est surtout que Z a absolument raison. Il ne faut pas rejeter la déconstruction comme ça leo. Ca fait partie de beaucoup de magnifiques constructions.

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ah ça fait plaisir que tu penses à moi. Si Z dit tout avant moi je pourrais plus rien dire. Tant mieux, j'ai pas le temps.

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Ok. C'est surtout le procédé narratif des Coen (de scénario, de mise en scène) qui est fondé sur la déconstruction, et que je découvre un peu soudainement (en mettant les mots sur une vague impression qui existe depuis toujours en regardant leur cinéma). Mais moi qui analyse très peu (mis à part des procédés d'images, de montage), ce n'est pas du tout mon truc d'écrire sur un film en le disséquant.

T'as su trouver les mots. Merci!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Y a de ça, mais y a aussi des bonnes idées propres au bouquin (et aux frères, puisqu'ils les adaptent à leur rythme). D'ailleurs plus ils ajoutent à cette déconconstruction méthodique, des éléments d'obstacles (Chigurh fera sauter la serrure, Chigurh fera disparaître le liseret de lumière sous la porte, le flingue est mouillé alors que le chien est presque à portée...) plus on savoure et on rit par mécanisme de défense, ou par sadisme. On visualise les différents paliers à atteindre avant l'explosion, toujours retardée, et inexorable.

C'est au fond ce qui fonctionne si bien dans les Hitchcock, dans les Indiana Jones (la longue séquence d'ouverture de l'idole dans Les Aventuriers de l'Arche perdue), dans les De Palma (les plans-séquences où chaque élément est justement pesé et mesuré par le spectateur) etc. C'est tout con, mais lorsque Chigurh arrive près du motel, guidé par le bruit du transpondeur, on sait qu'il va passer en marche arrière jusqu'à s'arrêter pile devant la porte... c'est à la fois too much et tellement évident, et pourtant le voir faire, lentement, procure une sensation de maîtrise à tous les niveaux (Chigurh maîtrise sa traque, le spectateur maîtrise les enjeux, les Coen maîtrisent leur mise en scène). Et Film Freak met exactement le doigt sur la fascination que procurent les séquences où les héros se soignent, en parlant de Rambo - Predator - Bourne. Une forte identification naît de ces séquences, indifféremment pour le héros et le bad guy. Une identification muette qui renforce un peu plus l'implication de ces personnages lorsqu'ils sont confrontés à ces obstacles si savamment distillés.

Tac tac tac. Implacable.
5-6/6

Bon je suis pas chaud pour le Kusturica et tout ceux qui n ont pas aimé le banissement avaient mis le retour dans leur top de fin d année donc... Si on met de côté le Tarr et le Seidl qui sortiront pas ça en fait quand même neuf de zappés cette année.

Palme - Mogari
Grand prix - Paranoid Park
Scenario - No country
Jury - Persepolis
50e anniv - Boulevard de la mort
Mise en scene - La nuit nous appartient
Acteur - Bardem
Actrice - la fille de 4 mois 3 semaines 2 jours

il aurait eu de la gueule ce classement en effet.

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Why there is so much trouble in this world?