Forum de FilmDeCulte

Revu pour la 4ème fois il y a peu. C'est de mieux en mieux à chaque vision. Une tranche de vie d'un bateau en mode réalisme hardcore, c'est bonnard. Et le segment Galapagos est génial, son début et sa fin font vraiment ressentir l'amitié (sentiment assez rarement "palpable" au cinéma je trouve) entre les deux personnages principaux. Et visuellement ça arrache. 6/6.

grave. Un des secrets qui rendent l'amitié palpable je trouve, c'est le contraste entre leurs désacords et les scènes où ils se retrouvent pour jouer de la musique, c'est là dedans que le film fait mouche...

Je suis parti tiède, dès la vision en salle.
Puis j'y suis revenu quatre ou cinq fois, comme on replonge dans un roman agréable, mais aux descriptions un peu zzzzzzz.

Aujourd'hui je lui colle un 6/6 d'amoureux.

Revision en Blu Ray absolument sublime... mise en scène puissante, photo irréelle (on y voit en pleine nuit noire comme en fin d'après-midi) mais bien gérée pour la compréhension des manœuvres, avec des partis pris totalement dingues (l'âge réel des marins, pas de méchant mais un double en miroir, aucune femme dans le film - mis à part un visage indigène, des combats tactiques jamais surexpliqués, de la légèreté sans blague et de l'aventure sans saut de foi...). Le casting est prodigieux, le scénario tout en finesse, les comédiens parfaits, le montage et le mixage son gigantesques...

C'est vraiment un grand film.
Dingue comme il se bonifie avec le temps.

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I think we're gonna need a helmet.

*high five*

Je ne peux qu'approuver tout ce que tu dis.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Pareil. Putain de chef d'oeuvre. Film que j'avais apprécié à la sortie mais sans piger le génie derrière et puis au fur et à mesure des revisions, tu prends la mesure de la précision de l'ensemble, de l'intérêt qui se trouve non pas dans ce qui est excitant visuellement comme les batailles, mais plutôt dans le portrait des personnages, leurs rapports, le dynamisme d'un équipage sur un bateau à cette époque, entre superstitions, traditions, modernité, passé et futur. Et surtout évidemment le rapport entre Russel Crowe et l'ex plus bel homme du monde, Paul Bethany, 2 hommes incroyablement amis mais dont la vision des choses est radicalement opposée. Et puis le film est pas impressionnant visuellement pour être impressionnant, il l'est parceque c'est ce qu'il raconte qui est impressionnant.

Dams mon top 20 des années 2000-2010

Film de fou ouais.

Pareil. Et mon top 1 de 2003 (car contrairement à vous, MÔA j'ai vu le génie dès la première vision).

Tout est sublime et intelligent dans ce film.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'avais fini par le revoir il y a quelques temps et ça ne m'avait pas séduit davantage que lors de ma première vision en salle.
J'avais même pas écrit de message après l'avoir revu parce que je n'avais rien à en (re)dire. C'est bien. Mais ça me laisse de marbre.

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Tu me surprends toujours FilmFreak. Quand je pense avoir cerné tes goûts, il y a toujours ton appréciation sur un film qui vient me faire réaliser qu'en fait tu es incompréhensible. C'est aussi bien comme ça.

MOI AUSSI OH

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Pareil. J'ai commencé à 6/6. j'en suis à 8/6 là.

Le héros de son film précédent, Truman Burbank, se rêvait explorateur, parcourant le monde jusqu'aux Fidji, et finissait par s'enfuir dans un bateau à voile... L'écart entre ces deux films pourrait sembler abyssal mais pourtant il y a une continuité naturelle entre les deux, presque comme un passage de témoin. Bon OK ça tient plutôt du clin d’œil, mais le capitaine Aubrey outrepassera également les ordres qui lui sont assignés de croiser au large des côtes du Brésil, afin de poursuivre son antagoniste, et par là même son destin, franchissant le Cap Horn et débarquant aux Galápagos, écosystème unique isolé du reste du monde.

Au delà de tout ça, le film est vraiment massif, pleins de détails et de détours qui en font tout le sel, décrivant ce microcosme ultime qu'est un navire au long cours. Il y a tellement de choses qui font aimer ce film, la manière de nous montrer les mythes, la cruauté et la dureté de la vie en mer, avec encore une fois cet art de digresser après une entrée en matière tambour battant, mais sans flashbacks à la con ou intrigue secondaire issue de la terre ferme ou je ne sais quoi. Bref, le film sait rester sur le bateau et avec son équipage, nous montrer ses spécificités de manière naturelle, comme le fait d'avoir des enfants dans les rôles des élèves officiers, et qu'ils mènent l'assaut final.

Pour chipoter un peu, je trouve que, malgré tout ce que je viens de dire, il manque un petit truc à l'ensemble, le film sait créer sa propre voie mais reste aussi, quelque part, un peu trop classique, et à force de traiter énormément de choses, reste parfois un peu en surface, parce que j'en aurais pris facilement pour 1 heure de plus pour mieux identifier les personnages, les voir habiter encore plus le film, m'attacher encore plus à eux. Ca reste immense, et c'est le genre de films que je pourrai revoir régulièrement sans problème.
Un gros 5/6

Revu aujourd'hui avec l'ami FF (qui en parlera mieux que moi), et c'est un sacré morceau de cinéma oui.
Un pur kiff, on ne s'ennuie jamais, ça ne cède jamais aux conneries de studio (pas de méchant incarné, aucun rôle féminin, bon dieu ce que ça fait plaisir).
La mise en image (et en son) est PARFAITE sans qu'elle se donne à voir, les moments calmes sont juste géniaux, les batailles ultra bourrinnes excellent dans la démonstration du chaos... Et au milieu de ça il y a une galerie de comédiens nickels, avec lesquels tu es embarqué, et qui arrivent même à te faire sourire régulièrement.
Un vrai bon film.

