Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 22 Déc 2024, 19:40

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 22 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2
Auteur Message
MessagePosté: 14 Juin 2019, 20:00 
En ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 87076
Localisation: Fortress of Précarité
Qui-Gon Jinn a écrit:
Les cinquante premières minutes sont assez étonnantes et fortes. J'ai rarement vu un tel enchaînement de séquences courtes, to the point. Leur adjonction en couches successives créé un tissu audiovisuel flou et planant qui a en plus la rigueur de ne pas utiliser la musique comme couture pour les relier - à vrai dire c'est surtout le silence qui domine. Troublant. On a vraiment l'impression de pénétrer dans les souvenirs, les ressentis, et même la psyché de Sibyl.

Déconcertant, oui. Trop court un peu même si j'avoue avoir apprécié/admiré l'audace, la liberté de la narration, le côté décousu assumé mais en même temps ça nuit au film, qui se disperse et raconte mal ce qu'il raconte...

Citation:
La deuxième heure est plus traditionnelle et donc moins riche formellement. Dénué de cet habillage kaléidoscopique, le film se révèle pour ce qu'il est: guère passionnant. En le regardant je sens comme une injonction à trouver ça bien parce que tu comprend portrait trouble d'une femme, psychanalyse, trouble, méta, regard adulte et tout ce que tu veux. Mais en fait, je m'en fiche. Ca ne me questionne jamais vraiment. Et ça ne m'émeut guère
Lohmann a écrit:
Pour en revenir au film lui-même, j'ai comme QGJ trouvé cela d'un non-intérêt abyssal. Et d'une artificialité consternante. Il n'y a pas une once de sincérité, Triet combine différentes strates temporelles de la vie de Sybil dans ce montage "kaléidoscopique" dans l'unique but de simuler une pseudo-complexité qu'elle aurait été incapable par ailleurs d'incarner.
De la mère alcoolique qui ne sert que de prétexte à mieux figurer la déchéance de Sibyl lorsqu'elle se remet à tâter de la bouteille, de la grossesse d'Exarchopoulos et de son questionnement sur le fait ou on d'avorter qui la renvoie à sa propre situation de femme enceinte qui se fait larguer 10 ans plus tôt, ou Ulliel en double de Schneider dans le rôle de l'amant fougueux
, Triet use de tous les poncifs

Voilà, c'est exactement ça. Ça se croit malin mais ça s'appuie sur des parallèles somme toute assez évidents desquels Triet ne tire pas grand chose à l'exception de quelques idées perdues en quête d'un (meilleur) scénario.
Par exemple, Efira qui finit de mettre en scène le film.

Par contre, je trouve une relative authenticité dans les scènes de cul.

Abyssin a écrit:
Déjà je suis assez fasciné par la densité et la rigueur du film qui en 100 petites minutes aborde pleins de thématiques différentes

Sans rien en dire ou presque.

Baptiste a écrit:
Sibyl = siblings = parentes

C'est SIBYLLIN! #mindblown

Citation:
Le cas Exarchopoulos me semble moins discutable. Je l'ai vu au théâtre récemment dans La Trilogie de la vengeance de Simon Stone, et elle confirme dans Sybil mon impression que c'est une actrice atroce. Pis, Triet ne semble l'avoir prise que pour la maintenir dans le rôle d'Adéle, pleurnicheuse et impulsive, mais malheureusement sans le talent de Kechiche pour lui insuffler un véritable souffle de vie. Là elle semble tourner à vide, jouant la caricature de son rôle précédent, sans âme.
Cantal a écrit:
Exarchopoulos, ça va pas du tout par contre
Citation:
plus de mal à comprendre les critiques sur Exarchopoulos qui pour moi fait le job mais j'ai l'impression que malheureusement pour elle on va toujours la comparer à son rôle d'Adèle.

Bah si tu la prends pour chialer dans 87% du film...ça doit être méta.

Citation:
Dès le premier plan fixe dans le resto à sushis

C'est un lent travelling avant.

