Bon je voulais pas faire de message parce que les anciens connaissent déjà mon avis et les nouveaux semblent être de la trampe des palucheurs fans des suites avec qui le débat sera évidemment totalement futile mais bon...
Donc rematé la trilogie ce soir...ça faisait...un moment...plus de 3 ans je crois...que j'avais pas vu les 3.
Le premier...vu deux fois en salles...puis un nombre incalculable de fois en DVD...ce qui explique que je le revois très peu souvent à présent, je le connais tellement par coeur, et puis surtout, le remater une fois qu'on connaît ce qui vient après...ça fait mal.
Non pas que les suites catastrophiques (si si) entâche leur prédecesseur, non c'est juste qu'aujourd'hui, en le revoyant, je me suis retrouvé partagé...partagé entre une admiration sans équivoque pour un produit fini que je trouve tout simplement parfait...et la souffrance de penser à quel point ce potentiel a été GÂCHE.
C'est simple, on l'a souvent dit, c'est une formule devenue facile, mais ça reste la meilleure, oui, le premier Matrix, c'est un peu le Star Wars de la nouvelle génération...avec tout ce que ça comprend d'émulations de Joseph Campbell et de mixture de mythes et légendes, de contes et de religions, de philosophies, d'influences multi-culturelles...dans le fond donc mais surtout dans la forme...films de HK, jeux vidéos, japanime, comic books, tout y passe...bon là je ne vous apprends rien donc inutile de m'étendre...mais je l'aime tellement ce film...la mise en scène super carrée néanmoins inventive de l'action, le sharpness de la photo, le look qui ne faisait pas encore poseur comme dans les deux suivants...
Ca fait du bien de le revoir après une longue pause comme ça...
...et soudain, à l'issue du film...je me retrouve encore, éternellement, inéluctablement, en bon geek que je suis, à avoir l'espoir que cette 3e vision de Matrix Reloaded sera la bonne...que tout ce qui m'y gêne s'estompera enfin pour ne laisser paraître que ses qualités (oui parce qu'il y en a quand même un peu, soyons honnêtes)....
Mais le résultat...est toujours...le même...
History keeps repeating itself.
Bon je tiens à le dire d'emblée histoire de désamorcer tout de suite les défenseurs... OUI je suis conscient des thèmes et des références brassées par l'univers du film. NON je ne nie aucunement la richesse de son fond qui navigue du langage informatique jusqu'aux textes sanskrits. MAIS je suis désolé, cela ne justifie en rien l'incroyable lourdeur de la forme.
Ca me rappelle les gnognotteries à propos de Rollerball..."t'aimes pas le film? M'est avis que tu n'as jamais lu Guy Debord toi". Pitié. Debord n'excuse en rien la mollesse et/ou la confusion de certaines scènes d'action.
Et là c'est pareil. Djoumi aura beau écrire tous les sites Internet qu'il veut pour traiter de la question, je doute que l'assimilation parfaite des Upanishads par les frères Wachowski explique la raison pour laquelle ils ont choisi de véhiculer les plus simples idées par le biais de dialogues incroyablement laborieux.
En fait, ils sont presque parodiques. La scène entre Neo et le chef des humains sur le balcon devant les machines. Les scènes avec l'Oracle. "Nous sommes tous ici pour faire ce que nous sommes tous ici pour faire."
A bien des niveaux, j'ai l'impression de voir des suites reprises par quelqu'un d'autre qui essaye de réitérer la formule du premier film. En faisant toujours plus, toujours trop. Un peu comme dans Scream 3 qui multipliait l'humour et les meurtres. Ici ça commence avec du bullet-time super long, ça s'enchaîne avec une scène où 15 personnes dans les égoûts sont habillées de vestes en croco avec leurs coiffures super cools et les lunettes qui vont avec...je sais pas vraiment ce qui fait que ça passait mieux dans le premier mais je me rappelle encore ce regard silencieux échangé entre Neville et moi au bout de 10 minutes de film lors de la première vision en salle. "Something's not right".
Et ça se confirme après. Je vais moins bouder sur les scènes d'action mais bon, même là, ça cloche. Je pense surtout aux deux premières scènes de combat : - contre les 3 agents - contre Serpah Toutes deux partent de justifications débiles (bah oui faut trouver une raison pour que Neo, l'invincible, qui peut voler s'il veut mais n'est même pas obligé vu que les balles -et donc les coups j'imagine- ne lui font plus rien, se batte) : - "Hunh, upgrades." - "I had to verify [que tu étais le vrai Neo]".
Please. L'impression de voir deux scènes fonctionnelles (en plus d'être des ressucées du 1 en plus court et moins bien, filmées pareil) pour répondre au cahier des charges...C'est sûr qu'avec toute la parlotte dans laquelle se vautre le film, il est NECESSAIRE que ça se tatanne un peu. Donc l'Oracle maintenant se balade avec un garde du corps. Ok. Soit. Ce sont des programmes. Ah. Ok. Bon je vais pas élaborer là-dessus, comme je l'ai dit, je suis loin de trouver le fond (et donc toutes ces nouvelles données -qui paraissent quand même un peu imaginées après coup, comme globalement tout le reste, du Mérovingien à l'Architecte en passant par le Key Maker et le Train Man etc.) inintéressant, juste souvent très mal introduit. Mal formulé.
