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MessagePosté: 19 Oct 2018, 09:20 
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Robot in Disguise
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Dès les logos des boîtes de prod j’ai su que c’était du bon : enchaîner la terre d’Universal avec la lune de Dreamworks. Bien vu les gars.

Bon, le film est pas parfait, mais j’ai vraiment adoré dans l’ensemble, voir même sur-adoré par moments.

Je vais commencer par évacuer le négatif, même s’il est un peu nébuleux et difficile à pointer.
Il est clair que le film joue l’évitement sur le personnage d’Armstrong, qu’il est censé nous échapper, nous fuir même (jusqu’à 300.000 km…). Mais j’ai l’impression que le personnage et le propos échappent parfois un peu au réal et au scénariste eux-mêmes. Il y a quelque chose qui me paraît indéfini, à l’image des quelques moments d’hésitation entre images d’archives, moments inspirational, et introspection plus en mode tunnel vision.
Ce n’est pas aidé par Claire Foy, que je trouve dure et froide comme la Lune. Je ne m'attache pas à elle. Il est évident comme le dit Bob que le film joue de sa propre froideur, de sa propre retenue (car quand il s'agit de lâcher les chevaux, il sait aussi le faire) mais en l’état la mise à distance est parfois un peu forte. Il faudrait que je revois le film pour me faire une meilleure opinion de cette relation, mais j’ai une légère frustration pour l’instant.

Voilà. J’ai du mal à pointer le truc mais bon bref. On peut passer au positif.

Ce qui frappe c’est à quel point le film est mortifère. Tout est claustro, sombre. Lorsque Armstrong monte dans la voiture qui l'emmène pour l'ultime mission, c'est comme s'il montait dans un corbillard. Même le lancement de la dernière fusée, en plein après-midi au mois de juillet, est montré dans une atmosphère quasi-post-apocalyptique.

Cette approche sombre et glauque sied bien au parcours émotionnel du film, sans doute froid on l’a dit, mais au final sublime. Cette scène vers la fin… (vous savez tous à laquelle je pense).

Cette approche sied bien également au réalisme industriel et tendu du projet. Le film est tellement cash, industriel, suitant l’huile et la graisse. L’adjectif galvaudé gritty ne s’est jamais autant justifié. On ressent ce que c’est que d’être collé au sommet d’une montagne de kérosène qui se consume sous nos fesses. La caméra, la gestion du point de vue (exemplaire), la lumière, l’attention au détail, tout jusqu’au sound design – hallucinant : le grincement des boulons, le rugissement des moteurs, le cliquetis des voyants… Une ode au monde analogique dans laquelle Josh Singer semble s’être spécialisé, cf. The Post – bref tout dans le film concourt à créer une expérience viscérale et immersive. C’est brillant.

A titre d’exemple, rien que le montrage de l'accident d'Apollo 1, lorsqu'on le compare avec la même version des évènements dans le film de Ron Howard, témoigne bien des parti-pris du film : Howard montrait une main qui tapait sur un hublot avec un travelling arrière pudique (c’est comme ça que je m’en rappelle). Chazelle opte pour le rugissement des flammes suivi de ce plan tristement tragique de hatch qui se bombe avec un son de souffle, tellement choquant et en même temps tristement dérisoire.

Le film est de toute façon toujours sur une dialectique géniale entre frustration et gratification. Il nous frustre, puis nous récompense. Un point de vue claustro et tendu qui précède de vastes vistas du sol lunaire, incroyablement bien "filmés".
Les dernières secondes avant l'alunissage sont brillantes de ce point de vue. Chazelle garde la musique de Hurwitz au premier plan, tout en la contaminant avec les différentes alarmes qui résonnent dans le cockpit. On a le lyrisme et le réalisme mis sur le même plan, mêlés audiovisuellement.

