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 Sujet du message: Mad Max (George Miller - 1979)
MessagePosté: 17 Juil 2009, 20:59 
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Sur les autoroutes désertées d'une Australie méconnaissable, une guerre sans merci oppose motards hors-la-loi et policiers Interceptor, qui tentent de triompher de la vermine au volant de voitures aux moteurs surgonflés. Dans ce monde en pleine décadence, les bons, les méchants, le manichéisme disparaissent...


Des "Mad Max", j'avais déjà vu -il y a bien longtemps- le 3 (avec we don't need another hero Tina Turner), et le 2. Mais mes souvenirs étaient plus que diffus, et il était temps que je me replonge dans la trilogie, en commençant par le premier opus, souvent rangé parmi les œuvres fondatrices du 7ème art.

Finalement, que dire? J'hésite entre le nanar (1) et le film culte (2).

(1) Par certains aspects, le film a HORRIBLEMENT mal vieilli, je pense par exemple à la musique de Brian May qui est kitsch à souhait, avec des bruits de trompettes qui se se veulent stressants - un peu comme dans "la planète des singes", mais en beaucoup moins bien réussi. Sans oublier les effets de style bien datés, comme les gros plans d'une demi-seconde sur les yeux exorbités du malheureux conducteur qui va se planter dans le décor. Il y a aussi des enchaînements bizarres, tout à coup le gars est à un endroit, et hop! à un autre endroit, ou alors on passe brutalement de scènes qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre.
Et puis faut voir un peu la tête des "méchants", des motards complètement déjantés, mais complètement -trop- caricaturaux dans le genre "ouuh je suis un motard qui se maquille le visage et qui pousse des cris bizarres, ayez peur!"

Et surtout, SURTOUT, on sent que le film a été fait avec 3 francs six sous (350 000 dollars exactement). Ça a certes permis au film de rester pendant 19 ans le film le plus rentable de l'histoire (jusqu'à Blair Witch en fait), mais un peu plus de "cash" mis dans les décors n'aurait pas fait de mal pour rajouter à la crédibilité de ce futur qui se veut décadent. Parce que là on voit quoi? Deux-trois voitures, une vingtaine de motos achetées d'occasion, une trentaine de personnages à tout casser. On a de belles images de la campagne australienne, avec des champs bien entretenus, des routes sans nids de poule... Pas très crédible quand on veut peindre un monde au bord du chaos. D'ailleurs, le 2, et c'est son principal mérite (dans mon souvenir), n'hésitera pas à mettre le paquet sur l'ambiance "post-apocalyptique x 100".


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(2) Mais combien "nanar" qu'il puisse être, "Mad Max" reste un film d'action et d'anticipation diablement efficace. Tour d'abord, les courses-poursuite sont parmi les meilleures que j'ai jamais vues, avec celles de "French Connection" et "Boulevard de la Mort". Ya pas à dire, en matière de montage nerveux et serré, Miller sait y faire! Autre bon point: la violence, extrême, est souvent suggérée plutôt que montrée explicitement. Choix astucieux (qui ne lui a pourtant pas évité les affres de la censure française).

Mais moi, ce qui m'a surtout intéressé, c'est l'univers mis en place. Je suis en effet pas mal amateur de ce qui peut se rapporter à de l'anticipation et au genre "cyber-punk". L'intérêt de ce premier épisode de "Mad Max", c'est qu'il ne se place pas directement dans un monde "post-apocalyptique", mais présente un futur proche qui garde encore une structure étatique vacillante. La critique sociale est donc d'autant plus acerbe.
Car, malgré des maladresses évidentes, il existe un message, quoique ambigu. Dans le film, les policiers deviennent aussi violents et cruels que les désespérés libertaires -et présentés comme complètement barjots, ce qui est dommage- qu'ils combattent. Quand ils en attrapent un, c'est pour le relâcher aussitôt à cause des règles absurdes d'une justice bancale (mais d'une terrible actualité!). Le héros lui-même sera amené à se venger de son propre fait. Alors, plaidoyer en faveur d'un Etat fort, ou apologue de l'auto-défense?

