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MessagePosté: 29 Jan 2016, 23:25 
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:shock: Je n'avais pas remarqué que le topic commençait par une mention à Indiana Jones and the Last Crusade. Ben putain! C'est génial! :lol:

Sinon les premières 45 minutes sont absolument géniales (la direction-photo est à tomber, les acteurs aussi). Jobs est authentiquement immonde. Je jubilais. Mais le film est une longue descente vers le plus régulier des biopics. À partir du moment où Jeff Daniels fait sont entrée, ça devient fade et chiant comme la mort. (oui, je déteste cet acteur). Et cette finale sucre d'orge façon Oprah Winfrey show vient enfoncer le tout dans le feel-good rassurant. Il aurait fallu attendre 20 ans de plus avant de faire un nouveau film sur Jobs sans baratiner, sans le mettre sur un piédestal. Commencer si fort, et finir si faible, ça devrait être interdit.

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MessagePosté: 30 Jan 2016, 00:31 
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MessagePosté: 30 Jan 2016, 02:04 
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Il y a quand même une prise de conscience du personnage à la toute fin. Une rédemption. Je n'ai rien compte. Mais c'est vraiment too much de la façon dont c'est traité. Ça m'a filé des boutons.

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MessagePosté: 09 Fév 2016, 23:28 
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Des spoilers par-ci par là.

J'ai trouvé ça globalement très bien, principalement grâce à l'écriture de Sorkin et aux acteurs.

J'ai pensé à Birdman pendant le film, dans ce côté allers et venues dans les coulisses avant une représentation où le perso principal croise les intervenants majeurs de sa vie, et pendant lesquelles sa vie privée et son art progresse. Le procédé peut paraitre lourd (Steve Jobs apprend à devenir un père au moment où il va enfin sortir son chef d’œuvre qui rencontrera le public, quoique il a pas forcément réussi à trouver l'harmonie avec ses collègues en fait) ou basique, mais avec Sorkin au scénario, c'est vraiment du petit lait. J'admire le talent du gars qui te maintient en alerte pendant 2 heures de film, ça fuse, ca donne des indices sur les relations des personnages dans un morceau de dialogue, bref c'est un vrai plaisir à suivre, et les révisions devraient le bonifier (je dis ça mais je dois toujours revoir The Social Network).
La mise en scène et le montage arrivent à suivre, et on a le droit à des flash-backs entremêlés qui passent bien et soutiennent la profondeur de lecture (la discussion croisée Daniels / Fassbender est un régal, à revoir).
On pourrait penser que le film décrit uniquement Jobs comme un immense connard, on pourra aussi y voir un perfectionniste dans le travail qui n'arrive pas à s'équilibrer avec sa vie privée, mais globalement je trouve que le film sait restituer la part d'ombre et de lumière des principaux intervenants montrés (je dis ca sans connaître les versions officielles de chacun, mais la complexité d'appréhender une Histoire a posteriori est bien illustrée, chacun ayant sa propre vérité, ses rêves, ses déceptions et ses démons).

C'est encore tout frais, je vais laisser reposé un peu, mais si le film est sans doute moins dans la restitution d'un phénomène de société que pouvait l'être The Social Network, ca reste de très bonne facture.


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MessagePosté: 09 Fév 2016, 23:36 
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Art Core a écrit:
Asse déçu. Pas que j’en attendais tellement (à la base le sujet ne m’intéresse pas vraiment) mais qu’évidemment ce qui s’était initié comme un nouveau Social Network (Fincher + Sorkin) était diablement excitant. Fincher remplacé par Boyle, le soufflé est un peu retombé et le film est finalement un peu ce que l’on pouvait craindre. Un excellent scénario parasité par une mise en scène faible qui ne parvient jamais à lui donner totalement l’envergure qu’il mérite.

3/6


C'est marrant, je suis d'accord avec plein de trucs de ta critique (moi aussi j'ai lâché The Newsroom à la fin de la saison 2), pourtant j'ai beaucoup aimé le film. Je vais tout lire et je répondrai quand j'aurai le temps (enfin si j'ai un truc intéressant à dire, et ça c'est pas gagné).


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MessagePosté: 10 Fév 2016, 12:02 
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Art Core a écrit:
Asse déçu. Pas que j’en attendais tellement (à la base le sujet ne m’intéresse pas vraiment) mais qu’évidemment ce qui s’était initié comme un nouveau Social Network (Fincher + Sorkin) était diablement excitant. Fincher remplacé par Boyle, le soufflé est un peu retombé et le film est finalement un peu ce que l’on pouvait craindre. Un excellent scénario parasité par une mise en scène faible qui ne parvient jamais à lui donner totalement l’envergure qu’il mérite.