Niveau spectacle, tel la fusée Saturn V, le film a toujours un étage supérieur. Même lorsqu'on croit qu'on a atteint le sommet d'époustouflance, y a toujours un nouveau truc qui arrive. Les multiples plans de reveal de la Lune, par exemple, sont tous plus extraordinaires les uns que les autres.

Et le score, bon dieu, le score. Puissant, mélodieux, varié, il est incroyable. Ça faisait longtemps que j'étais pas resté jusqu'au bout du générique juste pour écouter la musique.

Le film, parfois froid, parfois difficile à décrypter, trouve tout son sens dans son troisième acte lunaire, magnifique à tous niveaux. Le sommet d'émotion est atteint à la fin lorsque Gosling, déjà un cypher pendant la majorité du film, perd carrément son visage, ne devenant que cette visière dans laquelle nous, le spectateur, sommes amenés à nous projeter. C'est l'effet Koulechov ultime. C'est le "first man", et ce premier homme bah c'est un gars avec un deuil, avec des problèmes, avec des galères à gérer ses émotions, et en même temps c'est personne, c'est une visière, c'est tout le monde, c'est nous.
Incroyable moment de cinéma où on se prend à contempler cette visière, à s’y projeter. C’est quasi-mystique. Très rare pour un film hollywoodien.

Pour revenir à des détails plus triviaux, j’ai adoré comment le film jouait de fausses pistes. Buzz Aldrin est montré comme un douche, donc on s'attend à ce que le film surjoue la rivalité avec Armstrong (en mode "Le saviez-vous ? Les deux premiers hommes sur la Lune ne pouvaient pas se blairer"), mais il n'en est rien. On sent un bref antagonisme, mais c’est montré comme ça en passant, sans s'attarder dessus.

Le film de toute façon évite le drama, jouant en mode mineur les passages obligés. J’ai adoré :

INT. JOUR – TOILETTES
Kyle Chandler : C’est toi qu’on a choisi pour aller sur la Lune.
Armstrong : OK.
Fin de la scène

Bref. Malgré une légère frustration, j’ai été mis sur le cul par l’ambition de la mise en scène, la rigueur du point de vue (la plupart du temps), la réussite technique de l’ensemble, et ce grand moment d’émotion mystique qu’est le passage sur la Lune. Grand film.

J’ai envie de le revoir.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 19 Oct 2018, 10:08 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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J'en peux plus d'attendre!

Me suis fait 5 films hier dont Kore-Eda Audiard et Lanthimos mais c'est celui-làààààà que je veux voiiiir!!!

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MessagePosté: 19 Oct 2018, 10:53 
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Liam a tout dit et je suis particulièrement d'accord avec ça :

Citation:
Le film, parfois froid, parfois difficile à décrypter, trouve tout son sens dans son troisième acte lunaire, magnifique à tous niveaux. Le sommet d'émotion est atteint à la fin lorsque Gosling, déjà un cypher pendant la majorité du film, perd carrément son visage, ne devenant que cette visière dans laquelle nous, le spectateur, sommes amenés à nous projeter. C'est l'effet Koulechov ultime. C'est le "first man", et ce premier homme bah c'est un gars avec un deuil, avec des problèmes, avec des galères à gérer ses émotions, et en même temps c'est personne, c'est une visière, c'est tout le monde, c'est nous.
Incroyable moment de cinéma où on se prend à contempler cette visière, à s’y projeter. C’est quasi-mystique. Très rare pour un film hollywoodien.

Fou comme on lit tout derrière ce "masque", fou que le film puisse en arriver là.


