Forum de FilmDeCulte

Je le trouve surpuissant moi. Une forme plus sirupeuse comme tu dis mais contrebalancée par la violence du concept et de ce qu'il implique. J'ai passé chaque vision à chialer, m'arrêter, rechialer, etc.
Le film dépasse l'humain et parle de sa condition, c'est ce qui le lie aux derniers Fincher, notamment Social Network, ce côté finalement tentaculaire du truc, presque Cthulu-ien, cette tempête qui offre sa ponctuation au film est vite oubliée par certains je trouve...

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Thématiquement, il est proche de Zodiac, après c'est sûr que Zodiac et The Social Network ont plus de points communs.
Cela dit, formellement, je ne trouve pas Millénium si homogène que ça avec Zodiac et The Social Network. Quoique...

Enfin on pinaille là.

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Quelque part on peut voir en millenium le rapport permanent des personnages au passé, donc au temps qui détruit tout (thématique de Zodiac et Button, pour moi tous deux plus proches l'un de l'autre que de Social Network). Ils en sont tous, chacun à leur manière, victime. Larsson avait écrit son livre pour déterrer la merde, ça se ressent encore plus sur les deux suivants (je pense que c'est en ça que le deux intéresse Fincher)

Vos avis font plaisir. Perso, la seconde vision a été immense, le film est ultra limpide, son déroulement fatal, son final émouvant...

Je ne parlais pas vraiment des thématiques en fait, plus de la forme du film, de la façon de raconter l'histoire, de s'arrêter sur chaque fait et de le détailler jusqu'au vertige. Il n'y a pas cette précision chirurgicale dans "Benjamin Button".

J'avoue que les thématiques, ça me passe au-dessus de la tête en général, je ne compare jamais les films d'un même réalisateur pour ça et j'essaie rarement de comprendre en quoi c'est vraiment un film d'untel ...

Oui enfin j'ai un peu l'impression que ce que tu as tant aimé dans le Fincher se retrouve également dans le version suédoise (déferlement d'information, construction...).

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CroqAnimement votre

Il faudrait que je le voie. Mais des amis aux opinions généralement proches des miennes qui ont vu les deux films m'ont dit que le film de Fincher est beaucoup plus ample et puissant. Franchement, je vais voir le film suédois sans a priori, mais j'avoue que ça m'étonnerait qu'il soit aussi beau, riche et surtout bien monté que son remake. Je ne serais pas passé à côté à sa sortie sinon, tant les thrillers de ce calibre sont rares à mes yeux.

Je sauve suffisamment de choses pour en faire une "déception pas inintéressante". Bon, restons simple : c'est quand même très décevant de la part de Fincher, surtout au vu de ses éclats récents, et je n'ai pas pu me défaire du sentiment qu'on l'a appelé pour "signer" le film de sa patte caractéristique... et point. Ce qu'il fait non sans talent dans l'ensemble... mais pas passionnément, de toute évidence.
Pour le reste, on se coltine une intrigue copieuse à la mécanique sclérosée... et assez peu impliquante, il faut dire.
Je ressens la même chose que pour une autre déception récente, Shutter Island, à savoir une impasse face au déroulement prétendument incompressible d'évènements et explications à rallonge typiques du genre littéraire... là où dans Zodiac, Fincher exploitait cinématographiquement, formellement, la masse d'informations et l'aspect cyclique, obsessionnelle, de l'intrigue par la dynamique syncopée et un usage de l'ellipse imperceptible, on a ici une progression laborieusement linéaire qui délite et délite encore un mystère qui ne l'est que par intention.
Parallèlement, la présence physique de Rooney Mara, l'exploitation de certains décors et quelques séquences à suspense finales m'empêchent d'y voir un ratage total... il se peut même que je me laisse prendre à nouveau, "un dimanche soir sur TF1"