Encore je dis excellent scénario mais j’ai pas mal de réserves sur celui-là. Je suis loin d’être un spécialiste de Sorkin (j’ai même pas vu A la Maison Blanche) et pourtant j’ai déjà l’impression de le connaître par cœur. C’est un dialoguiste génial aucun doute là-dessus mais c’est un scénariste balourd, très hollywoodien dans le mauvais sens du terme. Ici c’est particulièrement prégnant dans la thèse du film, appliquée à gros sabots et d’une finesse éléphantesque
Steve Jobs est un connard parce qu’il a été adopté et s’est senti rejeté, c’est pour ça qu’il a du mal à gérer sa propre paternité (avec ses produits et avec sa fille). Il faut qu’il fasse la paix avec ça pour retrouver une forme de bonheur [qui mènera à ses immenses succès futurs – ipods et iphones]


Si finalement c’est une thèse qui se défend et que c’est parfaitement cohérent dans la construction du personnage c’est cette manière de l’écrire qui me dérange, ces phrases lancées dans la première partie qui, tu le sais pertinemment, seront reprises dans la seconde et explicitées. Ces moments d’écritures trop visibles, trop littérales. J’ai parfois l’impression d’assister à un séminaire de McKee sur l’écriture du scénario tant j’ai l’impression de voir les coutures.

Bon je dis ça je trouve que ça fonctionne souvent et que l’écriture est généralement étourdissante et d’un foisonnement assez impressionnant (même si j’ai eu beaucoup de mal pendant la première demi-heure où ça part dans tous les sens dans un flux de paroles quasi ininterrompue avec toujours cette manière de balancer des infos, des noms de persos qui seront expliquées/présentés bien plus tard). Mais je crois que l’écriture de Sorkin si ostentatoirement brillante ne me touche pas, ne m’intéresse pas (jamais eu envie de regarder la dernière saison de The Newsroom).

Boyle de son côté me paraît globalement à côté de la plaque. Sa seule idée c’est ce changement de format de tournage qui m’apparaît plus comme un gimmick visuel facile (changement d’époque, évolution technologique) que comme une véritable proposition de mise en scène. Pour le reste je trouve qu’il se plante, il n’y a qu’à voir l’ouverture du film extrêmement chargée en dialogues, ça fuse de toute part et au lieu d’être dans une posture de clarification, Boyle fait l’inverse il se met au rythme de la parole et hystérise son montage et ses mouvements de caméra. Je peine à trouver une vraie identité à tout ça, ça semble un peu brouillon, grossier dans l’exécution. Sans parler des idées de merde ici ou là (incrustation de texte à l’image par exemple) ou cette scène totalement ridicule où Steve Jobs se fait virer d’Apple filmé comme dans un film noir (pluie battante à l’extérieure, lumière expressionniste). Bref je n’ai jamais été fan du style de Boyle et ça confirme pour moi son statut de réalisateur médiocre et grossier.

Je comprends parfaitement, en outre, que le film se plante en salles. C’est tellement décevant du point de vue de la légende Apple. Ironiquement (et volontairement) on se concentre sur des lancements de produits qui furent des échecs. Et on s’arrête justement avant qu’Apple ne devienne ce qu’elle est aujourd’hui. On ne parle pas des iPods (ou à peine) ou des iPhones etc… Je pense vraiment que du coup le public se trouve très détaché de tout ça. Evidemment c’est amusant quand on s’interesse un peu à Apple (l’obsession de Jobs pour le système fermé par exemple) mais sinon je comprends totalement qu’on s’y ennuie. Alors que The Social Network parvenait à capter parfaitement une époque, une révolution économique, une génération, ici j’ai plus de mal à voir the bigger picture. Bien évidemment on traverse la révolution informatique des années 80/90 mais au-delà de ça ?

Étonnamment le film fait énormément penser à Birdman d’Inarritu. On est dans les coulisses pendant deux heures où un personnage s’apprêtant à monter sur scène se remet en question et rencontre (de manière outrageusement théâtrale) ses proches. Et je trouve (même si le sujet est évidemment très différent) que le film d’Inarritu est globalement au-dessus que ce soit au niveau de la mise en scène évidemment mais également de l’écriture, moins forcée, moins évidente, laissant plus de respiration à son personnage. Ça reste un biopic exemplaire, sans concessions, qui tente d’aller au fond d’un personnage trop rapidement cultifiée et élevé au rang de gourou sans avoir peur de briser son image pour tenter de le comprendre. En cela l’entreprise est passionnante. Dommage qu’elle soit si inégalement aboutie.

3/6


Je suis globalement d'accord sur tout ça, sauf que j'ai plus accroché que toi. Je retrouve avec bonheur l'écriture gimmick de Sorkin, en la trouvant parfois limitée (ou plutôt schématique sur les arcs, les choix narratifs, des récurrences faciles là pour faire sourire - on voit les coutures quoi), et à d'autres moments totalement ébouriffante (les joutes oratoires entre connards)... le vrai souci, c'est que la réa de Boyle, bah j'ai l'impression qu'elle tourne autour du personnage sans jamais m'aider à rentrer dedans. Il fait pas n'importe quoi, mais j'ai l'impression qu'elle n'est pas très réfléchie. Elle ne raconte pas sa propre histoire comme Fincher pouvait le faire dans Social Network. En revanche, Fassbender est un monstre. Vraiment, ce type est un talent pur.

