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 Sujet du message: Steve Jobs (Danny Boyle, 2015)
MessagePosté: 09 Nov 2015, 20:57 
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Dans Indiana Jones et la dernière croisade, le héros adresse à ses élèves l'affirmation suivante : "l'archéologie est la recherche des faits et non de la vérité". Par opposition, il serait possible de stipuler que l'art est la recherche de la vérité et non des faits. En tout cas, c'est précisément ce qui transpire de cette adaptation de la biographie de Steve Jobs écrite par Walter Isaacson, ouvrage exhaustif que le scénariste Aaron Sorkin ne cherche jamais à transposer à l'écran. Disons-le d'emblée, Steve Jobs est, encore plus que The Social Network, une oeuvre dont la paternité semble incomber davantage à son scénariste qu'à son metteur en scène. Les choix audacieux qui guident ce biopic atypique sont ceux de Sorkin, même lorsqu'ils informent la mise en scène de Danny Boyle. Et ce qui intéresse Sorkin, ce ne sont pas les faits, mais la vérité.

Il est intéressant de constater que, suite à ses débuts au théâtre, la filmographie d'Aaron Sorkin se divise en deux moitié vraisemblablement distinctes. Il y eut d'abord trois longs métrages (Des hommes d'honneur, Malice, Le Président & Miss Wade) et trois séries télévisées (Sports Night, The West Wing, Studio 60 on the Sunset Strip), soit six créations originales. Toutefois, lorsque l'auteur revient au cinéma, c'est avec un film tiré d'un livre inspiré de faits réels (La Guerre selon Charlie Wilson) et ce sera le cas pour chacun de ses scénarios de long métrage qui suivirent comme The Social Network et Le Stratège. Même The Newsroom, son retour sur le petit écran avec une création originale, est délibérément situé dans un passé récent pour traiter spécifiquement d'événements réels. Toutefois, ses précédentes incursions dans le réel n'étaient pas des biopics mais des moments spécifiques de l'Histoire. Les coulisses de l'intervention des États-Unis dans le conflit entre l'U.R.S.S. et l'Afghanistan, les coulisses de la création de Facebook, les coulisses de la façon dont les statistiques ont changé le base-ball. Contre toute attente, Steve Jobs ne déroge pas à la règle.

Steve Jobs explose toutes les règles d'un genre sclérosé, refusant la sempiternelle construction du récit allant de la quasi-naissance du protagoniste jusqu'à sa mort en listant les principales étapes de la vie de la personne comme un best of dans le vain espoir d'aspirer à une exhaustivité rendant hommage au parcours de la célébrité dans son intégralité. Au lieu de ça, Sorkin a suivi le célèbre slogan de la marque créée par Steve Jobs : "Think different". Ainsi le scénariste confère-t-il à son film une originalité, une intensité et une densité qui permettront non seulement à Danny Boyle d'y trouver son compte, d'un point de vue thématique et esthétique, mais surtout, qui permette, par la manipulation narrative, par la trahison de la réalité, des faits, à mieux atteindre la vérité.

Par bien des aspects, Steve Jobs apparaît comme le film-somme d'Aaron Sorkin. En réalité, il s'agit de son opéra. Structuré en trois actes qui se déroulent chacun - en temps réel - une quarantaine de minutes avant le lancement d'un produit-phare (mais pas nécessairement les plus grosses réussites de Jobs, au contraire), le scénario prend carrément des allures méta-sorkiniennes. Vous connaissiez ses "walk-and-talk", ces scènes de dialogues entre deux personnages (ou plus) à travers des couloirs, dynamisant le texte? Ici, ils durent quarante minutes. Il vous a habitué à plonger dans les coulisses de la Maison Blanche ou d'une émission de télévision? Ici, nous sommes littéralement dans des coulisses. Celles de différents halls symphoniques, soulignant davantage l'aspect opératique de cette forée dans le réseau mental de Steve Jobs via une approche qui n'est pas sans rappeler celle de Birdman, film-cerveau s'il en est. Comme presque tous les écrits de Sorkin, le film étudie l'interaction morale entre la performance publique et le comportement en privé. Steve Jobs était célèbre pour ses keynotes. Steve Jobs c'est l'anti-keynote.

