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MessagePosté: 18 Juin 2025, 23:43 
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Cela fait près de trente ans que le Virus de la Fureur s’est échappé d’un laboratoire d’armement biologique. Alors qu’un confinement très strict a été mis en place, certains ont trouvé le moyen de survivre parmi les personnes infectées. C’est ainsi qu’une communauté de rescapés s’est réfugiée sur une petite île seulement reliée au continent par une route, placée sous haute protection. Le jeune Spike va découvrir cette contrée inconnue...

Ayant bien fait attention à ne pas regarder autre chose que le teaser, je ne savais pas trop à quoi m'attendre de cette suite tardive censée lancer une nouvelle trilogie...mais je sais que je ne m'attendais pas à ça. Alors que j'aurais dû.

J'aurais dû me douter que Boyle et Garland ne revenaient pas à la "franchise" pour resservir la même soupe mais filmé avec un iPhone cette fois. Mais j'étais loin de me douter qu'ils prendraient régulièrement les choses à contre-pied de la sorte.

En un sens, c'était déjà le programme du premier film, se concentrer sur "l'après" (c'est transparent dès le titre en fait), raconter davantage la réaction, la possibilité d'une communauté, question chère au cinéaste. Et en choisissant de se situer plus loin encore après le début de l'épidémie, le tandem peut explorer de façon plus éloquente cette même interrogation, la doublant de notions qui enrichissent le récit.

À première vue, le premier acte ressemble à beaucoup d'autres exemples du genre, dans sa petite bourgade reconstituée, dans la première chasse du jeune protagoniste avec son père, et même l'approfondissement du lore, avec les nouvelles formes prises par les infectés, peut paraître superficiel, mais les premières instances de contrepoint musical de la BO tendent déjà à asseoir les confrontations avec les infectés dans quelque chose de quotidien. Un nouveau paradigme dont les survivants s'accommodent, confiant dans leur suprématie. Par ailleurs, cette exposition, tout à fait efficace au demeurant, montre surtout un monde régi par une certaine idée de la masculinité et par le mensonge. Papa enseigne les choses à la dure - et un montage oliverstonien d'images d'archives inscrit cette éducation dans une tragédie martiale et militaire - mais ment sur les prouesses de son fils, non par honte mais pour qu'il soit célébré par cette communauté, cinglée par une séquence la faisant passer pour vaguement beauf. Et en un sens, tous se mentent, se croyant à l'abri de la mort sur leur petite île à l'écart. L'allégorie du Brexit est évidente. Ici, c'est une quarantaine forcée mais l'idée de se croire indépendante du reste du monde demeure et la mort aura tôt fait de rattraper nos héros, de façon inattendue.

Il est intéressant de voir Boyle & Garland réanimer encore une fois le squelette d'Au coeur des ténèbres mais pour le subvertir
(Kurtz est ici bienveillant)
en un roman d'apprentissage, adoptant le point de vue d'un enfant qui découvre un monde bien plus complexe que celui présenté par son père, où les infectés ont en quelque sorte leur propre communauté, la maladie les ayant simultanément fait régresser à un état primal et vraisemblablement rassemblé en tribu, leur nudité nouvelle les assimilant aux premiers hommes. Une nouvelle civilisation qui m'a fait penser à Je suis une légende de Matheson ainsi que Les Mangeurs de morts de Crichton. L'improbable morceau choisi pour la percée effrayante de leur Alpha qui clôt ce premier tiers est lourd de sens également.

Et plus dur à appréhender pour le jeune héros, la réalité que la mort ne viendra pas nécessairement des infectés. Mais qu'elle vient pour nous tous. Dans une dernière partie tour à tour osée et surprenante, le road movie de survie se mue en méditation sur la mort et parvient à se faire émouvant au beau milieu d'un décor horrifique et beau à la fois, l'humanité né résidant pas uniquement dans le symbole d'une nouvelle vie
(le bébé)
mais également dans un mausolée. Finalement, le choix de l'iPhone n'est pas plus un gadget que la DV de l'original, cette forme incarne le fond : la première fois, l'image était celle de la fin du monde, mais le monde ne finit jamais, il ne fait que continuer. Et évoluer.

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MessagePosté: 19 Juin 2025, 09:02 
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Garçon-veau
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Inscription: 08 Juil 2005, 15:48
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Localisation: FrontierLand
C'est marrant je ne doute pas une seconde que le film soit bon (pas lu la critique parce que je le verrai sans doute un jour), mais je m'en cague d'une force, c'est hallucinant. Comme si la mode des zombies et du post-apo était complètement passée (un peu comme les super-héros), je n'ai absolument pas envie de voir ce genre de film en ce moment, c'est ouf. Et pourtant sur le papier ya plein de trucs qui devraient me convaincre (le casting, etc.)... Mais le balek est violent.

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Netflix les gars, Netflix.


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