En fait, c'est assez simple, les scènes d'action qui fonctionnent le mieux sont celles où il y a un minimum d'enjeux (et c'est dur avec un héros invincible). Alors évidemment, je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi il ne s'envole pas plus tôt pendant le Burly Brawl (contre les 100 Smith là) mais bon, au moins la scène diffère, assure...le Neo numérique est pas top mais le reste cartonne (la barre...ça déboîte). La scène du château, avec les armes de gladiateur est tout, en plus d'être "cool" (oui des fois, on en demande pas plus), est plus logique (il fait diversion pendant que Morpheus/Trinity/KeyMaker se cassent).
Mas la meilleure reste évidemment Mona Lisa Overdrive. C'est le nom de la piste (énorme) qui accompagne l'extraordinaire et longue poursuite en voiture/pieds/camion/etc sur l'autoroute devant laquelle je prends régulièrement un pied monstrueux. Plus de Neo. Deux "unplugged" vulnérables (Morpheus et Trinity), un non-fighter (le Key Maker) et surtout, en plus des agents et du terrain mouvant, on a deux nouveaux adversaires plus puissants que les agents (même si zappés malheureusement très vite...façon Darth Maul). Plus d'enjeux, plus d'inventivité, là ça claque.
Dommage qu'entre les scènes d'action, le film tombe à nouveau dans le relou quand il ne s'agit pas carrément du ridicule...le délire du Mérovingien avec ses insultes en français et ses gâteaux au chocolat qui font jouir les meufs en code matriciel, ça fait rire quelqu'un d'autre que les puceaux de nerds informaticiens tels que le sont les frères Wachowski? Sincèrement. C'est du foutage de gueule cette scène (et ce perso).
Comme la scène de 3min (montre en main) du peuple de Zion qui danse et sue au ralenti pendant que Neo et sa meuf baisent...ridicule. Ca a pas l'air long quand je l'écris, comme ça, "3 minutes", mais c'est interminable quand tu vois le film... Et vas-y que ça reparle, avec des scènes de conseil à la Star Wars/Star Trek qui servent juste à rien, pour se terminer sur l'apogée du discours alambiqué : l'Architecte. Mmmmph.
A ce moment-là, j'en ai déjà juste plus rien à foutre. Viens-en au fait. Il a le choix entre les deux portes? Ok. That's all I need to know. Le délire sur les multiples matrices d'avant et l'amour (mais lol) est au final bien superflu...
"Mais nan, t'as rien compris, Neo c'est le premier qui fait ce choix-là gna gna gna".
M'en fous. Ca ne change rien.
Ca ne change rien au fait que la suite mette elle aussi près de 40min à se bouger le cul après les scènes dans les boîtes SM pour arriver à une scène de guerre là aussi monumentales mais parcouru de sous-intrigues que tu pensais ne voir que dans des Pirates des Caraïbes ou des Transformers (Mifune/Kid, Zee/Charra).
Oh mais j'oubliais tout le délire avec Smith... Bon Smith t'as vraiment l'impression qu'après le 1, ils ont pas trop su quoi en foutre mais qu'ils l'ont quand même gardé parce qu'il est emblématique du premier film...mais là, il va, il vient, il se balade, dans la matrice, dans le monde réel, dans les backdoors, dans le 2, dans le 3, etc...c'est un peu la foir'fouille là aussi. Soit. On va dire qu'on accepte cette donnée...
Le 3, moins bien structuré (blabla pendant 40min, puis 40min de guerre, puis on va à la Source et après, Dragon Ball Time), est au moins plus concis...enfin, un peu quoi...
Bon après, moi, au-delà de trucs que je considère OBJECTIVEMENT foireux (la lourdeur généraler), je suis pas fan des choix concernant la conclusion, ça c'est beaucoup plus subjectif...donc bon, cette scène finale sur le banc entre l'Oracle et l'Architecte et la gamine qui a fait un soleil "pour Neo", bof. Underwhelming A DONF.
Je sais plus quoi dire d'autre, parler de cette saga m'épuise en fait... Puis c'est surtout le 2 qui est intéressant, qui comporte la majorité des idées (et passe son temps à les exposer DE MANIERE RELOUUUUUUUUUU), là où le 3 en balance quelques unes histoire de clore le tout mais balance surtout de la savate (et en cela, le final Dragon Ball avec son imagerie presque expressionniste par moments, j'adhère à fond).
Enfin voilà...l'incroyable déception...ça reste bourré de bonnes choses mais les mecs sont tellement en roue libre que c'est juste non quoi... Chaque revision fait encore plus mal...
Fuck this...
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Dernière édition par Film Freak le 28 Mar 2008, 05:18, édité 1 fois.
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