Troisième volet de la trilogie officieuse de Sorkin sur les connards géniaux et le rejet comme moteur de la création, après The Social Network et The Newsroom, Steve Jobs est le contraire d'une hagiographie ou d'une propagande pour Apple. Renouant plus que jamais avec ses origines de dramaturge, Sorkin signe un récit qui ressemble davantage à une pièce shakespearienne, avec son roi tyrannique entourée d'une cour loyale qui le respecte autant qu'elle le déteste. Dans une de ses nombreuses répliques suintant la mégalomanie et l'arrogance, Jobs se compare d'ailleurs à un personnage de Shakespeare : Jules César, empereur entouré d'ennemis. Et ces mêmes "ennemis" reviennent à chaque instance, à chaque nouveau lancement, avec une régularité presque surnaturelle, ce qui n'est pas un hasard car il s'agit d'une invention du scénariste. "Évidemment, Steve n'a pas eu de confrontations avec les cinq mêmes personnes 40 minutes avant chaque lancement de produit. Mais le contenu de ces confrontations est bien réel", explique-t-il. Jamais autant à l'aise que dans les dynamiques de groupe, Sorkin se sert de ses antagonistes comme autant de fantômes qui reviennent sans cesse hanter le personnage principal. Si la structure et l'arc de The Social Network rappelaient Citizen Kane, ceux de Steve Jobs évoquent davantage Un chant de Noël de Charles Dickens.

Ces scènes d'agôn, débats et joutes oratoires dans la tragédie antique, confèrent par leurs dialogues plein de conflit et leur compte à rebours tacite une intensité au récit qui laisse le spectateur éprouvé en fin de séance. Bien qu'il ne montre que trois moments de la vie de Jobs, sans compter trois furtifs flashbacks, l'approche épurée mais iconique de Sorkin, en opposition à l'approche macro de la majorité des biopics, donne paradoxalement l'impression d'avoir vu toute une vie défiler devant nos yeux, cernant parfaitement l'homme derrière l'icône symbolisant toute une génération hyper-connectée mais semblablement détachée. Un homme à l'image de ses machines, dissimulant derrière une apparence séduisante son incompatibilité avec les autres "systèmes opérationnels", qu'il s'agisse de ses employés ou de sa fille. En mêlant ce dilemme intime - le refus de Jobs, enfant adopté, de reconnaître sa fille Lisa - à l'entreprise du visionnaire, mettant dès le début en parallèle l'ordinateur et l'enfant, Sorkin trouve le Rosebud de ce Scrooge. Il trouve la vérité de Steve Jobs.

Comme plusieurs des films de Danny Boyle, c'est un portrait de la déshumanisation et une réhumanisation. Venant lui aussi de la scène, Danny Boyle n'a pas peur des one man shows en huis-clos (cf. 127 heures) et apporte sa dose d'énergie au film, par l'entremise de plans à la Steadycam tenant le rythme haletant du protagoniste et des dialogues, tout en exploitant au mieux le terrain afin de proposer une mise en espace à la fois dynamique par sa constante mobilité et porteuse par les décors choisis (loges, orchestre, ou engueulade publique de l'estrade vers l'audience). Le réalisateur choisit également trois formats distincts pour chacun des trois actes. Le lancement du Mac est filmé en 16mm, baignant ces débuts dans un grain qui rend état de la nature encore "faite maison" de l'entreprise encore naissante. Le lancement du cube NeXT est tourné en 35mm pour un deuxième acte grandiloquent de Cinéma avec un grand C, où les retournements de situation et les actions se font plus "cinématographiques" et le machiavélisme de Jobs est illustré avec toute l'élégance qu'il se doit. Le choix du numérique pour le dernier tiers, avec cette image d'une netteté sans pareil, propre et froide, comme un produit Apple, traduit le contrôle enfin atteint par Jobs mais aussi l'ère de la transparence. Le roi est nu et l'heure est à la remise en question.

En un sens, le casting de Michael Fassbender - extraordinaire dans le rôle, portant presque le film à lui tout seul bien que superbement épaulé par le reste de la distribution - est représentatif de l'approche de Sorkin et Boyle. Il ne ressemble pas du tout à Steve Jobs mais il en capture parfaitement l'essence. En interview, lorsqu'il est interrogé sur la véracité des faits montrés dans le film, Aaron Sorkin répond la même chose qu'à l'époque de The Social Network, qui prenait déjà des libertés pour mieux raconter son histoire : "Ceci est une peinture et non une photographie." Et c'est exactement ce qu'est Steve Jobs. Pas un vulgaire biopic factuel mais le portrait impressionniste d'une vérité. Une oeuvre d'art.

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MessagePosté: 09 Nov 2015, 21:14 
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Quid de la fin ?


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MessagePosté: 09 Nov 2015, 21:17 
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J'ai pas compris ce qui gênait. Boyle a dit qu'elle avait été légèrement retouchée après Telluride. En l'état, je la trouve excellente. Émouvante (c'est peut-être ce qui a gêné certaines personnes étant donné que le film est sec le reste du temps).

