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Initialement, cette adaptation d'un livre de non-fiction, relatant la manière dont un ancien joueur devenu manager a révolutionné la manière dont les équipes de baseball étaient constituées, devait être réalisée par Steven Soderbergh à partir d'un scénario de Steven Zaillian (American Gangster).
Brad Pitt avait signé, la Columbia avait donné le feu vert, mais à quelques semaines du tournage, le cinéaste est revenu avec une version révisée du manuscrit qu'il s'apprêtait à porter à l'écran dans un style quasi-documentaire, semi-improvisé, avec des acteurs qui n'en étaient pas, à la manière de sa série TV méconnue, Unscripted.

Effrayé par cette approche peu orthodoxe, le studio a préféré la jouer moins risqué et se séparer de Soderbergh, remplacé par Bennett Miller (Truman Capote), en appelant également Aaron Sorkin - sur le point de gagner un Oscar pour The Social Network - afin de retoucher le scénario.

La dernière fois que Sorkin a retouché Zaillian, c'était sur le scénario de La Liste de Schindler.

On est donc en droit d'être légèrement déçu par le résultat final, fort honorable au demeurant, quand on voit le pedigree des auteurs. Il faut dire que Miller n'est ni Spielberg, ni Fincher, ni Soderbergh. Ni même Oliver Stone, qui avait réussi à rendre diablement séduisant un autre univers sportif, tout aussi étranger pour le spectateur français, dans L'Enfer du dimanche.
Si l'on retrouve par moments ce qui rendait la mise en scène de Truman Capote intéressante, notamment cette assurance générale, en particulier avec un rythme plus posé, qui créent par instant une atmosphère pesante plutôt prenante, on déplorera l'absence du minimum de personnalité qui haussait son premier long métrage au-delà du tout venant.

Illustrant une success story certes touchante mais tout de même plus classique que le précédent exploit de Sorkin, qui n'a pas son pareil pour rendre ces bavardages entraînants, la forme ne fait pas honneur au fond, qui aurait mérité une esthétique plus nerveuse. Derrière l'histoire humaine - porté par Brad Pitt dans un de ses meilleurs rôles, équilibrant sobriété et gimmicks plus voyants - le récit suit également l'impressionnante remise en question d'une institution, d'un régime financier, par un diplômé en économie qui aura su opposer sa science des statistiques à un star-system débilisant.

L'association d'un tel sujet, d'un duo d'acteurs à l'alchimie improbable, et d'un scénario de choix, avec un cinéaste plus inspiré, aurait pu donner naissance à un film plus poignant, plus puissant. En l'état, Le Stratège est plus académique, avec une légèreté toutefois très charmante, parcouru de séquences très réussies (la négociation au téléphone) et reste un film sportif humain avec un beau discours.

4/6

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J'ai entendu parler de ce film assez tardivement, mais mon attente est devenu immédiatement assez élevée.
Sujet très intéressant + film de sport (j'ai un faible pour les films de sport) + acteurs en forme + excellent scénariste + réalisateur sans grande personnalité mais fiable et carré = film potentiellement très réussi.

Malheureusement, c'est une déception à l'arrivée ... Ce n'est clairement pas le "Social Network" du base-ball, si je puis dire. On sent déjà que Sorkin n'était pas aussi passionné par l'histoire de Billy Beane que par celle de Mark Zuckeberg. Pas de vraie fulgurance au niveau des dialogues. On a droit à des dialogues certes fins et très bien écrits mais qui ne retournent pas le crâne. J'aurais aimé voir plein de chiffres à l'écran, être noyé sous les termes techniques et mathématiques, qu'on m'explique en détail le modèle de statistiques, pas spécialement pour "comprendre" plus, mais surtout parce que je trouve ça beau et stimulant. Lorsque Jesse Eisenberg balance avec un débit monstrueux un charabia informatique incompréhensible pour le profane, on est à fond, même sans tout comprendre. Rien de tout ça ici, on reste toujours très terre-à-terre, on est parfois perdu, mais jamais assez pour ressentir un vertige. Le film essaie certes de jouer dans un autre registre, en proposant quelque chose de plus posé, de plus lent, afin de montrer la solitude de Billy Beane, interprété par un Brad Pitt parfait. Mais ça ne fonctionne pas, les scènes intimistes entre Beane et sa fille par exemple, étant trop attendus et plats.

