Forum de FilmDeCulte

Ben, diplômé en botanique et marketing, et Chon, jeune vétéran d’Irak, ont monté un business très lucratif en produisant de l’hydro, le meilleur cannabis de tout le pays. Avec la sublime Ophelia, ils forment un trio fusionnel et mènent une vie idyllique en Californie.
Mais lorsque la reine d’un Cartel mexicain décide de s’installer dans la région et que le trio refuse de travailler pour eux, Ophelia est kidnappée et la belle vie tourne au cauchemar…

Les bras m'en tombent devant tant de bêtise. Vu dans la foulée de Magic Mike, il faut bien reconnaître que le vrai racolage, la vraie putasserie se revendiquent vraiment dans ce genre de film de commande qui jongle entre cul californien, snuff porn (jubilation vaine de Stone faisant durer une scène de torture avec force plans sur un personnage dont un oeil lacéré par des coups de fouet pendouille), personnages crétins (les deux meilleurs amis qui se tapent la même nana, l'un qui veut buter tout ce qui bouge, l'autre qui a ses petits cas de conscience façon el gringo du commerce équitable) et méchants de pacotille (Salma Hayek en grande madonne du cartel ayant gardé sa perruque d'Americano qui se transforme en gourdasse pleurnichante si tu touches à sa famille, Benicio Del Toro cabotinant à mort qui devrait vite se faire oublier en courant chez Desplechin) sans oublier le final qui parodie grossièrement Funny Games version projo test à Hollywood. Un des pires Oliver Stone et tout simplement un des pires films de l'année.
1/6

RIP Olivier Stone

Echos super mitigés mais ce que j'entends de la fin me rend très curieux.

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Je parie que tu la trouveras débile.

Fort possible, je trouve pas Stone infaillible du tout.

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Je ne serai pas aussi dur que DPSR mais moi-même j'avoue ne pas être fan du film. On fait t'as l'impression de l'avoir déjà vu 1000 fois: cette romance sur-exposée sur fond de guns, d'image contrastée, de personnages secondaires truculents, de surjeu d'acteur mêlé à de l'extrême-violence.

On est chez Stone donc tout n'est pas à jeter, et c'est cool de le voir s'amuser un peu (c'est son film le plus "fou" depuis ANY GIVEN SUNDAY, mais malheureusement c'est du "fou" déjà vu) ; il y a notamment un sous-texte que je trouve pas mal sur le fait que Kitsch est un ancien d'Afghanistan et d'Irak, et qui importe les méthodes de combat des insurgés contre les cartels, et le film joue pas mal sur la notion floue de ce qu'est que d'être un "sauvage" (pas mal de petits montages expressionnistes qui viennent souligner le truc en plus).

Sinon j'ai pas trop aimé les acteurs principaux. Je trouve qu'il n'y a guère d'alchimie entre eux, si ce n'est à la longue, on s'y habitue presque de force. Les rôles secondaires (Del Toro, Travolta) s'éclatent un peu plus donc son peut-être plus agréables à regarder.

Bref, je peux pas dire que j'ai été déçu, et le film est loin d'être nul (la 2e heure passe vachement mieux que la 1ere en tout cas), mais bon j'attends autre chose de Stone.


PS: je trouverai scandaleux que la presse à la con (vous savez qui), qui se touchait sur le moindre Tony Scott, ne réserve pas le même sort à ce film.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Contrairement à DPSR, je ne vois pas trop ce qu'il y a de particulièrement débile ou même de vulgaire dans le film. Au niveau de la violence, par exemple, moi ça me rappelle Scarface, écrit par nul autre qu'Oliver Stone (d'ailleurs, Savages n'est pas un film de commande, Stone a acheté les droits du livre lui-même avant sa publication, et c'est d'ailleurs le premier de ses films depuis Alexandre dont il écrit le scénario).

C'est à ce film-là que j'ai pensé plusieurs fois, plutôt qu'à U-Turn ou à du Tony Scott, malgré la présence à la photo de Dan Mindel. A vrai dire, à part un ou deux plans, ça ne ressemble pas à du Domino (très granuleux, plus saturé, plus nerveux, filmage à l'épaule). A la limite, ça ressemble davantage à du M:I-3 (multicolore léché, flares) éclairé par le même Mindel.
Enfin ça ressemble surtout à du Stone.

