Forum de FilmDeCulte

C'est sur que j'échangerai pas un baril de Django contre deux barils de Foxcatcher

Oula.

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

C'est normal, django c'est nul.

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ART: Ça mène à l'hôpital. A quoi ça sert, puisqu'on le remplace par la mécanique qui fait mieux et plus vite.

Moi monsieur, je me fais chier ni chez Chandor, ni chez Miller.
Ton allusion à Tarantino et Scorsese c'est un peu maladroit et aussi pertinent que de comparer Bergman à Michael Bay. C'est vrai que les silences du camp Foxcatcher, c'est un peu l'antithèse de la scène de la taverne d'Inglorious Basterds mais bon.

Bref, les torchons et les serviettes.

J'ai pas dit comparaison j'ai dit antithèse

Je t'ai compris, "comparaison" je l'ai utilisé pour Bay et Bergman c'est HS.
En fait, je ne comprends surtout pas en quoi Chandor est l'antithèse d'un Scorsese. Que les deux cinéastes tracent un sillon différent OK (il n'y a qu'à voir leurs 2 films sur la crise) mais antithèse c'est un peu trop fort. J'ai surtout l'impression que tu mets en opposition (un chouia simpliste;)) d'un côté deux cinéastes au style froid et plus contenu et de l'autre à deux cinéastes au style un peu plus chaleureux et "éruptif".

Bref, c'est juste que je trouve l'antithèse un peu caricaturale et que chez Scorsese c'est pas dur de trouver un contre-exemple.
Et j'aime Scorsese, Tarantino, Chandor et Miller

Est-ce que vous avez remarqué les multiples occurrences de sous-titrages alors que les dialogues sont inaudibles ? J'ai l'impression qu'ils ont gardé un sous-titrage genre de l'époque de Cannes, avant que le film soit remixé.

Sinon, rien d'autre à ajouter à ce qui a été dit. C'est sourd, atone, un peu chiant sur le coup, mais on y repense par la suite. C'est un film qui reste. Et j'ai pas pu m'empêcher de penser à Megan Ellison comme une espèce de John DuPont du cinéma, utilisant sa fortune pour se payer son écurie de réals géniaux et de projets fous.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ben voilà, après est ce une antithèse ou pas, peu importe, c'est juste deux cinéma qui fonctionnent sur un mode totalement différent (même si des contre exemples existent chez Scorsese ou Tarantino, normal vu leurs carrières plus longues).

Les posts de Chow et Léo m'avaient un peu fait peur, et pour le coup je suis rassuré : je trouve qu'il y a bien plus ici qu'un simple filtre sobre étalé sur les péripéties pour leur donner un genre. C'est plutôt Capote qui m'avait donné ce sentiment, où l'on sentait certes un cinéaste en puissance, mais encore un peu prudent, figé dans une posture glacée (même si paradoxalement ce premier film était peut-être moins frustrant, prudence aidant justement : on s'y ratait moins). Dans Foxcatcher, même si c'est discrètement, Miller cinéaste me comble : je découvre son histoire somme toute convenue à travers un regard mystérieux, rarement décodable par l'intellect, je suis souvent surpris, j'ai l'impression d'un film conçu comme une série de tours de magie crépusculaires : surtout, je suis marqué par la précision du trait. C'est par exemple assez frappant de voir combien Miller évite longtemps de tomber dans l'écueil, celui de The Master par exemple, d'un regard distancié, analytique, "sachant", qui fermerait immédiatement la lecture qu'on peut avoir de cette relation empoisonnée. Rien que dans la manière d'utiliser le domaine, par exemple, via ce thème musical tout simple aux cuivres, qui semble replonger dans les racines tortueuse et ambiguës de l'Amérique des tous débuts... Ce mi-chemin entre l'imagerie envoutante (Carell grand oiseau mort, forêt où l'on se perd en faisant la course) à laquelle Miller refuse de céder si facilement, et la finesse quasi-naturaliste de l'observation (la plupart des péripéties tiennent à des micro-détails, une attitude, un regard), le film tient un équilibre étrange, comme une sorte de cinéma fantastique atone qui nous permettrait d'intégrer l'intériorité de ces personnages via leur fantasmagorie, au-delà de ce qu'ils symbolisent ou représentent.

Tant qu'il est précis, Miller me raconte des choses qui nuancent et transcendent son synopsis. Car, et là je rejoins Freak, au-delà du fait que ce film vienne s'inscrire dans une lignée contemporaine de films atones dont on a de moins en moins de mal à dessiner les contours, la relation Mark-Dupont est tout de même très balisée, et peu passionnante en soi : un énième portrait de sociopathe, et de l'Amérique à travers lui. Le personnage de Ruffalo aide, car il joue longtemps le rôle de relanceur de dés : aux essais des jeux olympiques, par exemple, j'ai vraiment eu l'impression que le film offrait à ses personnages une chance de sortir du déterminisme de son scénario. Mais le dernier quart, tout tracé et plus appliqué (avec ces scènes qui n'ont rien d'autre à créer que de l’embarras, comme la visite de la mère), me semble effectivement retourner à quelque chose de plus balisé et moins motivant.

Bref, si le film, plus inégal mais souvent plus beau que son premier, n'est pas complètement satisfaisant, je trouve que ça nous confirme quand même Miller comme cinéaste US important de la décennie à venir. Même si, comme vous j'imagine, j'aimerais qu'il perde un peu en sécurité et qu'il risque plus de choses.