Ce n'est pas la mise en scène certes classieuse et élégante mais manquant de souffle et d'envergure de Miller qui permet de relever le film et de lui faire tutoyer les sommets. "Moneyball" est un bon film, réussi, sans bavures et fautes de goût mais qui reste trop scolaire, appliqué et prévisible. J'ai lu que Sodebergh devait à l'origine se charger de la réalisation, j'imagine que le film aurait pu alors être franchement grand.

4/6

Oui, c'était sensé être avec certains des vrais joueurs dans leurs propres rôles, avec des bouts d'interviews et une démarche documentaire. Un truc à la Contagion, j'imagine.

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Ben justement, à la "Contagion" ça aurait pu être franchement brillant.

Ca aurait été moins lisse, c'est sûr.

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Le stratège lisse et académique? Ouais, si vous voulez, moi je vois plus une certaine forme de classicisme dans la mise en scène élégante, mais rien de lisse dans le merveilleux travail d'Aaron Sorkin et de Brad Pitt. On peut effectivement comparer avec The Social Network, avec le rôle des dialogues comme moteur de l'action (souvenez de la première scène de ping-pong verbal du Fincher) mais la comparaison s'arrête là. Et je pense franchement qu'un film où aurait été détaillé les formules mathématiques aurait été "pénible", et pour l'approche documentaire j'ai du mal à visionner le résultat (ce qui ne veut pas dire que ce n'aurait pas été adapté).

En l'état, Le stratège est un des films américains des plus passionnants et des plus réussis de l'année. Pas besoin de connaitre les règles du baseball, le récit est celui d'un manager voulant révolutionner son sport. A l'image de Social Network, le film a le bon goût de se centrer sur l'humain, la relation entre Brad Pitt et Jonah Hill ainsi que la gestion du staff et de ses joueurs (magnifiques scènes tournant autour du licenciement qui montrent que les joueurs ne représentent pas plus que des numéros). Il y a 2 points très attachants dans le personnage de Brad Pitt : la volonté de ne pas assister aux matchs afin de ne pas vouloir vivre le stress du terrain ou de la peur d'être porte-poisse, et les relations avec sa fille. Que ce soit dans la construction de ses 2 personnages principaux, la virtuosité de la construction scénaristique et de ses dialogues, Le stratège atteint un très haut niveau.

Discrètement, le film s'avère un formidable miroir de notre époque dans la manière qu'il décortique le monde du sport. Chronique fascinante et mélancolique de l'échec qui doit beaucoup à Brad Pitt, qui dans son meilleur rôle devrait rafler l'Oscar sauf surprise.

5,5/6

Le prono complètement à la rue.

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Tu vois qui?
Pour reformuler, pour moi il s'agit de celui qui le mériterait le plus (Tree of Life + Stratège) mais c'est vrai que quand on voit le fonctionnement et les résultats des oscars...

Si je me base sur les différents sites, il est probable que Pitt soit dans les 5 mais ce n'est pas non plus garanti à 100%. Le favori pour le moment semble être George Clooney, pour The Descendants d'Alexander Payne.
Les autres nommés devraient être Jean Dujardin pour The Artist, Gary Oldman pour La Taupe et Leonardo di Caprio pour J. Edgar.

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Ah bon? C'est pas qu'il y soit mauvais, mais de là à y voir une performance... A moins qu'il y ait une censure R-rated aux oscars, Fassdender devrait normalement s'imposer.

Tous les sites parlent du rôle comme étant son meilleur à ce jour


Le classement NC-17 (pire que R) peut le flinguer oui).

Pour info, 18 candidats plausibles :
http://www.hitfix.com/galleries/2012-be ... contenders

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Pas vu le George Clooney, mais c'est vrai qu'avec Fassbender et Pitt, je pense que le vainqueur fera parti de ce trio.

Depuis que les critiques ont vu le Eastwood, on parle plutôt d'un duel Clooney/DiCaprio.

Après, bon, les pronos assurés de Novembre peuvent se ramasser la gueule.

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C'est pas la même chose? Ou alors c'est comme pour Baise-moi, ça veut dire que Shame est considéré comme un porno aux USA?

Rated R : aucune personne de moins de 17 ans qui n'est pas accompagnée d'un adulte ne peut entrer

NC-17 : aucune personne de moins de 17 ans ne peut entrer

Le problème, c'est qu'effectivement, de nombreux exploitants voient le classement NC-17 comme un classement X.
Le système de classement de la MPAA est complètement foireux et remis en cause par globalement tout le monde.
Mais rien ne bouge.

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