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MessagePosté: 19 Aoû 2011, 01:25 
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Suite à l'énorme réputation de cette trilogie et après un rendez-vous manqué au cinéma pour ses deux derniers, je décide, en vue de la sortie de son nouveau en octobre, d'entamer une rétro Nicolas Winding Refn, dont je n'ai donc vu aucun film, et dans l'ordre chronologique évidemment.

Je dois avouer être un chouille déçu par la découverte de ce PUSHER qui récolte tant d'éloges, ne serait-ce qu'ici bas. Mon avis se situe quelque part entre celui de Zad et celui de Z : j'ai moi aussi été surpris par le film, je m'attendais à un délire gangster ultraviolent avec une approche formaliste et à la place, je découvre ce qu'oeil-de-lynx résumait plus haut comme "les Dardenne filmant du Scorsese".

Dans un premier temps, cette démarche m'a dérouté mais très vite, , ce grain et cette caméra portée danois qui confèrent une certaine véracité à l'intimité des personnages sans trop en faire et j'ai apprécié la capacité de NWR à rendre sa mise en scène quasi-invisible tout en collant au plus près de ses protagonistes, souvent lors de longs plans. c'est du coup super fluide et dynamique à la fois - et super moderne pour 1996, détail dont j'ai dû me rappeler pendant le film tant ça paraît ne pas dater des '90s - et ça adhère parfaitement à la chronique que choisit d'illustrer le cinéaste.

Après, c'est là que j'ai été déçu. J'attendais un scénario un tant soit peu plus original. A quelques exceptions près, je trouve que le récit se contente d'aller de passage obligé en passage obligé (la manière dont Frank s'enfonce est des plus conventionnelles) et je préfère la justesse du premier acte (la relation Frank/Tonny, leurs discussions de tous les jours, que je vois dénigré en ces pages mais qui y est pour beaucoup dans la sympathie que vous vous étonnez à éprouver pour Frank) au classicisme de ce qui suit. Heureusement, la relation avec Vic apporte une touche un peu différente et une valeur ajoutée, bien qu'infime, nécessaire pour réhausser un peu le niveau. Et surtout, elle mène à cette conclusion en queue de poisson à la fois frustrante et assez originale, elle, pour le coup.

Je reste curieux de voir la suite (de la trilogie et de la filmographie) mais je dois avouer que je suis un poil refroidi.

4/6

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MessagePosté: 21 Aoû 2011, 02:07 
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Après l'échec de FEAR X, qui oblige NWR a déposer le bilan de sa boîte de prod, le cinéaste retourne littéralement à ses origines, rentrant au Danemark et retraçant le chemin jusqu'à ses débuts, en tournant une suite à son premier film, et ce retour aux sources se ressent non seulement dans la forme, forcément dans la lignée "réaliste" de PUSHER et non plus dans la composition de cadres de FEAR X, mais également dans le fond, visiblement plus personnel.

En s'inspirant de ses propres conflits avec son père et de ses expériences en tant que nouveau père lui-même, Refn trouve quelque chose à raconter qui, en plus de me parler davantage niveau thématique, m'est apparu plus original que sur le premier volet. On est toujours dans le même genre de chronique du quotidien du gangster à la petite semaine mais on n'est plus dans les embrouilles un peu clichés avec sa structure systématique (la semaine, avec un carton pour chaque jour) du premier film. Ici, le rythme se fait plus organique et le récit plus naturel et en donnant au protagoniste autre chose à faire que juste survivre, à savoir cette quête d'approbation paternelle et cette variation sur le complexe d'Oedipe, le scénario confère un poids émotionnel et donc une pertinence au personnage, remarquablement servi par Mikkelsen, qui accentue l'identification du spectateur.

Ca m'a fait penser à une version alternative trash de ROAD TO PERDITION, avec une référence à son influence majeure, BABY CART. NWR parvient à charrier ces clins d'oeil au cinéma de genre tout en l'ancrant dans un réalisme raffraîchissant. Son style, évoluant de film en film, l'amène d'ailleurs à varier les plaisirs et l'on remarquera quelques passages planants qui semblent venir de FEAR X. Je commençais à désespérer mais là jai hâte de voir la suite (pas tant PUSHER III mais les suivants).

5/6

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MessagePosté: 21 Aoû 2011, 14:27 
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Film Freak a écrit:
Je commençais à désespérer mais là jai hâte de voir la suite (pas tant PUSHER III mais les suivants).

5/6


Moi aussi je me fais sa filmo, et j'hallucine d'être passé à côté si longtemps. Je me chauffe pour Drive, et je suis impatient d'avoir ton avis sur Bronson.

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MessagePosté: 21 Aoû 2011, 22:28 
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Z a écrit:
Film Freak a écrit:
Je commençais à désespérer mais là jai hâte de voir la suite (pas tant PUSHER III mais les suivants).