Citation:
Le reste du casting n'est pas mieux loti. D'une qu'est-ce qui a pu passer par la tête de Triet pour donner à Hamy ce non rôle? Cantonner dans ce rôle ultra passif l'un des acteurs français actuel les plus typés et intéressants c'est de l'ordre du délit.

Agreed.

Citation:
Calamy (qui est la seule à surnager dans ce marasme) est pour elle réduite à quelques répliques qui font mouches mais dont on se demande si elles n'ont pas été écrites uniquement afin d'agrémenter la bande annonce (absence totale du film par ailleurs).

Personnage INUTILE.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 14 Juin 2019, 20:20 
En ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
Messages: 8353
Dans mes bras


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 24 Juin 2019, 10:44 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28532
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Calamy qui joue une meuf de 36 ans alors qu'elle en a 10 de plus ça passe moyen.

Alors j'y suis allé un peu dubitatif mais j'ai franchement bien aimé. En fait je le trouve très intéressant le cinéma de Triet, un cinéma du chaos, du conflit permanent, du bouillonnement, du déraillement mais là où on était dans quelque chose de plus léger dans ses précédents, ici on plonge plus directement dans une étude de la dépression assez terrible et surtout inextricable à travers ce personnage incapable d'être heureux et dont on pressent que ça va le poursuivre pour le reste de sa vie tant il est sur la corde raide entre autodestruction et regrets qui le dévorent.

Effira est parfaite et la scène de cul avec Schneider est magnifique. Elle a un corps de femme mûre et sans être un "boudin" ou quoi c'est finalement pas des corps que l'on a l'habitude de voir. Au delà de ce détail trivial comme QGJ j'ai beaucoup aimé la première partie, cette manière de sauter d'une scène à l'autre, d'un moment à l'autre pour cartographier la vie de cette psy qui n'y arrive pas (à être heureuse, à écrire, à s'épanouir). La partie à Stromboli est plaisante mais clairement plus faible avec des trucs de scénario grossier (le coup du micro c'est vraiment nul à chier) et avec une espèce de tentative de glamour un peu ampoulée. Mais j'aime l'épilogue, d'une rare tristesse.

Bref pas grand chose à en dire d'intéressant sinon que j'ai aimé le casting (j'adore Exarchopoulos, je vois pas ce qu'elle aurait d'atroce), j'aime beaucoup le casting masculin et j'aime bien la tristesse qui colle au film et qui m'a touchée (le gamin, patient d'Efira c'est pas grand chose mais ça marche). Puis Triet mine de rien construit un cinéma vraiment cohérent, vraiment singulier (tous ses films aussi ont un rapport aux enfants très étranges, comme très distant où les enfants sont là et sont un enjeu mais en même temps on ne s'intéresse pas à eux). Ce que je trouve étonnant c'est à quel point le cinéma de Triet c'est embourgeoisé d'un coup. Dans Victoria il y avait Lacoste qui faisait un peu le pont avec son univers plus prolo mais là les mecs sont tous des bombes, on évolue dans un milieu CSP++, on est loin de Vincent Macaigne et du HLM à Montreuil de La bataille de Solférino.

4/6

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 24 Juin 2019, 14:59 
Hors ligne
tape dans ses mains sur La Compagnie créole
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22788
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Ah tiens je n'avais pas encore mis mon avis (oui j'ai un retard fou dans mes avis.. :oops: ).