Un solide 4/6, qui pourrait peut-être monter façon Moneyball, ou se dégonfler petit à petit

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MessagePosté: 10 Fév 2016, 12:08 
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Z a écrit:
Fassbender est un monstre. Vraiment, ce type est un talent pur.

Il était temps de s'en rendre compte, mon cher! :wink:

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MessagePosté: 10 Fév 2016, 14:59 
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Arnotte a écrit:
Il était temps de s'en rendre compte, mon cher! :wink:


Ah mais ses prestations dans Shame et Twelve Years a Slave, c'est du lourd. Je suis super fan depuis le Tarantino.
Mais je sais pas, il continue de me surprendre tellement il est sorti de nulle part.

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MessagePosté: 10 Fév 2016, 15:47 
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C'est clairement le genre d'acteur pour qui je peux me déplacer quel que soit le film, et c'est d'autant plus vrai après sa performance dans Steve Jobs.


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MessagePosté: 10 Fév 2016, 15:52 
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Je l'ai découvert avec Hunger où il est, là aussi, incroyable.

Et puis, je l'ai toujours trouvé excellent(issime), comme tu dis c'est un talent pur. Que ce soit dans des films de genre (X-Men, Eden Lake, Prometheus..) où dans le cinéma d'auteur pur (Fish Tank, chez McQueen), il crève l'écran. He's the best.

Même dans Macbeth que je trouve raté, il est irréprochable.

Parole de fan.

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MessagePosté: 12 Fév 2016, 16:06 
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Chaque fois que je tombe sur cette image de Steve Jobs, ça me ramène à cet autre film. C'est fait exprès selon vous?

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MessagePosté: 12 Fév 2016, 16:43 
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Bien vu... Mais pour le coup je crois que c'est fortuit.

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MessagePosté: 16 Fév 2016, 01:58 
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Film Freak a écrit:
Zéro baratin, zéro piédestal, le mec est montré comme un connard jusqu'aux 5 dernières minutes.


Yep. Les rares moments où il a l'air sympa avec sa fille, c'est quand il se force à appliquer la recette donnée par sa work wife. Le film est assez malin pour nous faire hésiter entre "c'est vraiment un gros connard" et "c'est Sheldon Cooper sans le bazinga, un quasi-Asperger comme Zuckerberg dans Social Network", mais il n'est jamais sympathique. La réussite du film, pour moi, c'est justement de m'avoir scotché avec la bio (ou sa version rêvée, comme la scène où il se fait virer que quelqu'un a critiquée parce qu'elle ressemble à un polar éculé alors que justement, cette outrance stylistique est pour moi volontaire pour montrer qu'on est dans la construction mentale du narrateur, delusion, bref) d'un mec qui ne m'intéresse pas à la base et envers lequel il est difficile d'éprouver de l'empathie.

Et perso, le dernier plan,
je le trouve délicieusement atroce : vu l'insistance du héros pour les keynotes lancés dans le noir complet, je suis à peu près sûr qu'il vient vers sa fille pour lui fermer la porte à la gueule.

5/6


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MessagePosté: 16 Fév 2016, 03:08 
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boultan a écrit:
Et perso, le dernier plan,
je le trouve délicieusement atroce : vu l'insistance du héros pour les keynotes lancés dans le noir complet, je suis à peu près sûr qu'il vient vers sa fille pour lui fermer la porte à la gueule.


J'ai tellement pas trouvé ça. Concrètement, on ne sent aucune volonté de la part de Boyle de faire dans l'ambiguité. La forme n'y encourage à aucun moment. Boyle est un crowd pleaser, il ne déstabilise pas souvent. Dommage, car le film partait d'un scénario plutôt complexe pour devenir peu à peu hyper balisé (à partir de la discussion sur le toit, on atteint le point de non-retour tellement tout ça rassure le spectateur lambda). Je veux bien croire que Jobs reste un trouduc jusqu'à la fin, mais concrètement, qu'est-ce qui nous le montre ainsi? Le film joue la carte de la rédemption à fond.

S'il s'agit de sarcasme, eh bien c'est illisible. Fincher aurait été beaucoup plus efficace à mon avis.

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MessagePosté: 16 Fév 2016, 08:11 
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boultan a écrit:
Et perso, le dernier plan,
je le trouve délicieusement atroce : vu l'insistance du héros pour les keynotes lancés dans le noir complet, je suis à peu près sûr qu'il vient vers sa fille pour lui fermer la porte à la gueule.

Euuuh ouais nan.

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