Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 22 Déc 2024, 17:31

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 29 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante
Auteur Message
MessagePosté: 20 Juil 2006, 12:06 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 07 Oct 2005, 10:23
Messages: 8088
Image

"The Last Wave" poursuit les voix de l’ « étrangeté » déjà présentes dans "Hanging Rock", mais d’une façon différente : moins épuré et contemplatif à la base, il s’appuie sur une amorce de récit plus classique. Un crime autour d’aborigènes citadin à Sydney, un procès, un avocat blanc et sa famille : voilà des ingrédients de choix pour une trame qui pourrait être assez convenu. Pour Peter Weir, c’est une façon aussi de créer le type de héros occidental que l’on retrouvera activement dans ses films américains : nous sommes toujours dans le but de cette rencontre avec l’autre. Et ici même, entre deux formes de narration : d’abord linéaire, puis nettement plus ésotérique, « The Last Wave » se laisse envahir par les esprits et les rêves comme autant d’éléments étrangers. La culture aborigène fait état justement de l’écoulement de deux temps parallèles : celui que nous connaissons et un âge d’or, un retour en une autre dimension pour ceux dont le travail spirituel. Cette fable sur le « Mulkurui » raconte un état de l’Australie, peut-être matrice de toute l’œuvre du cinéaste : celle de l’appropriation d’une terre étrangère, mais déjà peuplé, déjà hanté par une culture totalement autre. Sous les égouts se cachent ainsi des grottes tribales qui dans la dernière partie ne seraient pas sans évoquer une plongée Lovecraftienne, surtout associé avec le climat d’ensemble de plus en plus apocalyptique. The Last wave à coup sur nous entraîne vers des possibilités tellement peu approchées qu’il demande une grande capacité d’écoute, presque encore plus que le film précédent.

Avec son faible budget et sa musicalité lancinante, Peter Weir suggère des scènes de catastrophe naturelles au détour de la composition de quelques plans qui ont nettement plus de forces que nombre de grosses productions. Les images ont une capacité figurative presque de l’ordre du sacré, comme des expressions d’une « Loi » qui échappe à bon nombre d’hommes. D’une façon plus humaniste, « The Last wave » vaut aussi pour ces moments réellement émouvants que sont la rencontre à la base d’un rêve entre deux hommes que tout oppose. Richard Chamberlain mets sa personne entièrement au service du film : acteur rarement convaincant, son physique et sa personnalité sont ici utilisées de façon tout à fait opportune, et ses dialogues avec un acteur aussi différent que Gulpilil offre une réelle richesse, quelque chose de touchant et mystérieux comme quand la route deux âmes qui n’ont rien en communs se croisent avec évidence. Il y a une grande sensualité et une grande attention aux visages, à des hommes qui sont dans un « ailleurs » : en filmant Chamberlain avec la même attention que ses personnages aborigènes, Weir (encore bien aidé par son excellent chef opérateur Russel Boyd et son monteur Max Lemon) isole une beauté impalpable, une de plus dans son cinéma, explorateur de l’invisible et de l’idéal.

5/6


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 20 Juil 2006, 13:14 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 15 Aoû 2005, 22:00
Messages: 975
il est bien ce film,mais j'ai une préférence pour "Picnic..."!

les autres chef d'oeuvre du Fantastique australien sont "Next of kin","long week end","Harlequin" et "Razorback" ( :oops: ) :wink:

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 23 Juil 2006, 12:14 
Hors ligne
Ghislain
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Déc 2005, 19:18
Messages: 884
Localisation: in ze space
un des films que Kubrick adorait
Espérons que le père Peter revienne à ce style mystico-fantastique. Actuellement il a 4 projets en cours: Shantaram avec Johnny Depp le plus avancé, The War of Magician, Master & Commander 2, et l'adaptation d'un roman de William Gibson Pattern Recognition, ce dernier étant plus proche des thèmes de Picnic et Last Waltz, malgré son côté cyber.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 23 Juil 2006, 12:22 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 07 Oct 2005, 10:23
Messages: 8088
peter stuart a écrit:
Shantaram avec Johnny Depp le plus avancé


ah et ça parle de quoi celui là?


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 23 Juil 2006, 13:03 
Hors ligne
Ghislain
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Déc 2005, 19:18
Messages: 884
Localisation: in ze space
Mr Chow a écrit:
peter stuart a écrit:
Shantaram avec Johnny Depp le plus avancé


ah et ça parle de quoi celui là?


un ancien héroïnomane échappant de peu à la prison se retrouve ds les taudis de Bombay en tant que médécin
le scénario est écrit par Eric Roth


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 23 Juil 2006, 13:10 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 07 Oct 2005, 10:23
Messages: 8088
ça fait un peu "La Cité de la Joie 2"...


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 27 Avr 2020, 13:29 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Fév 2016, 20:06
Messages: 8742
Là encore, le rêve est convoqué, pour traiter du subconscient de la nation australienne et son rapport avec son peuple premier, les Aborigènes. Et bim, thématique Weirienne, deux mondes qui se rencontrent, ou plutôt un Européen qui rencontre et découvre le monde aborigène, avec ses rites et ses codes, ses mythes et ses lois. Certes, ce thème (un étranger projeté dans un univers régi par d'autres codes) est un outil de fiction des plus répandus, mais le sujet reviendra dans l’œuvre de Weir, qui le traitera sous différent angles, avec en point de mire la place de l'individu parmi ses semblables qui forme un ensemble (ou un sous-ensemble) dont les codes nous dirigent, avec une vision humaniste tout en nuance. Ici, le personnage principal dira "I lost the world I thought I had", signe de son décrochage complet à la suite de la rencontre avec une tribu aborigène, qui lui apportera un certain nombre de réponses, au prix d'un éloignement avec les siens, sa famille. Le film part un peu trop dans son versant mystique mais la fin fonctionne bien comme métaphore.

