Forum de FilmDeCulte

L'histoire d'un mystérieux homme solitaire, dont les activités restent en dehors de la légalité. Il est sur le point d'achever une mission, dont l'objet n'est pas dévoilé. A la fois concentré et rêveur, notre homme accomplit un voyage à travers l'Espagne, mais aussi à l'intérieur de sa conscience...

Alors alors pourquoi le Jarmusch n est-il pas alle a Cannes avec un cast pareil? Parce que c est son Visages movie et que c est tout pourri.

Et bien oui comme pas mal d auteurs cette annee, Jarmusch sombre aussi dans sa propre caricature et ca commence des le debut par un Alex Descas qui parle en douze langues (sauf l anglais, car Stevenin est aussi dans la place pour servir d interprete) a un Bankole qu on soupconne tueur a gages ou espion en mission. Et des le debut tu comprends que ca va etre le film de trop qui va tourner en rond pour ne rien dire.

Parce que toutes ces limits of control c est Bankole attable devant deux espressos attendant qu on lui refile une boite d allumettes avec des codes et des diamants, puis allant se planter dans un musee avant de rentrer dans sa chambre d hotel faire du yoga, ou Paz de la Huerta l attend parfois a poil (elle ne porte pas une fringue de tout le film). Schema repete a peu pres 617 fois au debotte je dirais. Quant qu carnaval de guests tous lookes beatniks, de Tilda swinton a john Hurt en passant par Gael Garcia bernal ou Hiam Abbas, on dirait des bouts a bouts de panouilles dylanesques coupees au montage d I am not there, tant l intrigue sonne creux et qu ils ne semblent etre la que pour jouer a l espion world avec un accent different.
En fait ce Jarmusch en Espagne, c est un peu le jeu d alors qu est ce qu il ecoute Jimmy sur son ipod en ce moment (essentiellement du Boris et du sunn o)) ) et qu est ce que je pourrais bien filmer dans le fond du TGV (des rangees d arbres comme des machettes industrielles, des eoliennes sur du bleu azur). Plusieurs fois je me suis dit, au secours on se croirait chez Kaurismaki. Et bingo le clin d oeil explicite a La vie de boheme.

Conclusion Fremeaux est quand meme loin d etre borgne.

2/6

Où tu l'as vu?

Et ça sort quand en France?

Vu à Prague ce week end avec les deux autres. Ca sort début Décembre.

Ok merci.
Le film doit vraiment être raté pour qu'un tel habitué de Cannes soit soudainement boudé.

Si ça se trouve il est génial, vu la qualité du précédent qui a choppé un prix à Cannes... Moi je suis plein d'espoir.

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Et tu te casseras les dents ou tu seras ridicule de venduisme comme pour le Tsai Ming Liang! *Et alors tu pourras aller piger aux Inrocks*

Lol j'ai même pas vu le Tsai encore ! C'est juste que j'aime pas Broken Flowers et il a fait un carton à Cannes, donc je me dis que peut être...

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Tout pareil. On dirait le film d'un mec qui kiffe Jarmusch, qui veut faire du Jarmusch, mais qui fait du sous-Jarmusch.
No limits no control, mes couilles.
Après, étrangement, je me suis surpris à entrer, par moments, dans le film. Notamment grâce à Doyle et à Isaach, qui est parfait dans le rôle (pas dur, me dira-t'on).

Evidemment les Inrocks ont adoré. Pourquoi? Parce que c'est jarmuschien.

Morain?

le blog de Kaganski. Pas reçu ta place toi?

Ok.... pensez à moi lors de la prochaine cérémonie des Oscars du forum, catégorie vendu.

Car j'ai beaucoup aimé le film, invitation au voyage intérieur et à la rêverie, parfois chiant comme une autoroute espagnole, mais aussi d'une beauté cristalline et architecturale rare. C'est simple. Il n'y a rien que j'ai vu au cinéma cette année qui ressemble à ça et rien que pour ça, le film est précieux.

5/6

Son Visage movie oui c’est exactement ce que je me suis dit, sauf qu’évidemment dans ma bouche ça ne veut pas dire la même chose.

Le film partage donc avec le Tsai le goût de l’abstraction, de l’extra-contemplation, de l’épure extrême.
Jarmusch nous invite à méditer avec lui, le concret est dans la subjectivité et le film ne se développe que par ses trous, ses manques. On avance aveuglément ou au contraire les yeux grands ouverts, à contempler le moindre détail, à repérer le plus petit indice, l’association de plans la plus minime.
Le spectateur-acteur, c’est Isaach de Bankolé qui l’incarne, insaisissable tout du long, il devient une métaphore extrême du personnage entrain de se créer, dans l’imaginaire du spectateur.

Un café, deux cafés, vous ne parlez pas espagnol ? Boite bleue.
Contre-plongée, surcadrage. La femme nue, le violon, la guitare. Un café, deux cafés. Boite rouge
Musique, ralenti, les diamants sont les meilleurs amis de la femme, Tilda Swinton, un café, deux cafés. Boite bleue.
Parlez-vous espagnol ? Un café, deux cafés, le tableau, la corde. Musique, montage. Le sexe pas pendant le travail. Boite rouge

Le film avance mais fait des boucles incessantes, cela pourrait durer éternellement, on pourrait rester là éternellement à regarder se remultiplier les même gestes, les mêmes plans, pareils mais différents. On pourrait croire à une succession de rêves, le cinéma c’est comme un rêve, où les éléments de la veille se répèteraient pour dire autre chose, ou la même chose différemment. La vie n’est rien, rien d’autre que çà, il n’y a pas de but, pas de limite, pas de contrôle, c’est la toile blanche infinie. Mais il faut bien que ça finisse, que ça meurt, que le mystère s’évanouisse, que l’on saisisse enfin quelque chose du personnage, de l’intrigue, de l’histoire… On y croit l’espace d’un instant, un simple échange de répliques vient nous contredire :

« -Mais comment es-tu entré ?
-J’ai utilisé mon imagination »

Jarmusch est descendu de son rang de réalisateur. Et il prend un recul inouï, on a griffonné sur un papier, il est enfin blanc, Bankolé après avoir contemplé la toile blanche le jette.

Abstraction de l’art, permanence des images et des sons, qu’on peut foutre à la poubelle quand on veut.

La toute puissance du spectateur.

5+/6

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VADE RETRO - Une histoire du cinéma d'horreur

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je suis entièrement d'accord. Et cette impression est d'autant plus vraie que personnellement j'ai bien mis 1 heure avant de sortir complètement du film et de me débarrasser de cet état de contemplation totale. Les photo du films sont absolument splendides ce qui figent encore plus les images. Chaque scène semble être composée comme un tableau et à mesure que le film avance on retrouve des échos entre chaque tableaux ce qui renforce cette volonté de contempler pour percevoir chaque détails et pour que rien ne nous échappe.
Les personnages qui se succèdent sont irréels, hors du temps. Ce sont des concepts qui portent à réflexion et qui renvoient aux différentes formes d'art. L'art est éternel.

Ce qui m'a marqué dans le film c'est qu'il n'y a pas de "bruit". Seul l'hélicoptère qui nous rattache à la réalité à cette réalité "arbitraire". Réalité dans laquelle on avance avec les réflexions et l'imagination du personnage qui expliquent et justifient son acte final. (sublime scène avec Bill Muray).

Très très beau film donc, qui fait du bien à côté de l'apocalypse et des vampires. De l'art du vrai. Il y aurait vraiment tellement de choses à analyser et à voir et à revoir. Je suis encore sous le charme.

5/6


Et l'imper !

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