La fin aussi ouverte que brutale ne nous permet d'affirmer ni l'un, ni l'autre. Mais ce film, débauche de violence et de vitesse, n'est-il pas plutôt la métaphore d'une société qui a perdu ses valeurs, en quête de "sensations fortes"? Amère conclusion que celle que le nihilisme semble être la seule "voie d'avenir".

4/6


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MessagePosté: 17 Juil 2009, 21:13 
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Très inégal et parfois daté (je suis d'accord avec Nijal à ce sujet), le film reste impressionnant pour les courses-poursuite, avec sa caméra au ras du bitume. Toute la scène du début reste anthologique (culte, quoi... ).

Le propos, cependant, n'est pas particulièrement original sur le fond (une banale histoire de vengeance).

Sur la forme, j'aime bien (est-ce volontaire ?) l'amitié trouble, virile et tout en cuir noir entre Max Rockatansky et Jim « Mother Goose » (tout un programme ce surnom...) bien plus exaltée (exaltante ?) que celle que max semble entretenir avec sa femme, et les relations carrément explicites de Toecutter et Johnny the Boy...

Cuir, matraque, armes...

Mad Max préfigure autant sa suite (Mad Max II et l'inoubliable Wez) que Priscilla, folle du désert...


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MessagePosté: 18 Juil 2009, 09:52 
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Nijal a écrit:
en commençant par le premier opus, souvent rangé parmi les œuvres fondatrices du 7ème art.


Faut pas exagérer.

Nijal a écrit:
La fin aussi ouverte que brutale ne nous permet d'affirmer ni l'un, ni l'autre. Mais ce film, débauche de violence et de vitesse, n'est-il pas plutôt la métaphore d'une société qui a perdu ses valeurs, en quête de "sensations fortes"? Amère conclusion que celle que le nihilisme semble être la seule "voie d'avenir".

4/6


Heyyyy ! I believe in Nijal !
Tu vas voir, le 2 est énorme.
Sinon attention aux termes employés : un nanar est un film tellement mauvais qu'il en devient drôle et fascinant. Quand c'est juste mauvais, il faut dire un "navet".

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MessagePosté: 18 Juil 2009, 09:53 
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Azuma a écrit:
Sur la forme, j'aime bien (est-ce volontaire ?) l'amitié trouble, virile et tout en cuir noir entre Max Rockatansky et Jim « Mother Goose » (tout un programme ce surnom...) bien plus exaltée (exaltante ?) que celle que max semble entretenir avec sa femme, et les relations carrément explicites de Toecutter et Johnny the Boy...


Oui, je pense même que tout le sujet du film est là.

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MessagePosté: 19 Juil 2009, 12:51 
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Tetsuo a écrit:

Faut pas exagérer.


Oui, tu as raison. Mais je voulais dire que Mad Max était fondateur dans le sens où il était l'initiateur d'un genre au cinéma (l'anticipation cyber-punk). Mais peut-être que je me trompe et qu'il y a eu des films de ce genre auparavant?


Tetsuo a écrit:
Sinon attention aux termes employés : un nanar est un film tellement mauvais qu'il en devient drôle et fascinant. Quand c'est juste mauvais, il faut dire un "navet".


Oui, justement je m'étais renseigné sur wikipedia pour voir la différence entre "nanar" et "navet". J'ai donc utilisé "nanar" en conséquence de cause, car les aspects ridicules ou datés du film m'ont souvent fait sourire, même si je ne le mentionne pas dans mon premier message.

Tetsuo a écrit:
Oui, je pense même que tout le sujet du film est là.


Je n'avais pas relevé les connotations homosexuelles du film sur le moment, mais quand on y pense, c'est vrai que cela paraît évident. Mais je ne crois pas que ce soit le sujet essentiel du film! En tout cas, je vois mal comment ça pourrait l'être. Pour moi, le sujet essentiel, c'est le questionnement sur le rôle du pouvoir, ou de son absence.
En effet, à plusieurs moments nous est montré le siège de la police et de la justice, un bâtiment délabré et crasseux, symbole du délitement de la structure étatique.