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MessagePosté: 19 Oct 2018, 11:01 
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Attention ça spoile la flemme de mettre des hides

J'ai trouvé le film tout simplement extraordinaire. En fait ça a été une surprise totale. D'une part parce que je suis loin d'être le plus grand fan des deux précédents films de Chazelle sur lesquels j'ai à chaque fois des réserves de fond et d'autre part parce que pour le premier film (à ma connaissance) sur Armstrong et Apollo 11, First Man n'est absolument ce à quoi on pouvait s'attendre. En effet très loin du biopic académique et de l'hagiographie patriotique le film déroule totalement autre chose et idée absolument géniale si elle en est finit par fondamentalement raconter autre chose que le récit du premier alunissage, par trouver un angle d'attaque qui n'est pas celui du premier pas sur la lune. C'est avant tout le portrait de ce first man, Neil Armstrong, héros malgré lui, nerd renfermé qui tente par tous les moyens d'échapper à lui-même à cette tristesse qui lui colle à la peau et dont la seule solution est de partir le plus loin possible. Comme il le dit lorsqu'il quitte précipitemmment l'enterrement d'un astronaute, "tu crois que je suis parti parce que j'avais envie de parler à quelqu'un ?". C'est exactement pour ça qu'il part, parce qu'il ne parvient pas à sortir de lui-même, parce qu'il se love dans la solitude de sa mission pour pouvoir vivre.

C'est cette mélancolie (qui va encore une fois comme un gant à un Gosling parfait) qui mène le film, qui lui confère cette aura surprenante et mortifère de voyage parmi les spectres et qui bloque presque toute effusion de joie ou célébration. Comme ce moment génial où on lui annonce qu'il va être ce first man. Ou la conférence de presse où il est incapable d'exprimer une joie sincère. Ou ce dernier moment avec ses enfants où tu crois qu'après le speech de sa femme, on va avoir droit à un beau moment de tendresse. Mais non, Armstrong parle à ses enfants comme à des journalistes, il ne parvient pas à se "connecter" à eux. Et le film trouve une magnifique cohérence en faisant des moments d'exploits spatiaux des espèces de parenthèses de solitude claustrophobiques où, le point de vue, génialement focalisé sur celui d'Armstrong (et le film s'y tient, ce n'est qu'après la projo que j'ai réalisé qu'il n'y avait aucun plan de l'extérieur des vaisseaux) permet de faire ressentir ce frisson soudain de la mission sacrée et mystique qui, autre chose géniale, est incapable d'être justifiée. On ne saura pas pourquoi on va sur la lune, aucune tirade philosophique sur l'ailleurs, sur le désir d'exploration, sur l'avancée technologique. Il faudra se reposer sur le discours de Kennedy, sur les commentateurs télé qui font rêver les foules et qui comparent Armstrong à Christophe Collomb. Mais le film ne prend pas en charge cette donnée. Chazelle choisit de ne pas en faire autre chose que ce que c'est, concrètement, dans toute sa simplicité, simplement aller sur la lune. C'est pourquoi j'y ai vu un film parfaitement conscient de l'inanité de ce qu'ont apporté ces alunissages et ces efforts gigantesques pour y parvenir (aujourd'hui qui peut en dire l'intérêt autre que exploratif ?). La fin, me semble assez claire à ce sujet (même si elle est bien plus personnelle qu'à prendre comme une conclusion historique).

Comme je le disais sur Twitter le film m'a rappelé deux autres grands films assez différents, d'un côté Interstellar dont j'y ai retrouvé l'espèce de solitude mélancolique métaphysique de cet homme désespérément seul dans un mouvement entre le profondément intime et l'universel (ce plan sublimissime d'Armstrong, seul, immobile sur la lune, qui regarde Aldrin faire ses petits sauts) et de l'autre Jackie dans la vision en 16mm granuleux de ce destin iconique hanté par les fantômes à travers un portrait aux contours indéfinissables.