3/6

Je trouve le postulat de The Game intéressant ainsi que certains développements de la première partie... je suis moins fan des dérives course-poursuites de la seconde partie et encore moins du final qui se mord un peu la queue ou se tire dans le pied, au choix (je l'avais abordé ici il y a quelque mois... ça reste pour moi un point d'interrogation même après plusieurs visions)
Panic Room, je l'apprécie pour ce qu'il est : un exercice de style aux ressorts de suspense classiques mais efficaces... par contre, formellement, c'était pour moi la limite et j'ai d'autant plus apprécié l'absence de Fincher qu'il est revenu en grande forme avec le grand film qu'est Zodiac (son meilleur à mon sens).
Le dernier se voudrait dans la continuité et raccord concernant son évolution de cinéaste... mais c'est au niveau du scénario que ça pêche grandement pour moi. Là où la mise en scène vampirisait le propos de The Social Network, c'est ici l'exact opposé qui se produit avec une mise en scène élégante mais esclave d'un script sans aspérité.

Je confirme les deux phrases.
Cette fois-ci, j'étais à fond dedans et j'ai pas vu les 2h38 passer.
Je me suis laissé happer par l'atmosphère du film, comme une lame, glaciale et tranchante, cette photographie numérique chromée, cette précision clinique dans la composition des cadres, ce montage acéré, ce triste constat de la société avec ses nantis pourris et ses femmes laissées pour compte, ce James Bond dont on renverse le rôle...
Deux expressions anglophones me sont venus à l'esprit lors de cette 2e vision : slow burn (le film prend son temps, mais s'infiltre dans l'esprit, sous la peau) et sprawling (l'intrigue qui s'étale, prend ses aises, pénètre les persos avec des scènes qui, en toute logique, auraient dû être coupées).
C'est dense et touchant...je regretterai toujours que ce soit pas plus original, dans le fond et la forme, mais j'ai davantage apprécié l'ouvrage, de très grande classe, cette fois-ci.

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Bon, il manque effectivement quelque chose pour que ça décolle vraiment. L'approche reste savante, par cette façon de créer et d'entretenir un déluge d'informations, et en même temps d'observer cet ouragan en retrait, avec une sobriété bienvenue (j'ai bien aimé que ça ne s'enfonce pas gratuitement dans le glauque à tout bout de champ). Le film est fin, mais un peu désinvesti : j'ai souvent l'impression de ce filtre Zodiaquien-Networkien est appliqué de façon égale sur l'ensemble, au-delà de ce dont les scènes ont besoin, et je ne saisis que rarement ce que Fincher veut réellement nous raconter à travers toute cette histoire. On choppe quelques bribes, par ces deux personnages très réussis (je trouve les deux acteurs au top), par quelques éclats formels (les scènes de recherche de Lizbeth, la poursuite finale, le traitement glacé du passé), par un mixage aux effets exhibés, mais globalement je pige pas où ça veut nous emmener (ou alors c'est tristement anodin). Soit Fincher est trop discret, soit il s'en tape un peu, mais le résultat est le même.

C'est agréable, la complexité cristalline du "nouveau" Fincher est toujours aussi délicieuse, mais le projet me semble quand même beaucoup trop flou pour toucher.

Oui voilà, il manque un "but" à tout ça, c'est ce que j'ai ressenti aussi.

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Mais non :
http://www.filmdeculte.com/cinema/film/ ... -3786.html

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Oui j'ai vu tout ça, mais je trouve pas Fincher impliqué, j'ai plus senti le cahier des charges d'une adaptation de pavé plutôt qu'une réelle réappropriation.

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Il est clair que le personnage de Lizbeth est l'âme du film, et celui dont Fincher fait quelque chose, mais je trouve pas l'ensemble (le récit, l'enquête, les revirements) réellement construits en fonction de ses problématique à elle
J'ai trop souvent l'impression qu'elle et ses qualités ne font que "traverser" un film se réduisant à un polar froid.

Prout Man, t'es passé de 3 à 5/6?

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