Pourtant à un moment, les policiers arrêtent un motard violeur, mais sont obligés de le relâcher parce qu'il n'y a personne qui ne veut porter plainte! (ce qui provoque la fureur indignée de Jim "le gorille")
C'est une scène-clef car elle nous montre que sans pouvoir fort, pas d'Etat de droit, et retour à l'omerta et la loi du plus fort.
De plus, quand je dis "Mais ce film, débauche de violence et de vitesse, n'est-il pas plutôt la métaphore d'une société qui a perdu ses valeurs, en quête de "sensations fortes"? Amère conclusion que celle que le nihilisme semble être la seule "voie d'avenir".", je parle bien de la société actuelle. L'univers du film, c'est un peu une vision d'un prolongement possible de la société actuelle, qui serait travaillée progressivement par des forces auto-destructrices. Mais c'est la vision du film et pas la mienne.

Et pour revenir aux connotations homosexuelles, il y a une scène qui ne sert à rien dans l'histoire, mais qui semble uniquement là pour montrer que Jim le gorille "mother goose" (la traduction est pas du tout pareille, je comprends pas) n'est pas homosexuel:
Dans un bar, Jim est aguichée par une chanteuse rousse, qui lui tire la langue impudiquement pour lui signifier qu'elle est sexuellement "ouverte". Jim est tout content, tout excité; et la scène d'après, on le voit se lever d'un lit, se rhabiller et quitter la chambre où gît encore sur le lit le corps endormi d'une femme dénudée.

C'est quand même clair! Et de plus, Max et sa femme n'arrêtent pas de se bécoter durant tout le film et de se balancer des "je t'aime". Alors pourquoi faire des allusions homosexuelles si c'est pour les infirmer juste après? Eviter la censure?


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MessagePosté: 19 Juil 2009, 22:30 
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Nijal a écrit:
Oui, tu as raison. Mais je voulais dire que Mad Max était fondateur dans le sens où il était l'initiateur d'un genre au cinéma (l'anticipation cyber-punk). Mais peut-être que je me trompe et qu'il y a eu des films de ce genre auparavant?


Il y a dû en avoir avant, mais c'est vraiment celui-ci (et le 2) qui sont les plus grosses influences.

Citation:
Je n'avais pas relevé les connotations homosexuelles du film sur le moment, mais quand on y pense, c'est vrai que cela paraît évident. Mais je ne crois pas que ce soit le sujet essentiel du film! En tout cas, je vois mal comment ça pourrait l'être. Pour moi, le sujet essentiel, c'est le questionnement sur le rôle du pouvoir, ou de son absence.
En effet, à plusieurs moments nous est montré le siège de la police et de la justice, un bâtiment délabré et crasseux, symbole du délitement de la structure étatique.

Pourtant à un moment, les policiers arrêtent un motard violeur, mais sont obligés de le relâcher parce qu'il n'y a personne qui ne veut porter plainte! (ce qui provoque la fureur indignée de Jim "le gorille")
C'est une scène-clef car elle nous montre que sans pouvoir fort, pas d'Etat de droit, et retour à l'omerta et la loi du plus fort.
De plus, quand je dis "Mais ce film, débauche de violence et de vitesse, n'est-il pas plutôt la métaphore d'une société qui a perdu ses valeurs, en quête de "sensations fortes"? Amère conclusion que celle que le nihilisme semble être la seule "voie d'avenir".", je parle bien de la société actuelle. L'univers du film, c'est un peu une vision d'un prolongement possible de la société actuelle, qui serait travaillée progressivement par des forces auto-destructives. Mais c'est la vision du film et pas la mienne.


