Forum de FilmDeCulte

La mise en scène, c'est ce qui m'empêche d'être totalement à fond. Même si j'aime bien la scène de l'affrontement entre les amants, je me suis, dit, à un moment, que ça manquait d'un De Palma derrière la caméra pour rendre le Cluedo encore plus jouissif - mais le propos et le scénario l'emportent sur le formalisme, je pense.

La forme de Peter Watkins (ce faut temps réel, ces fausses pertes de caméra) pour un fond d'épisode de Barnaby. À quoi bon ?

Je reconnais qu'il y a certes un peu de contenu : le personnage est complètement séparé de tout, et sa fonction d'intellectuel accentue cette coupure, la transforme en jouissance ou en revendication plutôt qu'elle ne la conteste. Il y a aussi peut-être une formulation de ce qui fait société en ces termes (impossible à résoudre) : comment croire en celui qui ne croit plus en rien (peut-être aussi un enjeu de Victoria mais aussi d'Harari tiens) ? Par définition les juristes comme les cinéastes sont sceptiques et simulateurs, ils s'arrêtent au vraisemblable - vivent de ce que les autres pensent. Et peut-être une extension vers l'idéologie de notre époque : le cosmopolitisme façon UE (le couple franco-allemand) aurait échoué mais il n'y a rien pour le replacer. Il n'a accouché que d'un enfant surintelligent mais aveugle et mal-aimé ? Une identité sans projet, qui est au fond l'objet réel de l' évaluation. J'en sais rien.

Le film marche aussi beaucoup sur les brisées de Serre-Moi Fort d'Amalric, que j'avais trouvé plus ample.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

J'ai aussi pensé au film d'Amalric bizarrement, mais au fond ça n'a pas grand chose à voir.

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CroqAnimement votre

Mmm, couple franco-allemand avec un typage sociologique assez proche , un rapport aux enfants assez proche (la difference culturelle qui renforce la concurrence affective du père et de la mère pour l'affection de l'enfant). Le deuil froid qui devient lui-même une question, qu'il faut prouver.. Les enfants qui assument un héritage culturel assez lourd par la musique. Le jeu aussi sur les alternatives du récits, toutes montrées, mais qui font alors du spectateur le monteur du film.
Il y a beaucoup de points communs.
J'ai aussi pensé aux Intranquilles de Lafosse (même enjeu dans les trois films : des artistes sans passé qui n'arrivent pas à investir leur maison en milieu para-urbain et à devenir des bourgeois, ce qui détruit finalement leur famille, situation assez proche de ce que les Américains traitent par la magie et l'horreur plutôt que le deuil et l'opposition de la pulsion et de la loi: Something Evil de Spielberg par exemple).


J'ai préféré Saint Omer (ou Petite Maman de Sciamma tiens) qui est un peu plus en dehors de ce canevas tout en s'y rattachant malgré tout et finalement plus direct dans son propos, enfin bon.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Oui d'accord sur les prémices mais c'est plutôt la direction que prend le film, le Amalric est une espèce de mélo, là c'est pas du tout ça.

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CroqAnimement votre

Ouai mais bon, à la limite le procès on dirait un épisode de la vieille série Tribunal de TF1 revu par Depardon et des morceaux de David Simon. Pourquoi pas mais c'est pas le film de la décennie non plus.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

J'aurais payé pour voir ta tête quand Sandra dit à son mari d'arrêter de se victimiser.... tu as dû tellement voir flou....

Trêve de galéjade, je fais partie des conquis aussi. Les multiples strates de lecture, les thèmes qui se repondent en écho, ouais jai trouvé le tout très fort.



Il y a un moment dans le film qui peut répondre à ça (pas vu The Staircase) , quand Sandra explique qu'elle n'a pas volé l'idée de son mari mais qu'elle l'a bonifié et en a fait son propre traitement. Dans l'absolu ca ne parle pas de ca et ca fait plus écho au couple de scénaristes, mais bon le film est vraiment très riche a ce niveau. D'ailleurs Triet et Harari ont dû vraiment aller loin au fond d'eux mêmes et de leur couple, c'est vraiment le coeur du film, et la scène centrale de la dispute est woua... le travail d'écriture est vraiment impressionnant.



Je suis d'accord avec presque toute son analyse, mais il le dit bien mieux que moi évidemment.
Grand film sur les liens entre la réalité et la fiction, la parole, son pouvoir et ses limites, et l'impossibilité d'établir la vérité par le verbe. Marrant qu'ils commencent le podcast par "les chaussettes de l'archiduchesse", c'est une phrase anodine dans le film, évidemment enfantine, mais qui est une illustration (parmi d'autres) du propos.

Oui la manière dont on est filmé la dernière partie ne laisse pour moi aucun doute non sur la culpabilité mais le mensonge du gamin pour aider sa mère.
J'ai eu du mal à adhérer à la forme ( qualité de la photo, etc) mais on passe facilement outre porté par la qualité d'écriture. Pas vu passer le temps. Je n'y vois pas un grand film mais assurément un bon film.

bim.
j'ai dit ça le 3 juin, ça efface mon fiasco de prediction de box office pour le regne animal.
+ meilleur film et meilleur realisatrice, incroyable.
le cinéma français produit des oscars de meilleure actrice, acteur, des nommés à meilleur film et meilleur réal... c'est vraiment génial quand même.

Oui impressionnant (après je doute franchement qu'elle gagne aucun prix malheureusement) et Dodin Bouffant pas sélectionné en film étranger donc on remet une pièce dans la machine à polémique.

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CroqAnimement votre

Destination Ciné en PLS

moi je compatis totalement avec lui, donc pas envie de me moquer. ce serait arrivé à mélanie laurent, j'aurais déjà enfilé un gilet rose et je serais en train de tout casser, là.

En plus le film revient dans le top 20 de la semaine avec 45.000 entrées sur 5 jours.

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Que lire cet été ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

ce qui permet de constater directement que même avec un effet oscars + cesars il ne dépassera pas chasse gardée. les mondes parallèles du cinéma c'est rigolo.



j'ai tendance à penser qu'elle est carrément favorite pour meilleur scénario, moi. les américains aiment manifestement beaucoup le film, c'est une femme, c'est le seul oscar jouable et ils sont souvent à l'aise de filer meilleur scénario aux films un peu plus obscurs, et elle mérite.