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Netflix les gars, Netflix.

Jeudi 3 avril 2008 :
Lundi 27 juin 2016 :
Et bien, comme pour Z, la troisième c'est la bonne.

Peut-être est-ce la maturité, peut-être sont-ce mes goûts. Peut-être est-ce le contexte de la rétrospective intégrale ou peut-être est-ce le plaisir de revoir un film de cette facture, parce qu'on est vraiment face à l'exemple-type du "on n'en fait plus des comme ça".
A posteriori, j'ai vraiment l'impression que le début des années 2000 fut, avant l'avènement du numérique, avant la baisse du standard des grosses productions, le dernier souffle d'un certain type de cinéma, tourné en pellicule, tourné en dur, où l'on donnait encore beaucoup d'argent à des auteurs pour qu'ils puissent concrétiser un truc fou (là, il faut quand même l'association de Fox, Universal et Miramax pour payer ce mastodonte) et même si c'est initialement le projet d'un producteur (le tant vilipendé Tom Rothman, aujourd'hui devenu garant d'une autre époque), Weir s'approprie complètement le matériau, signant sans doute sa peinture la plus immersive d'une communauté régie par ses codes et ses croyances.

Autrefois, je me trompais de terme en parlant de contemplation. En réalité, ce qui avait dû peu me parler, c'est qu'il s'agit globalement d'une chronique. Certes, il y a l'enjeu de capturer l'Acheron mais cette quête n'est qu'un prétexte pour illustrer le quotidien de la vie sur un navire à cette époque, et cela comprend des questionnements éthiques et philosophiques généraux plus que des enjeux narratifs classiques qui font progresser l'intrigue. Les enjeux concernent davantage des saynètes (par ex : couper la corde pour ne pas risquer de couler le bateau même si ça implique laisser un homme se noyer) et même quand ça concerne le fil conducteur (chopper l'Acheron), c'est justement une décision qui repousse l'échéance (aller à terre pour opérer sans risque), comme pour signifier à quel point cet objectif devient (pour Weir mais pour le capitaine aussi) annexe à la nécessité immédiate, à la réalité.

Et cette réalité, Weir la capture à merveille, dès les premiers plans. Je ne suis pas mécontent d'avoir redécouvert le film dans la salle home cinema du Cow-boy avec une vraie installation 5.1 que je n'ai plus, permettant d'apprécier l'incroyable travail sur le son (un des deux Oscars du film), avec un bruit de corde qui se tend ici, un grincement de bois là, le navire existe tout autour de moi, je suis dans la cale. Je vois ce truc suspendu qui tangue avec les remous de l'océan, je ne sais pas ce que c'est, mais j'y suis. Je ne comprends pas le jargon maritime, mais je le ressens.

C'est vraiment un film de détails, de processus, de gros plans sur des mains qui s'activent, de lumière de canons perçus dans la brume qui révèlent trop tard la présence d'un bateau ennemi, de ruse laborieuse pour s'échapper (excellente scène du leurre). C'est le regard du capitaine un peu honteux et hésitant face à l'enfant condamné à être amputé ou son moment de désir mélancolique à la vue d'une femme - la seule du film - lors d'un ravitaillement. Tel le naturaliste dans le film, Weir dessine chaque contour de ces spécimens et de leur habitat pour nous faire découvrir un monde, élargir nos horizons. Les personnages pourraient tout aussi bien ne pas avoir de nom, ils sont rapidement brossés, la hiérarchie et la dramaturgie comprises en un claquement de doigts, concise mais riche dans ce qu'elle permet de brasser comme thèmes.

Le personnage de Stephen, le médecin (un Paul Bettany très touchant), me semble être ici le protagoniste weirien type, plus que le capitaine. C'est lui, l'érudit, qui fait parfois office d'intrus, questionne ce système, ces superstitions, son bellicisme lui opposant la soif de découverte. Face à lui se dresse Aubrey (Crowe, encore différent, impérial de jovialité commandante), incarnation d'un monde vieux comme son bateau qu'il refuse de définir comme tel et aussi superstitieux mais tout de même fasciné par le progrès technologique (cf. ce qu'il dit de la coque de l'Acheron) et inspiré par la découverte scientifique (le phasme qui lui donne l'idée du camouflage).

Et quand ça pète, ça pète bien. C'est le genre de films où je suis terrassé lorsque je m'imagine le tournage, l'infrastructure que ça a dû être, de commander tous ces éléments, la pyrotechnie, la caméra et les acteurs, de façon à obtenir un tout cohérent et convaincant. C'est beau de voir le cinéaste réussir à une plus grande échelle qu'auparavant dans sa carrière et c'est triste de se dire qu'il ne fera plus qu'un seul film après.

D'ailleurs, je ne comptais pas le revoir mais tant qu'à faire, ça vaut peut-être le coup. Et en même temps, j'ai bien envie de finir cette rétro sur ce sommet.

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