A la rigueur, toutes les questions de moral, de violence, de pouvoir etc, du film me paraissent plus être les enjeux classiques d'un certain type de récit auquel Mad Max se référe et emprunte les codes plutôt que des thèmes qui préoccupent vraiment Miller. Généralement ses films parlent de l'éveil du héros vers un certain épanouissement qui ne se déroule pas sans heurt. J'ai tenté une ébauche d'analyse à l'occasion de la ressortie du film l'année dernière si ça t'intéresse : http://www.critikat.com/Mad-Max.html

Citation:
Et pour revenir aux connotations homosexuelles, il y a une scène qui ne sert à rien dans l'histoire, mais qui semble uniquement là pour montrer que Jim le gorille "mother goose" (la traduction est pas du tout pareille, je comprends pas) n'est pas homosexuel:
dans un bar, Jim est aguichée par une chanteuse rousse, qui lui tire la langue impudiquement pour lui signifier qu'elle est sexuellement "en chaleur". Jim est tout content, tout excité; et la scène d'après, on le voit se lever d'un lit, se rhabiller et quitter la chambre où gît encore sur le lit le corps endormi d'une femme dénudée.

C'est quand même clair! Et de plus, Max et sa femme n'arrêtent pas de se bécoter durant tout le film et de se balancer des "je t'aime". Alors pourquoi faire des allusions homosexuelles si c'est pour les infirmer juste après??


Parce que l'homosexualité y serait latente, sous-entendue, et pas forcément exprimée explicitement dans le scénario. Un peu comme dans les ch'tis :D

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MessagePosté: 21 Juil 2009, 08:55 
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Ce n’est pas à la violence qu’il tente d’échapper, mais à ses pulsions. Emmener sa très schématique famille en dehors des frontières, l’exposer au danger, c’est sa façon de répondre à son désir inconscient : s’en débarrasser, ce qui se traduit pour la femme et le fils par un brusque et terrible passage en hors champs.


Comme tu y vas!


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MessagePosté: 21 Juil 2009, 08:59 
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Ma foi, je ne fais que décrire le film là.

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MessagePosté: 21 Juil 2009, 22:53 
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En fait, je ne vais faire que parasiter le bordel, pour dire déjà, que je l'ai pas maté depuis longtemps le film mais qu'il m'avait laissé sur le cul, même si ouais, il est sacrément fauché et a assez mal vieilli graphiquement, mais qu'il garde de très bonnes trouvailles, et une histoire de vengeance basique et efficace sur fond de S-F post apocalyptique très bien rendu, meilleur film sur le choc pétrolier.

En fait, je voulais surtout parler de

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"Route 666" donc, bouquin écrit par Zelazny (bon vérifié sur wiki, écrit en 69, donc ouais, avant), avant Mad Max i think (je ne suis pas en train de dire que c'est du plagiat ni rien), je l'avais lu il y a quelques années, très très sympa, de la bonne grosse S-F burnée, des chauves souris géantes, une route interminable, un héros bien bourrin, et une réflexion assez juste sur un type livré à lui même dans un monde sans valeurs, après, c'est pas le chef d'oeuvre du siècle, mais si vous avez kiffé le film, lisez le, ça mange pas de pain :) (attention hein, c'est loin d'être aussi bon que la saga des Princes d'Ambre du même bonhomme).

Le pitch, en gros, parrce que je sais que des gens aiment avoir des bribes d'histoire:

Un type, condamné à mort, Hell Tanner, dernier Hell's Angel évolue dans un monde qui s'est fait enculer par tous les holocaustes nucléaires du monde, et alors que la police dirige ce qui était l'Amérique et que l'air et les tornades rendent le voyage aérien, il est libéré, à condition d'acheminer un remède à une maladie en traversant une route de ouf gueudin avec des co sanguins armés de bazzokas, de chaves souris géantes, de méchants, de soleil, de sable.

Cool.

(D'ailleurs, ça m'a donné envie de rejouer à Fallout ça aussi, tiens)


Sinon, pour Mad Max, je suis assez d'accord avec vos critiques, du souvenir que j'ai du truc.