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MessagePosté: 09 Nov 2015, 21:42 
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Bonnes critiques US mais peur du film pourri par Boyle.


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MessagePosté: 09 Nov 2015, 21:55 
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Y a un ou deux effets de style superflus mais sinon le mec sert parfaitement l'histoire qui appelle pas du tout à une réa façon Fincher/The Social Network.

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MessagePosté: 10 Nov 2015, 03:00 
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Avant-première lundi 16 novembre à 19h30 à l'UGC Ciné Cité les Halles en présence de Danny Boyle.

Pour rappel, ça sort le 3 février.

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MessagePosté: 10 Nov 2015, 09:45 
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Cool, c'est réservé !

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MessagePosté: 10 Nov 2015, 09:52 
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Putain j'ai pas tout lu mais tu donnes sacément envie!

Je vais kiffer.

Février. :(

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MessagePosté: 17 Nov 2015, 11:07 
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Asse déçu. Pas que j’en attendais tellement (à la base le sujet ne m’intéresse pas vraiment) mais qu’évidemment ce qui s’était initié comme un nouveau Social Network (Fincher + Sorkin) était diablement excitant. Fincher remplacé par Boyle, le soufflé est un peu retombé et le film est finalement un peu ce que l’on pouvait craindre. Un excellent scénario parasité par une mise en scène faible qui ne parvient jamais à lui donner totalement l’envergure qu’il mérite.

Encore je dis excellent scénario mais j’ai pas mal de réserves sur celui-là. Je suis loin d’être un spécialiste de Sorkin (j’ai même pas vu A la Maison Blanche) et pourtant j’ai déjà l’impression de le connaître par cœur. C’est un dialoguiste génial aucun doute là-dessus mais c’est un scénariste balourd, très hollywoodien dans le mauvais sens du terme. Ici c’est particulièrement prégnant dans la thèse du film, appliquée à gros sabots et d’une finesse éléphantesque
Steve Jobs est un connard parce qu’il a été adopté et s’est senti rejeté, c’est pour ça qu’il a du mal à gérer sa propre paternité (avec ses produits et avec sa fille). Il faut qu’il fasse la paix avec ça pour retrouver une forme de bonheur [qui mènera à ses immenses succès futurs – ipods et iphones]


Si finalement c’est une thèse qui se défend et que c’est parfaitement cohérent dans la construction du personnage c’est cette manière de l’écrire qui me dérange, ces phrases lancées dans la première partie qui, tu le sais pertinemment, seront reprises dans la seconde et explicitées. Ces moments d’écritures trop visibles, trop littérales. J’ai parfois l’impression d’assister à un séminaire de McKee sur l’écriture du scénario tant j’ai l’impression de voir les coutures.

Bon je dis ça je trouve que ça fonctionne souvent et que l’écriture est généralement étourdissante et d’un foisonnement assez impressionnant (même si j’ai eu beaucoup de mal pendant la première demi-heure où ça part dans tous les sens dans un flux de paroles quasi ininterrompue avec toujours cette manière de balancer des infos, des noms de persos qui seront expliquées/présentés bien plus tard). Mais je crois que l’écriture de Sorkin si ostentatoirement brillante ne me touche pas, ne m’intéresse pas (jamais eu envie de regarder la dernière saison de The Newsroom).

Boyle de son côté me paraît globalement à côté de la plaque. Sa seule idée c’est ce changement de format de tournage qui m’apparaît plus comme un gimmick visuel facile (changement d’époque, évolution technologique) que comme une véritable proposition de mise en scène. Pour le reste je trouve qu’il se plante, il n’y a qu’à voir l’ouverture du film extrêmement chargée en dialogues, ça fuse de toute part et au lieu d’être dans une posture de clarification, Boyle fait l’inverse il se met au rythme de la parole et hystérise son montage et ses mouvements de caméra. Je peine à trouver une vraie identité à tout ça, ça semble un peu brouillon, grossier dans l’exécution. Sans parler des idées de merde ici ou là (incrustation de texte à l’image par exemple) ou cette scène totalement ridicule où Steve Jobs se fait virer d’Apple filmé comme dans un film noir (pluie battante à l’extérieure, lumière expressionniste). Bref je n’ai jamais été fan du style de Boyle et ça confirme pour moi son statut de réalisateur médiocre et grossier.