Je trouve aussi le film intelligent dans sa manière d'être finalement politique, car Peter Weir n'est pas un cinéaste qui assène son propos, il aime au contraire prendre son temps et dériver dans son propos pour mieux en définir les contours.
5/6


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 03 Mai 2020, 21:58 
Hors ligne
Sir Flashball
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
Messages: 23920
Oh que c'est foireux.

Alors les 15 premières minutes sont absolument fabuleuses : la présentation de l'univers, l'introduction du fantastique, l'ambiance onirique, le symbolisme. Tout le film est là. Et cette photo, putain...
Sauf qu'à mes yeux, ça finit par sombrer dans le trip new age mâtiné de mysticisme mal digéré et de considérations métaphysiques pas bien finaudes. Restent quelques plans fabuleux (et qu'est-ce que Weir filme bien les visages !), et oui, tous les thèmes weiriens sont là, mais dans l'ensemble, je suis très déçu. Pique-nique à Hanging Rock flirtait toujours avec le kitsch, mais parvenait miraculeusement à l'éviter. La Dernière Vague s'y vautre.

2,5/6

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Oct 2020, 21:15 
Hors ligne
Robot in Disguise
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 36877
Localisation: Paris
Quel meilleur moment qu'un jour de pluie pour mater ce film ?

J'étais plus séduit par l'idée du film que par le film lui-même, mais j'avoue que Mr Chow et Jeronimo en parlent très bien. La perte de repères de Chamberlain, la perte de son monde même, justifie le glissement progressif vers un récit de plus en plus délité, où il est parfois difficile de s'accrocher mais qui s'avère d'une puisse évocatrice assez forte, qui nous fait ressentir le awe et le trouble de plonger dans un monde mythologique enfoui et oublié. Bon, ça reste moins gratifiant que dans PICNIC..., mais c'est un bon companion piece et je suis content de l'avoir vu.

Prochaine étape: GALLIPOLI.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Oct 2020, 21:38 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Fév 2016, 20:06
Messages: 8742
Cool que tu te sois lancé dans la rétro !


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Oct 2020, 22:06 
Hors ligne
Robot in Disguise
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 36877
Localisation: Paris
Jerónimo a écrit:
Cool que tu te sois lancé dans la rétro !
Oui, surtout qu'il y a peu (pas ?) de déchet.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 05 Oct 2020, 09:17 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Fév 2016, 20:06
Messages: 8742
Qui-Gon Jinn a écrit:
Oui, surtout qu'il y a peu (pas ?) de déchet.


Pour finir le boulot il faudrait que je (re)voie Green Card, a priori son moins bon, mais l'effet de la rétrospective a tendance à mettre en perspective l'oeuvre, à donner du liant au tout, ce qui fait que je peux "surnoter" un peu les films plus mineurs. Mais globalement c'est un cinéaste très solide, avec un rare équilibre entre classicisme et audace.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 05 Oct 2020, 10:07 
Hors ligne
tape dans ses mains sur La Compagnie créole
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22788
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Jerónimo a écrit:
Pour finir le boulot il faudrait que je (re)voie Green Card, a priori son moins bon

Comparativement c'est vraiment pas terrible, c'est sûr, mais objectibement c'est une romcom assez basique mais assez sympa et loin d'être honteuse. Si tu oublies que c'est Weir c'est tout à fait regardable.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 05 Oct 2020, 10:17 
Hors ligne
Vaut mieux l'avoir en journal
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
Messages: 22989
Localisation: Paris
Trouvé ça hyper faible, Green Card. J'ai même arrêté au bout d'une heure. Il faudrait que je jette un oeil au top Weir, mais je ne suis pas fan du tout.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 05 Oct 2020, 10:38 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Fév 2016, 20:06
Messages: 8742
Cosmo a écrit:
Trouvé ça hyper faible, Green Card. J'ai même arrêté au bout d'une heure. Il faudrait que je jette un oeil au top Weir, mais je ne suis pas fan du tout.


C'est parce que tu le confonds avec Barry Levinson.


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 29 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. État second (Peter Weir, 1993)

Jerónimo

2

1294

11 Mai 2024, 13:17

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Gallipoli (Peter Weir, 1981)

Jerónimo

3

1328

22 Mar 2024, 17:16

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Witness (Peter Weir - 1985)

Nada

14

2208

15 Avr 2024, 14:27

Bêtcépouhr Lahvi Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. The Plumber (Peter Weir, 1979)

Film Freak

4

274

08 Mar 2024, 19:32

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Mosquito coast (Peter Weir - 1987)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Nada

37

3081

24 Avr 2024, 16:06

Bêtcépouhr Lahvi Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. The Truman Show (Peter Weir, 1998)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Walt

43

4910

19 Mai 2024, 21:37

Arnotte Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Master and Commander (Peter Weir - 2003)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 4, 5, 6 ]

Zad

77

8708

21 Sep 2024, 20:46

Castorp Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les chemins de la liberté (Peter Weir - 2011)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Karloff

21

4097

16 Fév 2011, 19:23

deudtens Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Green Card (Peter Weir, 1990)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Film Freak

15

607

02 Mai 2024, 00:49

Déjà-vu Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les Voitures qui ont mangé Paris (Peter Weir - 1974)

Castorp

11

1945

19 Déc 2023, 11:35

Jerónimo Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Google [Bot] et 1 invité


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web