Le spectacle dans tout ça est assez impressionnant. Comme je l'ai dit pour ce choix radical et tenu du point de vue et pour le réalisme du truc. Ça m'a rappelé, encore Nolan, les scènes d'aviation de Dunkirk. Même soucis du détail, travail du sound design ultra précis qui te plonge dans l'ambiance, choix de faire durer les plans, les scènes (Gemini 8 étouffante et interminable...). C'est vraiment du travail d'orfèvre et la dernière partie n'est pas en reste avec cet alunissage qui, encore une fois, ne joue pas tdu merveilleux et de l'accomplissement mais bien plus de l'étrangeté et du vide. J'aurais tant aimé voir le film en IMAX sur un écran gigantesque (vu sur un petit écran de l'UGC Gobelins j'ai regretté...). C'est absolument superbe, ce moment littéralement suspendu, cette visière indéfinissable, ce cratère face à Armstrong comme un puits magique dans lequel il regarde et soudain ce qui s'y joue d'un point de vue personnel. Pfiouu c'est quelque chose. Et encore une fois le sound design est parfait.

Quant à la dernière scène, elle cristallise pour moi toute l'émotion du film et c'est parmi ce que j'ai vu de plus beau au cinéma cette année. Premièrement car je trouve que c'est une scène archi osée et deuxièmement parce qu'elle m'a brisé le cœur. Encore une fois Chazelle prend le contrepied total de ce qui est attendu. La mission est un succès total, 400 millions de personnes ont vu en direct cet exploit humain, un homme qui marche sur la lune ! Et au lieu de nous faire un ralenti des astronautes qui sortent de la navette applaudis par la Nasa et par le monde entier sur fond de drapeau américain qui flotte, il nous montre une scène d'interrogatoire de prison où Armstrong, plus accablé de tristesse que jamais n'a pas trouvé ce qu'il était parti chercher. Là-haut sur la lune, sa fille morte n'était pas là. Ce voyage lui aura peut-être permis de faire son deuil mais quelque chose en lui semble brisé à jamais et il restera enfermé dans cette quarantaine probablement le restant de sa vie. Et voir ces deux personnages séparés par une vitre, séparés par un drame c'est bouleversant. Ce regard, ce silence. Fin absolument parfaite, qui m'a fait lâcher les larmes que le film retenait si intelligemment jusque là.

Grand, grand film, il me poursuit depuis hier. Sa solitude mélancolique me colle à la peau, bien aidée il faut dire par la sublime BO d'Hurwitz que j'écoute en boucle. Très envie de le revoir, j'oublie de citer plein d'autres moments géniaux (la balançoire, le coup de fil à la Maison Blanche avec là encore un travail du son exemplaire...).

5.5/6

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Dernière édition par Art Core le 19 Oct 2018, 15:19, édité 1 fois.

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MessagePosté: 19 Oct 2018, 11:11 
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Oui très chouette texte Liam, quel film sérieux.

Je suis d'autant plus surpris que le film est un peu passé inaperçu à Venise (d'où il est reparti bredouille).

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MessagePosté: 19 Oct 2018, 11:25 
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Tiens scène coupée à 1'51 (maison qui brûle) : https://www.youtube.com/watch?v=4FRpG3iB4cg

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MessagePosté: 19 Oct 2018, 11:28 
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Mais même le premier plan de la bande-annonce, il est pas dans le film, si ? (je suis allé faire pipi pendant la scène de discussion entre Foy et l'épouse de Jason Clarke, c'était pas en montage alterné à ce moment-là par hasard ?)

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 19 Oct 2018, 11:34 
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En effet maintenant que tu le dis j'ai un doute et je crois qu'il y est pas (pourtant il tue).

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MessagePosté: 19 Oct 2018, 14:46 
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Art Core a écrit:
Quant à la dernière scène, elle cristallise pour moi toute l'émotion du film et c'est parmi ce que j'ai vu de plus beau au cinéma cette année. Premièrement car je trouve que c'est une scène archi osée et deuxièmement parce qu'elle m'a brisé le cœur. Encore une fois Chazelle prend le contrepied total de ce qui est attendu. La mission est un succès total, 400 millions de personnes ont vu en direct cet exploit humain, un homme qui marche sur la lune ! Et au lieu de nous faire un ralenti des astronautes qui sortent de la navette applaudis par la Nasa et par le monde entier sur fond de drapeau américain qui flotte, il nous montre une scène d'interrogatoire de prison où Armstrong, plus accablé de tristesse que jamais n'a pas trouvé ce qu'il était parti chercher. Là-haut sur la lune, sa fille morte n'était pas là. Ce voyage lui aura peut-être permis de faire son deuil mais quelque chose en lui semble brisé à jamais et il restera enfermé dans cette quarantaine probablement le restant de sa vie. Et voir ces deux personnages séparés par une vitre, séparés par un drame c'est bouleversant. Ce regard, ce silence. Fin absolument parfaite, qui m'a fait lâcher les larmes que le film retenait si intelligemment jusque là.