Je comprends parfaitement, en outre, que le film se plante en salles. C’est tellement décevant du point de vue de la légende Apple. Ironiquement (et volontairement) on se concentre sur des lancements de produits qui furent des échecs. Et on s’arrête justement avant qu’Apple ne devienne ce qu’elle est aujourd’hui. On ne parle pas des iPods (ou à peine) ou des iPhones etc… Je pense vraiment que du coup le public se trouve très détaché de tout ça. Evidemment c’est amusant quand on s’interesse un peu à Apple (l’obsession de Jobs pour le système fermé par exemple) mais sinon je comprends totalement qu’on s’y ennuie. Alors que The Social Network parvenait à capter parfaitement une époque, une révolution économique, une génération, ici j’ai plus de mal à voir the bigger picture. Bien évidemment on traverse la révolution informatique des années 80/90 mais au-delà de ça ?

Étonnamment le film fait énormément penser à Birdman d’Inarritu. On est dans les coulisses pendant deux heures où un personnage s’apprêtant à monter sur scène se remet en question et rencontre (de manière outrageusement théâtrale) ses proches. Et je trouve (même si le sujet est évidemment très différent) que le film d’Inarritu est globalement au-dessus que ce soit au niveau de la mise en scène évidemment mais également de l’écriture, moins forcée, moins évidente, laissant plus de respiration à son personnage. Ça reste un biopic exemplaire, sans concessions, qui tente d’aller au fond d’un personnage trop rapidement cultifiée et élevé au rang de gourou sans avoir peur de briser son image pour tenter de le comprendre. En cela l’entreprise est passionnante. Dommage qu’elle soit si inégalement aboutie.

3/6

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Dernière édition par Art Core le 17 Nov 2015, 11:17, édité 1 fois.

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MessagePosté: 17 Nov 2015, 11:11 
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Comme je peux pas mettre la note sur le Top Forum, je la mets ici :

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MessagePosté: 17 Nov 2015, 11:55 
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Prout Man a écrit:
Comme je peux pas mettre la note sur le Top Forum, je la mets ici :

3/6.


...

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MessagePosté: 17 Nov 2015, 13:39 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Prout Man a écrit:
Comme je peux pas mettre la note sur le Top Forum, je la mets ici :

3/6.

Intéressant!

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MessagePosté: 23 Jan 2016, 16:08 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Moi j'ai marché. J'ai été bluffé par le tour de force scénaristique. Sur une idée ultra conceptuelle (les 3x40 minutes en temps réel avant 3 lancements de produits), Sorkin arrive à dresser le portrait nuancé d'une personnalité complexe. Je ne m'attendais pas à ce qu'il traite à ce point sa vie intime, et tout l'arc père-fille est super bien fait. Les innombrables et incessantes joutes verbales sont étourdissantes et jouissives, mais le film vaut mieux que ça. Bien qu'inspiré d'échanges authentiques, le fantasme de concentrer tout ça dans ces capsules (de lieu et de temps) confère un aspect opératique, voire shakespearien (d'accord avec Freak là-dessus) à l'oeuvre. Et c'est ce qui rend ce "biopic" très original, passionnant et "vrai" malgré tout (cfr critique de Freak).
Fassbender ne ressemble pas du tout à Jobs mais il est tellement bon (quel acteur incroyable, quand même) qu'on croit à son perso dès les premières secondes). Un peu comme Phoenix dans Walk the Line, par exemple. Les seconds rôles sont top aussi. La musique est bien. Quant à Boyle, il s'efface derrière son scénariste (et son monteur!) et malgré cela le film est loin d'être dégueu.

Bref, je comprends que ça se plante et le film est un rien trop mécanique pour m'emporter totalement, mais pour toutes ses qualités, je dis respect.

4,5/6

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Dernière édition par Arnotte le 25 Jan 2016, 11:53, édité 1 fois.

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MessagePosté: 23 Jan 2016, 17:44 
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Le film n'est pas sorti donc ça se rééquilibrera peut-être mais j'avoue être surpris de l'accueil très tiède réservé au film sur le forum (si j'en crois le tableau) pour le moment.

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MessagePosté: 29 Jan 2016, 21:14 
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Antichrist
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Expérience mitigée... Bien sûr, je salue l'audace de Sorkin, la folle intelligence du concept - transformer Steve Jobs en acteur shakespearien -, les acteurs sont déments surtout Fassbender et Winslet - mais quelque chose ne prend pas: tout parait artificiel, comme si la mise en scène tape à l'oeil de Danny Boyle échouait à créer la moindre empathie.

Art Core compare le film à Birdman, il y a de ça, oui, sans le génie de "Chivo".

3/6


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