5/6


Moi aussi je me fais sa filmo, et j'hallucine d'être passé à côté si longtemps. Je me chauffe pour Drive, et je suis impatient d'avoir ton avis sur Bronson.

Ce soir c'est Pusher III, mardi Bronson et Valhalla, mercredi Drive.

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MessagePosté: 22 Aoû 2011, 01:32 
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Je peux apprécier la manière dont PUSHER III s'articule avec les deux précédents, formant une trilogie quelque part entre celle de Lucas Belvaux et celle de Coppola, en prenant comme principal protagoniste pour chaque film un personnage secondaire des deux autres tout en marquant une évolution dans l'âge de film en film, montrant le quotidien du dealer à divers stades dans sa vie, à divers échelons dans la hiérarchie du trafic (Frank le dealer, Tonny l'ex-taulard, Milo le vieux dépassé).

J'apprécie également que le film s'octroie une nouvelle structure, différente de la semaine de PUSHER et de la durée indéterminée de PUSHER II. Ici c'est une journée seulement et cette même spirale autodestructrice liée à la drogue. C'est aussi là que la bât blesse : on retrouve dans les trois films les mêmes ressorts narratifs, les mêmes embrouilles entre dealers, et vas-y que je m'engage maladroitement sur un amrché, et vas-y que ça plante, et vas-y que je suis redevable, et vas-y que ça passe nécessairement par le meurtre pour en sortir (ou pas).
C'est un peu tout le temps la même chose et là où le second opus avait su se renouveler, le troisième n'apporte pas grand chose de nouveau.

Au niveau de la mise en scène aussi, c'est dans la même lignée mais je ne trouve pas les fulgurances du précédent. Heureusement qu'il est passé à autre chose, NWR.

3/6


l'est un peu surfaite la réputation de cette trilogie quand même

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MessagePosté: 01 Sep 2011, 10:52 
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Le Max Linder fait une nuit Pusher le 6 octobre, avis aux amateurs.

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MessagePosté: 11 Juin 2014, 10:05 
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Antichrist
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Avec le recul, c'est 6-5-4, mais le meilleur de NWR, même si j'aime beaucoup Drive et surtout Only God Forgives


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MessagePosté: 25 Mai 2016, 09:44 
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Découvert le premier hier soir et j'ai un peu l'avis de FF. Je trouve ça très bien, très prenant mais ça m'a pas retourné non plus. Ça reste relativement banal dans son développement. Après c'est passionnant de le regarder aujourd'hui à l'aune de la carrière de NWR avec déjà des bribes de ce que va être son cinéma à venir. Son obsession pour le rouge "Argentien" et plus généralement les couleurs vives, les lumières artificielles et cette fin pour le coup assez géniale qui devient soudainement
une espèce de conclusion mentale, totalement surprenante et pas du tout spectator friendly, presque volontairement déceptive.


Sinon je suis content de l'avoir vu tant je réalise rétroactivement à quel point tant de films s'en sont inspirés. Comme le récent et tout pourri Dealer qui est un quasi remake et qui prouve que le talent ben ça s'invente pas hein.

4/6 et très envie de voir les suites.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 25 Mai 2016, 10:08 
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Assez d’accord, le film pâtit d’être découvert (je l’ai vu l’année dernière) si tard, tellement on sent l’influence qu’il a pu avoir. Un pote m’avait parlé d’un rapprochement thématique avec Tarantino, ce qui m’a laissé perplexe.

Le 2 est bien également, dans une veine un peu différente. Le 3 est vraiment bof, dans mon souvenir ca se limite à un huis clos pas follement original.


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MessagePosté: 04 Mai 2022, 21:26 
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Robot in Disguise
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Localisation: Paris
Découverte tardive du premier film. Tout a été dit plus haut: l'enthousiasme des premiers découvreurs, la relative déception de ceux qui l'ont vu sur le tard.

C'est bien mené, vif et sec, avec un dénuement esthétique qui étonne quand on pense à ce que NWR fera plus tard. Mais ça reste globalement assez convenu dans le registre de la descente aux enfers.

Cependant, le film a quand même une manière de sortir du cadre. Il adopte une narration hachée qui ne délaye pas le temps sur les sous-enjeux (les missions secondaires quoi, genre les nombreuses scènes où il va shakedown ses créanciers), évitant ainsi le remplissage. Et, tout en adoptant une structure artificielle et plaquée (les 7 jours), le film ose prendre son temps sur du rien. Ainsi, on s'attend à voir Frank dans une course effrénée de longue et pourtant le film choisit de s'arrêter pour le montrer faire du air guitar avec Vic. C'est donc pas le film-machine conceptuel qu'on pouvait craindre à l'apparition du "Lundi" au début.

C'est donc plaisant et ça devait être génial en 1996, mais j'étais pas à donf non plus.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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