Ah c'est intéressant parce que je l'avais pas perçu comme ça. Pour moi, c'est justement "j'ai enfin fait mon deuil, maintenant on peut reconnect", symbolisé par le "contact" (malgré la vitre). Il fallait qu'il s'isole, qu'il parte loin, hors de lui-même comme tu dis, et qu'il enterre le souvenir de sa fille décédée, symbolisé par le bracelet.

En tout cas, ravi de voir le crew de darons accrocher :D

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MessagePosté: 19 Oct 2018, 15:01 
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Film Freak a écrit:
Ah c'est intéressant parce que je l'avais pas perçu comme ça. Pour moi, c'est justement "j'ai enfin fait mon deuil, maintenant on peut reconnect", symbolisé par le "contact" (malgré la vitre). Il fallait qu'il s'isole, qu'il parte loin, hors de lui-même comme tu dis, et qu'il enterre le souvenir de sa fille décédée, symbolisé par le bracelet.

Je pense aussi qu'Armstrong a pu faire son deuil mais que sa femme ne comprend pas pour autant comment il a pu prendre le risque de mourir/d'abandonner sa famille.


Citation:
En tout cas, ravi de voir le crew de darons accrocher :D

Je n'ai pas d'enfant(s) et ça m'a ému quand même, go figure/fuck yourself.


Le retour des balises hide, ça fait trop plaisir.


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MessagePosté: 19 Oct 2018, 15:21 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
(je suis allé faire pipi)


Entre ça et les siestes à répétition, je suis de plus en plus déçu.


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MessagePosté: 19 Oct 2018, 15:24 
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Oui la fin on peut la percevoir différemment j'avoue et ce que vous dites paraît peut-être plus évident. Mais je trouve que c'est pas innocent
qu'on n'ait pas droit à un sourire, à une expression de soulagement. Gosling reste ultra fermé, dans cet espace physiquement à part.


Un truc quand même très fort chez Chazelle, trois films
trois fins sur un regard ambigu dont le sens n'est pas du tout évident.
(je compte pas son premier que j'ai pas vu et qui compte pour du beurre :o). D'ailleurs moi qui n'adore les deux précédents, j'ai tellement aimé First Man que j'en suis à les réévaluer à l'aune de celui-là.

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MessagePosté: 19 Oct 2018, 15:42 
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Merde, si Art Core a adoré je vais être obligé d'aller le voir...

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Netflix les gars, Netflix.


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MessagePosté: 21 Oct 2018, 01:13 
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Pour moi la fin va même plus loin que ça, Gosling est filmé comme un fantôme qui erre chez les vivants. Il a rejoint le monde des morts sur la Lune, il n'est jamais vraiment revenu. Outre l'incommunicabilité à la fin, c'est comme le voir dans l'au-delà, il a disparu auprès de sa femme et du monde. C'est ça moi qui m'a bouleversé dans les derniers plans.
Film totalement puissant.


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MessagePosté: 21 Oct 2018, 01:25 
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Localisation: POEY DE LESCAR
Pas encore vu le film, par contre la B.O est mortelle.
Avec ce morceau qui me fait grave penser au thème du Dernier des Mohicans.

https://www.youtube.com/watch?v=zcev7yEPeF8

_________________
Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique


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