latique a écrit:
Bêtcépouhr Lahvi a écrit:
Faudrait illustrer avec l'entretien quand même pour se permettre de comparer à un vulgaire BHL.
Parce qu'en survolant le truc comme tu le fais, on imagine facilement que pour toi Orwell=BHL.
C'était cet entretien, je crois. En tout cas, il en parle:
https://www.rferl.org/a/interview_film_director_peter_weir_on_the_way_back/3548934.htmlJamais revu le film depuis la sortie.
J'ai pas lu Orwell.
Ok, vrai que c'est lui qui amène le nazisme sur la table et que ça n'a pas trop d'intérêt.
En dehors du fait que c'est peut-être une façon, grossière, de se défendre d'éventuels soupçons que les sympathisants d'idéologies totalitaires sont prompts à faire peser sur ceux qui les critiquent.
Anticommuniste, il l'assume.
Primaire, il semble quand même avoir réfléchi un minimum à la question. D'autant qu'il a vécu une certaine époque où la jeunesse pouvait avoir comme idoles des personnes qui se sont révélées terrifiantes pour un résultat discutable (les générations d'après ont pas d'idoles, comme ça, c'est bien pratique... un bon héritage du communisme ?).
Après, lire les propos d'un homme arrivé à un certain âge qui est capable de remettre en cause ses engagements de jeunesse pour en faire un parallèle à BHL... J'ai jamais lu BHL mais je sais pas si le gars a jamais renié ses engagements ou ses idoles.
Quant au film, j'ai pas souvenir que ce soit une énorme charge anticommuniste dans le sens où il n'y a pas vraiment de critiques de l'idéologie, plutôt du système totalitaire qui pourrait être tout autant qualifié de soviétique ou de stalinien.
Sous réserve, j'ai pas fait un décompte des qualificatifs.
Même je me souviens bien qu'à la frontière mongole, effectivement, le fait que les Communistes soient au pouvoir, c'est le grand désespoir (mais ya encore la gueule de Staline en plus de l'étoile rouge).
Enfin c'est cohérent avec l'itv quand il dit qu'il n'a pas voulu faire un film politique mais qu'évidemment, le film ne peut être qu'anticommuniste.
Mais c'est pas le but premier.
Pas le souvenir de cartons à base de "le communisme a fait tant de morts" ou "tant de personnes sont mortes dans les goulags".
La fin avec le héros polonais qui marche sur des images d'archives, c'est aussi une façon de rendre hommage à la résistance anti-soviétique en Europe de l'est et à la force de volonté du perso.
Et bon, hein, le film est sans doute d'abord ça plutôt qu'une charge contre le communisme : la capacité de résistance des hommes.
Que Weir semble retenir de l'Histoire que les peuples d'Europe de l'est (la majorité des personnages) ne sont pas devenus et, surtout, restés communistes par un plébiscite populaire, c'est quand même pas trop influencé par son idéologie. On peut quand même penser que c'est plutôt factuel.
Et d'ailleurs, plus qu'un questionnement idéologique, c'est un questionnement culturel que pourrait proposer Weir avec son film dans le fait que ce soit un Australien qui veuille rendre hommage aux Européens de l'est.
Je sais pas si en Europe de l'ouest on a assez conscience de cette Histoire. Ou si, comme Weir l'aborde pour le monde artistique et universitaire en général, on est capable, en Europe de l'ouest, de reconnaître qu'une bonne part de notre intelligentsia soutenait une idéologie qui a écrasé nos voisins directs. Même si l'intégration très rapide à l'UE a été en partie une façon de renouer les liens mais surtout économiquement (et quand on voit le discours antipolonais du Brexit ou celui français sur le plombier à l'époque...).
Après, le film n'est pas fou de toute façon (et je suis pas dans le bon fil).