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MessagePosté: 18 Oct 2011, 22:49 
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Oh mais tiens donc, un film que tout le monde a déjà vu.

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Je vois que le topic est déjà bien fourni. Je pensais pas que Miller me décevrait... Je suis très peu convaincu par l'espèce de mix que propose le film, entre des archétypes ultra-balisés et une approche qui concentre un peu près toute la fière laideur des années 80 - quand bien même cette vulgarité est assumée et jouée, comme c'est clairement le cas pour le groupe de motards. En y rajoutant la série B, l’androgynie, et une musique à l'utilisation importée des années 50, on aboutit à un résultat hybride qui pourrait idéalement être un curieux objet, mais qui en l'état, par un académisme rampant, a surtout l'aspect d'un gros bordel (toute la sueur est visiblement mise au service de la création d'un univers qui a vieilli - peut-être parce que repris partout, après). Je trouve ça quand même très bête, pour résumer, et il faut attendre le derniers tiers - à partir du passage chez la tante, en gros - pour que le film se réveille en même temps que son personnage.

La structure de ce gros final est surprenante, assez sèche : je m'attendais pas du tout à ce que ça se termine sur cela, et comme cela, en rendant significatif un évènement par le fait d'en faire son final - l'acte sadique jouissif et assumé comme finalité, en expédiant les raisons du récit. In extremis, par ce choix qui réaligne un peu la vision qu'on peut avoir de l'ensemble, le film se fait plus intéressant. De manière général, cette dernière partie canalise enfin les envolées tous azimuts d'une violence qui jusque là me semblait assez mal gérée, et pour tout dire assez complaisante. Après la jolie poursuite invisible en forêt, le cinémascope de Miller fait enfin quelque chose de sa route : le trajet droit de son vengeur, et le sadisme étrangement apaisé qui l'accompagne, semblent donner une ferme direction à tous ces éléments hétéroclites. Le baroque peut alors se libérer correctement, le temps d'un gros quart d'heure, ouvrant (peut-être ?) la voie pour des suites plus inspirées.

Mais en l'état c'est quand même une déception, quand bien même on le prendrait sous le bout de sous-lectures que je ne renie pas (plus ou moins d'accord avec ton article, Tetsuo), mais qui m'endorment plus qu'autre chose.

Babe 2 power !


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MessagePosté: 19 Oct 2011, 07:08 
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Il faut tout de même replacer le film dans son contexte, en 1979, et même au début des années 80, c'était un OFNI, énormément copié depuis, mais sans forcément la même sécheresse.

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MessagePosté: 19 Oct 2011, 09:07 
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Découvert après le 2 et forcément ça avait une énorme déception pour moi aussi. Très peu d'action et quand il y en a elle pas super bien foutue. Je m'étais fait un peu chier à vrai dire. Le 2 est tellement au dessus en terme d'univers, de violence, d'icônes.

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MessagePosté: 19 Oct 2011, 09:12 
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Je fais partie des rares qui préfèrent le 1 au 2. Plus sec, plus violent, plus épuré.
J'avais été surpris en le découvrant, tant l'imagerie madmaxienne qu'on connait tous y est encore peu présente. Le film n'a quasiment aucun rapport avec le 2 à vrai dire.


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MessagePosté: 19 Oct 2011, 09:20 
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Oui c'est justement ce qui m'avait déçu. On retrouve pas le monde post-apocalyptique du 2, le film était trop réaliste pour moi.

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MessagePosté: 19 Oct 2011, 09:37 
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J'adore le premier (à vrai dire, j'adore les trois films), d'une telle sécheresse. C'est quand même fort d'imposer à la fois un genre et une icône en quelques minutes. J'aime la façon dont la route est filmée, la folie du personnage (qui disparaitra dès le 2), l'atmosphère de fin du monde qui annonce le 2, etc.
Ce sont vraiment trois films incroyables, tellement éloignés de ce qui se faisait à l'époque. ca ne ressemblait à rien d'autre.

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Que lire cet hiver ?
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La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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