Etonné de l'accueil très mitigé ou super froid (voire mauvais, j'ai dû subir des charges de gens qui avaient totalement détesté) pour ce film que j'ai trouvé brillant. Je concède volontiers qu'il y quelques défauts, trucs foireux, pas réussis, pas "utiles".. mais curieusement, je trouve presque que ces imperfections sont bienvenues et cohérentes, tant elles rappellent l'aspect multifacettes (pour ne pas dire chaotique) de la personnalité de Sibyl, personnage fascinant qui fit corps avec le film, qui fait même "esprit" avec le film. Le montage, que j'ai trouvé remarquable, accentue ce coté "film-cerveau", parfois j'avais l'impression que c'était du Inside Out version Bergman.
Vraiment, dans son ensemble, j'ai adoré ce film, j'ai adoré ce portrait de femme foisonnant, surprenant.. Certains trouvent que rien n'est exploité/approfondi, que tout est survolé, mais j'ai trouvé ça extrêmement riche, presque enivrant. Je trouve Efira franchement impériale de bout en bout, elle irradie de son charisme, de son être, elle ne fait qu'un avec le rôle et le film. Elle m'a passionné, elle m'a ému.

Pour moi c'est le haut du panier du cinéma français contemporain, mais apparemment on n'est pas nombreux à le penser...

5/6

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 24 Juin 2019, 15:07 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28532
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Il y a une critique anglaise que je trouve super juste sur le film :
Citation:
It’s about as French as you can get


Et c'est vrai que je trouve le film presque caricatural d'un certain cinéma français (notamment ce rapport à la cigarette) mais justement ça m'a beaucoup plu même si j'ai aussi pensé à un mélange entre Zulawski et Cassavetes.

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 24 Juin 2019, 16:31 
Hors ligne
tape dans ses mains sur La Compagnie créole
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22788
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
De mon côté j'adhère totalement - c'est assez rare pour le souligner - à ce que Les Cahiers a écrit sur le film.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 13 Avr 2020, 09:18 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 24049
Je l'avais manqué à Cannes pour plein de raisons (pas invité à la projo avant le festival, interview pendant la projection presse et les critiques étrangères - que je prends plus en considération que les Françaises sur les films Made in France ne m'avaient pas encouragé). Bon, avec le recul, je les trouve sévères. On est bien dans un film français d'auteur post-moderne - chaos de la narration, trouble sur le réel et la fiction (dont le principe est énoncé dès la première scène), acteurs pas toujours bien dirigés (surtout les hommes, Paul Hamy et Niels Schneider sont transparents) et références cinéphiles jusque dans le casting (Sandra Hüller pour faire le pont avec le passionnant cinéma allemand ?). Ce n'est pas désagréable d'être perdu dans la psyché de Virginie Efira mais, jusqu'au dernier quart d'heure, j'ai eu du mal à me sentir concerné par son destin de femme-psy (à moins que ça aussi ce soit de la fiction) qui se perd progressivement dans sa propre histoire. Tout est faux, tout est vrai mais c'est sans doute plus passionnant à l'écrit que sur l'écran.

3/6


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 22 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Victoria (Justine Triet - 2016)

DPSR

11

2315

27 Sep 2016, 14:27

Gontrand Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Anatomie d'une chute (Justine Triet - 2023)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 9, 10, 11 ]

FingersCrossed

162

8423

27 Avr 2024, 11:06

FingersCrossed Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La Bataille de Solférino (Justine Triet, 2013)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Tom

23

4012

24 Juil 2023, 10:19

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Gemini Man (Ang Lee, 2019)

Film Freak

13

1867

14 Oct 2019, 23:22

Qui-Gon Jinn Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Perdrix (Erwan Le Duc - 2019)

Qui-Gon Jinn

5

1544

13 Mai 2020, 09:29

scienezma Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les Misérables (Ladj Ly - 2019)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 6, 7, 8 ]

Qui-Gon Jinn

113

8729

07 Avr 2023, 08:21

deudtens Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. The Dead Don't Die (Jim Jarmusch - 2019)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Qui-Gon Jinn

25

2905

03 Juin 2019, 16:47

Slacker Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Little Joe (Jessica Hausner - 2019)

Qui-Gon Jinn

1

1106

25 Nov 2019, 08:51

Abyssin Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Dumbo (Tim Burton, 2019)

Film Freak

5

1614

30 Mar 2019, 11:17

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Lux Æterna (Gaspar Noé - 2019)

Qui-Gon Jinn

8

1261

09 Fév 2021, 23:18

Karloff Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 4 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web