Je suis content de voir qu'après s'être grave assagi après Alexandre, il reprend de plus en plus du poil de la bête de film en film, et semble retrouver un peu de la folie bouillonnante de sa période '90s (où résident ses meilleurs films pour moi, du moins les plus fascinants, comme JFK, Tueurs Nés, Nixon, L'Enfer du dimanche, même si c'est aussi la décennie de ses films que j'aime le moins, comme The Doors, Entre ciel terre et U-Turn).
Toutefois, les effets de style stoniens semblent par moments être ici "juste pour la forme" (même dans Wall Street 2, ils étaient plus pertinents), comme une signature, et j'ai quand même malheureusement l'impression qu'il a volontairement calmé le jeu, qu'il n'est plus le mec vénère de jadis.

Même dans le fond, Savages ne donne pas l'impression d'un réal prêt à se battre, mais d'un auteur quelque peu désabusé. Le film n'a de cesse de faire état de la corruption (au sens propre comme au sens figuré) de tout un chacun, amené à tuer, à trahir, à vendre, à se vendre, etc. Où même le botaniste buddhiste devra se salir les mains et où le gouvernement, aussi pourri soit-il, s'en sortira toujours.
Durant le débat suivant la projection, Stone dit que la Guerre contre la drogue déclarée il y a 42 ans par Nixon est en réalité une guerre pour l'argent, et le pouvoir. Et enchaîne en déclarant que son film, comme toute sa filmo, porte là-dessus, au travers de ces 6 personnages.

Le problème, c'est qu'il s'agit encore d'un film de Stone où ce qu'en dit le cinéaste est plus pertinent que ce que le film lui-même a à montrer.
Il y a bien des pistes, oui, comme toutes ces références triviales à l'Islam ("anodines" a répondu Stone à ma question) et surtout dans le background du personnage de Chon, et le fait effectivement de montrer comment le soldat américain envoyé tuer des afghans et des irakiens adoptent les méthodes de ceux-ci pour faire son biz sur le sol américain, et le parallèle entre la sauvagerie des cartels et celle des terroristes, substituant une guerre pour une autre donc (la Guerre contre la Terreur/l'Afghanistan/l'Irak et la Guerre contre la drogue), mais c'est un sous-texte qui reste trop superficiel sous toutes ces couches de film de gangsters relativement conventionnel.

Je rejoins un peu l'avis de Qui-Gon du coup, même si pour ma part j'ai davantage apprécié le duo d'acteurs principal (Aaron Johnson de Kick-Ass, méconnaissable, et Taylor Kitsch bien plus à sa place ici que dans des grosses machines comme John Carter et surtout Battleship) et je crois que, malgré la voix off didactique relou, je préfère le début à la fin (qui ne me gêne pas dans son dénouement, mais dans sa présentation sous cette forme, franchement inutile).

3,5/6

C'est pas du RIP mais ça commence à pencher vers le RAS. Ce qui est presque pire.

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0/6

Une pure merde de A à Z. C'est vraiment le réal' de Platoon et JFK?

L'art de la nuance.

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Je souscris à l'avis de DPSR en gros. Et j'ajoute que les trois "héros" sont des personnages sans saveur joués par des acteurs qui ne dégagent rien. Il faut dire aussi que les scènes qu'il leur donne sont souvent ridicules...

En fait Film Freak et QGJ évoquent une récréation de Stone, qu'en gros ce qui fait plaisir c'est qu'il fait un film fou, qu'il se lâche, etc. Je trouve au contraire le film extrêmement consensuel dans la lignée des films de "narcotraficants sous le soleil et le rêve californiens" qu'on a vu proliférer dans les années 2000. Je vois pas où est l'invention, ni même la liberté dans ce Savages qui émane d'un vieux de la vieille qui veut rester dans le coup mais qui accomplit l'exploit d'être à la fois en retard ET raté: vulgaire, complaisant, crétin, insignifiant...

C'est pas vraiment ce que je dis.

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QGJ mostly, mais je pensais aussi à ça de toi: "Je suis content de voir qu'après s'être grave assagi après Alexandre, il reprend de plus en plus du poil de la bête de film en film, et semble retrouver un peu de la folie bouillonnante de sa période '90s"

Oui mais le contexte est important justement, vu que je mets ça en rapport avec ses précédents films.

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Je t'aime toujours, Oliver.

http://www.capturemag.net/sur-ecoute/le-plus-sauvage-dentre-tous/

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I think we're gonna need a helmet.

Merci, je vais lire ça.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste